R.A.P. a pour vocation de faire connaître les diverses
approches de la lutte antipublicitaire
sans pour autant adhérer à toutes les opinions et idées
d'actions formulées, dont elle laisse la responsabilité à
leurs auteurs.
Introduction :
Bonjour à tous,
Le 14 juin 2003, R.A.P. tient son assemblée générale à
Paris. Nous
rappelons que cette réunion est publique mais que seuls les adhérents
à jour de cotisation auront le droit de voter. Si vous souhaitez
prendre part au vote, vérifiez que vous êtes à jour de cotisation.
1) RENTRÉE SANS MARQUES - Proposition d'action à
destination des professeurs et parents d'élèves.
Nous préparons déjà la prochaine rentrée scolaire,
et appelons à faire
une rentrée sans marque.
Un de nos adhérents, professeur de surcroit, avait déjà
proposé
d'inciter les conseils d'administrations des collèges et lycées
de
voter la motion suivante :
"Le Conseil d'administration décide de porter sur la feuille
"matériel" qui sera remise fin juin aux parents des futurs
sixièmes le
conseil suivant :
Le service public n'a pas vocation à faire de la publicité pour
le
privé . En conséquence , vous êtes vivement invités
à n'acheter, pour
votre enfant et pour la rentrée scolaire de septembre 2002, que du
matériel et des habits sans marque "
N'oubliez pas que la publicité représente 2 % du PIB national*
À diffuser et voter le plus largement possible !
*Chiffre 2001-2002 fourni par l'Union des annonceurs.
2) L'AFFICHEUR DÉFI-FRANCE S'OBSTINE À VOULOIR
FAIRE CONDAMNERPAYSAGES DE FRANCE.
Le procès opposant l'association Paysages de France à l'afficheur
Défi-France et qui devait avoir lieu le 13 juin à Grenoble, a
été
reporté sine die à la demande de la partie adverse.
Rappel des faits :
- Juin 2002 : Paysages de France dénonce dans sa revue Action Paysage
les infractions répétées de l'afficheur Défi-France
: des dispositifs
de Défi, la plupart gigantesques, ne sont pas conformes aux textes.
Mieux, l'association détient des pièces établissant la
véracité de ses
accusations (constats d'infraction établis par des agents assermentés,
lettres du préfet des Hauts-de-Seine etc.).
- Le 14 août 2002, à 15 heures, l'afficheur Défi-France
fait remettre
par huissier, au bureau de Paysages de France, une citation directe
pour diffamation ! Le 14 août, la veille d'un pont de plusieurs jours,
alors que toute la France est en vacances !
Le piège est diabolique : Défi-France, dont l'actionnaire majoritaire
est le groupe Clear Channel-Dauphin) réclame alors 100 000 euros !
L'association (qui ignorait les particularités de la procédure)
n'a
que dix jours pour se justifier. Passé ce délai, la loi prévoit
qu'elle sera "déchue du droit de faire la preuve" ! C'est donc
la
disparition de Paysages de France qui est programmée. C'est l'honneur
de militants, qui se battent, parfois seuls contre tous, pour le droit
et le respect du patrimoine collectif, que l'on piétine.
- 6 janvier 2003 : Le tribunal correctionnel de Grenoble condamne Défi
à verser 17 000 euros à Paysages de France... C'est l'arroseur
arrosé
!
- 2 avril 2003 : le maire de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-seine) met
en demeure Défi-France de démonter l'un des immenses dispositifs
dénoncés par Paysages de France.
Pourtant, aujourd'hui encore, Défi s'obstine et fait appel. La société
réclame, encore et toujours, la condamnation de Paysages de France !
Seule une condamnation très lourde de Défi pourra dissuader cette
société de poursuivre ses agissements.
Seule une condamnation exemplaire pourra dissuader les délinquants de
l'environnement de continuer à violer impunément la loi.
3) PUB LICITE ? - mobilisation contre une distribution d'échantillons
publicitaires dans une école primaire par Serge LAURENT.
Suite à une distribution d'échantillons publicitaires à
la cantine
d'une école primaire de Gattières (06), un adhérent a envoyé
le
courrier ci-dessous à diverses personnes (voir liste ci-dessous).
Cette lettre a reçu un accueil très favorable de l'inspecteur
d'académie de Vence (M. JOURDANET) qui soutient cette démarche
contestataire, et qui a déjà contacté le restaurateur afin
que celà ne
se reproduise plus. M. Jourdanet compte maintenant diffuser ce
courrier aux 38 écoles relevant de sa circonscription, afin de
sensibiliser les personnels enseignants, et d'éviter tout autre
"dérapage"...
