R.A.P. a pour vocation de faire connaître les diverses
approches de la lutte antipublicitaire
sans pour autant adhérer à toutes les opinions et idées
d'actions formulées, dont elle laisse la responsabilité à
leurs auteurs.
Introduction :
Bonjour à tous,
Tout d'abord merci à ceux (peu nombreux) qui ont répondu à
notre demande d'aide. La permanence est toujours ouverte aux bénévoles,
du lundi au mercredi de 10h à 13h. Vous pouvez donc venir y donner un
coup de main et nous rencontrer quand vous voulez pendant ces horraires. Si
vous venez plus nombreux, ce sera aussi l'occasion de rencontrer d'autres bénévoles
de l'association. Merci aussi à ceux qui ont envoyé des messages
de soutien à Philippe Mazy, qui ayant arraché la publicité
recouvrant un tramway bruxellois, s'est vu infliger une amende de près
de 5000 francs français. Nous les lui avons transmis. Il semblerait qu'il
se soit résolu à payer son amende, ne voyant pas d'autre issue
à cette affaire.
Vous constaterez que R.A.P. s'agrandit. Un groupe local vient en effet de se
créer en Auvergne, mais il existe plusieurs relais locaux en France.
Nous avons reproduit la liste de ces contacts et leurs coordonnées dans
la deuxième partie de ce mensuel. Reportez-vous à cette liste
si vous souhaitez toucher quelqu'un de votre région.
Enfin, n'oubliez pas notre action de mercredi soir pour la rentrée sans
marques (voir communiqué de presse ci-dessous). Le démarqueur
dispense ses services une seule fois dans l'année alors ne le ratez pas
!
Pour la deuxième année consécutive, des militants de Résistance
à l'agression publicitaire vont mener une action de salubrité
publique dans un quartier parisien. Gratuitement, un démarqueur proposera
ses services à tous les logomaniaques dans le but avoué de désintoxiquer
ces victimes de l'opium publicitaire.
Pour bénéficier des services du démarqueur ou assister
à cette action charitable, rendez-vous :
MERCREDI 24 OCTOBRE 2001 À 18 H 30,
PLACE DU 18 JUIN 1940, MÉTRO : MONTPARNASSE
(devant le cinéma Miramar)
Passez votre garde-robe en revue à la recherche de vêtements marqués
pour les confier aux bons soins de notre démarqueur.
Rappel à l'usage de ceux qui ne connaîtraient toujours pas ce
métier :
COMMENT RECONNAITRE UN DEMARQUEUR ?
Un démarqueur se caractérise principalement par sa tenue vierge
de tout logo ou mention publicitaire. Sous son air amical et engageant, se cache
une détermination à toute épreuve. Seules sa paire de ciseaux
et sa dextérité de couturière témoignent de son
caractère combatif.
Ennemi juré de tout alligator, virgule ou autre griffe, il n'hésitera
pas à supprimer des vêtements et accessoires toutes ces mentions
publicitaire si chères à la plupart de ses contemporains.
Son cri de guerre : « Ne marche pas au pas ».
Un nouveau groupe local de R.A.P. vient de se créer. La première
réunion de R.A.P.-Auvergne, regroupant cinq personnes s'est tenue mercredi
10 octobre 2001 à Magnet dans le département de l'Allier. Elle
avait pour objet de préparer une action pour la Nuit des publivores de
Vichy.
Laetitia Carton, animatrice de ce groupe, a d'abord présenté les
activités de l'association.
Le groupe s'est ensuite consacré à la préparation d'un
tract qu'ils distribueront à l'entrée de la nuit des publivores
du 25 octobre.
Cyril Ronfort s'est engagé à rédiger un communiqué
de presse destiné à annoncer l'action auprès des médias
locaux et à être diffusé sur les panneaux prévus
à cet effet (panneaux d'affichage associatif).
Pour plus d'informations ou pour rejoindre ce groupe, vous pouvez contacter
Laetitia Carton au 04 70 58 08 62.
