R.A.P. a pour vocation de faire connaître les diverses
approches de la lutte antipublicitaire
sans pour autant adhérer à toutes les opinions et idées
d'actions formulées, dont elle laisse la responsabilité à
leurs auteurs.
Introduction :
Bonjour à tous,
Après un mois d'interruption vous retrouvez enfin votre mensuel préféré.
Vous avez été quelques-uns à réagir à notre
demande de témoignage sur les procédés publicitaires qui
vous exaspèrent, mais peu d'entre vous ont montré de l'intérêt
pour notre proposition de pique-nique urbain. Ce projet verra peut-être
le jour au printemps prochain, lorsque la météo sera plus clémente,
si vous en exprimez le désir.
Nous n'avons pas encore prévu de date d'action pour la « Rentrée
sans marques » mais un démarqueur devrait sévir dans les
rues parisiennes courant octobre. Vous pouvez appeler au local pour plus d'information.
Casseurs de Pub a en partie consacré sa dernière lettre d'information,
reproduite sur http://www.antipub.org/rap/actions
, à cette campagne.
Nous souhaitons mettre en place une sorte de permanence de bénévoles
au local de R.A.P., du lundi au mercredi, de 10h à 13h. Ces bénévoles
pourraient aider aux petits travaux de l'association (découpage des autocollants,
préparation des commandes, envoi de documentations, saisie informatique,
etc.). Si vous avez quelques heures à nous consacrer, n'hésitez
donc pas à venir. Documentation, revue de presse, travaux d'étudiants,
photographies d'actions sont aussi consultables au local de l'association.
Résistance à l'Agression Publicitaire a soutenu l'action de l'ADSE(Association
pour les droits et la sécurité de l'enfant) du 22 septembre 2001.
Le 12 juillet 2001, Arthur Prinvault, 12 ans, était fauché à
vélo par une voiture à Souvigny de Touraine, il est mort sur le
coup. Samedi 22 septembre 2001 plusieurs personnes se sont retrouvées
à Souvigny de Touraine pour une marche à la mémoire d'Arthur
et exiger des mesures d'urgence en matière de sécurité
routière dans les villages français (arrêts de car sécurisés,
ralentisseurs, vitesse limitée à 30km/h...).
Enfin, les irréductibles barbouilleurs prévoient une action «
Au grand jour » samedi 29 septembre 2001 à 12h quelque part dans
le centre de Paris. Pour connaître le lieu de l'action téléphonez
avant vendredi soir au Publiphobe 01 46 03 59 92 (laissez votre nom et numéro
de téléphone).
Depuis la fin des années 1990, à l'approche du 31octobre, une
marée orange s'engouffre à l'intérieur et dans les vitrines
des magasins français. Ce ne sont pas tant les grotesques sorcières,
les citrouilles en plastique, les squelettes en carton et les toiles d'araignée
au kilo, principales éclaboussures de ce récurrent déluge,
qui sont inquiétants. C'est leur laideur. Ou plutôt... leur uniformité!
Sans parler des supermarchés, hypermarchés et autres grandes surfaces
dont les décors rivalisent de mauvais goût, quoi de plus sinistre
et déprimant que ces boulangeries de quartier, des plus humbles aux plus
coquettes, qui abdiquent leur pittoresque au profit du plus vulgaire des macabres
de pacotille, le même que chez l'opticien d'à côté,
le même que chez le libraire d'en face?
Si Halloween est solidement ancrée dans des traditions qui ne sont pas
les nôtres, elle est devenue chez nous une «fête» mercantile,
l'un des grands rendez-vous de l'agressivité publicitaire, de la veulerie
du petit commerce à court d'imagination et de la part influençable
de la population; le temps d'une soumission générale à
ce qui nous vient de plus toc d'outre-Atlantique. Il est donc temps d'endiguer
l'inondation - ce brutal impérialisme linguistique et commercial qui
n'a rien à voir avec un dialogue serein des cultures - et de rendre les
citrouilles à leur vocation première, laquelle n'est pas d'encombrer
les vitrines et d'abêtir le peuple.
Réunion publique-conférence de presse
Le mercredi 3 octobre 2001, à 18 h
Au centre Eugénie-Milleret, 17, rue de l'Assomption, Paris (métro
Ranelagh)
Avenir de la langue française
34 bis, rue de Picpus, 75012 Paris
Tph. 01 43 40 16 51
Tcp. 01 43 40 17 91
Je viens de recevoir un nouveau chéquier de La Poste, et j'aperçois
avec effarement une petite vignette publicitaire qui vient s'immiscer sur chaque
chèque!...
