R.A.P. a pour vocation de faire connaître les diverses
approches de la lutte antipublicitaire
sans pour autant adhérer à toutes les opinions et idées
d'actions formulées, dont elle laisse la responsabilité à
leurs auteurs.
Introduction :
Bonjour à tous,
Suite à des problèmes informatiques, R.A.P.-à-Toile n'est
pas paru au mois de janvier. je sais, ça paraît difficile à
croire vu que je vous donne la même excuse presque tous les mois, mais
je vous assure que c'est vrai.
Et pour nous faire pardonner ce petit désagrément, nous vous offrons
en avant première un communiqué de presse sur
l'introduction des entreprises en milieu scolaire (voir §2).
On ne le répétera jamais assez, R.A.P. a un nouvel administrateur
de site, Samuel. Notre site internet est
progressivement mis à jour, n'hésitez pas à vous y rendre
pour consulter nos documents, archives et l'agenda de
l'association.
Affaire Défi - Paysages de France : victoire en première instance
Dans son jugement du lundi 6 janvier 2003, le tribunal correctionnel de Grenoble,
dans l'affaire opposant la société
Défi-France à l'association Paysages de France, a :
1) relaxé Paysages de France ;
2) condamné Défi à payer 8 000 euros de dommages et intérêts
à l'association et 8 000 euros à Bernard Durand, directeur
de la publication du journal ;
3) condamné Défi à payer 1 000 euros à l'association
et 1000 euros à Bernard Durand aux titres des frais irrépétibles.
Le tribunal n'a donc pas donné droit à la société
Défi (n°1 mondial de la publicité lumineuse) qui demandait
100 000
euros de dommages et intérêts pour diffamation ; il l'a même
condamnée compte tenu probablement du caractère abusif de
la procédure engagée contre Paysages de France. L'association
n'avait fait que signaler le caractère illégal de
dispositifs implantés par cette société, caractère
attesté - excusez du peu ! - par des procès verbaux de la DDE
et par
des courriers du Préfet.
Toutefois, la société Défi-France a fait immédiatement
appel de la décision, ce qui repousse d'autant l'issue du
procès... mais donnera l'occasion à la presse de revenir sur la
question de la pollution publicitaire.
Raquette de Comboire : Le jugement du tribunal administratif de Grenoble vient
d'être rendu dans l'affaire dite de la "raquette de Comboire",
le plus grand dispositif publicitaire illégal de France, démonté
il y a plus de deux ans à Échirolles (38), après des années
de bataille juridique et le dépôt d'un recours contre le préfet
de l'Isère. L'État a été condamné à
verser à Paysages de France 3 000 euros de dommages et intérêts
et 800 euros pour les frais de justice, suivant ainsi les réquisitions
sévères du commissaire du gouvernement. Cyril Ronfort
Brève :
Brisons nos chaînes, la revue du "Réseau pour l'Abolition
de la Télévision", dans la revue de presse de son numéro
41
(été 2002), reproduit l'extrait suivant :
Le Journal du dimanche, 21 avril 2002
"McDo vient de se faire intimer l'ordre par les autorités de Pékin
de démolir ses enseignes (le fameux M géant), au seul
motif qu'elles sont laides. Trente de ces enseignes sont en train d'être
démontées. Une mesure adoptée dans la
perspective des JO de 2008 par la municipalité, qui fait la chasse aux
néons et aux panneaux publicitaires disgracieux."
2) L'ACADÉMIE DE MONTPELLIER CAUTIONNE L'INTRODUCTION
DE LA PUBLICITÉ DANS LES ÉCOLES.
Le 13 décembre 2002, Jean-Louis MERLIN, Inspecteur d'Académie,
Directeur des Services Départementaux de l'Éducation
nationale de l'Aude, adressait à l'ensemble des Directeurs et Inspecteurs
chargés d'une circonscription dans le 1er
degré, une lettre d'accompagnement au courrier de présentation
du programme « sécurité pour tous » mis en place par
la
société Renault*.
« Sur un sujet aussi important que la sécurité routière,
toutes les initiatives doivent être encouragées. » écrit-il
en
guise de conclusion.
Espère-t-il ainsi nous faire oublier qu'en s'associant à cette
« initiative », Monsieur Merlin contrevient aux multiples
circulaires rappelant le principe de neutralité commerciale de l'école
?
Fermer les yeux sur l'intrusion croissante des entreprises dans le milieu scolaire
est une faute grave à nos yeux ;
l'inciter est indigne d'un membre de l'Éducation nationale.
La sécurité routière est certes un sujet important qui
mérite d'être abordé dans les écoles primaires, mais
confier cet
apprentissage à une société privée, un constructeur
de véhicules qui se félicite de la rapidité (218 km/h)
de son
dernier modèle, est une aberration.
Il fut un temps, ou l'apprentissage de la sécurité routière
était confié aux bons soins des gendarmes et policiers ; de
nos jours, constructeurs d'automobiles et entreprises de restauration rapide
s'en sont emparés. Qu'avons-nous à y gagner
?
