RAP

RAP-À-TOILE N° 27 - ( AVRIL 2002 )

si vous souhaitez recevoir les prochains numéros.

Au sommaire de ce vingt septième envoi

Tous les Numéros


0 - Introduction
1 - SEMAINE SANS TÉLÉ 2002.
2 - RUQUIER BALADE SES INVITÉS.
3 - R.A.P. CHANGE SES STATUTS.
4 - SOIRÉE D'ACTION ANTIPUB.
5 - "LES CONSOMMATEURS SONT ADULTES".
6 - MÉFAITS PUBLICITAIRES.


R.A.P. a pour vocation de faire connaître les diverses approches de la lutte antipublicitaire sans pour autant adhérer à toutes les opinions et idées d'actions formulées, dont elle laisse la responsabilité à leurs auteurs.

Introduction :

Bonjour à tous,

Le programme de la semaine sans télé est enfin disponible !
Plusieurs associations soutiennent cette initiative en proposant diverses animations un peu partout sur notre territoire. Spectacles, actions humoristiques, théâtre de rue, soirées débats ou soirées crêpes nous aideront à surmonter cette terrible épreuve qui consistera à nous priver de notre décervelage quotidien de 3 h 20 (temps passé en moyenne devant le petit écran par chaque Français). R.A.P. organise une action mardi 23 avril 2002 à 18 h 15 sur le parvis de l'Église Saint-Germain-des-prés, venez nombreux et amenez votre tabouret. Reportez-vous au paragraphe 1 de ce numéro pour de plus amples informations sur le sujet.
Et pour ceux qui ne savent pas quoi faire ce soir regardez le point 4, preuve supplémentaire que les initiatives en dehors même de R.A.P. se multiplient.
Bonne lecture,

Nelly.

 


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1) SEMAINE SANS TÉLÉ 2002.

Brisons nos chaînes, Résistance à l'agression publicitaire, Casseurs de pub et le C.L.I.V.H. proposent à cette occasion, de faire une pause et de mettre à profit les 3 h 20 que passe en moyenne chaque français, quotidiennement, devant son écran pour sortir du conditionnement télévisuel et publicitaire.

Chacun dispose d'une semaine pour retrouver les joies de la lecture, de la réflexion, des rencontres, du sport...
Chacun peut, du 21 au 27 avril, faire la cuisine, s'occuper de ses enfants, jouer à des jeux de société et venir assister aux fêtes et spectacles organisés dans toute la France. À l'issue de cette semaine, peut-être jetterez vous votre poste de télévision à la poubelle ?

Nous vous invitons à nous rejoindre

mardi 23 avril 2002, à 18 h 15,
parvis de l'église Saint-Germain-des-Prés, 75006 Paris
(métro St-Germain-des-Prés)
pour une action/spectacle de rue humoristique.
(amenez votre tabouret)


PROGRAMME DE LA SEMAINE SANS TÉLÉVISION :


Dimanche 21 avril
"Pas de Grand prix qui tienne ! Aux urnes citoyens ! Puis tout le monde dehors pour une grande promenade en forêt.

Lundi 22 avril
- Paris - région parisienne :
"C.L.I.V.H. : (avec réserves; confirmation par téléphone au 06 83 88 70 65 à partir du 19 avril): Départ déambulation festive de la COMPAGNIE FORAINE, 62 rue René Binet,75018 Paris (M° Pte de Clignancourt), à 16h. Spectacle gratuit à 20h30 sous le chapiteau de la Cie Foraine.
- Province
"62 : soirée jeux de société de 19 h à 21 h au centre socioculturel de Wimereux (1 euro, repas compris)

Mardi 23 avril
- Paris - région parisienne :
"Brisons nos chaînes, Casseurs de pub, C.L.I.V.H., R.A.P. : déambulation festive et spectacles de rue à 18h15 Place St-Germain-des Prés (M° du même nom).
- Province
"62 : soirée contes de 18 h 30 à 22 h au centre socioculturel de Wimereux ( 2 euros par famille, repas compris)
"69 : mobilisation des familles à partir de 18 h. Jeux, animations, rencontres, dégustation de crêpes (moyennant une participation) à la Maison des Habitants, 69310 Pierre-Bénite.