Autres contacts de l'association en province :
Relais téléphoniques de R.A.P.dans l'ordre des numéros
de départements.
03 : Laetitia Carton, 04.70.58.08.62 - 21 : Serge Chiasson, 03.80.91.19.77
- 29 : Charles Cadeau, 02.98.55.77.99 - 33 : Jean-Bernard Dejardin, 05.56.25.56.12
- 36 : Robert Heymann, 02.54.37.22.42 - 38 : Maryse Kernevez, 04.76.13.35.33
- 44 : Georges Piou, 02.51.70.10.70 - 59 : Jean-Michel Baucry : paraboc
at wanadoo.fr- 62 : Antoine Galloni d'Istria, antoine.galloni
at laposte.net- 67 : Fabien Salzenstein, 03.88.36.78.64 - 73 : Philippe
Prouvost : 04.79.96.29.36 - 83 : Claude Thoumine, 04.94.04.98.90.
Nous avons retranscrit ci-dessous un message qui nous qui nous a été
envoyé par un détracteur de l'association et la réponse
que lui a apporté un membre de R.A.P.
« J'ai une régie publicitaire et j'ai peur de votre action. Pour
moi-même, bien sûr, mais aussi pour tous, et pour la démocratie
elle-même. Car - est-il possible que vous ne vous en rendiez pas compte
? - la publicité n'est ni plus ni moins qu'une discipline, comme la
philosophie, le jardinage ou le journalisme. Promouvoir des idées antipub
est un non sens. Peut-on combattre la réthorique, une langue sans détruire
une culture, un peuple ?
Mes supports sont les programmes publicitaires de cinémas indépendants
d'art et essai dont le combat au quotidien est souvent exemplaire : sans papiers,
anti multiplexe, attac... Des théâtres, des centres culturels,
des librairies, des restos et des bars sympas, des associations humanitaires
y annoncent leurs actions. (...)
Certes les mégastructures financières ou politiques, dont l'expression
(pas seulement publicitaire) est une oppression intolérable, doivent
être anéanties. Mais aucun autodafé n'y parviendra. Au contraire.
Connaissez-vous un pays démocratique au monde où la liberté
d'expression n'est pas la règle ?
A l'inverse, connaissez-vous un seul pays totalitaire qui n'ait pas réglementé
la publicité au point de ne l'utiliser que pour sa propagande ?
Les États-Unis n'ont pas gagné la guerre froide ; c'est l'idéologie
liberticide sovietique qui a fait 80 millions de morts. Bon nombre étaient
dans ses rangs.
Dans la méme veine mais plus près de nous, une loi incroyable
a été votée, et plus incroyable encore, par la gauche plurielle
! Depuis 1997, il n'est plus possible de faire de la pub 3 mois avant une élection.
Tout le monde s'en est félicité.
Pourtant : cette loi est une atteinte grave à la liberté d'expression
; elle est anti-démocratique et dangeureuse. Car enfin, à qui
profite-t-elle ? A ceux qui l'ont votée, pardi ! A ceux qui ont le pouvoir
et dont les réseaux sont déjà constitués : les plus
forts. Ceux qui ont déjà accès à la presse, qui
ont le plus grand nombre de militants et qui ont les moyens y compris occultes
de nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
Car même si la presse a le pouvoir de s'autoproclamer indépendante,
elle ne l'est pas plus que les publicitaires sont des salauds, et les jardiniers
des moutachus débonnaires.
II n'y a qu'à lire les hauts cris de certains journalistes (et non des
moindre) face à "la menace internet", pour comprendre que nul
n'est infaillible.
Comment un petit collectif peut-il maintenant faire entendre sa voix, distribuer
des tracts sur le marché, faire du porte à porte, face aux grands
partis, dont les milliers de militants, très organisés, répondent
à l'unisson ?
Oui, il fallait limiter les dépenses électorales, mais pas la
liberté d' expression.
