R.A.P. a pour vocation de faire connaître les diverses
approches de la lutte antipublicitaire
sans pour autant adhérer à toutes les opinions et idées
d'actions formulées, dont elle laisse la responsabilité à
leurs auteurs.
Introduction :
Bonjour à tous,
Le programme de la semaine sans télé est enfin disponible !
Plusieurs associations soutiennent cette initiative en proposant diverses animations
un peu partout sur notre territoire. Spectacles, actions humoristiques, théâtre
de rue, soirées débats ou soirées crêpes nous aideront
à surmonter cette terrible épreuve qui consistera à nous
priver de notre décervelage quotidien de 3 h 20 (temps passé en
moyenne devant le petit écran par chaque Français). R.A.P. organise
une action mardi 23 avril 2002 à 18 h 15 sur le parvis de l'Église
Saint-Germain-des-prés, venez nombreux et amenez votre tabouret. Reportez-vous
au paragraphe 1 de ce numéro pour de plus amples informations sur le
sujet.
Et pour ceux qui ne savent pas quoi faire ce soir regardez le point 4, preuve
supplémentaire que les initiatives en dehors même de R.A.P. se
multiplient.
Bonne lecture,
Brisons nos chaînes, Résistance à l'agression publicitaire,
Casseurs de pub et le C.L.I.V.H. proposent à cette occasion, de faire
une pause et de mettre à profit les 3 h 20 que passe en moyenne chaque
français, quotidiennement, devant son écran pour sortir du conditionnement
télévisuel et publicitaire.
Chacun dispose d'une semaine pour retrouver les joies de la lecture, de la
réflexion, des rencontres, du sport...
Chacun peut, du 21 au 27 avril, faire la cuisine, s'occuper de ses enfants,
jouer à des jeux de société et venir assister aux fêtes
et spectacles organisés dans toute la France. À l'issue de cette
semaine, peut-être jetterez vous votre poste de télévision
à la poubelle ?
Nous vous invitons à nous rejoindre
mardi 23 avril 2002, à 18 h 15,
parvis de l'église Saint-Germain-des-Prés, 75006 Paris
(métro St-Germain-des-Prés)
pour une action/spectacle de rue humoristique.
(amenez votre tabouret)
PROGRAMME DE LA SEMAINE SANS TÉLÉVISION :
Dimanche 21 avril
"Pas de Grand prix qui tienne ! Aux urnes citoyens ! Puis tout le monde
dehors pour une grande promenade en forêt.
Lundi 22 avril
- Paris - région parisienne :
"C.L.I.V.H. : (avec réserves; confirmation par téléphone
au 06 83 88 70 65 à partir du 19 avril): Départ déambulation
festive de la COMPAGNIE FORAINE, 62 rue René Binet,75018 Paris (M°
Pte de Clignancourt), à 16h. Spectacle gratuit à 20h30 sous le
chapiteau de la Cie Foraine.
- Province
"62 : soirée jeux de société de 19 h à 21 h
au centre socioculturel de Wimereux (1 euro, repas compris)
Mardi 23 avril
- Paris - région parisienne :
"Brisons nos chaînes, Casseurs de pub, C.L.I.V.H., R.A.P. : déambulation
festive et spectacles de rue à 18h15 Place St-Germain-des Prés
(M° du même nom).
- Province
"62 : soirée contes de 18 h 30 à 22 h au centre socioculturel
de Wimereux ( 2 euros par famille, repas compris)
"69 : mobilisation des familles à partir de 18 h. Jeux, animations,
rencontres, dégustation de crêpes (moyennant une participation)
à la Maison des Habitants, 69310 Pierre-Bénite.
Mercredi 24 avril
- Paris - région parisienne :
"C.L.I.V.H. : départ déambulation festive à 16h à
LA MAISON DE LA PLAGE, 4 rue de Colmar, 75019 PARIS (M° Crimée).
17h à 18h30: Initiation Cirque gratuite pour petits ET grands. 19h à
21h: spectacle gratuit.
