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RAP-À-TOILE N° 26 - ( MARS 2002 )

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Au sommaire de ce vingt-sixième envoi

Tous les Numéros


0 - Introduction
1 - LE MARATHON DES ANTIPUBS.
2 - LA VIE DES GROUPES LOCAUX.
3 - SUR LE FRONT DE L'AFFICHAGE.
4 - PUBLICITÉ À L'ÉCOLE : DES ENSEIGNANTS RÉAGISSENT.
5 - LE PUBLISEXISME, C'EST PAS DE L'ART, MAIS DU COCHON !
5 - MÉFAITS PUBLICITAIRES.


R.A.P. a pour vocation de faire connaître les diverses approches de la lutte antipublicitaire sans pour autant adhérer à toutes les opinions et idées d'actions formulées, dont elle laisse la responsabilité à leurs auteurs.

Introduction :

Bonjour à tous,

Le programme de la semaine sans télé n'est pas encore terminé. Il paraîtra dans le prochain numéro de R.A.P.-à-Toile que vous recevrez le 17 avril 2002. Vous pouvez encore nous envoyer vos propositions jusqu'au 15 avril.
Yvan Gradis nous a envoyé un petit compte rendu du dernier épisode du procès boîte aux lettres. Je lui laisse donc la parole :
" Lors de l'appel du 20 mars 2002 (appel du parquet), le plaignant (YG) a finalement décidé de faire appel lui aussi pour contester l'irrecevabilité de sa plainte (cf. jugement de juin 2001).
L'avocat général, dans son réquisitoire, a considéré que le plaignant, bien que simple locataire, avait bel et bien été la victime de la violation de domicile.
Jugement le 7 mai 2002 à 14 h.
Si le tribunal confirmait l'opinion de l'avocat général, cela signifierait que n'importe quel locataire pourrait poursuivre les distributeurs de prospectus armés de passe-partout (et leurs employeurs ! ) pour violation de domicile."
Dans deux mois, vous connaîtrez donc le dénouement de cette affaire, encore un peu de patience.
Sachez enfin que Thomas Guéret, notre président, a couru le 10 mars dernier le semi-marathon de Paris en arborant dans le dos le nom du site internet antipub. Une première dans le monde antipublicitaire !
Le 7 avril 2002 se tiendra le marathon de Paris auquel Thomas, décidément très courageux, participera également. Vous êtes conviés à rejoindre la contre-offensive des antipubs dans ce monde de marques qu'est devenu le sport (voir paragraphe 1 ci-dessous).

Bonne lecture,

Nelly.


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1) LE MARATHON DES ANTIPUBS.


Le monde du sport déborde de publicité. Les athlètes se transforment volontairement en hommes-sandwichs, toutes les surfaces disponibles sont colonisées par le message commercial et même les plus modestes sportifs du dimanche courent, sans plus même s'en rendre compte, avec des marques sur le dos (et le ventre, les chevilles, les pieds, les épaules, etc.).

Pourtant, ces derniers ne sont même pas payés pour faire ainsi la réclame de grandes marques ; bien au contraire, ils payent plus cher les vêtements et accessoires griffés, sans se rendre compte du service qu'ils rendent à ces marques-sangsues, au détriment de leur élégance et de la tranquillité d'esprit de ceux qui les entourent.

Contre tout cela, une arme connue : le démarquage. Pour se libérer de ces logos envahissants, on les maquille, décolle, découd, déchire... La technique diffusée à l'occasion de la « rentrée sans marques » fait merveille sur les tenues de sport. Mais on peut aller plus loin. Un brin de courage et une once de prosélytisme, un maillot blanc, un marqueur, et voilà votre serviteur transformé en oriflamme au milieu des 12 500 coureuses et coureurs du semi-marathon de Paris qui s'est tenu le 10 mars dernier. « www.antipub.org » écrit en gros dans le dos : qu'on ne vienne pas nous dire après cela que nous sommes contre la publicité !

Une proposition, après cette expérience personnelle : que ceux des antipubs qui le souhaitent rejoignent le mouvement ! R.A.P. est prête à vous fournir en maillots déjà griffés (proprement cette fois), et même, dans la limite de nos moyens, à en prendre en charge tout ou partie.