Ma société est peut-être un peu marginale dans l'océan
publicitaire, mais pour cette raison, elle risque fort de finir en "dégât
colatéral" de votre guerre. Mais si cela se produit, de jeune victimes,
kamikazes de votre idologie, mourront d'avoir construit le pont de la rivière
Kwaï. Je vous en conjure : ne résistez pas à l'intolérance
:ignorez-la. Déterminez des cibles et non des tétes de turcs ;attaquez-vous
aux messages, aux supports mais pas au mode d'expression. Vous vous muselez
vous-même.
En post srciptum, je veux évoquer la situation de la liberté
d'expression en Russie.
Au lendemain de la chute du communisme, la presse a retrouvé la pluralité
nécéssaire à sa crédibilité. Grace à
la publicité, bon nombre de journaux se sont créés et survivent...
jusqu'à ce que l'économie russe ne s'effondre totalement.
Depuis, Vladimir Poutine n'a pas grand mal à imposer sa loi et mettre
au pas les derniers journalistes indépendants. Les journaux qui ont résisté
le plus longtemps sont justement ceux qui ont des annonceurs. »
Réponse de Juste Jérisse :
Désolé, monsieur, mais votre conception de la publicité
date de 1694, époque à laquelle, si j’en crois le Petit Robert,
le mot signifiait “ caractère de ce qui est public… ”, et cette définition
est toute à votre honneur. Mais déjà en 1829 -excusez-moi
d'être scolaire- publicité signifiait “ le fait, l’art d’exercer
une action psychologique sur le public à des fins commerciales… ”. Je
ne crois pas, pour ma part, et je vous crois assez honnête pour partager
cet avis, que “ l’art d’exercer une action psychologique… ” relève de
l’information, de la pédagogie, ou d’une quelconque vertu au point de
participer à la démarche démocratique. Surtout pas.
Vous pensez -et vous avez raison- qu’il est nécessaire d‘élever
la voix, de s’exprimer et que la publicité est un des moyens qui le permettent.
Tout ceci est juste ou plutôt serait juste si, dans le concert des voix
qui s’expriment par la publicité, les puissants n’étaient les
seuls à se faire entendre, car la caractéristique première
de leurs messages consiste à occuper tout l’espace d’expression, réduisant
par voie de conséquences les autres au mutisme. Est-ce là la démocratie
selon vos vœux ? Mais avez-vous observé les relations sociales contemporaines
que vous ennoblissez du beau nom de démocratie ? Avez-vous remarqué
que la publicité est inexorablement réglementée ? Pour
être clair, elle l’est précisément par ceux qui disposent
du pouvoir politique ou financier et qui s’arrogent le droit de diffuser ce
que bon leur semble dans l’espace privé (par la TV et la radio), dans
l'espace public (par l’affichage et l’enseigne) et dans l’espace d’information
(en occupant l'Internet, la presse et, depuis peu de temps, en pénétrant
l'école). Tout cela au plus grand mépris des intéressés.
Or, je me permets d’insister : ceux qui ont ce pouvoir n’ont que du pouvoir.
Il n’est en rien question dans leur prérogative, de compétence,
d’autorité ni, à plus forte raison, de dignité. Non, ils
tiennent tout leur pouvoir de la force financière.
Vous semblez aussi absolument persuadé que le concert publicitaire est
garant de la multiplicité des idées à l’instar de ce qu’apportent
les langues et leur rhétorique, les peuples et leur culture. C’est oublier
un peu vite que l’océan des représentations publicitaires ne connaît
qu’un mince objectif : convaincre d’acheter, et qu’une seule idéologie
: travailler pour produire. Vous ne me ferez pas croire que cette perspective
est démocratique ou, pour changer de registre, exaltante. Ce rouleau
compresseur de la publicité, auquel j’ajouterais volontiers celui des
médias (mêmes hommes, mêmes combats), est justement ce qui
réduit à néant toute une culture. Celle des enseignants,
celle des philosophes, et si ceux-là ne vous plaisent pas, je peux évoquer,
pour vous plaire, l’innombrable petit peuple des artistes exclus : réalisateurs
de courts métrages, chanteurs, musiciens, peintres, acteurs et tous ceux
qui vivotent à l’écart d’une notoriété exclusivement
réservée aux gens du sérail, c’est à dire aux grands
manipulateurs des idées qui épuisent l’époque : la technologie,
la science et les médias, ce miroir qui remplace le Bon dieu et donne
l’absolution à toutes les médiocrités.
