R.A.P. a pour vocation de faire connaître les diverses
approches de la lutte antipublicitaire
sans pour autant adhérer à toutes les opinions et idées
d'actions formulées, dont elle laisse la responsabilité à
leurs auteurs.
Introduction :
Bonjour,
Après 4 mois de silence, R.A.P.-À-TOILE est enfin de retour,
prouvant
ainsi qu'il mérite encore sa qualification d'irrégulomadaire.
Comme
certains le savent déjà, nous avons eu d'énormes problèmes
informatiques
qui se sont étalés sur plusieurs mois, privant notre association
de
l'outil internet. Si vous nous avez envoyé un message qui n'a pas encore
reçu de réponse, ne vous inquiétez pas, j'essaierai de
répondre à tous
dans les plus brefs délais.
Voici donc ci-dessous le numéro qui devait paraître en juillet.
Les
articles étant encore d'actualité, nous vous l'envoyons tel quel,
avec
pour seules modifications quelques dates supplémentaires dans l'agenda.
Le prochain numéro paraîtra comme prévu fin novembre.
Il y a du chamboulement à R.A.P., et les choses ne sont plus ce qu'elles
étaient. Après dix ans à avoir tenu des réunions
à la même fréquence,
chaque mois à la même dâte, de nouvelles habitudes devront
être prises.
La lutte continue, et notre rendez-vous mensuel sera, pour quelques mois
sinon définitivement, le deuxième mercredi du mois, de 20 h à
23 h. Fini
les appels téléphoniques d'adhérents en détresse
cherchant vainement à
comprendre ce que signifiait cette phrase obscure : "Les réunions
mensuelles se tiennent les neufs de chaque mois ou le lundi suivant si
le neuf tombe un vendredi, samedi ou dimanche". Espérons que les
habitués de l'ancienne formule qui se casseront le nez devant une porte
close seront peu nombreux. Pour éviter de tels désagrément,
reportez-vous à notre agenda ci-dessous.
Mais avant, si vous étiez présent le 29 juin à la fête
des 10 ans de
R.A.P., et que vous avez filmé, photographié, enregistré
ou pris des
notes durant cette journée, n'oubliez pas de nous en faire parvenir des
copies. Nous serions également ravis de connaître vos impressions
et vos
critiques sur cet événement.
Début 2002, plusieurs dispositifs publicitaires ont été
implantées dans
un lycée parisien du XXe arrondissement pour "compenser certaines
baisses budgétaires sur la communication ou les activités pédagogiques".
Quelques élèves ont aussitôt réagi en arrachant
systématiquement les
affiches présentées et en créant une adresse internet pour
organiser ce
mouvement de résistance. Convoqués par le proviseur, ils n'ont
pas
réussi à obtenir satisfaction.
En mai, une lycéenne écrit un article pour le journal de son lycée
(celui-ci devait paraître fin mai) et parallèlement prend contact
avec
nous pour obtenir des conseils sur la manière de mener cette lutte.
Nous lui conseillons alors de faire signer une pétition auprès
de ses
camarades et de demander l'appui de professeurs. Conseils suivis et
exécutés avec efficacité puisqu'au dernier conseil d'administration
du
Lycée, il a été décidé de retirer ces affiches.
C'est une victoire
importante qui prouve une fois encore que la pollution publicitaire que
l'on tente de nous imposer n'est pas irrévocable.
Voici ci-dessous reproduit l'article en question tel que nous l'a envoyé
son auteur avant sa parution. Respectant son désir de rester anonyme,
nous le publions sans signature.
"Coup de gueule
HALTE À LA PUB !
Après les caméras de surveillance, voici la pub qui débarque
dans notre
lycée.
La pub à l'école... Il ne manquait plus que ça.
Et ceci est un grand Coup de gueule face aux affiches publicitaires du
self.
Quand j'ai vu pour la première fois ces panneaux publicitaires, j'ai
cru
me trouver dans ce vieux livre 1984... pas si vieux que ça
apparemment... Comme quoi, l'abrutissement culturel est cruellement
d'actualité.
Propaganda !