Mercredi 24 avril
- Paris - région parisienne :
"C.L.I.V.H. : départ déambulation festive à 16h à LA MAISON DE LA PLAGE, 4 rue de Colmar, 75019 PARIS (M° Crimée). 17h à 18h30: Initiation Cirque gratuite pour petits ET grands. 19h à 21h: spectacle gratuit.
- Province
"21 : projection des films de Casseurs de Pub et de reportages de Zalea TV à 19 h suivie d'un débat sur la télévision avec des membres de ces deux associations dans le cadre du festival Ad Kamera, à l'Atheneum, campus universitaire de Dijon. Renseignements au 04 72 00 09 82.
"62 : soirée histoires drôles de 18 h 30 à 21 h au centre socioculturel de Wimereux ( 1 euro, repas compris)

Jeudi 25 avril
- Paris - région parisienne :
"C.L.I.V.H. : départ déambulation festive avec PLANET PAS NET sur le parvis des 3 Fontaines à Cergy Préfecture à 16h. Soirée: spectacle de feu gratuit improvisé à Port-Cergy, à la tombée de la nuit.
- Province
"62 : soirée crèpes gratuite de 18 h 30 à 21 h au centre socioculturel de Wimereux (amener la pâte et la poêle)

Vendredi 26 avril
- Paris - région parisienne :
"C.L.I.V.H. : départ déambulation festive à 12h au marché de Pantin, à la sortie du Métro Hoche. Spectacle gratuit de 13h à 15h au REFUGE, 37 rue Hoche à Pantin (M° Hoche).
- Province
"62 : soirée spectacle avec Jacques Philipson dans "Le fil des jours" de 20 h 30 à 22 h au centre socioculturel de Wimereux (5 euros).
"69 : débats ouverts et prises de paroles sur le thème de la Tél., buvette et barbecue, à partir de 19 h à la maison des Habitants, Pierre-bénite.

Samedi 27 avril
- Paris - région parisienne :
"C.L.I.V.H. : départ déambulation festive devant la Maison de la Musique, parc des anciennes mairies à Nanterre (RER A-Nanterre Ville) à 15h. Initiation Cirque gratuite pour petits ET grands de 17 h à 19h et spectacle gratuit à 20h30 au Grand Chapiteau Bleu des Arènes de Nanterre, 220 av de la République à Nanterre (RER A Nanterre-Université, sortie vers la Fac, suivre les pas sur le bitume...).
- Province
"62 : de 9 h à 18 h, bourse aux vêtements au centre socioculturel de Wimereux.

Et si vous pouvez tenir encore un jour :
Dimanche 28 avril
- Paris - région parisienne :
"C.L.I.V.H. : Déambulation festive et spectacles en extérieur avec LES PALADINS, dans le square de la rue St-Eleuthère, à gauche en sortant du Funiculaire de Montmartre, Paris 18ème, de 14h à 19h. Soirée: spectacle gratuit à FALAISE, 27 rue G.Pilon 75018 Paris à 20h30.
- Province
"62 : de 10 h à 15 h, balade marine et dans les dunes de la Slack, rendez-vous à 10 h au parking de la pointe aux oies, Wimereux, direction Ambleteuse (1 euro, petit déjeuner compris - amener son pique-nique)

Notez également la création d'une association française " Les télespectateurs anonymes". Durant cette semaine sans télé, elle tentera d'apporter un soutien moral aux victimes de l'accoutumance télévisuelle. Toute personne ayant pris conscience de sa dépendance peut composer le numéro suivant : 01 43 28 39 21.
Une structure analogue répondant au nom "Les tévépathes anonymes" s'est créée en Belgique. Une permanence téléphonique sera assurée du lundi 22 avril au vendredi 26 entre 18 h et 21 h au 0032 2 426 91 91. Les personnes intéresées par cette aide au décrochage, pourront rejoindre "Les tévépathes anonymes" pour discuter de tout ce qui tourne autour du (dé)conditionnement télé. Un petit repas convivial est prévu tous les soirs.

À vous d'imaginer la suite !