Nous demandons à Monsieur le Ministre de l'Éducation nationale
de mettre en garde les professeurs des écoles et les
inspecteurs d'académie contre ce genre de partenariat.
Pour plus d'informations concernant le programme « sécurité
pour tous », écrire au siège de l'association.
*Courrier disponible à R.A.P. contre une enveloppe timbrée.
3) OUI AU TRANSFERT DU CRDP À DUBAÎ (Fantaisie d'Yvan Gradis)
.
Ayant appris (Le Figaro, 21-01-03)* que le CRDP (centre de retraitement des
déchets publicitaires, dit « Nuit des
publivores ») envisageait de se délocaliser à Dubaï,
nous demandons à Monsieur l'Ambassadeur des Émirats arabes unis
d'entreprendre toutes les démarches nécessaires pour favoriser
ce transfert. Il y va de la culture générale des Émiriens
!
NOM PRÉNOM ADRESSE SIGNATURE
Pétition à retourner à R.A.P., 53, rue Jean-Moulin, 94300
Vincennes
*Article disponible à R.A.P. contre enveloppe timbrée.
Chers amis, je vous adresse un petit compte rendu de deux conférences
auxquelles j'ai assisté dans le cadre de la
semaine de la publicité. (NDLR : Nous ne reproduirons dans ce numéro
que le compte-rendu de la première conférence,
celui de la deuxième paraîtra dans le prochain numéro.)
La première était faite par Serge July et un des concepteurs de
mise en pages du journal « Libération ».
La première partie de la conférence ouvre sur l'origine publiphobe
du journal (publiquoi ? se demandent quelques
étudiantes devant moi), et son « ouverture » à la
publicité en 1982.
Le lectorat n'y aurait mis aucune objection, à part quelques réactions
par exemple de renvoi au journal des pages de
publicité arrachées. En ménageant ses effets, Serge July
relate qu'il aurait alors répondu : « Et que voulez-vous que
j'en fasse ? » L'assemblée est censée rire de son bon mot.
La question de l'entrée en publicité du journal étant réglée,
nous passons aux affirmations d'éthique, où il est
question de charte interne très sérieuse - Serge July et son comparse
citant leur journal comme étant pionnier en la
matière - et d'indépendance de la rédaction à l'égard
de la publicité, de la non-confusion des genres ni dans le fond ni
dans la forme.
Juste après est développé le thème de la parenté
entre le journal et le message publicitaire.
Des exemples de mises en pages journalistiques sont donnés par le concepteur
: détournements habiles de formules,
astuces de mises en pages, colorimétrie etc...
Apparaissent les mots « symbiose » et « syntonie » (
entre la publicité et le journal) ; ils se vantent de quelques
bonnes idées en « syntonie », accroissant ainsi la «
crédibilité » du journal, et celle du message publicitaire.
« Crédibilité » est le maître mot de la conférence,
l'aune de tout raisonnement, le but de toute opération (le mot «
crédibilité » revient sans cesse ; les mots « honnêteté
» et « fiabilité » ne seront pas prononcés une
seule fois).
Serge July reprend la parole pour un touchant hommage à leur propre déontologie
: ils n'acceptent aucun cadeau de + de
500 francs et payent eux-mêmes leurs voyages aux tropiques si la présentation
de tel nouveau modèle de voiture par
exemple, se passe là-bas. Il nous assure de la grande difficulté
de parvenir à payer eux-mêmes leurs voyages (cela
semble être le summum et la preuve de l'engagement d'indépendance
du journal)..
Il continue sur l'éthique en affirmant que le journal pourrait être
amené à refuser certaines publicités si elles
étaient opposées aux valeurs fondamentales. Le seul exemple de
publicité refusée est celui des affiches représentant les
« twin towers » après le 11 septembre (ndlr : il s'agit des
fameuses tours jumelles).
S'ensuit un nouveau chapitre avec comparaison explicite du journal et de la
publicité « Nous aussi, comme les
publicitaires..., nous aussi... nous aussi... comme dans la pub... ».
D'autres exemples de publication spéciale comme l'exemplaire de couleur
bleue pour la publicité « air-France » (la forme
du journal sert le fond publicitaire) ou à l'inverse, un texte façon
journalistique sous un modèle publicitaire
automobile (la publicité se déguise en journalisme) achèvent
d'invalider toutes les affirmations déontologiques du
début.
Ils concluent sur quelques exemples de « contre-alliance », dont
ils tirent également fierté. MacDo déclarant dorénavant
lancer un message social dans ses annonces (réponse-récupération
aux grèves de l'hiver 2001), se crédite d'une aura de
gauche dans les colonnes de « Libération ».
Cette « prise de risque » de la part de l'annonceur permet au journal
de se targuer de son « esprit d'ouverture ». «
Libération » assume la contradiction, c'est donc un vrai journal
de débats ». Là encore, comme lorsqu'ils étaient
en «
syntonie », la « crédibilité » s'en trouve accrue
de part et d'autre.
Le public se voit invité par le présentateur à poser quelques
questions, auxquelles Serge July répond impatiemment.
