R.A.P. a pour vocation de faire connaître les diverses
approches de la lutte antipublicitaire
sans pour autant adhérer à toutes les opinions et idées
d'actions formulées, dont elle laisse la responsabilité à
leurs auteurs.
Introduction :
Bonjour à tous,
Charlie Hebdo et Le Monde Diplomatique ont consacré un numéro
hors-série
et un dossier à la publicité et ses abus. R.A.P. a bien entendu
été présentée et ses
coordonnées ont été diffusées. Les nombreux appels
téléphoniques et courriers
que nous recevons depuis leur parution attestent du dégout de
nombreuses personnes face à la publicité. Répondre à
ces sollicitations
prend du temps, beaucoup de temps, c'est pourquoi le R.A.P.-à-Toile de
ce mois-ci est en retard.
Lundi 28 mai 2001, le procès qui opposait un distributeur de prospectus
à un publiphobe exaspéré par l'encombrement de sa boite
aux lettres à
enfin eu lieu au tribunal de nanterre. L'avocate de la partie civile à
fait une brillante plaidoirie, qui, semble-t-il, a fait réfléchir
les juges qui ont préféré reporter leur jugement au 25
juin (13h30, chambre 12). Une dispense de peine a été demandée
par la partie civile pour le distributeur qui, selon nous, n'est pas le vrai
responsable.
Le 19 mai 2001, de 15h10 à 15h40, 6 citoyens ont barbouillés
une énorme bâche publicitaire de 10m de large sur 7m de haut environ
devant une cinquantaine de publiphobes venus les encourager et les applaudir.
Situé au 56, rue de Renne, dans un quartier très commerçant,
de nombreux passants intrigués ou amusés ont grossit les rangs
des militants, de sorte qu'une centaine de spectateurs ont été
dénombrés.
Cette action contestait, une fois n'est pas coutume, aussi bien le fond que
la forme de cette publicité représentant l'image géante
d'une femme sensée promouvoir un magasin de mode de luxe. Ainsi, la moitié
des inscriptions portées sur les affiches relevait de l'antisexisme,
et l'autre moitié d'une publiphobie générale.
Pour l'occasion, les membres de "La Meute" s'étaient déplacées
en nombre, Florence Montreynaud "leur chef" en tête. Frédéric
Beigbeder, fidèle de cette série d'actions était également
présent.
Quelques journalistes se sont rendus sur les lieux de l'action : la BBC, la
Télévision suisse romande et le Journal du dimanche (malheureusement
sans suite). La présence des caméras a sans doute été
à l'origine d'une brève altercation avec une demi-dizaine d'ouvriers
du chantier.(Peut-être les caméras étaient-elles témoins
gênants d'un chantier illégal du samedi).
N'ayant pas été honorés par la présence de la police,
les six barbouilleurs ont pu rentrer paisiblement dans leurs foyers, une fois
leur bienfait accompli.
Mardi 29 mai 2001, une dizaine d'adhérents a pénétré
dans un cinéma
proche de l'Opéra à Paris afin de mener la 35e action-cinéma.
Ces
irréductibles ont tourné le dos à l'écran, perchés
sur une petite scène et ont jonglé, lancé des ballons gonflables,
sifflé...pendant que des spots de publicité passaient derrière
leur dos (et sur leurs membres !).
Cette action, couverte par la Télévision suisse romande, s'est
bien
déroulée. Comme souvent, des avis divergents ont été
exprimés dans le
public, mais l'action a été tout de même largement applaudie.
Yvan GRADIS a représenté les associations antipublicitaires
et les barbouilleurs d'affiches à la rencontre organisée le 30
mai à l'Université de Jussieu (Paris)avec l'auteur du récent
succès de librairie "No Logo".
À cette occasion, il lui a remis un exemplaire des différents
journaux antipublicitaires qu'elle a dit ne connaître que de nom.
La jeune Canadienne a spontanément promis de mentionner la mouvance antipublicitaire
française dans l'éventuelle réédition de son livre
et d'établir des liens entre son site internet et celui des Français.
Suite à sa brève intervention (depuis le haut de l'amphithéâtre),
notre représentant a été assailli par une quinzaine de
personnes très intéressées par la perspective des barbouillages.
Un adhérent nous a fait parvenir la dépêche suivante provenant
du
ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement.
Dépêches du MATE n°14 du 7 mai 2001
Dans la rubrique : faire progresser l'action publique ...
Affichages publicitaires : la loi doit s'appliquer !
La protection du paysages concernant les enseignes et préenseignes
publicitaires était prévue par la loi du 29 décembre 1979.