Organisateurs des animations contenues dans ce programme :

Brisons nos chaînes : c/o Publico, 145, rue Amelot, 75011 Paris - Tél. : 01 60 48 15 92
Casseurs de pub : 11, place Croix-Pâquet, 69001 Lyon - Tél. : 04 72 00 09 82 - Tcp. : 04 77 21 52 96 - Courriel : casseurs at antipub.org
C.L.I.V.H. (Collectif Libre et Informel à Vocation Humaniste) : ARTISTES du collectif PRESENTS PENDANT CETTE "SEMAINE SANS Télé": Les Paladins, Wax, Planet Pas Net, BEA, Cie du Haut hasard, Joëlle & Alexis, Julie, Marie & Loïc, Les Mains Gauches, Mystère Bouffe, Marcel est fort, Nora trio, El Gafla, Les Frangins, Cie Arthur & Astrid, LuTaNa, Magic Raymond, Alona, Christèle & jc, Hélène, Johnattan, Arno, Sammy, La Bestiole, Collectif éphémère, Emilie & David, Manue, Franck & Marcello, BIS... Courriel : jcdixsept at yahoo.fr- Tél. : 06 83 88 70 65 ou 01 48 43 55 45
R.A.P. (Résistance à l'agression publicitaire) : 53, rue Jean-moulin, 94300 Vincennes - Tél. 01 43 28 39 21 - Tcp. 01 58 64 02 93 - Courriel : contact at antipub.org

Pour le département 62 :
Centre socioculturel de Wimereux : 42, rue du Baston, 62930 Wimereux - Tél. 03 21 33 29 53.
Association Enfance en Danger Non aux Violences à la télé : B.P. 74, 62930 Wimereux.

Pour le département 69 :
Jeunesse Musulmane Française : 03, avenue de haute roche, 69310 Pierre-Bénite - Tél. 06 68 14 56 27
Jocelyne Abjean : Développement Social Contrat de Ville - Tél. 04 78 51 46 78
Groupe Parentalité.

Pour la Belgique :
R.A.P.-Belgique : 96, rue Le Lorrain, 1080 Bruxelles - Tél. 02/426 91 91 - Courriel : rap-belgique at tiscalinet.be

 

2) RUQUIER BALADE SES INVITÉS.

Le 12 mars dernier, deux militants antipublicitaires, pourtant invités de manière pressante, font les frais de la télévision spectacle : on les fait attendre plus d’une heure sans finalement les enregistrer. Puis on leur sert pour toute explication un grossier mensonge.
Les apparences priment tout. Nous continuons au travers d’un exemple notre tour d’horizon des pratiques abusives d’un média sans gêne.

[

Invité par Laurent Ruquier à son émission radiodiffusée, Yvan Gradis, militant antipublicitaire et instigateur à titre personnel d’opérations de barbouillage au grand jour d’affiches publicitaires polluantes, accepta volontiers de parler de son combat à la radio le 11 mars 2002. Lorsque la production de l’émission télévisée de Ruquier lui proposa quelque heures après de participer dès le lendemain à l’émission télévisuelle “ on a tout essayé ” de Ruquier, Yvan hésita. Il est très critique envers la télévision. Il l’a chassée de chez lui depuis de nombreuses années et ne compte plus les mauvais traitements qu’il a eu a subir dans ses rapports avec ce média : journalistes bien souvent arrogants, vérité déformée, droit de réponse refusé, débats rarement approfondis l’incitent à la circonspection.

Il demanda un temps de réflexion qu’on lui refusa ; “ l’actualité ” nécessitant qu’il passe dès le lendemain. Devant son hésitation, on le relança plusieurs fois, de manière insistante, lui donnant des gages de sérieux et de respect. Après consultation de quelques amis, Yvan se décida finalement à participer, à condition toutefois d’être accompagné du président de R.A.P. (résistance à l’agression publicitaire) et que l’enregistrement soit rapidement réalisé, les deux militants n’ayant que très peu de temps disponible ce jour là. Accord de la production.