On a eu les personnages de bandes dessinées dont on aurait eu à
redire quant au choix, mais avec grande indulgence on aurait pu admettre le
côté culturel avant le côté publicitaire (enfin presque...)
Mais là, une fois de plus, La Poste dépasse les bornes. Quand
on connaît les milliards que génère l'industrie du cinéma,
on se doute bien que ce n'est pas parce que "La Poste" a aimé
tel ou tel film qu'elle en fait la publicité.
Et puis, bien sûr, le choix de ces films, même si certains d'entre
eux sont très bien, a quelque chose d'arbitraire d'une part, et d'orienté
d'autre part.
Pourquoi par exemple ne pas faire connaître des films de pays économiquement
faibles et pas moins talentueux, et pourquoi tel sujet plutôt que tel
autre?
Pourquoi ces choix ? Pas même un mot explicatif de La Poste!
Ceci est un débat qui soulève nombre de questions, mais là
n'est pas le problème : je n'ai aucune envie de faire de la pub, malgré
moi, quand je règle un achat !!!
La mobilisation contre les méfaits de la mondialisation doit quotidiennement
faire face à un processus de grignotage subtil et insidieux des multinationales
dont les effets, en général peu ressentis dans un premier temps,
ont des conséquences catastrophiques sur nos modes de vie.
Dans ce domaine, les coups de boutoir répétés portés
contre les législations qui nous prémunissent encore de la marchandisation
hystérique de notre monde peuvent avoir une efficacité bien plus
grande que les manifestations qui, ici ou là, ponctuellement s'opposent
avec beaucoup de courage à la mise à sac mercantile de nos sociétés.
Les lecteurs attentifs du journal " Le Monde" n'auront pas manqué
de remarquer que, dans son édition du jeudi 23 août 2001 en page
14, l'Europe serait en voie d'assouplir sa législation en matière
de publicité médicale de manière à rendre possible,
comme aux USA (sic), la promotion commerciale des médicaments à
la radio, à la télévison et dans les journaux.
" Outre-Atlantique, en effet, des sommes fabuleuses sont dépensées
chaque année par les industriels pour pousser les consommateurs à
demander ces médicaments "vus à la télé"
à leur médecin. En 1999, près d'1,98 milliard de dollars
[...]ont été dépensés pour vanter auprès
du grand public des médicaments vendus sur prescription. Ce montant atteignait
1,3 milliard de dollars au seul premier semestre de 2000, soit une augmentation
de 44,5% par rapport aux six mois précédents. Ces médicaments
fortement promus représentent au bas mot 1 milliard de dollars de revenus
pour leurs fabricants [...]".
On connaît les effets pervers de ce genre de politique, l'abandon des
politiques de prévention contre les maladies de civilisation dont on
connaît pour certaines trop bien les causes (diabète + de 7% d'augmentation
par an).
La politique, que le Parlement Européen et le Conseil de l'Union européenne
seront amenés à définir au mois de septembre prochain suite
à la décision prise le 18 juillet par la Commission, ne doit pas
s'inspirer encore une fois de l'exemple éhonté des Etats-Unis
qui dans le domaine de la santé est loin d'être une référence.
Elle doit être combattue.
Une simple visite de quelques-uns des sites ci-dessous répertoriés
peut donner une idée de ce qu'est une véritable politique de prévention
ne rapportant financièrement rien aux multinationales mais énormément
aux usagers en termes de santé et d'économies pour les systèmes
sociaux.
4) UN TRAMWAY BRUXELLOIS : témoignage d'un belge révolté
" Une des caractéristiques les plus terribles chez l'être
humain est son formidable pouvoir d'adaptation.Ce qui lui permet de survivre
dans des conditions affreuses mais aussi de supporter l'inacceptable. "
Je ne connais plus les termes exacts ni où j'ai lu cette pensée
qui m'a marqué, mais je m'en souviens très souvent lorsque je
cherche des explications à l'inertie affolante qui semble servir de modèle
comportemental à la plupart de mes contemporains.
Il fait chaud cet été et malgré que Bruxelles soit une
plus petite ville que Paris, il y fait suffoquant : ça pique aux yeux
et irrite la gorge.