- Province
"21 : projection des films de Casseurs de Pub et de reportages de Zalea
TV à 19 h suivie d'un débat sur la télévision avec
des membres de ces deux associations dans le cadre du festival Ad Kamera, à
l'Atheneum, campus universitaire de Dijon. Renseignements au 04 72 00 09 82.
"62 : soirée histoires drôles de 18 h 30 à 21 h au
centre socioculturel de Wimereux ( 1 euro, repas compris)
Jeudi 25 avril
- Paris - région parisienne :
"C.L.I.V.H. : départ déambulation festive avec PLANET PAS
NET sur le parvis des 3 Fontaines à Cergy Préfecture à
16h. Soirée: spectacle de feu gratuit improvisé à Port-Cergy,
à la tombée de la nuit.
- Province
"62 : soirée crèpes gratuite de 18 h 30 à 21 h au
centre socioculturel de Wimereux (amener la pâte et la poêle)
Vendredi 26 avril
- Paris - région parisienne :
"C.L.I.V.H. : départ déambulation festive à 12h au
marché de Pantin, à la sortie du Métro Hoche. Spectacle
gratuit de 13h à 15h au REFUGE, 37 rue Hoche à Pantin (M°
Hoche).
- Province
"62 : soirée spectacle avec Jacques Philipson dans "Le fil
des jours" de 20 h 30 à 22 h au centre socioculturel de Wimereux
(5 euros).
"69 : débats ouverts et prises de paroles sur le thème de
la Tél., buvette et barbecue, à partir de 19 h à la maison
des Habitants, Pierre-bénite.
Samedi 27 avril
- Paris - région parisienne :
"C.L.I.V.H. : départ déambulation festive devant la Maison
de la Musique, parc des anciennes mairies à Nanterre (RER A-Nanterre
Ville) à 15h. Initiation Cirque gratuite pour petits ET grands de 17
h à 19h et spectacle gratuit à 20h30 au Grand Chapiteau Bleu des
Arènes de Nanterre, 220 av de la République à Nanterre
(RER A Nanterre-Université, sortie vers la Fac, suivre les pas sur le
bitume...).
- Province
"62 : de 9 h à 18 h, bourse aux vêtements au centre socioculturel
de Wimereux.
Et si vous pouvez tenir encore un jour : Dimanche 28 avril
- Paris - région parisienne :
"C.L.I.V.H. : Déambulation festive et spectacles en extérieur
avec LES PALADINS, dans le square de la rue St-Eleuthère, à gauche
en sortant du Funiculaire de Montmartre, Paris 18ème, de 14h à
19h. Soirée: spectacle gratuit à FALAISE, 27 rue G.Pilon 75018
Paris à 20h30.
- Province
"62 : de 10 h à 15 h, balade marine et dans les dunes de la Slack,
rendez-vous à 10 h au parking de la pointe aux oies, Wimereux, direction
Ambleteuse (1 euro, petit déjeuner compris - amener son pique-nique)
Notez également la création d'une association française
" Les télespectateurs anonymes". Durant cette semaine sans
télé, elle tentera d'apporter un soutien moral aux victimes de
l'accoutumance télévisuelle. Toute personne ayant pris conscience
de sa dépendance peut composer le numéro suivant : 01 43 28 39
21.
Une structure analogue répondant au nom "Les tévépathes
anonymes" s'est créée en Belgique. Une permanence téléphonique
sera assurée du lundi 22 avril au vendredi 26 entre 18 h et 21 h au 0032
2 426 91 91. Les personnes intéresées par cette aide au décrochage,
pourront rejoindre "Les tévépathes anonymes" pour discuter
de tout ce qui tourne autour du (dé)conditionnement télé.
Un petit repas convivial est prévu tous les soirs.
À vous d'imaginer la suite !
Organisateurs des animations contenues dans ce programme :
Brisons nos chaînes : c/o Publico, 145, rue Amelot, 75011 Paris - Tél.