Première question : -Quel pourcentage de vos ressources représente
l'argent des publicités et quel est votre annonceur
le plus important ?
S.J. répond à la première question seulement en la contournant
; le pourcentage est malheureusement en baisse - il
disserte sur le sujet (aucun chiffre n'est avancé).
Deuxième question : - Il y a aux Etats-Unis des milliers d'écoliers
commençant quotidiennement leur journée avec des
programmes sponsorisés par des marques ; le locuteur fait un rapprochement
avec les journaux gratuits parisiens, et
conclut par une question : vaut-il mieux une information sponsorisée
que pas d'information du tout ?
Devant cette question fort ambitieuse dans les questions qu'elle met en jeu,
exprimée d'une façon un peu confuse par un
tout jeune homme, S.J. répond d'une façon hautaine, « ne
voyant pas du tout de quoi il voulait parler ».
Troisième question : - Que pensez-vous de la publicité éditée
dans vos colonnes au lendemain du 21 avril : « on peut
rater le deuxième tour mais pas ses vacances » ?
Là, S.J. répond que cette publicité ne lui semblait effectivement
pas de bon goût, ni en tant que personne, ni en tant
que rédacteur en chef ; il assumait toutefois ses responsabilités
et n'y trouvait pas d'antinomie rédhibitoire avec les
valeurs essentielles.
Bravo pour le mea culpa, votre crédibilité en sortira certainement
grandie et bien cotée en bourse.
Tous ceux qui ont, un jour, pris le boulevard périphérique parisien
nord n'ont pu manquer de voir la monstrueuse
pléthore de publicités lumineuses qui illumine le ciel au-dessus
dudit périphérique ; mais combien ont remarqué le
"hasard" géographique et le contraste entre cet endroit et
la zone précédemment traversée (c'est-à-dire de
l'arrivée sur
Boulogne et le 16e arrondissement à la sortie du 17e, pour ceux qui ne
connaîtraient pas Paris ça n'est pas vraiment là
qu'habitent les pauvres). Pour être plus précis : avant, chaussée
enterrée et absence presque totale de pub, après, le
fluo vous pète à la gueule et à celle des habitants et
le flot de voitures passe à peu près au niveau du 3e étage
des
immeubles. Coïncidence ?
Autre petit exemple (hasard?) ; une station-service a presque toujours le même
aspect, même en ville : De grandes
enseignes lumineuses, des couleurs bien voyantes et visibles de loin, (ça
rassure quand on est sur le point de tomber en
panne) mais le quidam qui cherche désespérément de l'essence
dans le quartier de la Muette risque de tourner longtemps,
la station (Esso) est tres joliment dissimulée derrière de grandes
vitres fumées et seul un petit macaron indique la
destination de cet espace. Curieux n'est-ce pas ?
Big Brother nous écoute !
Une entreprise de Sacramento (Californie) identifie les stations radio écoutées
par les conducteurs de voiture passant
devant un grand panneau publicitaire afin de les comparer avec des profils de
population fournis par une société,
spécialiste en analyse démographique, qui est capable de fournir
des données statistiques sur les différentes catégories
socioprofessionnelles de conducteurs circulant à une heure précise
de la journée.
L'entreprise californienne peut ainsi modifier les panneaux en fonction du profil
des automobilistes de chaque créneau
horaire.
Pour en savoir plus :
http://www.nytimes.com/2002/12/27/business/media/27ADCO.html
Toutes les informations que vous venez de lire sont publiques, nous vous invitons
à les transmettre à toute personne susceptible d'être intéressée
: faites circuler !.
Pour tout renseignement (envoi d'un exemplaire de R.A.P.-Échos, notre
publication papier, adhésion, etc.) merci de prendre contact avec :
R.A.P. (Résistance à l'agression publicitaire)
53, rue Jean-Moulin, 94300 Vincennes
tél. : 01 43 28 39 21 (tcp. : 01 58 64 02 93)
Adhésion : 15 euros
Adhésion petit budget : 7,50 euros
Abonnement à R.A.P.-Échos : 5 euros.
Notre permanente assure la permanence téléphonique lundi, mardi
et jeudi de 10 h à 13 h (on pourra également nous joindre en dehors
de ces horaires, sans certitude de présence toutefois).
Réunions mensuelles : calendrier au début de ce message, renseignements
supplémentaires au 01 43 28 39 21 ou à contact
at antipub.org.
Paysages de France
(association qui lutte notamment contre l'affichage publicitaire envahissant)
MNEI
5, place Bir-Hakeim, 38000 Grenoble
Tél. & tcp. 04 76 03 23 75
http://paysagesdefrance.free.fr
Le Publiphobe, association concurrente de R.A.P.
(diffusion d'une feuille sporadique par abonnement)
B.P. 20012, 94211 La Varenne-Saint-Hilaire Cedex
Tél. 01 41 81 69 17
Tcp. 01 42 83 45 01
R.A.P. Belgique
96, rue Le Lorrain, 1080 Bruxelles
Tél. 02 / 426 91 91
http://www.antipub.be
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