J’ai cru comprendre que l'action de R.A.P. vous faisait peur. Cela nous honore
beaucoup de prendre le pas sur la peur que pourrait vous inspirer Berlusconi,
porté au pouvoir par la puissance des médias, ou Bush, lui aussi
porté par la vague si ludique, si joyeuse et si réconfortante
des élections “ à l’américaine ”. Les États-Unis
ne sont-ils pas le seul pays à nous adresser des films militaristes consacrés
à la gloire de leurs vaillants soldats conquérant le monde pour
sauver leur pays ? (Habile rhétorique, n’est-ce pas ?). Sans doute connaissez-vous
ces petites merveilles de coûteuse propagande que sont “ Independence
Day ” de Roland Emmerich et le récent “ Pearl Harbor ” de Michael Bay.
Je vous conseille de les analyser et d’y réfléchir. Vous trouverez
certainement là un dépassement de cette peur que nous vous inspirerions.
Vous semblez aussi craindre les méthode -liberticides, dites-vous- de
la propagande communiste. Là encore vous avez raison. Mais je note volontiers,
à ce sujet, la manière dont la Sainte Russie, au sortir de l’épopée
soviétique, s’est jetée dans les bras du néolibéralisme
: confiscation des biens par les puissants en place, combat pour le contrôle
des médias, Tchétchénie… Je vous donne, quand-même
volontiers raison au sujet du nombre de morts. Rien ne m’effraie autant que
les décomptes de 1918 (18,5 millions) ou de 1945 (entre 35 et 60 millions)
ou les pertes que vous attribuez à Staline (80 millions). Rien ne m’effraie
autant, sinon l’élevage en batterie de quelques milliards de “ citoyens
” crétinisés par l’absorption de la farine idéologique
publi-propagandiste (appelez-ça comme vous voudrez... ).
Vous dites aussi que la gauche vénielle (“ plurielle ” serait lui attribuer
une dimension exorbitante) à voté une loi incroyable. Que voulez-vous,
le bon sens n’est plus à la mode et c’est une constante des gouvernements
de nous mitonner, deux tiers publicité, un tiers démagogie, une
soupe populaire en pensant par là “ faire ” de la démocratie.
Pour finir, sachez que si nous nous attaquons au mode d’expression publicitaire
plutôt qu’à des “ cibles ” (sans doute faites-vous allusion par-là
à des produits d’un intérêt contestables ou à des
manières de les vendre peu ragoûtantes : culte de la personnalité,
sexisme…), c’est pour la raison suivante :
Il n’est tout simplement pas normal que la personne ou l’entreprise qui en a
le pouvoir puisse influencer toute une population et le faire constamment et
exclusivement. Cela s’appelle fascisme ou totalitarisme et vous y faites suffisamment
allusion pour bien comprendre de quoi il s’agit.
Par la grâce de la promotion publicitaire, la planète est irrésistiblement
envahie de phénomènes incontrôlables. L’automobile règne,
alors que l’on sait depuis toujours que les transports en commun sont la meilleure
solution. L’informatique transforme notre vie, et nous la pourrie en en modifiant
sans cesse les usages par la grâce de la même publicité.
La Mondialisation et l’Europe, suite à l’effet de cette grâce récurrente,
s’acharnent à renouveler notre univers, à tort, à travers,
et sans jamais nous demander notre avis. Tout cela épuise et est-ce bien
utile alors que vous ne savez même pas qui vous êtes, ni où
vous allez. Savez vous seulement ce qu’est un homme, ou une femme ? Savez-vous
seulement comment fonctionne votre estomac ?