: 01 60 48 15 92
Casseurs de pub : 11, place Croix-Pâquet, 69001 Lyon - Tél. : 04
72 00 09 82 - Tcp. : 04 77 21 52 96 - Courriel : casseurs at antipub.org
C.L.I.V.H. (Collectif Libre et Informel à Vocation Humaniste) : ARTISTES
du collectif PRESENTS PENDANT CETTE "SEMAINE SANS Télé":
Les Paladins, Wax, Planet Pas Net, BEA, Cie du Haut hasard, Joëlle &
Alexis, Julie, Marie & Loïc, Les Mains Gauches, Mystère Bouffe,
Marcel est fort, Nora trio, El Gafla, Les Frangins, Cie Arthur & Astrid,
LuTaNa, Magic Raymond, Alona, Christèle & jc, Hélène,
Johnattan, Arno, Sammy, La Bestiole, Collectif éphémère,
Emilie & David, Manue, Franck & Marcello, BIS... Courriel : jcdixsept
at yahoo.fr- Tél. : 06 83 88 70 65 ou 01 48 43 55 45
R.A.P. (Résistance à l'agression publicitaire) : 53, rue Jean-moulin,
94300 Vincennes - Tél. 01 43 28 39 21 - Tcp. 01 58 64 02 93 - Courriel
: contact at antipub.org
Pour le département 62 :
Centre socioculturel de Wimereux : 42, rue du Baston, 62930 Wimereux - Tél.
03 21 33 29 53.
Association Enfance en Danger Non aux Violences à la télé
: B.P. 74, 62930 Wimereux.
Pour le département 69 :
Jeunesse Musulmane Française : 03, avenue de haute roche, 69310 Pierre-Bénite
- Tél. 06 68 14 56 27
Jocelyne Abjean : Développement Social Contrat de Ville - Tél.
04 78 51 46 78
Groupe Parentalité.
Pour la Belgique :
R.A.P.-Belgique : 96, rue Le Lorrain, 1080 Bruxelles - Tél. 02/426 91
91 - Courriel : rap-belgique at
tiscalinet.be
Le 12 mars dernier, deux militants antipublicitaires, pourtant invités
de manière pressante, font les frais de la télévision spectacle
: on les fait attendre plus d’une heure sans finalement les enregistrer. Puis
on leur sert pour toute explication un grossier mensonge.
Les apparences priment tout. Nous continuons au travers d’un exemple notre tour
d’horizon des pratiques abusives d’un média sans gêne.
[
Invité par Laurent Ruquier à son émission radiodiffusée,
Yvan Gradis, militant antipublicitaire et instigateur à titre personnel
d’opérations de barbouillage au grand jour d’affiches publicitaires polluantes,
accepta volontiers de parler de son combat à la radio le 11 mars 2002.
Lorsque la production de l’émission télévisée de
Ruquier lui proposa quelque heures après de participer dès le
lendemain à l’émission télévisuelle “ on a tout
essayé ” de Ruquier, Yvan hésita. Il est très critique
envers la télévision. Il l’a chassée de chez lui depuis
de nombreuses années et ne compte plus les mauvais traitements qu’il
a eu a subir dans ses rapports avec ce média : journalistes bien souvent
arrogants, vérité déformée, droit de réponse
refusé, débats rarement approfondis l’incitent à la circonspection.
Il demanda un temps de réflexion qu’on lui refusa ; “ l’actualité
” nécessitant qu’il passe dès le lendemain. Devant son hésitation,
on le relança plusieurs fois, de manière insistante, lui donnant
des gages de sérieux et de respect. Après consultation de quelques
amis, Yvan se décida finalement à participer, à condition
toutefois d’être accompagné du président de R.A.P. (résistance
à l’agression publicitaire) et que l’enregistrement soit rapidement réalisé,
les deux militants n’ayant que très peu de temps disponible ce jour là.
Accord de la production.
Au moment de l’enregistrement, l’affaire a tourné au vinaigre. Après
l’inévitable séance de maquillage précédant le plateau,
on fait attendre longuement les deux acolytes en coulisses ; ils montrent pourtant
leur impatience de repartir, pressés comme annoncé par d’autres
engagements.