Rien ne semble pouvoir arrêter la folie automobile, personne ne semble
se rendre compte qu'on mal-brûle (merci José J ) des centaines
de milliers de litres de carburant dans l'air chaud qu'on respire. Notre ministre
de la Santé (l'écologiste Magda Aelvoet) avoue clairement son
impuissance et édite mollement quelques tracts sur les dangers de la
pollution par l'ozone, et ne prend bien sûr aucune vraie mesure pour tenter
d'enrayer le phénomène.
C'est dans cette atmosphère que ce 25 juillet dernier je rentrais chez
moi à bord d'un de ces trams " boîte de conserve " à
moitié emballés dans de la publicité à la gloire
d'une bouffe pour chat d'intérieur (ça vient de sortir en sacs
de 22 kg). De l'intérieur du tram (est-ce encore un tram ?), on ne peut
plus vraiment voir ce qui se passe à l'extérieur puisque la moitié
des fenêtres sont opacifiées par des autocollants, dont le fin
quadrillage laisse sur la rétine la même impression que lorsqu'on
regarde trop intensément une image fixe sur un écran de télé.
C'est alors que j'ai vu rouge. Arrivé au terminus situé dans
le métro, sous l'oeil médusé des caméras de surveillance
et à cinquante mètres du bureau de la police du métro,
j'entrepris d'arracher tout (et uniquement) ce qui se trouvait sur les fenêtres
(douze fenêtres). On me laissa faire, le conducteur me regarda sans broncher,
et me fit juste un signe interrogateur. Je lui répondis en me pinçant
le nez tout en désignant les saloperies que j'étais occupé
à décoller. Mais à peine ai-je eu terminé de rendre
au tram (et à ses usagers) un peu de dignité, et alors que je
m'en allais fier comme Artaban d'avoir enfin osé intervenir contre "
l'inexorable ", la police évidemment intervint. Sans opposer la
moindre résistance, je me suis laissé arrêter et insulter
par ces flics qui visiblement ne comprenaient que dalle à mes motivations.
L'un d'eux, fort agressif, me lança : " Égoïste ! la
pub ne te plaît pas, alors toi tu l'arraches ! Et si ta gueule ne me plaît
pas, faut-il que je l'arrache ? "
Les faits étant dûment constatés (je me reconnais pleinement
coupable) et abondamment photographiés (onze clichés), je suis
relâché. Le lendemain je reçois un pro-justicia dans lequel
on dit, entre autre, que j'ai été arrêté alors que
je prenais la fuite (il faut vraiment que je passe pour un casseur).
Une semaine plus tard je reçois une lettre de la Société
intercommunale des transports bruxellois (STIB) m'invitant à payer l'équivalent
de 5000 francs français pour la remise en état du tram que j'ai
" dégradé ".
Je vous envoie en annexe la lettre de réponse que je viens d'envoyer
à la STIB (NDLR : la lettre en question est à votre disposition
auprès de R.A.P.).
J'aimerais avoir vos avis, commentaires ou critiques. Ai-je eu tort d'agir
de cette façon, et en solitaire ? Un usager de service public a-t-il
des droits ? Peut-il considérer le tram comme " son " tram
? Et peut-il, dès lors qu'il s'aperçoit que des vandales ou des
méchants ont collé pendant la nuit des plastiques opaques sur
" son " pare-brise, les décoller, comme le ferait n'importe
quel automobiliste à qui arriverait une pareille mésaventure ?
Jusqu'à présent, seuls quelques bus et trams sont déguisés
en bâton de chocolat ou autres fantaisies de ce genre. En plus, ils changent
d'horaire et de lignes tous les jours, ce qui rend assez difficile leur interception
(j'ai néanmoins réussi à en photographier une bonne
vingtaine). Ils ne sont pas non plus entièrement emballés, le
tram que j'ai " dégradé " n'avait que douze fenêtres
sur vingt-quatre recouvertes. Je crois que cette pratique publicitaire se répandra
dans toute l'Europe si ce n'est déjà fait.
J'aimerais beaucoup rejoindre un groupe de citoyens qui veulent (réellement)
agir contre l'agression publicitaire en Belgique (pas nécessairement
comme je l'ai fait, bien sûr), ou s'il n'existe pas, en fonder un (et
pourquoi pas transnational ? on peut rêver, non ?).