Au moment de l’enregistrement, l’affaire a tourné au vinaigre. Après l’inévitable séance de maquillage précédant le plateau, on fait attendre longuement les deux acolytes en coulisses ; ils montrent pourtant leur impatience de repartir, pressés comme annoncé par d’autres engagements.
Plus d’une heure après leur arrivée (on leur avait pourtant promis de ne les garder qu’un vingtaine de minutes en tout), on finit par leur annoncer - sans rire - que leur enregistrement est annulé. La programmation de France télévision aurait raccourci en dernière minute la durée de l’émission. En contrepartie, proposition leur fut faite de revenir le surlendemain. Tous deux refusèrent - question de dignité -, essayant plutôt de comprendre pourquoi on ne pourrait pas enregistrer le jour même et diffuser le surlendemain, l’émission étant de toute façon diffusée en différé après montage.

La raison invoquée est simple : il faut que les chroniqueurs soient les mêmes. Comprenez qu’on ne sacrifie pas si facilement l’apparence du direct quand bien même l’émission est rediffusée ; on préfère sacrifier les personnes et la parole donnée.

Pourtant, quelques heures plus tard, les deux antipublicitaires apprenaient que la raison de leur mésaventure était tout autre : la production de l’émission aurait mal géré le passage des invités précédents sur le plateau, ne laissant plus le temps nécessaire au tournage des derniers invités du jour. On aura préféré leur servir un gros mensonge plutôt que des excuses.

Tout ce pour quoi nous étions réticents s’est confirmé : une émission de divertissement destinée à retenir le téléspectateur devant son poste avant les publicités qui précèdent le journal de 20h pouvait-elle fonctionner autrement ? La personnalité de Laurent Ruquier, le respect qu’il montre à l’antenne pour ses invités et le sérieux affiché de prime abord nous l’avaient fait espérer. Cela ne fut pas le cas.

]

Pour protester contre la télévision-vampire qui vole chaque jour 3h40 en moyenne à chaque français, Résistance à l’agression publicitaire et Casseurs de Pub organisent des actions conviviales et proposent un programme hebdomadaire de substitution à la télévision.


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3) R.A.P. CHANGE SES STATUTS.

Le 8 avril dernier, les membres de l'association se sont réunis en assemblée générale extraordinaire afin de modifier les statuts de R.A.P. Nous reproduisons ci-dessous les principales modifications qui concernent l'objet de l'association. L'objectif était d'intégrer de manière plus explicite la préoccupation environnementale dans les statuts afin de demander un agrément au ministère de l'environnement.

ARTICLE 2 : OBJET DE L'ASSOCIATION
L'association a pour objet d'aider à la prise de conscience des procédés publicitaires destinés à la mise en condition de la personne, du consommateur et du citoyen et d'en combattre les nuisances humaines, sociales et environnementales. Particulièrement parmi ces dernières : l'affichage dégradant les paysages et le cadre de vie, les pollutions et gaspillages induits (notamment par les prospectus), l'apologie du gaspillage et des consommations d'énergie.

Elle agit contre les pratiques commerciales abusives, pour l'information objective et pour la défense de la vie privée, notamment contre les abus des fichiers informatiques.

Dans un souci permanent d'humanisme et de démocratie, elle vise la sensibilisation du public, notamment celle des plus jeunes qui doivent pouvoir acquérir l'esprit critique nécessaire à leur futur rôle de citoyens autonomes ; elle s'oppose en particulier à toute introduction de la publicité au sein du système éducatif ; elle recherche l'implication des citoyens dans le respect des particularités et convictions de chacun.

À ces fins, elle se donne entre autres les moyens suivants : promouvoir le vote de lois protégeant l'environnement et les libertés menacés par ces procédés ; inciter, soutenir et organiser toutes formes d'actions de résistance individuelle ou collective ; intervenir auprès des élus, des pouvoirs publics et en justice ; encourager des formes non aliénantes de communication.

L'association éditera et distribuera des publications, et diffusera des informations par les moyens de son choix ; elle organisera aussi des réunions, manifestations, pétitions, etc.


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4) SOIRÉE D'ACTION ANTIPUB.