Plus d’une heure après leur arrivée (on leur avait pourtant promis
de ne les garder qu’un vingtaine de minutes en tout), on finit par leur annoncer
- sans rire - que leur enregistrement est annulé. La programmation de
France télévision aurait raccourci en dernière minute la
durée de l’émission. En contrepartie, proposition leur fut faite
de revenir le surlendemain. Tous deux refusèrent - question de dignité
-, essayant plutôt de comprendre pourquoi on ne pourrait pas enregistrer
le jour même et diffuser le surlendemain, l’émission étant
de toute façon diffusée en différé après
montage.
La raison invoquée est simple : il faut que les chroniqueurs soient
les mêmes. Comprenez qu’on ne sacrifie pas si facilement l’apparence du
direct quand bien même l’émission est rediffusée ; on préfère
sacrifier les personnes et la parole donnée.
Pourtant, quelques heures plus tard, les deux antipublicitaires apprenaient
que la raison de leur mésaventure était tout autre : la production
de l’émission aurait mal géré le passage des invités
précédents sur le plateau, ne laissant plus le temps nécessaire
au tournage des derniers invités du jour. On aura préféré
leur servir un gros mensonge plutôt que des excuses.
Tout ce pour quoi nous étions réticents s’est confirmé
: une émission de divertissement destinée à retenir le
téléspectateur devant son poste avant les publicités qui
précèdent le journal de 20h pouvait-elle fonctionner autrement
? La personnalité de Laurent Ruquier, le respect qu’il montre à
l’antenne pour ses invités et le sérieux affiché de prime
abord nous l’avaient fait espérer. Cela ne fut pas le cas.
]
Pour protester contre la télévision-vampire qui vole chaque jour
3h40 en moyenne à chaque français, Résistance à
l’agression publicitaire et Casseurs de Pub organisent des actions conviviales
et proposent un programme hebdomadaire de substitution à la télévision.
Le 8 avril dernier, les membres de l'association se sont réunis en assemblée
générale extraordinaire afin de modifier les statuts de R.A.P.
Nous reproduisons ci-dessous les principales modifications qui concernent l'objet
de l'association. L'objectif était d'intégrer de manière
plus explicite la préoccupation environnementale dans les statuts afin
de demander un agrément au ministère de l'environnement.
ARTICLE 2 : OBJET DE L'ASSOCIATION
L'association a pour objet d'aider à la prise de conscience des procédés
publicitaires destinés à la mise en condition de la personne,
du consommateur et du citoyen et d'en combattre les nuisances humaines, sociales
et environnementales. Particulièrement parmi ces dernières : l'affichage
dégradant les paysages et le cadre de vie, les pollutions et gaspillages
induits (notamment par les prospectus), l'apologie du gaspillage et des consommations
d'énergie.
Elle agit contre les pratiques commerciales abusives, pour l'information objective
et pour la défense de la vie privée, notamment contre les abus
des fichiers informatiques.
Dans un souci permanent d'humanisme et de démocratie, elle vise la sensibilisation
du public, notamment celle des plus jeunes qui doivent pouvoir acquérir
l'esprit critique nécessaire à leur futur rôle de citoyens
autonomes ; elle s'oppose en particulier à toute introduction de la publicité
au sein du système éducatif ; elle recherche l'implication des
citoyens dans le respect des particularités et convictions de chacun.
À ces fins, elle se donne entre autres les moyens suivants : promouvoir
le vote de lois protégeant l'environnement et les libertés menacés
par ces procédés ; inciter, soutenir et organiser toutes formes
d'actions de résistance individuelle ou collective ; intervenir auprès
des élus, des pouvoirs publics et en justice ; encourager des formes
non aliénantes de communication.
L'association éditera et distribuera des publications, et diffusera
des informations par les moyens de son choix ; elle organisera aussi des réunions,
manifestations, pétitions, etc.
Nous avons reçu le communiqué de presse suivant que nous reproduisons
tel quel :
Mercredi 17 avril 2002
20H00 - place du Châtelet
Action anti-pub
Dans le cadre du FRAP, le collectif " Mercredi : c'est publiphobie ...
et les autres jours aussi ! " vous propose une soirée d'action anti-pub
ce mercredi 17 avril 2002.