L'école est une chance en soi car elle est un havre de paix, un lieu
de
culture, bien à l'abri du marketing... Les professeurs en sont les
garants et nous-mêmes les bénéficiaires... Mais non ! Ils
ont encore
trouvé le moyen de nous asservir à leur propagande publicitaire,
le
système "our class is brought to you today" ("votre classe
est
sponsorisée aujourd'hui par..."). Demandez à vos professeurs
d'anglais... Soyez certain qu'ils sauront vous renseigner à ce sujet.
Des millions sont dépensés chaque année pour rien tandis
que les écoles,
elles, ont besoin de cet argent pour aménager de nouvelles
infrastructures, pour motiver leurs élèves avec de nouveaux matériels...
Le seul malheureux recours que notre établissement ait apparemment
trouvé : la pub... Et ceci est tout simplement SCANDALEUX.
Si l'école n'a pas assez d'argent pour gérer convenablement ses
finances
alors l'État doit intervenir, mais nous n'avons pas à payer pour
cette
lacune.
Après la rue, les boîtes aux lettres, la télé, les
journaux, les emails,
le bus, le métro, la radio... maintenant l'école...
L'invasion est si omniprésente dans notre vie de tous les jours, qu'elle
paraît désormais "normale"...
Mais elle ne l'est pas.
Ne prenez pas cela à la légère.
Sourde et maligne, après nous avoir distribué des barres de céréales
et
des verres de boissons gazeuses...
Maintenant est venu le temps des grandes affiches publicitaires placées
aux endroit stratégiques, là où tout le monde passe obligatoirement
;
personne ne peut y échapper.
Si nous permettons ces choses là, à l'avenir tout s'amplifiera
et nous
ne pourrons plus arrêter cette machine infernale... Nous subirons leurs
décisions, passivement. Alors avant qu'il ne soit trop tard, il faut
agir.
Nous ne voulons pas vivre dans une école donnée aux mains des
grands
trusts !
Alors il faut dire NON à la marchandisation et nous revendiquer à
l'intérieur de l'établissement comme des lycéens, des collégiens,
comme
des citoyens ; et non comme la marchandise de ce monde, comme le poisson
qui devrait mordre à l'hameçon, à l'appât des valeurs
commerciales... Ce
n'est pas la pêche au gros ici.
Apprendre à ceux qui essaient de nous conditionner, de nous manipuler,
que nous ne sommes pas des "choses", mais des personnes, qui ont le
droit à la tranquilité sur leur lieu de travail. Mais surtout
le droit
au jugement, comme il est du devoir de l'école de faire de nous des
êtres raisonnés et proprement humains.
Pour que nous ne nous transformions pas en commando du droit des
lycéens, comme le célèbre R.A.P., association qui, régulièrement,
bariole toutes les affiches publicitaires de la ville*, ... Pour que
certains n'aient pas à arracher ces mirroirs déformants de la
société
dans lesquels nous ne voulons plus nous voir ; car pendant que nous
essayons de négocier, et Dieu seul sait que l'on nous refuse tout droit
de parole à ce sujet, les panneaux, eux, restent en place.
Nous pouvons accepter des affiches d'expositions car elles incitent à
l'enrichissement de la culture générale de chacun, mais une affiche
publicitaire dont le seul but est de faire de l'argent, NON ! Car aux
États-Unis, les films sont considérés, depuis l'an 2000,
comme une
"marchandise", comme des films commerciaux emprisonnés dans
des lois de
marketing cinématographique. Il s'agit donc bel et bien de publicité.
Montrez-nous que nous sommes bien dans un lycée, dans un établissement
éducatif.
J'appelle ainsi au soutien des élèves ainsi qu'à celui
des professeurs.
La neutralité de notre école publique est en jeu. Préservons
une des
dernières institutions libres de cette logique dangereuse.
Pour que l'école ne se transforme pas en champ de bataille...
Le mot est dit, ne nous abrutissez pas avec des idioties !"
*ndlr : nous sommes flattés d'être qualifié de célèbre,
mais nous devons
préciser que cette lycéenne nous attribue une action qui n'est
pas la
notre. Nous nous contentons en effet de soutenir cette initiative.