Premier objectif : le marathon de Paris. Cette épreuve de course à pied va réunir 30 000 coureuses et coureurs le 7 avril prochain. R.A.P. souhaite trouver autant de volontaires que possible (nous sommes déjà deux) pour rompre (un peu) la monotonie des marques involontairement arborées. Si vous êtes coureuse ou coureur vous-même et vous apprêtez à prendre le départ de cette épreuve, faites-nous signe ! Si vous connaissez quelqu'un qui s'apprête à le faire, incitez-le à rejoindre nos rangs. D'autres épreuves pourront suivre ; n'hésitez pas à nous joindre pour participer à cette contre-offensive non commerciale !

Thomas GUÉRET

 

 

2) LA VIE DES GROUPES LOCAUX

R.A.P.-Lyon :

Après 5 ans de sommeil, notre antenne Lyonnaise est à nouveau opérationnelle.
11 personnes ont répondu à l'invitation et ont participé à la toute première réunion de R.A.P.-Lyon. Benjamin a exposé les fondamentaux de la lutte antipub ainsi que ses modus operandi actuels.
Autour d'un verre nous avons fait le tour des raisons qui nous amenaient à prendre part à la résistance et nous avons pris date pour le vendredi 22 mars a 20 heures pour devenir adhérent et proposer chacun trois idées d'action ou de réflexion.

Benjamin

R.A.P.-Belgique, déjà dans l'action, nous a fait parvenir le récit de leur première action-cinéma.

Chers ami(e)s,

La première action-cinéma menée à Bruxelles a été un grand succès. Je ne peux donc m'empêcher de vous faire partager ma joie et mon enthousiasme.

Après une réunion préparatoire dans un petit café nommé le "stoemelings" (ça veut dire "en vitesse" "discrètement" en bruxellois) nous nous sommes rendus à la séance de 19h30 pour voir le dernier film de Ken Loach (très bon film).
Dès les premières images de publicité, je me suis rendu au pied de l'écran et j'ai donné le coup d'envoi des festivités en soufflant longuement dans une de ces fameuses trompettes de carnaval en plastique. Ensuite j'ai commencé à défiler de long en large au pas de l'oie tout en faisant le salut hitlérien à la pub, m'arrêtant quelquefois pour crier "Merci Ô grand capital de nous montrer la lumière, merci de nous montrer la voie". Applaudissements nourris dans la salle ! J'ai donc continué mon mime fasciste avec zèle, m'appliquant à lever les jambes bien haut et à tendre le bras comme un forcené.
Disséminés dans le public, pas moins de 16 activistes antipub - oui oui, nous étions 17 - lançaient les commentaires les plus caustiques à propos de la société de consommation et de l'idéologie véhiculée par la pub. Deux d'entre eux (elles) distribuaient les tracts et faisaient circuler la pétition (tous les tracts ont été distribués, j'en avais imprimé 60).
Tout cela dégénéra rapidement en un joyeux bordel du meilleur effet, l'excitation généralisée incitant les autres spectateurs à prendre eux aussi la parole. Après une dizaine de minutes, le projectionniste déboula dans la salle et m'interpella: "Qu'est-ce qui se passe ici ?", "Vous allez continuer comme ça pendant le film ?", "Vous êtes un groupe ?" me demanda-t-il, lançant un regard inquiet dans la salle, et essayant de repérer les fauteurs de trouble. Je le rassurai immédiatement: " Il n'y a pas de groupe, nous sommes des citoyens exaspérés par la publicité. Bien sûr que nous allons nous arrêter pendant le film !" Son sang ne fit qu'un tour et il me dit: " Ah, alors je vais stopper la pub tout de suite !" Je lui répondis : "Formidable ! pouvez-vous nous passer un court métrage à la place ?" Non, malheureusement il n'avait pas ça en magasin. Il s'en retourna illico et effectivement, une minute plus tard, la pub fut coupée, le rideau refermé et les lumières rallumées. Le calme revenu, les commentaires s'estompèrent un peu. L'un de nous lança: "Le gérant est trop intelligent ici ! la prochaine fois nous devrons mener l'action ailleurs !" Grand éclat de rire dans la salle.
Ce répit permit au public (qui n'avait plus rien d'autre à faire) de lire attentivement le tract et de signer la pétition. Une personne s'exclamant même :" Mais où est-elle, cette pétition ?"
Le film commença avec cinq minutes d'avance, et nous avons rappelé encore une fois à ceux et celles qui n'avaient pas pu signer la pétition qu'il serait possible de le faire après le film.
A la sortie, nous nous sommes aperçus que, pour la séance suivante (celle de 21h), il y avait salle comble (plus de deux cents personnes). Dommage, mais cela nous servira de leçon ! la prochaine fois nous choisirons cette séance-là.