Au programme : à l'attaaaaaaaaaaaaaaque !!!
____________
Chaque jour, plus de 2000 publicités sont matraquées dans l'esprit
d'une personne occidentale.
Qui croit encore à la publicité ? Quelques esprit soumis et victimes
des modes peut-être.
Dégradation de l'environnement, sexisme, reflet d'une image de nous fondée
uniquement sur l'apparence, elle galvaude les mots et les idées.
Elle est partout, elle veut réduire l'être humain à un consommateur
et représente une société où l'avoir prime l'être.
Elle veut nous faire croire que le bonheur c'est de consommer.
Insidieuse, elle détourne les idéaux à une seule fin :
le profit.
L'idéologie publicitaire est violente et destructrice. Elle manipule,
elle désinforme, elle abîme.
A bas la pub !
Démantèlement de la branche publicité.
Plan social pour sauver les dirigeants.
Des consommateurs nous informent de leur projet : A la suite du constat
que la publicité ne sert à rien ni à personne, ils entreprennent
une quête nationale destinée à financer un plan social au
bénéfice des cadres de la publicité et des services de
communication des grands annonceurs.
Nous voulons, nous aussi, rationaliser :
Les consommateurs sont adultes et ils n’ont aucun besoin de la publicité
pour les aider à acheter. En effet, l’information publicitaire est peu
fondée : ni juste, ni comparative, ni pertinente. Elle complique la décision
d’achat, déjà rendue difficile par le nombre des produits et la
concurrence qu’ils se livrent.
En conséquence, nous ne souhaitons plus payer la publicité car,
vous ne l’ignoriez pas non plus, c’est nous les consommateurs qui, pour l’instant,
la payons (pour la France, au moins 200 milliards de francs par an soit 30 milliards
d'euros).
L’activité publicitaire étant peu utile à l’intérêt
général et entraînant un surcoût des produits, nous
souhaitons sa résorption et nous en attendons la suite logique : une
baisse proportionnelle des prix de vente publics.
Rationaliser les ressources humaines :
Conscients, néanmoins, de nos responsabilités de consommateurs,
nous savons quelles vont être les deux grandes caractéristiques
du démantèlement progressif du secteur publicitaire.
D’abord, l’extrême qualification et la richesse du vivier professionnel
du secteur publicitaire, apparaissent d’ores et déjà garantes
du reclassement des personnels techniques. L’ANPE, comme le PARE (Plan d'Aide
au Retour à l'Emploi), ne devraient rencontrer aucune difficulté
à réorienter les salariés en direction de secteurs en développement.
Seconde caractéristique, il ne nous échappe pas que la publicité
a une petite mais réelle utilité et que sa suppression priverait
les cadres supérieurs d’entreprises ou les politiciens de l’outil indispensable
de la construction de leur image personnelle. Par conséquent, il s’agit
pour nous de bien mesurer la dépendance de personnes ayant tout misé
sur l’idée qu’elles seraient supérieures aux autres et qu’elles
devraient le faire savoir en envahissant l’espace public avec le nom des produits,
des entreprises ou des partis dont elles ont la charge. Nous ne pouvons, au
prétexte de bonnes raisons, les sevrer du soutien de cette virtualité
narcissique.
Nous proposons donc la continuation d’une activité publicitaire dégagée
de son hypertrophie et des obligations parasites de la vente. Une publicité
transparente, réalisant sans complexe la mise en scène de l’adulation
des notables par le grand public.
Rationaliser la solidarité :
Si vous vous sentez en harmonie avec notre constat d’inutilité et d’obsolescence
de la publicité, et en accord avec la nécessité de ne pas
prendre une revanche superflue sur des personnes déjà asservies
par une forte pression idéologique, aidez-nous à assurer la transition
avec la publicité de l’avenir, épurée de ses scories fonctionnelles,
enfin clairement consacrée au soutien d’une population fragile, laissant
par là augurer à plus ou moins long terme de sa réinsertion
sociale.
