R.A.P. a pour vocation de faire connaître les diverses
approches de la lutte antipublicitaire
sans pour autant adhérer à toutes les opinions et idées
d'actions formulées, dont elle laisse la responsabilité à
leurs auteurs.
Introduction :
Bonjour à tous,
De tous les coins de France, des messages me parviennent m'annonçant
des actions organisées à l'occasion de la semaine sans télé
(du 21 au
27 avril 2003). Contes et promenades à Wimereux, débats, théâtre,
cirque à Agen, exposition dans les Bouches du Rhône, débats
et
projections à Lyon, expositions, projections et débats à
Chelles et
action de rue, projection et peut-être débat à Paris. Les
associations
Brisons nos chaînes, Casseurs de pub et R.A.P. vous invitent à
rejoindre les actions existantes ou à créer votre propre action
lors
de cette semaine. Tenez-nous informé de vos projets afin que nous
puissions les annoncer dans le programme qui sera bientôt disponible
sur notre site (www.antipub.org/rap/). Vous pouvez déjà commencer
à
télécharger l'affiche que les Casseurs de pub ont créée
pour cette
occasion (www.antipub.org/cdp/).
Si nous avons assez de volontaires pour assurer la permanence
téléphonique peut-être créerons-nous, à l'instar
de ce que nous avions
fait l'an passé, l'association des téléphages anonymes
chargée
d'apporter un soutien moral aux victimes de l'accoutumance
télévisuelle. Appelez-nous au 01 43 28 39 21 si vous pensez pouvoir
apporter réconfort et conseils utiles aux accros du petit écran
!
Parisiens usagers des transports publics, vous avez tous remarqué le
10 mars 2003, la présence massive d'autocollants blancs, formats A4 et
A5, clamant en grosses lettres noires « MARRE DE LA PUB », apposés
sur
toutes les publicités présentes dans le métro parisien.
Nous avons reçu plusieurs appels provenant de journalistes,
d'adhérents et même d'étudiants en mal de sujets pour des
dossiers
scolaires nous demandant le pourquoi de cette action. Aussi étonnée
qu'eux, je n'ai pu que leur répondre que je n'en savais strictement
rien (je ne prends que le bus), et leur expliquer, encore et encore,
que R.A.P. ne mène pas d'actions illégales. Et que bien que
quelques-uns de nos adhérents peuvent, en leur nom, mener des actions
illégales, d'autres y sont farouchement opposés.
Résistance à l'agression publicitaire n'est pas forcément
synonyme
d'illégalité ou de clandestinité, que diable !
Après avoir mis les points sur les « i » à mes interlocuteurs,
nous
avons décidé, avec quelques amis de l'association, de mener notre
enquête. Les quelques renseignements que nous avions pu recueillir
nous laissèrent penser qu'il s'agissait d'un groupe de jeunes
personnes qui pour la plupart, n'avaient aucun lien avec les réseaux
antipublicitaires que nous connaissions. Ces maigres informations
auraient pu nous laisser sur notre faim si, lors de notre réunion
mensuelle du 11 mars, deux jeunes gens, se présentant comme les
instigateurs de cette action, n'étaient venus nous rendre visite.
Jetant notre ordre du jour aux oubliettes, la réunion s'est
transformée en un exposé/débat passionnant sur les motivations
de ces
deux garçons. Ils ont constaté, il y a environ deux ans, que la
publicité était le moteur de l'économie, et à ce
titre, le meilleur
moyen d'attaquer notre système actuel. Elle est partout autour de
nous, et très facilement atteignable. Particulièrement omniprésente
dans le métro parisien, ils ont imaginé une action destinée
à
parasiter l'ensemble des messages commerciaux reçus par les usagers du
métro.
Un mois et demi seulement leur a été nécessaire pour regrouper
une
centaine de personnes, produire près de 30 000 autocollants et
organiser des groupes de 4 à 5 publiphobes chargés de coller,
le 9
mars 2003, « MARRE DE LA PUB » sur toutes les affiches d'un tronçon
de
ligne.
Quatre individus se sont fait interpeller par des agents de la R.A.T.P
et ont reçu de petites amendes. C'est peu comparé aux cent
participants, mais le comportement non-violent de celles-ci et le
respect du matériel public n'est sans doute pas étranger à
cette
clémence.
Nombreux sont ceux qui se sentent agressés par la publicité, nous
ont-ils expliqué, mais peu franchissent le pas de rejoindre une
association telle que R.A.P. La peur de se retrouver face à des
extrémistes en rebute plus d'un, paraît-il. Leur message n'était
pas
signé, c'était un cri de révolte que chacun pouvait s'approprier
et il
semble que là ait été la raison principale du succès
de cette action.
Lors du débat qui a suivi cet exposé, ils ont pu se rendre compte
de
la diversité des points de vue des adhérents présents et
de la liberté
de parole accordée à chacun.
J'ose croire que nous les avons convaincus que la liberté existe aussi
à R.A.P., et dans les structures associatives en général.