Nous avons reçu le communiqué de presse suivant que nous reproduisons tel quel :

Mercredi 17 avril 2002
20H00 - place du Châtelet
Action anti-pub

Dans le cadre du FRAP, le collectif " Mercredi : c'est publiphobie ... et les autres jours aussi ! " vous propose une soirée d'action anti-pub ce mercredi 17 avril 2002.
Au programme : à l'attaaaaaaaaaaaaaaque !!!
____________


Chaque jour, plus de 2000 publicités sont matraquées dans l'esprit d'une personne occidentale.
Qui croit encore à la publicité ? Quelques esprit soumis et victimes des modes peut-être.
Dégradation de l'environnement, sexisme, reflet d'une image de nous fondée uniquement sur l'apparence, elle galvaude les mots et les idées.
Elle est partout, elle veut réduire l'être humain à un consommateur et représente une société où l'avoir prime l'être.
Elle veut nous faire croire que le bonheur c'est de consommer.
Insidieuse, elle détourne les idéaux à une seule fin : le profit.
L'idéologie publicitaire est violente et destructrice. Elle manipule, elle désinforme, elle abîme.
A bas la pub !

N'oubliez pas vos marqueurs


Nicolas

 

 

5) "LES CONSOMMATEURS SONT ADULTES".

Démantèlement de la branche publicité.
Plan social pour sauver les dirigeants.


Des consommateurs nous informent de leur projet
: A la suite du constat que la publicité ne sert à rien ni à personne, ils entreprennent une quête nationale destinée à financer un plan social au bénéfice des cadres de la publicité et des services de communication des grands annonceurs.


Nous voulons, nous aussi, rationaliser :
Les consommateurs sont adultes et ils n’ont aucun besoin de la publicité pour les aider à acheter. En effet, l’information publicitaire est peu fondée : ni juste, ni comparative, ni pertinente. Elle complique la décision d’achat, déjà rendue difficile par le nombre des produits et la concurrence qu’ils se livrent.
En conséquence, nous ne souhaitons plus payer la publicité car, vous ne l’ignoriez pas non plus, c’est nous les consommateurs qui, pour l’instant, la payons (pour la France, au moins 200 milliards de francs par an soit 30 milliards d'euros).
L’activité publicitaire étant peu utile à l’intérêt général et entraînant un surcoût des produits, nous souhaitons sa résorption et nous en attendons la suite logique : une baisse proportionnelle des prix de vente publics.

Rationaliser les ressources humaines :
Conscients, néanmoins, de nos responsabilités de consommateurs, nous savons quelles vont être les deux grandes caractéristiques du démantèlement progressif du secteur publicitaire.
D’abord, l’extrême qualification et la richesse du vivier professionnel du secteur publicitaire, apparaissent d’ores et déjà garantes du reclassement des personnels techniques. L’ANPE, comme le PARE (Plan d'Aide au Retour à l'Emploi), ne devraient rencontrer aucune difficulté à réorienter les salariés en direction de secteurs en développement.
Seconde caractéristique, il ne nous échappe pas que la publicité a une petite mais réelle utilité et que sa suppression priverait les cadres supérieurs d’entreprises ou les politiciens de l’outil indispensable de la construction de leur image personnelle. Par conséquent, il s’agit pour nous de bien mesurer la dépendance de personnes ayant tout misé sur l’idée qu’elles seraient supérieures aux autres et qu’elles devraient le faire savoir en envahissant l’espace public avec le nom des produits, des entreprises ou des partis dont elles ont la charge. Nous ne pouvons, au prétexte de bonnes raisons, les sevrer du soutien de cette virtualité narcissique.
Nous proposons donc la continuation d’une activité publicitaire dégagée de son hypertrophie et des obligations parasites de la vente. Une publicité transparente, réalisant sans complexe la mise en scène de l’adulation des notables par le grand public.

Rationaliser la solidarité :
Si vous vous sentez en harmonie avec notre constat d’inutilité et d’obsolescence de la publicité, et en accord avec la nécessité de ne pas prendre une revanche superflue sur des personnes déjà asservies par une forte pression idéologique, aidez-nous à assurer la transition avec la publicité de l’avenir, épurée de ses scories fonctionnelles, enfin clairement consacrée au soutien d’une population fragile, laissant par là augurer à plus ou moins long terme de sa réinsertion sociale.
Et si nous avons besoin de votre participation financière, c’est que nous tentons de réaliser ce qui n’avait jamais encore été osé : la reprogrammation des dirigeants d’un secteur sinistré. C’est une opération lourde supposant des compétences approfondies car dans ce type de prise en charge, les pratiques habituelles se révèlent inopérantes. En effet, il ne s’agit pas de répondre aux aspirations de personnes souhaitant prendre une place légitime, participative et compétente dans la société mais, tout au contraire, d’apaiser des prédateurs, peu sensibles à l’intérêt général et dont il convient avant tout de reconditionner le sens moral.