Nous avons mis presque un siècle à nous éloigner du totalitarisme
communautaire. Nous pouvons donc espérer, par la vertu de notre coupé-collé
cérébral, dissoudre en une ou deux décennies seulement
le totalitarisme crétinisant du moment et son outil d'élection
: la publicité. C’est tout le bonheur que je vous souhaite.
Les réactions contre le matraquage commercial « halloween »
se généralisent. Voici ci-dessous le courriel qu'un sympathisant
a envoyé à un supermarché utilisant l'argument «
Halloween » dans son catalogue.
Bonjour,
J'ai reçu de votre supermarché un petit catalogue publicitaire
titré « Qui veut jouer à se faire peur ? », entièrement
consacré à ce que les Américains appellent « Halloween
». Il est parsemé d'encarts informatifs (« La naissance d'
Halloween : l'origine d'Halloween est celte, etc.»); il faut louer votre
supermarché d' être aussi attentif à l'information de sa
clientèle. Puisque vos efforts vous conduisent ainsi à des investigations
historiques poussées, je vous propose un petit texte complémentaire
qui pourra utilement être inséré dans vos prochains catalogues
:
La naissance d'Halloween en France.
Le fabricant de masques César s'est appliqué durant de longues
années à introduire en France la fête d'Halloween, non pour
faire revivre une ancienne tradition celte, qui n'a pas grand chose à
voir avec l'Halloween actuel, mais, bien entendu, pour vendre ses citrouilles
de plastique et faire tourner son fonds de commerce. Lorsqu'Halloween a commencé
à gagner du terrain à la fin des années 90, le PDG de César
s'est publiquement félicité sur France-Inter de voir ses efforts
de déculturation récompensés. Le bon public, qui vivait
jusqu'alors dans l'incroyable ignorance de son besoin vital de posséder
des citrouilles en plastique, et à qui les publicitaires et les médias
ressassent sans arrêt que la langue française est inapte à
la communication et que l'américain est paré de toutes les beautés,
s'est jeté sur cette nouvelle occasion de singer les États-Unis.
Tandis que d'autres tentatives mercantiles (fête des grands-mères,
fête des concierges, fête des secrétaires, etc.) n'ont été
récompensées que par une réussite fort modérée,
les commerçants peuvent rendre grâce à l'abnégation
de César qui, après avoir imposé en France cette fête
traditionnelle restée si injustement inconnue jusqu'à présent,
a ensuite été dépassé par le succès de l'opération
et l'envahissement des gadgets halloweenesques américanoïdes concurrents
qui a provoqué, très récemment, sa faillite.
Les publicitaires ont de beaux jours devant eux car il reste encore plusieurs
fêtes américaines à importer en France. Il sera toujours
possible de trouver une origine culturelle locale digne d'intérêt
pour chacune d'elle, et de passer pudiquement sous silence la seule et unique
cause de cet avilissant programme d'abêtissement public : l'appât
du gain. Certes, on peut juger ces opérations dignes d'intérêts
par le fait qu'elles
entretiennent le commerce, mais le commerce doit-il vraiment s'accompagner d'une
telle désinformation ?
Je ne doute pas un instant de l'intérêt que pourrait avoir le
texte ci-dessus pour l'information de vos clients, à laquelle vous semblez
être si sensibles.
En dernière page de votre catalogue, on peut voir un magnifique gâteau
portant une étiquette « happy halloween », accompagné
d'un encadré «fabriqué en France ». La capacité
d'adaptation des publicitaires étant sans limite, je suis certain qu'avec
un peu de bonne volonté, vous parviendrez à trouver une origine
celte au terme « happy ».