Yvan Gradis, qui s'est fait interpeller fin juin 2002 pour avoir tenté
de lancer un oeuf (de poule) contre cette bâche de près de 1000
m²,
rappelle que la Mairie de Paris (notamment le Maire adjoint aux
finances) a reconnu publiquement que ce dispositif publicitaire était
illégal et affirmé dans la presse qu'il serait retiré en
mars 2003.
Comment chaque parisien réagira-t-il en son for intérieur si la
bâche
est toujours en place le 1er avril au matin ?
Cette année encore, le "Crédit industriel et commercial"
relance son
jeu concours "Les Masters de l'économie" en direction des jeunes
dans
les établissements scolaires.
Comment peut-on parler de liberté, d'égalité, de fraternité
et faire
entrer dans nos écoles publiques l'idéologie illusoire du profit
et de
l'argent facile? Les valeurs de solidarité, de travail, de respect
ont-elles encore leur place dans les établissements où le CIC
présente
son jeu et le modèle de société qui lui correspond ?
La neutralité scolaire et les principes de l'École de la République
sont ouvertement bafoués par ce prétendu outil pédagogique.
Nous appelons chacun et chacune, en tant que consommateur, parent
d'élève, enseignant ou simple citoyen, à se mobiliser contre
le jeu "
les Masters de l'économie " pour marquer notre refus de ce qui se
pratique aujourd'hui dans nos écoles et de ce qui se prépare pour
la
société de demain :
- en écrivant à l'agence bancaire du groupe CIC dans votre ville
ou
quartier
- en faisant signer massivement la pétition qui sera adressée
au
Ministère de l'Éducation Nationale.
4) SEMAINE DE LA PUBLICITÉ : IMPRESSIONS (Suite du R.A.P.-à-Toile
n°33 §4).
La deuxième conférence était intitulée : «
marque, client, comment
aller plus loin dans l'intimité ? ».
Elle était présentée « à l'américaine
» : clignotement de lumières et
musique synthétique fonctionnelle.
Deux personnes « de très haute qualité » allaient
représenter
respectivement « Nokia » et une compagnie d'assurance.
Le présentateur appelle le premier intervenant ; petite anicroche :
celui-ci est au téléphone et arrivera dès que possible
; ça y est, le
voici. Il se présente en disant qu'il était au téléphone
mais que ça
ne l'empêche pas d'être ici avec nous, tout comme chacun d'entre
nous
peut ne pas se séparer de ses amis, rester en intimité avec eux
tout
en étant dans la salle.
Ça y est, il a posé le thème de la « conférence
», laquelle sera aussi
pataude tout du long.
Les maîtres-mots en seront : affinité, empathie, complicité,
générationnel et bien sur intimité.
Les têtes de chapitres apparaissent écrites sur l'écran
du fond de
scène : « qu'est-ce que l'intimité ? »
« Un concept qui a changé, avant c'était danser un slow,
de nos jours
c'est
le
portable » « intimité de masse ». « l'intimité
est secrète, même quand
elle est publique ».
On arrive au « totallyboard », événement artistico-sportif
monté et
financé par la société Nokia « nous, véhicule
de cette intimité ».
L'événement s'est déroulé à Marseille. Pourquoi
Marseille ? demande
l'orateur comme si toute l'assemblée mourait d'envie de connaître
la
réponse. « Parce que j'aime cette ville ! ». Il se lance
dans une
tirade emphatique sur Marseille « Où d'autre qu'à Marseille
».
Il argumente le choix du « snowboard » en tant que sport pacifique
par
opposition au ski normal qui est dangereux. Il passe un extrait de la
« musique » et abonde dans l'adresse qu'il fait « aux jeunes
» : «
vous les jeunes ! vous l'avez inventé ! vos mots etc. » Puis à
propos
de l'argumentation publicitaire: « il ne faut pas que vous ayez
l'impression que c'est nous qui créons la complicité »
Il dévoile la stratégie en même temps qu'il tâche
d'en rendre les gens
dupes ; cela fait vraiment un drôle d'effet.
Vient le terme de « complicité générationnelle »
! Puis arrive encore
une question censée requérir une attention extrême : «
Pourquoi a-t-on
fait ça ? »
La réponse suspendue tombe enfin : « pour présenter nos
produits » (
personne ne rit ).
Il insiste sur le fait que le produit n'est pas encore en vente et
qu'ils n'ont « écrit aucun nom, fiché personne ».
L'assemblée est composée visiblement en grande majorité
d'étudiants
des arts déco (dont l'adresse est donnée comme celle du musée
de la
publicité par le fascicule de l'Association des Agences Conseils en
Communication, organisatrice), ou plutôt d'étudiantes ; la
prépondérance des filles est flagrante.
Presque tout le monde prend des notes.
J'en ai pris moi aussi quelques-unes (qui m'ont permis de faire ce
petit compte rendu) et enregistré 40 min environ de chacune de ces
deux interventions, naturellement à disposition de qui veut.
Salutations,
Quand vous recevez de la publicité avec votre facture d'électricité
ou
de téléphone, joignez la avec votre paiement. Laissez à
la compagnie
le soin de s'en débarrasser.
Quand vous recevez dans votre courrier ces lettres de pré-approbation
pour des cartes de crédit, prêts automobiles ou autres offres du
même
genre, la plupart sont accompagnés d'enveloppes de retour
pré-affranchies, pas vrai ?