Et si nous avons besoin de votre participation financière, c’est que
nous tentons de réaliser ce qui n’avait jamais encore été
osé : la reprogrammation des dirigeants d’un secteur sinistré.
C’est une opération lourde supposant des compétences approfondies
car dans ce type de prise en charge, les pratiques habituelles se révèlent
inopérantes. En effet, il ne s’agit pas de répondre aux aspirations
de personnes souhaitant prendre une place légitime, participative et
compétente dans la société mais, tout au contraire, d’apaiser
des prédateurs, peu sensibles à l’intérêt général
et dont il convient avant tout de reconditionner le sens moral.
Rationaliser la participation :
La modicité de notre demande financière risque de surprendre ceux
qui désirent nous apporter leur aide. Ils devront le faire en se séparant
de toutes leurs pièces roses de 1 et 2 centimes d’euro car ce sont elles,
en effet, qui nous semblent le moyen symbolique le plus adapté à
construire le cadre d’une évolution thérapeutique. L ’humanisation
des patients est la première étape que nous nous sommes fixée
mais nous souhaitons vivement la dépasser lors d’une seconde étape
de socialisation. Pour plus d’exactitude, voici tout à la fois, une description
des principaux aspects de ce projet et la mise en exergue de ce qui justifie
notre choix en faveur des centimes d’euro.
Rationaliser la thérapie :
1. L’arithmétique risquant d’être le seul mode de communication
susceptible de fracturer l’autisme intellectuel des personnes traitées,
nous attachons une extrême importance aux formes concrètes de l’argent.
2. Une prise de conscience immédiate de la réalité sociale
serait, chez nos patients, fort dangereuse. Nous sommes donc contraints d’en
envisager une évolution par paliers, tant vers l’humanisation qu’ensuite
vers la socialisation. Néanmoins, notre contrainte essentielle réside
dans l’organisation d’un premier palier, assez proche de leur univers fantasmatique
et suffisamment crédible pour entraîner leur indispensable adhésion
au travail thérapeutique.
3. Le fantasme social qui structure le psychisme des personnes traitées
devant être posée dans toute sa plénitude pour constituer
le socle de la thérapie, nous devons impérativement mettre en
scène la puissance des dirigeants, étayée par une image
dérisoire des dirigés. Or, puisque les patients disposeraient
d’un accès normal aux médias, donc à une information sur
notre collecte, il s’agit de corroborer à leurs yeux, le niveau social
dérisoire des dirigés par un apport financier en parfaite adéquation,
c’est à dire également dérisoire. Vous comprenez, par la,
notre insistance pour une participation en menue monnaie. Par ailleurs, l’évolution
de la thérapie ordonnancerait progressivement l’abandon du fantasme de
puissance.
4. Nous souhaitons aussi que les centimes d’euros jouent pleinement leur rôle
symbolique. En effet, les sommes recueillies sont à considérer
sous deux angles : D’abord, le volume financier important, dû au nombre
de donateurs désireux de restreindre le champ d’action des pathologies
chez les dirigeants. Ensuite le côté dérisoire de cette
monnaie, dérisoire sur le plan de la valeur financière mais aussi
sur le plan concret, en raison de son oxydation. Il y aurait là, manifestement,
un recours symbolique, pour les patients, à établir une équivalence
entre eux et cette monnaie significative. Préservés de la dépression
par un soutien psychologique attentif, ils s’orienteraient, comme tout un chacun,
vers des désirs enfin pluriels d’irresponsabilité, de contestation,
de délinquance et autres formes de normalité. Ils auraient ensuite,
avant leur réinsertion effective, tout loisir d’éprouver et d’analyser
ces nouveaux sentiments au sein de la famille d’accueil qui prendrait le relais
du séjour thérapeutique.
5. L’humanisation et surtout la socialisation projetées seraient sans
fondement si nous n’attendions pas, de leur part, une reconnaissance de la réalité
de faits qui se seraient déroulés dans leur histoire personnelle.
Il s’agit, pour eux, d’accepter leur passé et leur rôle de manipulateur
de cette entité désincarnée qu’ils appellent le “ grand
public ”. La demande de pardon est un des objectifs essentiels fondant notre
entreprise de réinsertion.