Les seules employées du cinéma avec qui nous avons pu échanger quelques propos étaient les ouvreuses, malheureusement outragées par notre action (elles avaient l'air de se sentir personnellement visées). L'une d'elle jeta rageusement notre tract à la poubelle, l'un de nous fit de même avec le journal gratuit qu'elle distribuait. Avant que ça ne dégénère, je m'interposai et essayai de parlementer un peu. Elle se contenta de nous dire: "Vous n'avez qu'à arriver pour le film si vous n'aimez pas la pub, les horaires sont clairement affichés !", "Savez-vous combien coûterait le ticket s'il n'y avait pas de pub ?"
Un spectateur qui arrivait pour la séance suivante nous interpella : " Ce n'est pas avec l'ouvreuse qu'il faut discuter, vous devriez plutôt faire une pétition !" "La voilà !" lui dis-je, et il la signa immédiatement.

Nous nous rendîmes ensuite dans un bistrot pour faire le point et fêter notre première action-cinéma.
Les questions tournèrent bien évidemment autour de la réalité économique des petites salles comme celle-ci.
Ont-elles vraiment besoin de la pub pour survivre ? Est-ce que le prix de la place serait augmenté s'il n'y avait pas de pub ? Reçoivent-elles bien des courts métrages (comme RAP-France le dit sur ses tracts) ?
Il faudrait en savoir plus, c'est certain.

Philippe MAZY

 


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3) SUR LE FRONT DE L'AFFICHAGE.

Suite aux contacts avec le cabinet du ministre de l'Environnement, R.A.P. et Paysages de France ont obtenu des promesses et de l'argent.
- Des promesses : en septembre, le ministre s'est dit d'accord pour nous rencontrer et pour organiser une conférence de presse ayant pour objectif de faire le point sur le très mauvais respect de la réglementation, les actions engagées par le ministère pour corriger cet état de fait et mettre en lumière le besoin d'une révision en profondeur des textes. Le ministère envisageait en outre de repérer un ou plusieurs dispositifs illégaux emblématiques à faire démonter pour l'occasion.
Malheureusement, six mois plus tard, alors que les échéances électorales approchent, la date de cette conférence n'est toujours pas fixée et nous nous faisons une fois de plus du souci sur la tenue effective d'un tel événement.
- Il n'en demeure pas moins que le ministère nous a octroyé dans ce cadre une subvention afin de permettre à nos associations de travailler sur la réforme envisagée de la loi, de réaliser une exposition et de permettre aux militants de toute la France de participer aux travaux.
Une somme de 49000 F (7500 euros) sera ainsi versé à R.A.P. pour le compte des deux associations. En outre, Paysages de France a déposé une demande de Convention pluriannuelle d'objectifs destinée à financer nos travaux sur le plus long terme (trois ans).
Les choses avancent donc, puisque les moyens débloqués nous ont déjà permis d'organiser deux journées de travail à Paris qui ont regroupé des militants de Bretagne, de Poitou-Charente et Rhône-Alpes. Nous regrettons cependant qu'une fois de plus, le dossier ait du mal à franchir le cap de la reconnaissance officielle au plus haut niveau.