Rationaliser la participation :
La modicité de notre demande financière risque de surprendre ceux qui désirent nous apporter leur aide. Ils devront le faire en se séparant de toutes leurs pièces roses de 1 et 2 centimes d’euro car ce sont elles, en effet, qui nous semblent le moyen symbolique le plus adapté à construire le cadre d’une évolution thérapeutique. L ’humanisation des patients est la première étape que nous nous sommes fixée mais nous souhaitons vivement la dépasser lors d’une seconde étape de socialisation. Pour plus d’exactitude, voici tout à la fois, une description des principaux aspects de ce projet et la mise en exergue de ce qui justifie notre choix en faveur des centimes d’euro.

Rationaliser la thérapie :
1. L’arithmétique risquant d’être le seul mode de communication susceptible de fracturer l’autisme intellectuel des personnes traitées, nous attachons une extrême importance aux formes concrètes de l’argent.
2. Une prise de conscience immédiate de la réalité sociale serait, chez nos patients, fort dangereuse. Nous sommes donc contraints d’en envisager une évolution par paliers, tant vers l’humanisation qu’ensuite vers la socialisation. Néanmoins, notre contrainte essentielle réside dans l’organisation d’un premier palier, assez proche de leur univers fantasmatique et suffisamment crédible pour entraîner leur indispensable adhésion au travail thérapeutique.
3. Le fantasme social qui structure le psychisme des personnes traitées devant être posée dans toute sa plénitude pour constituer le socle de la thérapie, nous devons impérativement mettre en scène la puissance des dirigeants, étayée par une image dérisoire des dirigés. Or, puisque les patients disposeraient d’un accès normal aux médias, donc à une information sur notre collecte, il s’agit de corroborer à leurs yeux, le niveau social dérisoire des dirigés par un apport financier en parfaite adéquation, c’est à dire également dérisoire. Vous comprenez, par la, notre insistance pour une participation en menue monnaie. Par ailleurs, l’évolution de la thérapie ordonnancerait progressivement l’abandon du fantasme de puissance.
4. Nous souhaitons aussi que les centimes d’euros jouent pleinement leur rôle symbolique. En effet, les sommes recueillies sont à considérer sous deux angles : D’abord, le volume financier important, dû au nombre de donateurs désireux de restreindre le champ d’action des pathologies chez les dirigeants. Ensuite le côté dérisoire de cette monnaie, dérisoire sur le plan de la valeur financière mais aussi sur le plan concret, en raison de son oxydation. Il y aurait là, manifestement, un recours symbolique, pour les patients, à établir une équivalence entre eux et cette monnaie significative. Préservés de la dépression par un soutien psychologique attentif, ils s’orienteraient, comme tout un chacun, vers des désirs enfin pluriels d’irresponsabilité, de contestation, de délinquance et autres formes de normalité. Ils auraient ensuite, avant leur réinsertion effective, tout loisir d’éprouver et d’analyser ces nouveaux sentiments au sein de la famille d’accueil qui prendrait le relais du séjour thérapeutique.
5. L’humanisation et surtout la socialisation projetées seraient sans fondement si nous n’attendions pas, de leur part, une reconnaissance de la réalité de faits qui se seraient déroulés dans leur histoire personnelle. Il s’agit, pour eux, d’accepter leur passé et leur rôle de manipulateur de cette entité désincarnée qu’ils appellent le “ grand public ”. La demande de pardon est un des objectifs essentiels fondant notre entreprise de réinsertion.