2) CHAMPOUINS, SOINS CAPILLAIRES ET HYGIENE MENTALE.
Après des décennies de fidélité à une marque
dont j'ai essayé toutes les
formules sans jamais noter de différence entre Cheveux secs, Argile et
Bébé, je me suis senti habité d'une brusque et irrévocable
décision : je
voulais changer de champouin. (Remarquez-vous à quel point, une fois
débarrassé de son orthographe exotique, ce liquide entre facilement
dans
la gamme des produits d'hygiène ? Il en deviendrait presque un produit
d'entretien). Mais n'est pas consommateur qui veut ! La jungle du rayon
shampooings se mérite et ce ne fut, pour ma part, qu'à l'issue
d'un long
parcours initiatique. Postulant médusé, il m'a d'abord fallu
différencier les savons liquides et les gels de douche des champouins
eux-mêmes puis, une fois délimité le domaine de recherches,
tout
devenant simple, d'appliquer une rigoureuse taxinomie sélective.
En principe, l'impact de la marque, mémorisé par le consommateur,
permet
de choisir le « bon » produit. Néanmoins, si l'on écarte
le phénomène
d'un engouement préétabli d'origine publicitaire, un champouin
se défini
par les indications portées sur son flacon, au premier chef par
l'intitulé de ce qui semble être sa catégorie. Ainsi est-il
classé
Douceur pure, Protéine d'oeuf et vanille, Raisin purifiant et
nourrissant, Phytoaxyl, Rosée protéinée... Comme ces catégories
sont
trop nombreuses et que je ne prétends pas à l'exhaustivité,
je vous
propose directement l'autre grande modalité classificatrice : la
fonction. (Et inutile d'ergoter ! Les relevés qui figurent ici -pour
surprenants qu'ils soient, je vous l'accorde- ont été effectués
avec
soin à partir des flacons d'origine !). Existent donc, pour notre plus
grande culture, les fonctions suivantes : volumisant, volumateur,
prolongateur d'éclat, redensificateur, nutri-épaississant, anti-âge,
anti-vieillissement, anti-casse, etc.
Abordons les composants, eux aussi surprenants, eux aussi innombrables
et entraînant des sous-catégories qui ne le sont pas moins. En
voulez-vous au lait ? De karité, de figue, de céréales...
? En
voulez-vous à l'huile ? De macadamia, de carthame, de vison, de
jojoba...? Quelques arrières pensées juridiques ajoutent de la
densité à
ce jargon. Elles affleurent dans des locutions rituelles du genre « à
l'extrait » de myrte, de houblon ..., ou « à l'extrait naturel
» de
pommes vertes, de vanille... Et avec toutes leurs variantes plurielles,
riches d'accords inattendus, comme « aux extraits naturels» de thym
et
d'eucalyptus bleu... Enfin, les composants sont à l'origine de plusieurs
formules, évidemment professionnelles, mais nimbées d'ésotérisme.
En
voici une assez ronflante : « aux huiles essentielles » de thym
et de
laurier... et une autre, gonflée de sérieux : « avec des
actifs » de
fleurs de coton et de lait de pêche... En outre, chaque sous-catégorie
a
ses frondeurs, des hors-norme qui s'expriment souvent dans la surcharge.
Que pensez-vous, par exemple, du champouin à l'orchidée et à
la mangue
dans de la crème ?
A peine ai-je eu le temps, dans ma vie, de lire Jules Verne, Howard P.
Lovecraft, Van Vogt et Philip K. Dick (2) que leurs sociétés imaginaires
les plus délirantes se trouvent subverties par l'érection brutale
du
fantasme capillaire et de ses célébrations. J'étais parti,
paisible,
acheter du champouin et me voici accablé par une interrogation
métaphysique. Même cautionné par la verve des créatifs
publicitaires, le
foisonnement cosmétique me déstabilise ! Cet univers du futile,
institué
en thérapie narcissique, témoigne de manière troublante
de l'ambiguïté
de notre société. D'une part, de sa perfection technique (inventivité
des flaconnages, chatoiements des matériaux, qualité manufacturière,
etc.), et d'autre part -ce n'est pas moins troublant- de sa culture de
la manipulation mentale (j'en juge d'après les intitulés que je
viens de
vous soumettre et qui font si merveilleusement échos aux mythes en
vigueur). Il témoigne encore, cet univers du futile, de la solitude,
de
la vacuité et de la faiblesse humaine.