Nos propositions réglementaires se construisent et visent à considérablement réduire cette pollution visuelle à laquelle nous sommes tous confrontés.
Mais il y a urgence : la situation est à ce point insupportable que de plus en plus de personnes, à titre individuel ou regroupées dans des collectifs, ont décidé d'agir directement contre ce fléau. Nous avons retranscrit ci-dessous quelques messages témoignant de cette révolte.
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Étant donné que les panneaux de pub nous polluent la vue (et l'esprit), pourquoi ne pas polluer les affiches elles-mêmes ? Pour ce faire, je me suis souvenu d'un ami qui s'adonne au "paint-ball". Il s'agit de jouer à la bataille avec des pistolets à air comprimé qui tirent des billes de peinture. Sur une surface plane, cela donne une vilaine tache colorée d'environ 5 cm de diamètre. Problème : les "armes" spécialisées pour ce genre d'activité sont classées en 5e catégorie. Cela veut dire que, si le transport est libre, l'acquisition doit faire l'objet d'une déclaration en préfecture et l'utilisation sur la voie publique est interdite! Comme lanceur détourné de sa vocation, on peut utiliser un "cobra". C'est un tube d'aluminium d'environ 50 cm dont une extrémité est découpée dans le sens de la longueur et recourbée en forme de crosse. l'ensemble fait effectivement penser à un cobra! Cet ustensile est utilisé par les pêcheurs de carpes qui envoient à 100 m devant eux des boulettes d'appâts. Si, comme moi, vous ne fréquentez pas les boutiques d'articles de pêche et que vous êtes bricoleur, vous pouvez confectionner ce propulseur en cintrant à chaud un tube de PVC de diamètre 30 mm. J'ai également testé avec succès le bon vieux lance-pierre. En dépit du fait que l'on ne peut lancer qu'une bille à la fois, le lance-pierre se range facilement dans la poche. Ah ! les billes de peinture : elles sont en vente à la boutique CAMP, 64, rue des Mathurins, PARIS 8e au prix de 22,87 euros le sac de 500. Elles existent sur demande en jaune, blanc, bleu ou orange. Que votre conscience écolo dorme en paix ! La peinture est de qualité alimentaire et soluble à l'eau. Voilà, il ne vous reste plus qu'à vous entraîner à viser juste...

Michel BLAIN

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Nouvelle action du Collectif Anti-pub aujourd'hui en plein jour à Paris

Les Anti-pubs mettent la pression

Le Collectif Anti-pub s'est attaqué à des panneaux publicitaires, dimanche 17 mars 2002 l'après-midi, en plein jour entre 15h et 16h30. Dans une ambiance bon enfant, quatre panneaux « 4 par 3 » de la Place de la République (devant l'ancien magasin Tati en travaux) et deux boulevard Beaumarchais ont été recouverts par une vingtaine d'« Anti-pubs » de peintures géantes et de slogans dénonçant le monopole
dans la ville des images publicitaires et de leur message de surconsommation. Les passants, nombreux à cette heure place de la République, ont été nombreux à féliciter les Anti-pubs pour leur action. Noël Mamère (son appartement parisien se trouve non loin de là) est venu apporter son soutien.

Après la transformation à deux reprises de panneaux posés devant le Couvent des Récollets en peintures géantes et en panneaux d'expression libre, suite au remplacement des publicités des cafés du quartier Strasbourg St Denis par des dessins, c'est la quatrième action du Collectif Anti-Pub depuis janvier dernier.

Suite aux actions du Collectif anti-pub, le Conseil d'arrondissement du 10e a voté le 4 mars dernier deux voeux présentés par Charlotte Nenner (Les Verts) :
- Que la Ville de Paris mette tout en oeuvre pour que les panneaux publicitaires implantés sur le mur du couvent des Récollets soient retirés au plus vite,
- Qu'à chaque fois qu'une autorisation de travaux prévoit des palissades sur la voie publique, il soit prévu, dans le permis de construire, l'obligation d'implanter 2m2 de panneaux d'affichage libre sur les palissades.
Ce dernier voeu sera étudié au Conseil de Paris lundi et mardi prochains.

Contact presse : Philippe 01 48 01 00 86
Photos sur : http://mapage.noos.fr/antipub

Actions soutenues par Résistance à l'Agression Publicitaire (RAP), Les Verts 10e, "Le 10e en Vert", Mouvance Bucolique (Réseau écolo-libertaire), REVU...

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À noter :
- Les actions "Au grand Jour" (barbouillage d'affiches publicitaires), organisées par Yvan Gradis, continuent.
- Le collectif "Le Mercredi : c'est publiphobie...et les autres jours aussi" appelle à une grande manifestation antipublicitaire le mercredi 17 avril 2002 dans le cadre du festival des résistances et des alternatives. Il donne rendez-vous à 20 h Place du Châtelet.

 


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4) PUBLICITÉ À L'ÉCOLE : DES ENSEIGNANTS RÉAGISSENT.

Dans le milieu scolaire coexistent deux sortes de publicité : celle gracieusement offerte aux établissements par les entreprises et celle que véhiculent les élèves par leurs vêtements et matériel scolaire. Deux enseignants ont récemment réagi face à ces intrusions.