Philippe Mazy
NDLR : S'il y a des Belges dans la salle, levez la main ! Si vous souhaitez
agir aux côtés de Philippe Mazy, si vous connaissez des groupes
de publiphobes belges, si vous avez des réponses à lui apporter,
envoyez-nous un message que nous lui transmettrons.
R.A.P. a déjà organisé une action contre la publicité
recouvrant les bus parisiens. Son récit publié dans le n°21
de R.A.P.-Échos est consultable sur le site : http://antipub.org/rap/documentation/index.php?page=toiles/latoile21
(Comme vous le demandiez dans le dernier numéro de R.A.P.-à-toile,
voici quelques exemples de lieux ou d'objets touchés par la publicité,
nouvellement ou non.
Vous connaissiez déjà les tables de café transformées
en panneaux publicitaires, par ajout d'une plaque de plastique transparente
permettant l'insertion, entre le plateau de la table et ladite plaque, de "messages"*
vantant les mérites de telle ou telle boisson, etc. Cette publicité
ne concernait cependant que les tables situées à la terrasse des
cafés. Comment dès lors "informer"* également
les clients consommant à l'intérieur ? Une pizzeria, à
Ambert (Puy-de-Dôme), a trouvé la solution. Elle consiste à
remplacer les nappes en papier facilitant jadis le nettoyage des tables par
de simples feuilles de papier ordinaire au format A3, couvertes de publicité,
placées entre l'assiette et la table.
Cette nouvelle intrusion publicitaire est cependant facile à contrer,
puisqu'il est possible soit de retourner cette "nappe" (le verso est
vierge), soit de l'enlever. Mais elle a apparemment d'ores et déjà
fait des émules auprès des cafés voisins...
A Saint-Michel-en-Grève, près de Lannion (Côtes-d'Armor),
il y a une dizaine d'années, des ULM survolaient la plage (ce qui est
en principe interdit) en traînant derrière eux une gigantesque
banderole portant le logo du supermarché voisin. Je ne sais ce qu'il
en est actuellement, mais je doute sincèrement que la situation se soit
améliorée !
En ce qui concerne les boîtes aux lettres, si La Poste est définitivement
vendue à la publicité, les facteurs ne le sont pas tous. Ainsi,
si autrefois la distribution de prospectus ne faisait pas partie de leurs obligations
de service, c'est à présent le cas : les facteurs ne peuvent donc
plus refuser cette tâche. Ce qui n'empêche pas une factrice de ma
connaissance de signer et de faire circuler votre pétition, de distribuer
des autocollants, etc.
Cyril Ronfort
* Le langage utilisé par les publicitaires est assez révélateur
de leur volonté d'aboutir à une omniprésence de la publicité
dans notre vie quotidienne. Une entreprise ne fait pas une campagne de pub,
elle "communique" ; un prospectus ou une affiche est un "message",
etc. Cette "communication" de "messages" ressemble pourtant
plus à une méthode d'abrutissement des populations qu'à
une source d'information pour les consommateurs, la notion d'information faisant
par ailleurs nécessairement appel à celle d'objectivité.
On connaissait déjà les insertions de plaquettes
publicitaires des maisons d'édition à l'intérieur de leurs
livres, le placement de noms de produits dans le texte du roman ; voici à
présent la publicité intégrée aux livres. C'est
en Italie que l'on a pu découvrir cette nouvelle intrusion publicitaire.
À quand le roman vendeur de lessive !
Toutes les informations que vous venez de lire sont publiques, nous vous invitons
à les transmettre à toute personne susceptible d'être intéressée
: faites circuler !.
Pour tout renseignement (envoi d'un exemplaire de R.A.P.-Échos, notre
publication papier, adhésion, etc.) merci de prendre contact avec :
R.A.P. (Résistance à l'agression publicitaire)
53, rue Jean-Moulin, 94300 Vincennes
tél. : 01 43 28 39 21 (tcp. : 01 58 64 02 93)
Adhésion : 15 euros
Adhésion petit budget : 7,50 euros
Abonnement à R.A.P.-Échos : 5 euros.
Notre permanente assure la permanence téléphonique lundi, mardi
et jeudi de 10 h à 13 h (on pourra également nous joindre en dehors
de ces horaires, sans certitude de présence toutefois).
Réunions mensuelles : calendrier au début de ce message, renseignements
supplémentaires au 01 43 28 39 21 ou à contact
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