Pour rompre pareil sortilège, il me fallait prendre le volant, quitter
mon magasin de quartier, rouler vers un hypermarché et attaquer
l'angoisse en affrontant le réel. Autrement dit, m'organiser une
confrontation salutaire avec la totalité du problème qui me mobilisait
l'esprit. Objectif : comprendre !
A Auchan-Bagnolet, 15 000 m2, vertige sidéral des grands espaces
commerciaux, les choses d'emblée se présentent mal. Le rayon
Shampooings, s'intitule, selon l'angle d'arrivée, Soins capillaires ou
Soins des cheveux, et il est comme il se doit, connexe à Laques et Après
shampooings, catégories indémêlables ! Au passage -malchance-
je
subis l'attraction des « gels coiffants ». Une compulsion vocabulaire
m'anime et je note quelques 28 fonctions, parmi beaucoup d'autres,
imputables au gel coiffant. Un produit dont je l'avoue, à ma grande
honte, n'avoir pas encore eu pleinement conscience. Commençons par le
gel proprement dit : modelant, hérissant, extrême... l'aqua-gel
:
coiffant, structurant... les eaux : de coiffage flexible, coiffante
anti-épis... les mousses : gonflantes, de coiffage effet gonflant, de
coiffage effet structurant... les pâtes... les gommes... les cires...
les laques... Est-ce utile de poursuivre ?
Si la polémique à son charme, l'information précise n'en
est pas, pour
autant, dépourvue. Mon enquête de ce jeudi 18 avril 2002, se résume
à
deux constats. D'abord, entre 17 et 19 h., j'ai compté 170 gels
coiffants et 226 champouins(3), chacun paré de son aura de virtualité
gratifiante. (Finies les bibliothèques, fini d'essayer de comprendre
le
monde pour y trouver sa place ! Aujourd'hui, nous en sommes aux «
chosothèques » où la bienfaisante et proliférante
matérialité vient à
nous, assortie de sa promesse de bonheur garantie sur publicité.) Second
constat, plus subjectif et sans aucun attrait : chaque client(e) est
solitaire et son shampooing attitré est unique et irremplaçable
! Ils ou
elles le recherchent avec âpreté, visages mornes et cheveux ternes,
frappés d'autisme. Ils ou elles n'ont aucune conscience du théâtre
d'illusion qui les entoure.
Epuisé par ce survol rapide et violent de l'artifice capillaire, je
me
sens réceptif. Je crains de mieux comprendre pourquoi tant de braves
travailleurs(ses) se sacrifient et, depuis leur lointaine banlieue,
prennent tous les matins le volant, puis le train, puis le métro, puis
s'éreintent à faire tourner la société de consommation.
Maintenant, je
sais pourquoi ils ou elles se cramponnent. Laisser à ses enfants un
choix de 226 champouins, ça peut soutenir une vie !
J. Jérisse.
(1) Vient de Châmpo, mot hindi signifiant « masser ». Depuis
1877, les
anglais l'écrivent shampooing. Consulter, à ce sujet, «
Le Petit Robert
» ou, « En vrai français dans le texte », dictionnaire
franglais-français, d'Alfred Gilder, Cherche midi éditeur. (23
E).
(2) Pour ceux qui ne seraient pas familier de la science-fiction ou du
fantastique, il s'agit là des auteurs les plus connus de ces genres
littéraires particulièrement imaginatifs.
(3) Le flux de la clientèle et la manipulations des produits peuvent
entraîner un certain nombre d'erreurs. Mais le nombre réel des
champouins sur le marché est forcément très supérieur
à 226. En voici
quelques raisons :
- Des produits peuvent être absents chez Auchan-Bagnolet en raison d'une
rupture de stock.
