RAP
L’Alliance pour la Planète fait campagne :
«La publicité peut nuire gravement à l’environnement»
Communiqué de presse du 4 décembre 2006
L’Alliance pour la Planète, collectif de près de 80 mouvements,
associations et ONG, milite pour une meilleure et réelle prise en compte
de l’environnement en France. Cette semaine, elle engage son action «
Publicité et environnement » afin que soit limité et contrôlé
l’impact de la publicité sur l’environnement et stoppé
l’utilisation abusive de l’argument écologique :
- à travers le lancement d’un dossier complet sur le site Internet
http://www.lalliance.fr
- en interpellant les pouvoirs publics et les acteurs professionnels.
Compte tenu de la situation d’urgence écologique actuelle et de
la multiplication des risques graves pour la santé publique due à
nos modes de production et de consommation, l’Alliance pour la Planète
considère qu’elle est en droit d'exiger des entreprises et des
annonceurs qu'ils respectent la loi et leur propre déontologie en matière
d’environnement. Pour ce faire, un contrôle efficace des activités
publicitaires est nécessaire.
Des pratiques de blanchiment écologique
De plus en plus de publicités utilisent abusivement l'argument écologique
pour vanter comme "bon pour l'environnement" des activités
et des produits en réalité polluants ou dont le bilan écologique
est négatif. Ces publicités peuvent être abusives voire
mensongères, ne pas respecter la législation, ni même les
propres recommandations écologiques et de développement durable
du BVP (Bureau de Vérification de la Publicité), organisme interprofessionnel
d’autodiscipline en la matière.
Ces publicités, qui ne font souvent que camoufler le peu d’efforts
consentis par beaucoup d’entreprises au regard des enjeux écologiques
actuels, montrent par ailleurs leur peu de volonté et d'empressement
à adopter un comportement écologiquement responsable. En donnant
une image « verte » à des entreprises, des services et des
produits qui ne le sont pas, ce "blanchiment écologique" (greenwashing)
des activités industrielles et commerciales minimise et banalise la nécessité
impérative de changer nos comportements de consommation.
En outre, ce blanchissement participe directement à la désinformation
des consommateurs et contrecarre les efforts importants de sensibilisation faits
en ce sens par les associations, par les pouvoirs publics (ADEME par exemple)
; il dilue également la démarche de progrès déjà
initiée par quelques entreprises courageuses.
L’impact environnemental des publicités ne s’arrête
d’ailleurs pas au contenu de leur message :
de nombreuses publicités sont dommageables pour l’environnement
par nature (prospectus, éclairages « énergivores »,
paysages dégradés, etc.), voire enfreignent manifestement le code
de l’environnement (affichages publicitaires illégaux, par exemple).
Leurs moyens-mêmes de réalisation peuvent aussi être très
polluants : voyages de repérages, déplacements en avion, prises
de vues par hélicoptère…
Aujourd'hui, l'Alliance pour la planète dénonce le caractère
irresponsable de ces publicités ainsi que l’immobilisme du BVP
dans la régulation de ces activités.
Elle saisit les autorités publiques et demande une réglementation
de l'usage de l'argument écologique, un renforcement radical du système
de contrôle des publicités, la limitation des publicités
pour les produits les plus polluants et les plus « énergivores
» ainsi que la limitation de l’impact des activités publicitaires
sur l’environnement.
Pour alerter les pouvoirs publics, l’opinion et le secteur publicitaire,
l’Alliance présente sur son site internet (http://www.lalliance.fr
) une sélection de publicités concernées et les commentaires
qui démontrent l’abus de l’argument écologique au
regard de la loi ou des recommandations du BVP.
Revoir la réglementation, une nécessité
L’Alliance pour la planète estime nécessaire la mise en
place d’une réglementation de l'usage de l'argument écologique
et d'une limitation des publicités pour les produits les plus polluants
ou les plus « énergivores ». En effet, en dépit de
son rôle affiché de régulateur, le BVP - une association
des professionnels de la publicité - n'empêche pas de nombreuses
publicités de véhiculer un discours trompeur construit sur l’argument
écologique. Les recommandations faites par le BVP ne sont pas contraignantes
pour l’annonceur. Leur violation n’implique aucune sanction.
De ce fait, l’Alliance pour la planète demande que soit institué
un organisme public indépendant doté de l’autorité
et des moyens nécessaires pour sanctionner les dérives de la publicité
en matière d’environnement.
Cette campagne « Publicité et environnement » est portée
par 34 associations, membres de l’Alliance pour la Planète :
Action Consommation
Adéquations
ADOME
Agir pour l'Environnement
Agrisud
Alliance Terre et environnement
Amis de la Terre France
APREIS
Arutam
Association de Coopération Sociétale
Blue Initiative
CNIID
Cœur de Forêt
Collect-IF
EcoForum
Ecolo Café
Ecologie sans frontière
Fondation Nicolas Hulot
France Nature Environnement
Good Planet
Greenpeace France
L'Age de Faire
NégaWatt
Mains d'œuvre
MDRGF
NégaWatt
Objectif Bio
Paroles de Nature
Réseau Action Climat (RAC)
Réseau Cheminements
Résistance à l’agression publicitaire (R.A.P.)
Syndicat des simples
Tchendukua
WWF-France
Contact presse : WWF - Agnès Poiret - 01 55 25 84 61 / R.A.P. - Jean-Christophe
Vandevelde – 01 43 28 39 21 ou Thomas Guéret – 06 28 32 75
61.
Pilotes de l'action : jusqu'à fin 2006 : Séverine Millet. À
partir de fin 2006 : Anne-Isabelle Perrin, Jacques-Olivier Barthes et Thomas
Guéret.
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