Celle-ci est désormais intégrée au nouveau Code de l'Environnement
(titre 8, livre 5).
Une évaluation nationale, menée par la Direction de la Nature
et des Paysages, montre de très fortes disparités dans l'application
de cette loi. Ainsi par exemple, sur les 5.000 déposes
de dispositifs publicitaires illégaux obtenus chaque année, plus
de 65%
le sont dans 15 départements seulement. Qu'il s'agisse d'entrées
de villes,
d'espaces naturels ou d'hyper-centres urbains, les dispositions existantes sont
complètes et efficaces dès lors qu'elles sont appliquées.
De belles réussites en la
matière peuvent être mises à l'actif de villes comme Reims
ou de services de
l'État comme la direction départementale de l'équipement
du Tarn-et-Garonne.
Par une circulaire du 5 avril 2001, Dominique Voynet a rappelé aux préfets,
aux
DIREN (DIrections Régionales de l'Environnement) ainsi qu'aux DDE la
nécessité impérative d'organiser les services de l'État
par pôles de
compétence et de désigner des chefs de mission départementaux.
Indiquant que « les paysages sont encore trop souvent altérés
par des
dispositifs publicitaires et enseignes installés au mépris de
la réglementation »,
la circulaire insiste sur la nécessaire fermeté dans l'application
des règles pour
protéger « le paysage et le cadre de vie de nos concitoyens ».
Motivée pour ne plus être importunée par la publicité
dans ma
boite aux
lettres, j'ai soigneusement collé sur ma boite un autocollant R.A.P.
"Pas de publicité dans ma boite aux lettres - Merci" et j'ai
eu le
déplaisir de constater qu'une personne de mon immeuble ne partageait
pas
mes convictions. En effet, elle remettait tous les prospectus de
l'immeuble dans ma boite et ceci pendant trois semaines.
Par dépit, j'ai enlevé mon autocollant pensant qu'elle allait
arrêter,
mais non, le soir même en rentrant de mon travail, j'ai retrouvé
la
serrure de ma boite aux lettres bouchée par du plâtre impossible
à
enlever. Ma boite aux lettres était donc inutilisable. Je suis allée
porter plainte auprès de mon commissariat mais je ne sais trop quoi
faire de plus.
Je me sens dépourvue face à ce genre de réactions, si vous
avez
des idées à me communiquer ou un témoignage, merci de les
faire parvenir
à
R.A.P.
Vous vous souvenez sans doute de l'argumentaire mis au point par
l'atelier enfance et publicité pour dénoncer l'intrusion d'une
entreprise privée au sein de l'école. Un constructeur d'automobiles
a
organisé un concours afin d'apprendre la sécurité routière
aux enfants.
Vous pouvez consulter ce texte sur notre site internet :
www.antipub.org/rap/renaultecole.htm.
Un adhérent nous a fait parvenir sa très sérieuse réaction.
Certains pensent qu'il s'agit d'humour, à vous de juger.
Nous n'en avons reproduit ici qu'une partie. La suite au prochain numéro
peut-être, mais si vous ne pouvez pas attendre, nous pouvons vous
envoyer la totalité de ce texte sur demande.
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AIDER RENAULT S.A.
Comme d'habitude à RAP, c'est le purisme chichiteux qui donne le ton
et
pour une fois qu'une grande entreprise travaille pour la collectivité
nous lui opposons immédiatement notre catéchisme. Face à
l'hécatombe de
la route, le bon sens commanderait pourtant de relativiser nos objectifs
antipublicitaires et de laisser RENAULT SA développer son action «
Sécurité pour tous ».
Je pense même qu'il serait de notre devoir de citoyen -nous qui avons
la
chance, de par notre situation associative, de connaître tout à
la fois
les problèmes de l'actualité sociale, ceux de la jeunesse, et
qui, de
surcroît, disposons d'une structure d'information et de réflexion-
d'aider RENAULT SA à parfaire son rôle d'acteur majeur de la lutte
contre l'insécurité.
Je vous suggère donc de maintenir RENAULT SA dans ses bonnes intentions
et de réfléchir aux idées que nous pourrions lui apporter
de manière à
ce que le programme « Sécurité pour tous » s'insère
parfaitement dans la
formation des jeunes.
Si cette perspective vous parait, autant qu'à moi, favorable à
la santé
publique, je vous propose de travailler selon trois grands axes :
1. Comment déployer sur le terrain une information sécuritaire
concrète ?
Par exemple, chaque véhicule accidenté devrait obligatoirement
laisser
sur les lieux une trace pertinente de l'événement.
- Les pièces irréparables seraient ainsi exposées, pendant
une période
de six mois, accrochées sur un panneau de signalisation.