- Des produits, qui font l'objet de plusieurs versions, par exemple :
moyen, fort, extra-fort, peuvent être mal différenciés lors
du
comptage.
- Les approvisionnements peuvent être différents selon la saison.
- Et surtout, de nombreux produits échappent à cette très
modeste
enquête (certaines marques ne figurent pas chez Auchan-Bagnolet,
d'autres sont réservées aux circuits de la parfumerie et de la
pharmacie, etc.).
3) Informations commerciales et alimentation infantile (Résumé
du rapport de Nathalie Roques).
Protéger l'allaitement maternel
L'allaitement au sein permet un développement et un état de santé
optimaux des jeunes enfants. Donner à ces derniers des substituts du
lait maternel ou utiliser des biberons peut avoir des conséquences
néfastes pour leur santé. Le gouvernement français préconise
le
renforcement des directives européennes pour limiter la promotion des
substituts du lait maternel1.
Les informations commerciales vers le grand public
Les informations commerciales sont une part des informations reçues par
les familles. Gratuites, elles peuvent constituer la majorité voire la
totalité de ces informations, surtout dans les milieux socio-économiques
défavorisés où la prévalence de l'allaitement est
la plus faible2.
Etude quantitative
Dans chaque publication grand-public spécialisée en puériculture,
les
lecteurs verront en moyenne :
2,5 publicités pour lait « deuxième âge »
2 publicités pour des laits de croissance
2 publicités pour des biberons
Les entreprises concernées, Danone et Nestlé en tête, publient
22% des
publicités ce qui représente 8% de l'ensemble des pages.
Etude qualitative
L'interdiction de la publicité pour lait premier âge dans les
publications grand-public est respectée. Les publicités pour lait
deuxième âge contiennent des allégations sur leurs prétendus
bénéfices
pour la santé, et ne font aucune référence au lait maternel.
Les
brochures traitant de l'alimentation des nourrissons évoquent parfois
l'allaitement maternel et certains de ses bienfaits, mais ne respectent
jamais entièrement le décret d'application du 30 juillet 1998
qui fixe
les informations devant figurer obligatoirement dans ce type de
document.
Les informations commerciales vers les professionnels de santé
Les informations commerciales sont une part des informations reçues par
les professionnels de santé qui reçoivent par ailleurs peu
d'informations sur l'allaitement maternel. Les publicités pour lait
premier âge autorisées dans leurs publications ne respectent pas
la
législation française : elles ne se limitent pas à des
énoncés de nature
scientifique et factuelle ; elles ne suivent jamais entièrement les
dispositions du décret de 1998. Ces publicités influencent le
contenu
des articles sur l'alimentation des nourrissons en interdisant que des
constatations néfastes aux produits industriels soient exprimées.
Les lacunes de la réglementation
Le décret du 30 juillet 1998 traitant de l'alimentation des nourrissons
de 0 à 4 mois n'est jamais respecté dans sa totalité. La
Direction
Générale de la Concurrence de la Consommation et de la Répression
des
Fraudes n'est pas habilitée à exiger le respect de ce texte. Le
champ
de la réglementation française se réduit aux préparations
pour
nourrissons et aux documents sur l'alimentation des nourrissons de moins
de 5 mois. Les biberons, les tétines, les laits deuxième âge
et les
laits de croissance échappent à cette réglementation.
Nos propositions
Faire respecter immédiatement et totalement la législation.
Créer une commission spécialisée qui devrait :
préciser les dispositions et recommandations réglementaires en
matière
d'alimentation infantile
diffuser ces recommandations auprès des entreprises concernées
et auprès
de tous les auteurs/diffuseurs d'informations sur cette question
(presse, édition, professionnels de santé)
examiner les informations diffusées sur l'alimentation des jeunes
enfants
autoriser ou interdire la publication des informations commerciales.
4) L'IMAGINATION DES ANNONCEURS N'A PAS DE LIMITES.
Dans la série "l'imagination des annonceurs n'a pas de limites",
le gang
des envahisseurs d'espaces jusque là protégés de la pub
a encore frappé.