C'est officiel. La publicité en milieu scolaire, interdite depuis 1936,
est dorénavent acceptée par l'Éducation nationale. Un Code
de bonne conduite des interventions des entreprises en milieu scolaire (http://www.education.gouv.fr/bo/2001/14/ensel.htm
) a en effet été édité dans le Bulletin Officiel
n°14 du 5 avril 2001 du ministère de l'Éducation nationale
et du ministère de la Recherche. Il rappelle le principe de neutralité
de l'école, interdit tout démarchage commercial en milieu scolaire
mais donne aux établissements scolaires la liberté d'accepter
des offres de partenariat et admet la présence de logos sur les mallettes
pédagogiques. Peu connues du grand public, ces mallettes, composées
de cassettes vidéos, disques, affiches, exercices et questionnaires,
doivent permettre aux professeurs d'aborder certaines matières du programme
de façon ludique et originale, et aux entreprises de séduire et
fidéliser les prescripteurs d'achats familiaux et consommateurs en herbe
que sont les enfants. En déléguant ainsi au secteur privé
une partie de sa mission, l'Éducation nationale contrevient aux principes
fondamentaux de l'école laïque.
En outre, l'appartenance de son ministre au conseil d'administration de la Fondation
entreprise réussite scolaire ( http://www.fers.asso.fr/presentc.htm#2.%20STATUTS%20)ne
peut que surprendre. Cette fondation, créée en 1990 à l'initiative
du maire de Lyon, « réalise un partenariat entre les communes,
l'Éducation nationale et des entreprises en faveur de la réussite
scolaire des enfants de l'enseignement primaire »*. Comment expliquer
que ce ministère, alors même que la loi interdit ces pratiques,
édite en coordination avec des entreprises privées des mallettes
pédagogiques ? Peut-il croire à une action désintéressée
de ces sociétés alors que des fédérations de parents
d'élèves et divers journalistes se sont élevés contre
cette pratique et en ont dénoncé les ambitions commerciales ?
Si le manque de moyens financiers ne permet pas à l'Éducation
nationale d'équiper nos écoles en outils pédagogiques nécessaires,
s'il est réellement impossible de refuser le matériel offert par
les entreprises, exigeons au-moins qu'aucune mention publicitaire n'apparaisse
aux yeux des enfants. Il est du rôle des enseignants de cacher les logos
présents sur ces mallettes et de rester vigilants face aux messages véhiculés
par ces dernières. Il est du rôle des parents d'élèves
de refuser que leurs enfants deviennent victimes de ces procédés
publicitaires.
Nelly RUSCASSIÉ
*Extraits de l'objet de la fondation.
À peine créé, le métier de démarqueur
pourrait bien disparaître.
Déjà sur les vêtements ou les accessoires, les marques s'exposent
à présent sur la peau . Née aux États-Unis, cette
tendance à se tatouer ses marques fétiches sur le corps, arrive
en France. Le tatouage le plus demandé : la virgule. Certaines personnes
arboreront ainsi toute leur vie leur engouement pour les valeurs véhiculées
par une marque tristement connue pour l'exploitation de ses employés.
Le mot « marque » reprend ici son sens originel. « Marque
» est la traduction du mot américain « brand », venant
de « brandon » qui est l'outil employé pour marquer le bétail
au fer rouge.
Toutes les informations que vous venez de lire sont publiques, nous vous invitons
à les transmettre à toute personne susceptible d'être intéressée
: faites circuler !.
Pour tout renseignement (envoi d'un exemplaire de R.A.P.-Échos, notre
publication papier, adhésion, etc.) merci de prendre contact avec :
R.A.P. (Résistance à l'agression publicitaire)
53, rue Jean-Moulin, 94300 Vincennes
tél. : 01 43 28 39 21 (tcp. : 01 58 64 02 93)
Adhésion : 15 euros
Adhésion petit budget : 7,50 euros
Abonnement à R.A.P.-Échos : 5 euros.
Notre permanente assure la permanence téléphonique lundi, mardi
et jeudi de 10 h à 13 h (on pourra également nous joindre en dehors
de ces horaires, sans certitude de présence toutefois).
Réunions mensuelles : calendrier au début de ce message, renseignements
supplémentaires au 01 43 28 39 21 ou à contact
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