- L'épave des véhicules globalement irrécupérables
serait maintenue sur
l'accotement ou sur le trottoir pendant un an.
- Pour les accidents ayant entraîné des incapacités définitives
de plus
de 30% ou un décès, le délai serait prolongé à
deux ans.
Chaque procédure d'urgence, mise en oeuvre lors d'un accident important,
devrait obligatoirement comporter un volet pédagogique orienté
vers les
jeunes.
- A cet effet, un car de police serait immédiatement diligenté
vers un
établissement scolaire proche dans le but de conduire au moins une
classe à constater de visu les conséquences d'un accident, si
possible
avant les soins et avant l'enlèvement des blessés et des cadavres.
2. Quelle participation attendre des différents partenaires
institutionnels ?
Par exemple, l'organisme ayant en charge la signalisation routière
pourrait instaurer une nouvelle série de panneaux dits de « mémoire
d'accident ».
- Le panneau n° 1, sans commentaire, serait le panneau de présentation
des pièces endommagées.
- Le panneau n° 2, dit « de recueillement » mettrait en exergue
la
marque du véhicule puis mentionnerait la date du sinistre, la liste des
victimes et leur taux d'incapacité définitif.
- La présence de cette signalisation serait de 6 mois pour les accidents
assortis de taux d'invalidité n'excédant pas 30%.
- Pour les cas d'accidents assortis de taux d'invalidité définitive
supérieure à 30% et de décès, la présence
du panneau « de recueillement
» serait définitive.
Les services hospitaliers pourraient explicitement informer les familles
et les visiteurs de l'origine des blessures traitées.
- Figureraient au pied de chaque lit d'accidenté : le nombre et la
marque des véhicules impliqués, le nombre des personnes blessées
avec
leur taux d'invalidité et le nombre de personnes décédées.
- Figureraient également, dans les salles d'attente ou d'accueil, des
tableaux électroniques comptabilisant en temps réel toutes les
interventions liées à des accident de la circulation.
Les associations de grands blessés de la route pourraient participer
en
organisant l'information à leur niveau.
- Préparer des rencontres entre des scolaires et les représentants
des
principaux corps de métiers appelés à intervenir lors d'un
accident
(exposés avec policiers ou pompiers, ambulanciers, chirurgiens,
infirmières, prothésistes, rééducatrices, agents
des pompes
funèbres...).
- Obtenir des personnes, handicapées à la suite d'un accident
de la
circulation, qu'elles acceptent de faire figurer sur leur fauteuil
roulant une plaque relatant la marque des véhicules et les
caractéristiques essentielles de l'accident.
- Créer une « légion des survivants » réunissant
les victimes de graves
accidents. Reconnaissables à une petite rosette un peu analogue à
celle
de la Légion d'honneur, ces légionnaires auraient pour mission
de
témoigner de leur accident et des traumatismes consécutifs.
Le Petit Palais, à Paris, est affublé, pendant une
période de travaux,
d'une grande palissade couverte d'une gigantesque publicité pour une
compagnie aérienne. Encore un exemple de saccage des lieux publics et
du
patrimoine historique comme il s'en trouve de plus en plus à Paris comme
dans presque toutes les grandes villes de France et du monde...
Toutes les informations que vous venez de lire sont publiques, nous vous invitons
à les transmettre à toute personne susceptible d'être intéressée
: faites circuler !.
Pour tout renseignement (envoi d'un exemplaire de R.A.P.-Échos, notre
publication papier, adhésion, etc.) merci de prendre contact avec :
R.A.P. (Résistance à l'agression publicitaire)
53, rue Jean-Moulin, 94300 Vincennes
tél. : 01 43 28 39 21 (tcp. : 01 58 64 02 93)
Adhésion : 15 euros
Adhésion petit budget : 7,50 euros
Abonnement à R.A.P.-Échos : 5 euros.
Notre permanente assure la permanence téléphonique lundi, mardi
et jeudi de 10 h à 13 h (on pourra également nous joindre en dehors
de ces horaires, sans certitude de présence toutefois).
Réunions mensuelles : calendrier au début de ce message, renseignements
supplémentaires au 01 43 28 39 21 ou à contact
at antipub.org.
Paysages de France
(association qui lutte notamment contre l'affichage publicitaire envahissant)
MNEI
5, place Bir-Hakeim, 38000 Grenoble
Tél. & tcp. 04 76 03 23 75
http://paysagesdefrance.free.fr
Le Publiphobe, association concurrente de R.A.P.
(diffusion d'une feuille sporadique par abonnement)
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Tcp. 01 42 83 45 01
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Tél. 02 / 426 91 91
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