N'étant pas femme d'affaires (visiblement la cible privilégiée
par la
technique décrite ci-dessous) je n'avais encore jamais eu affaire à
cette forme là de décérébrage. Je ne sais donc pas
si elle est récente
ou si c'est par un pur hasard que j'ai pu, jusqu'à présent, y
échapper.
Toujours est-il que, devant animer une journée de formation à
Dijon,
j'ai pris un train un peu tôt le matin.
Sur tous les sièges, un petit livret coloré attendait ses futures
victimes encore
bien sagement engourdies par le sommeil. Naïvement, un morceau vaguement
réveillé de mon cerveau a dû se dire "tiens un livre
d'image". Je m'en
suis donc emparée pour découvrir un recueil publicitaire constitué
de
cartes détachables à renvoyer "pour une information plus
précise".
L'introduction est édifiante et je ne résiste pas au plaisir de
vous la
citer intégralement :
"Madame, Monsieur,
Vous voici confortablement installé pour ce voyage. Nous sommes heureux
de vous accueillir avec ce carnet original et moderne, réalisé
pour
vous. Avant d'arriver à votre destination - à l'heure, SNCF oblige
-,
vous pourrez agrémenter votre confort et votre détente par la
lecture de
ces cartes sélectionnées à votre intention. [Nom de l'entreprise
responsable de ce méfait], l'information disponible pour vous moment
où
vous êtes disponible pour elle. Nous vous souhaitons un excellent
voyage".
C'est drôle, moi ça me fait plutôt l'effet d'un voyage qui
commence mal.
Mais nous ne devons pas avoir la même conception de l'information et de
la détente...
Se donner tant de mal juste pour mes beaux yeux, non décidément
monsieur
de la SNCf, je
ne vous en demandais pas tant.
La suite n'est pas mal non plus. Dans le "mode d'emploi", on nous
explique que nous trouverons "un large choix et sans doute ce que vous
cherchez depuis longtemps" tant il est vrai que le nirvana est sûrement
à portée de main.
Quand à la liste des produits proposés, elle dessine le paysage
mental
de la modernité béate : entreprises de placement boursier, logiciels
de
gestion et autres gadgets informatiques ou bureautiques, magazines,
vacances, produits attrapes-gogos (mais à l'efficacité "scientifiquement
prouvée"), cadeaux "artistiques" et, cerise sur le gâteau
: "la touche
finale de votre décoration : des radiateurs électriques en marbre
coordonnées à votre intérieur. Un décor hors norme
qui seul aujourd'hui
saura vous satisfaire pleinement" (je vous jure que je n'invente pas !)
Ah qu'il est bon de voyager sur notre merveilleuse compagnie nationale !
Selon le baromètre IPSOS réalisé pour le syndicat de la
publicité
télévisée, 39% des Européens se déclarent
publiphobes, soit 6% de plus
qu'il y a deux ans. En France, le taux atteint 41%. (Libération,3 mars
2002). Le magazine Silence qui cite ces chiffres se demande dans quelle
mesure il ne faudra pas supprimer la publicité dès que le seuil
de 50%
aura été dépassé.
À la rentrée de septembre, Bruxelle pourrait autoriser la publicité
pour
les médicaments vendus avec ordonnance. Plusieurs médecins se
sont déjà
élevés contre ce projet. Seront-ils également perçus
comme des opposants
à la liberté des entreprises de communiquer ? Que pensez-vous
de ce
nouvel élargissement du domaine publicitaire ? Que pouvons-nous
envisager face à ce problème ?
Toutes les informations que vous venez de lire sont publiques, nous vous invitons
à les transmettre à toute personne susceptible d'être intéressée
: faites circuler !.
Pour tout renseignement (envoi d'un exemplaire de R.A.P.-Échos, notre
publication papier, adhésion, etc.) merci de prendre contact avec :
R.A.P. (Résistance à l'agression publicitaire)
53, rue Jean-Moulin, 94300 Vincennes
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Adhésion petit budget : 7,50 euros
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et jeudi de 10 h à 13 h (on pourra également nous joindre en dehors
de ces horaires, sans certitude de présence toutefois).
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