Rationaliser les collaborations :
Donc, ces petites pièces roses, centimes d’euro, nous paraissent les plus aptes à organiser une saine resocialisation des dirigeants traités. D’une part en permettant la meilleure expression de la solidarité du public et, d’autre part en indiquant à quel niveau social doit s’opérer la réintégration de patients longtemps éloignés de la réalité. Donnez chacun vos petites pièces, toutes vos petites pièces, et joignez-vous ainsi à ce projet réaliste et plein d’espérances (1).
Nous souhaitons aussi que les personnes désireuses de s’associer ou de collaborer nous le fassent savoir dans les deux mois qui suivent. Notre ambition nous suggère d’écouter tous les conseils et d’étoffer largement l’équipe thérapeutique. Prêtres, psychiatres, analystes, psychologues et autres cliniciens susceptibles de nous apporter leur expérience seront bienvenus.
La collecte durera une semaine et son montant sera homologué, à parts égales, par le Secrétariat d’état à l’action humanitaire d’urgence et par le Ministère de l’emploi et de la solidarité. La remise des sacs de petites pièces roses à la Banque de France se fera en présence des médias qui nous ont informés de leur désir de retransmettre l’événement.

Des consommateurs
qui se découvrent citoyens.


(1) Pour tout renseignement : contact at antipub.org

 

6) MÉFAITS PUBLICITAIRES.

Depuis 1999, une société de publicité du nom de Media Board tend à créer un réseau d'affichage publicitaire pour les universités et résidences universitaires.
634 panneaux ont déjà été installés. L'objectif est d'en installer 6000.
Une grande joie nous habite à penser à tous ces jeunes qui pourront enfin bénéficier des lumières de la sagesse moderne qu'est la publicité et ne plus se laisser aller à la rêverie oisive entre deux cours.
Enfin du concrêt, du productif, de l'économique pour une tranche d'âge qui doit apprendre le plus tôt possible à trouver sa place dans la société moderne et progressiste !

On attend encore qu'une décision soit prise pour que tous les logements universitaires soient équipés en série d'un téléviseur 95 cm et les ascenseurs et escaliers d'écrans à Plasma rappelant aux étudiants à quels généreux mécènes ils doivent leur accession à une vraie vie moderne pleinement réalisée.



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INFORMATIONS DIVERSES

Toutes les informations que vous venez de lire sont publiques, nous vous invitons à les transmettre à toute personne susceptible d'être intéressée : faites circuler !.

Pour tout renseignement (envoi d'un exemplaire de R.A.P.-Échos, notre publication papier, adhésion, etc.) merci de prendre contact avec : R.A.P. (Résistance à l'agression publicitaire) 53, rue Jean-Moulin, 94300 Vincennes tél. : 01 43 28 39 21 (tcp. : 01 58 64 02 93) Adhésion : 15 euros Adhésion petit budget : 7,50 euros Abonnement à R.A.P.-Échos : 5 euros.

Notre permanente assure la permanence téléphonique lundi, mardi et jeudi de 10 h à 13 h (on pourra également nous joindre en dehors de ces horaires, sans certitude de présence toutefois). Réunions mensuelles : calendrier au début de ce message, renseignements supplémentaires au 01 43 28 39 21 ou à contact at antipub.org.

Coordonnées utiles :

Casseurs de pub 11, place Croix-Pâquet 69001 Lyon Tél. 04 72 00 09 82 - Tcp. 04 77 41 18 16 http://www.antipub.org/

Paysages de France (association qui lutte notamment contre l'affichage publicitaire envahissant) MNEI 5, place Bir-Hakeim, 38000 Grenoble Tél. & tcp. 04 76 03 23 75 http://paysagesdefrance.free.fr

Le Publiphobe, association concurrente de R.A.P. (diffusion d'une feuille sporadique par abonnement) B.P. 20012, 94211 La Varenne-Saint-Hilaire Cedex Tél. 01 41 81 69 17 Tcp. 01 42 83 45 01

R.A.P. Belgique 96, rue Le Lorrain, 1080 Bruxelles Tél. 02 / 426 91 91 http://www.antipub.be

Brisons nos chaînes Chez Publico 145, rue Amelot, 75011 PARIS.

http://www.bap.propagande.org/

- Pour recevoir notre publication mensuelle et gratuite par internet, envoyez un message à contact at antipub.org en précisant dans l'objet : "recevoir Rap-à-toile". - Pour s'abonner à notre liste de diffusion, préciser dans l'objet : "Rapinfo".

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