Donc pourquoi ne pas en profiter pour vous débarrasser d'autres
courriers inutiles en les mettant dans ces jolies petites enveloppes
et ensuite à la Poste ! Vous pouvez ainsi envoyer l'annonce reçue
de
votre dépanneur local à American Express. Ou vos coupons rabais
de
pizza à SFR. Ou les exceptionnelles de Franprix à qui vous voudrez...
Si vous n'avez rien reçu d'autre cette journée-là, vous
pouvez
toujours retourner le formulaire vierge dans l'enveloppe
pré-affranchie !
Si vous voulez demeurer anonyme, pensez juste à vous assurer que votre
nom n'est pas écrit sur l'un ou l'autre des documents que vous
retournez.
Vous pouvez aussi renvoyer l'enveloppe vide juste pour laisser la
société se demander si elle a perdu un client potentiel.
Au bout d'un moment, et si nous nous y mettons tous, les banques,
compagnies de crédit et autres marchands de pizzas vont commencer à
recevoir toutes les cochonneries qu'ils ont envoyées.
Laissons-les donc apprécier ce que c'est que de recevoir toutes ces
inanités...
Le meilleur dans tout ça c'est qu'elles paieront elles-mêmes pour
l'enveloppe et le timbre ! (Et ceci deux fois : l'envoi et le retour)
Pas beau, ça ?
Aidons à garder notre service postal occupé puisqu'il prétend
que le
courrier électronique leur pique des clients, et pour cette raison il
devra prochainement augmenter le prix des timbres !
Partagez ce message avec un, deux, trois et pourquoi pas cinquante
amis, et surtout, amusez-vous bien !
Dans son édition du 3 novembre 2002 le Sunday Express a fait état
de
l'utilisation des chiens comme support publicitaire. L'article signé
Mark Christy représente un labrador sur lequel est inscrit 'Red
Faction II on sale 15th November', une publicité pour la nouvelle
Playstation de Sony.
Il s'agit, selon cet article, de la première publicité canine.
Le
chien en question a donc été promené dans le park de Roundwood
au
nord-ouest de Londres. On indique, bien entendu, qu'il s'agit d'un
chien qui a été sauvé de justesse de l'euthanasie, que
son succès est
total, que de nombreux promeneurs s'arrêtent pour le caresser et
prendre de ses nouvelles. Bien entendu aussi, la teinture utilisée est
végétale et se lave sans la moindre difficulté. Le directeur
en
marketing indique d'autre part que tous les chiens ne peuvent pas être
retenus pour ce genre de campagne. Les chiens doivent avoir le poil
ras et clair, être en bonne santé et être promenés
au moins deux fois
par jour. La société n'a pas manqué de faire un don à
un refuge pour
chien. Elle estime que ce type de support est appelé à toucher
principalement les 16-24 ans qui aiment venir se détendre dans les
parcs anglais.
Cette logique déplorable ne manquera pas de s'étendre à
d'autres supports : les vaches auront du mal à y résister. Si
rien n'est fait, compte tenu des difficultés budgétaires de certaines
institutions et de la privatisation rampante qui les guettent, nous ne sommes
pas à l'abri de la transformation des personnes âgées en
support publicitaire, puis des enfants, et de nous tous. On s'étonne
d'ailleurs que les forces de police et de gendarmerie et de lutte contre l'incendie
ne soient pas déjà sponsorisées par des marques. Les pompiers
seraient sponsorisés par des marques d'eau minérale. Les gendarmes
et la police par des marques de lessive.
Toutes les informations que vous venez de lire sont publiques, nous vous invitons
à les transmettre à toute personne susceptible d'être intéressée
: faites circuler !.
Pour tout renseignement (envoi d'un exemplaire de R.A.P.-Échos, notre
publication papier, adhésion, etc.) merci de prendre contact avec :
R.A.P. (Résistance à l'agression publicitaire)
53, rue Jean-Moulin, 94300 Vincennes
tél. : 01 43 28 39 21 (tcp. : 01 58 64 02 93)
Adhésion : 15 euros
Adhésion petit budget : 7,50 euros
Abonnement à R.A.P.-Échos : 5 euros.
Notre permanente assure la permanence téléphonique lundi, mardi
et jeudi de 10 h à 13 h (on pourra également nous joindre en dehors
de ces horaires, sans certitude de présence toutefois).
Réunions mensuelles : calendrier au début de ce message, renseignements
supplémentaires au 01 43 28 39 21 ou à contact
at antipub.org.
Paysages de France
(association qui lutte notamment contre l'affichage publicitaire envahissant)
MNEI
5, place Bir-Hakeim, 38000 Grenoble
Tél. & tcp. 04 76 03 23 75
http://paysagesdefrance.free.fr
Le Publiphobe, association concurrente de R.A.P.
(diffusion d'une feuille sporadique par abonnement)
B.P. 20012, 94211 La Varenne-Saint-Hilaire Cedex
Tél. 01 41 81 69 17
Tcp. 01 42 83 45 01
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Tél. 02 / 426 91 91
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