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A la dernière réunion du SNES/FSU de mon collège, j'ai proposé qu'une motion soit votée au prochain conseil d'administration.

Voici le texte

"Le Conseil d'administration décide de porter sur la feuille "matériel" qui sera remise fin juin aux parents des futurs sixièmes le conseil suivant :

Le service public n'a pas vocation à faire de la PUB pour le privé . En conséquence , vous êtes vivement invités à n'acheter, pour votre enfant et pour la rentrée scolaire de septembre 2002, que du matériel et des habits sans marque "

(Cette idée, telle quelle, pourrait bien figurer sur notre site antipub, histoire de donner des idées concrètes à certains... et pourquoi pas localement, chacun de nous, essayer de la refiler à des copains syndicalistes ou à des "parents" élus au CA des collèges et des lycées ?)

A suivre !

Pierre NICOLAS

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Bonjour,

Je tiens à soumettre à votre réflexion ce qui m'a interpellé hier avec la classe.
En Essonne, comme ailleurs, je suppose, tous les CM2 ont droit à une formation sur la sécurité routière : une partie théorique avec un film et une partie pratique à vélo.
Cette année, ayant un CM2, je suis donc allée avec eux. Les enfants devant être très attentifs car le film est suivi d'un questionnaire ; comme l'ont dit les deux policiers qui assurent cette formation, "c'est le film qui vous enseigne ce que vous devez faire".
Le film est composé de plusieurs séquences avec pour moitié un dessin animé et l'autre un film en "réalité". Or, à chaque dessin animé, la situation de départ est devant la vitrine d'un Quick (ndlr : magasin de nourriture industrielle suremballée - prêt-à-manger), on ne voit jamais d'autres magasins, même dans les passages "en réalité", on n'en voit pas, sauf une fois mais c'est encore un Quick. A la fin du film, bien sûr, on voit les partenaires de production : prévention routière, Fr3 et Quick.
Donc, sur 20 min de projection, il y a eu la moitié de publicité pour le restaurant. (ndlr : en fait il s'agit d'un magasin de malbouffe, appelé ici abusivement "restaurant" ; le lecteur aura rectifié de lui même)
J'en ai parlé aux policiers, qui m'ont dit qu'ils en étaient conscients mais que c'était à la Prévention routière de voir... que je n'étais que le deuxième enseignant à leur dire (???).
J'en ai parlé aux enfants de la classe qui m'ont répondu que "ça ne les gênait pas" ; je leur ai expliqué pourquoi ça me gênait et que mon rôle était aussi de leur faire prendre conscience du rôle de l'image sur eux, et de son utilisation sous prétexte éducatif.
Dans le cadre de l'école, je vois deux dimensions à cet entrisme :
1) Utiliser le fait que les enfants soient obligés de regarder le film sans zapper, dans un projet éducatif, guidé par leur enseignant. Effet puissant. Le film touche ainsi beaucoup d'enfants (à cette époque de l'année, ces deux policiers ont déjà vu 2100 enfants dans le département). L'enfant comme objet de consommation.
2) De plus en plus, l'entreprise entre à l'école, sous prétexte de compenser le manque de moyens et offre kits, matériels, vidéos... aux enseignants. Dans un premier temps, juste comme publicité et dans un deuxième temps, lorsqu'on sera bien habitués à ce genre de fait, elle ne participera qu'aux projets éducatifs qui les concernent, pour faire court, les plus rentables. Comme pour le spectacle par exemple.
L'école à la fois vaste marché et productrice de citoyens à sa convenance !

A vous lire

catherine.chabrun at icem-freinet.org
Ecole Jean Jaures CM2
5 rue Petit
91260 Juvisy sur Orge
membre du Comité d'Animation de l'ICEM-Pédagogie Freinet
http://freinet.org/icem/dept/idem91/

 

 

5) LE PUBLISEXISME, C'EST PAS DE L'ART, MAIS DU COCHON !

À l'instar de La Meute, un collectif s'est créé pour lutter contre la publicité sexiste. Leur dernière action relatée ci-dessous visait une campagne déjà fortement critiquée par la Meute.

Action contre le publisexisme
Le publisexisme, c'est pas de l'art, mais du cochon !