Rationaliser les collaborations :
Donc, ces petites pièces roses, centimes d’euro, nous paraissent les
plus aptes à organiser une saine resocialisation des dirigeants traités.
D’une part en permettant la meilleure expression de la solidarité du
public et, d’autre part en indiquant à quel niveau social doit s’opérer
la réintégration de patients longtemps éloignés
de la réalité. Donnez chacun vos petites pièces, toutes
vos petites pièces, et joignez-vous ainsi à ce projet réaliste
et plein d’espérances (1).
Nous souhaitons aussi que les personnes désireuses de s’associer ou de
collaborer nous le fassent savoir dans les deux mois qui suivent. Notre ambition
nous suggère d’écouter tous les conseils et d’étoffer largement
l’équipe thérapeutique. Prêtres, psychiatres, analystes,
psychologues et autres cliniciens susceptibles de nous apporter leur expérience
seront bienvenus.
La collecte durera une semaine et son montant sera homologué, à
parts égales, par le Secrétariat d’état à l’action
humanitaire d’urgence et par le Ministère de l’emploi et de la solidarité.
La remise des sacs de petites pièces roses à la Banque de France
se fera en présence des médias qui nous ont informés de
leur désir de retransmettre l’événement.
Depuis 1999, une société de publicité du nom de Media
Board tend à créer un réseau d'affichage publicitaire pour
les universités et résidences universitaires.
634 panneaux ont déjà été installés. L'objectif
est d'en installer 6000.
Une grande joie nous habite à penser à tous ces jeunes qui pourront
enfin bénéficier des lumières de la sagesse moderne qu'est
la publicité et ne plus se laisser aller à la rêverie oisive
entre deux cours.
Enfin du concrêt, du productif, de l'économique pour une tranche
d'âge qui doit apprendre le plus tôt possible à trouver sa
place dans la société moderne et progressiste !
On attend encore qu'une décision soit prise pour que tous les logements
universitaires soient équipés en série d'un téléviseur
95 cm et les ascenseurs et escaliers d'écrans à Plasma rappelant
aux étudiants à quels généreux mécènes
ils doivent leur accession à une vraie vie moderne pleinement réalisée.
Toutes les informations que vous venez de lire sont publiques, nous vous invitons
à les transmettre à toute personne susceptible d'être intéressée
: faites circuler !.
Pour tout renseignement (envoi d'un exemplaire de R.A.P.-Échos, notre
publication papier, adhésion, etc.) merci de prendre contact avec :
R.A.P. (Résistance à l'agression publicitaire)
53, rue Jean-Moulin, 94300 Vincennes
tél. : 01 43 28 39 21 (tcp. : 01 58 64 02 93)
Adhésion : 15 euros
Adhésion petit budget : 7,50 euros
Abonnement à R.A.P.-Échos : 5 euros.
Notre permanente assure la permanence téléphonique lundi, mardi
et jeudi de 10 h à 13 h (on pourra également nous joindre en dehors
de ces horaires, sans certitude de présence toutefois).
Réunions mensuelles : calendrier au début de ce message, renseignements
supplémentaires au 01 43 28 39 21 ou à contact
at antipub.org.
Paysages de France
(association qui lutte notamment contre l'affichage publicitaire envahissant)
MNEI
5, place Bir-Hakeim, 38000 Grenoble
Tél. & tcp. 04 76 03 23 75
http://paysagesdefrance.free.fr
Le Publiphobe, association concurrente de R.A.P.
(diffusion d'une feuille sporadique par abonnement)
B.P. 20012, 94211 La Varenne-Saint-Hilaire Cedex
Tél. 01 41 81 69 17
Tcp. 01 42 83 45 01
R.A.P. Belgique
96, rue Le Lorrain, 1080 Bruxelles
Tél. 02 / 426 91 91
http://www.antipub.be
Brisons nos chaînes
Chez Publico
145, rue Amelot, 75011 PARIS.
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en précisant dans l'objet : "recevoir Rap-à-toile".
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