Notre individualité a de profondes racines qui nous échappent car elles ne nous appartiennent pas. D'autres les ont cultivées pour nous, à notre insu. Une petite fille qui joue à la dînette et s'extasie devant sa propre image dans le miroir se prépare déjà à son futur rôle de ménagère et d'objet de désir, rôle de dominée. Un petit garçon qui joue au soldat et se bagarre avec ses copains ancre déjà en lui des valeurs dominantes socialement. Il apprend la violence et la compétition, il apprend à dominer les autres. A chaque qualité prétendument féminine (don de soi, douceur, abnégation, beauté...), à laquelle toute femme est censée se soumettre, correspond trait pour trait un des éléments de la domination masculine (exploitation, violence, dévalorisation des femmes, assimilation du corps des femmes à des objets de désir...).
Chaque jour, au travers des 2500 publicités que voit en moyenne un-e Occidental-e, ces rôles sont inculqués. Le corps des femmes est marchandisé, et la domination masculine ainsi renforcée. Nous ne voulons plus que des images nous dictent inconsciemment nos conduites, nous ne voulons plus des stéréotypes de beauté, nous ne voulons plus d'une société inégalitaire où plus de 40 000 viols sont commis chaque année (chiffres pour la France).
(...)
Femmes potiches, femmes affiches, on en a plein les miches !

Le samedi 23 mars 2002 à 16H, une vingtaine de joyeux-ses luron-nes du Collectif Contre le Publisexisme ont envahi les Galeries Lafayette (boulevard Haussmann) pour demander l'arrêt de la campagne publicitaire sexiste du magasin.
C'est sous un déluge de flyers (ndlr : anglicisme signifiant petit tract) et de confettis (lancés depuis le dernier étage) que le collectif est apparu, dénonçant, tracts à l'appui, l'utilisation marchande du corps des femmes et la violence des affiches des Galeries. Violence reprise et assumée par les vigiles qui n'ont pas hésité à molester et insulter les manifestant-es pacifiques pour les expulser.
Ces comportements machistes et primaires n'ont cependant pas empêché le collectif de faire passer son message.
Pas de répit, tant que le corps des femmes sera utilisé pour vendre. A suivre...

Collectif contre le publisexisme
145, rue Amelot
75011 Paris
contrelepublisexisme at samizdat.net


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6) MÉFAITS PUBLICITAIRES.

J'ai eu l'autre soir une très désagréable surprise en allant à un concert dans une grande salle de spectacle de la région parisienne : il y avait deux parties, et entre les deux , les techniciens et techniciennes ont modifié la configuration de la scène. Ce genre d'opération dure généralement une vingtaine de minutes, pas toujours bien vues par le public (ça casse l'ambiance). On a donc droit, en général, à de la musique enregistrée, que je trouve déjà passablement envahissante (après tout, ce pourrait être l'occasion pour la salle de se mettre à chanter, ou simplement de bavarder avec son voisin, ou...). Mais bon, la musique, passe encore. Or, là, surprise, un magnifique écran géant descend du ciel (qui a parlé de messe ? ) et nous nous retrouvons matraqué-e-s par une série de spots publicitaires auxquels la moitié de la salle se retrouve collée avant même de s'être rendu compte de ce qui lui arrivait. Ça m'a énervée car je n'y allais pas pour voir ça !
Encore un bel espace inopinément envahi par la pub...

FRANÇOISE HATCHUEL

 


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INFORMATIONS DIVERSES

Toutes les informations que vous venez de lire sont publiques, nous vous invitons à les transmettre à toute personne susceptible d'être intéressée : faites circuler !.

Pour tout renseignement (envoi d'un exemplaire de R.A.P.-Échos, notre publication papier, adhésion, etc.) merci de prendre contact avec : R.A.P. (Résistance à l'agression publicitaire) 53, rue Jean-Moulin, 94300 Vincennes tél. : 01 43 28 39 21 (tcp. : 01 58 64 02 93) Adhésion : 15 euros Adhésion petit budget : 7,50 euros Abonnement à R.A.P.-Échos : 5 euros.

Notre permanente assure la permanence téléphonique lundi, mardi et jeudi de 10 h à 13 h (on pourra également nous joindre en dehors de ces horaires, sans certitude de présence toutefois). Réunions mensuelles : calendrier au début de ce message, renseignements supplémentaires au 01 43 28 39 21 ou à contact at antipub.org.

Coordonnées utiles :

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R.A.P. Belgique 96, rue Le Lorrain, 1080 Bruxelles Tél. 02 / 426 91 91 http://www.antipub.be

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