Licite ou pas, la publicité est de plus en plus présente dans
notre
vie :
« Au moment où, trois jours après son premier cri, un nouveau
né gagne
son foyer, quelques-unes des plus grosses entreprises de vente par
correspondance sont déjà à ses trousses avec des échantillons,
coupons et autres bons d'achat gratuits.
Comme aucune autre génération avant lui, il entre, pratiquement
depuis
sa naissance, dans une culture de la consommation, entouré de logos,
de badges et de publicités.
A vingt mois, il commencera à reconnaître quelques-unes des milliers
de marques qui brillent sur l'écran qu'il a en face de lui.
A sept ans, si il a le profil typique de son âge, il verra quelques 20
000 spots publicitaires par an.
A douze ans, son nom figurera dans les bases de données géantes
des
entreprises de vente par correspondance » (2)
Bref, chaque fois qu'il apprend le nom d'une marque, il aurait pu
apprendre un mot à la place ! Dommage.
Dommage aussi que l'enceinte des écoles serve de plus en plus de
relais commercial à des entreprises qui distribuent (comme par exemple
à la cantine de Gattières) des échantillons publicitaires
aux enfants
des maternelles et des primaires, sous couvert de vertus pédagogiques.
Ne soyons pas dupes, quand Nestlé (3) diffuse par l'intermédiaire
de
l'école, des jeux questions réponses et des échantillons
de ses
produits, il ne se soucie pas plus de l'équilibre alimentaire de nos
chers bambins que de la survie du million et demi d'enfants qui ont
succombé (NDLR : au premier sens du terme ! ) dans le Tiers-Monde à
ses pratiques commerciales.
C'est ainsi que :
« Dans les années 1970, Nestlé, avait observé qu'un
obstacle de
taille entravait sa pénétration commerciale dans de nombreux pays,
notamment dans le tiers-monde : les mères, qui s'obstinaient à
allaiter leurs enfants.
C'est à cause d'elles que le lait en poudre ne représentait qu'une
fraction minime de son chiffre d'affaires total - moins de 10 % -,
alors que leurs autres activités connaissaient une croissance
exponentielle.
Il fallait donc circonvenir les mères.
Quelle meilleure méthode que de faire le siège des lieux où
elles se
rendent avant, pendant et juste après l'accouchement, c'est-à-dire
les
hôpitaux et les maternités ?
C'est ainsi que cette multinationale habilla d'une blouse blanche des
milliers de représentants de commerce, des femmes surtout, et les
dirigea vers les maternités du tiers-monde pour convaincre les mères
de la supériorité de l'alimentation artificielle. La même
stratégie
fut utilisée à l'égard des personnels des hôpitaux,
gratifiés au
passage de primes et de cadeaux. Les établissements de soins, les
services de maternité, sous- équipés, vétustes,
reçurent eux aussi
divers matériels, une pluie d'échantillons, et même des
dotations en
boîtes de lait. Les mères repartaient chez elles nanties à
la fois de
lait en poudre, de biberons, de tétines, du mode d'emploi et de la
conviction que leur enfant se porterait mieux grâce au lait
industriel. C'est ce que l'on ne tarda pas à appeler la culture du
biberon.
Partout dans le monde, cette culture a marqué des points. Depuis une
trentaine d'années, l'allaitement au sein n'a cessé de décliner
:
moins de la moitié des femmes (44 %) allaitent aujourd'hui leurs
enfants dans le tiers-monde. A l'échelle mondiale, le pourcentage est
plus faible encore, environ un tiers.
Le lait maternel contient en outre l'intégralité des éléments
nutritifs dont le bébé a besoin ; l'idéal est de ne lui
apporter aucun
complément pendant les quatre à six premiers mois de la vie, pas
même
de l'eau.
A l'inverse, l'allaitement artificiel suppose à l'évidence
l'utilisation d'eau, une eau très rarement pure dans le tiers-monde ;
il faut donc la faire bouillir au moins vingt minutes pour en éliminer
tous les micro-organismes. Avec quelle énergie, sinon du bois ou un
combustible acquis à grands frais ? Il faut aussi que la famille
dispose des moyens nécessaires à l'achat des boîtes de lait
; faute
de quoi la tentation est grande de diluer exagérément la poudre,
et la
malnutrition s'installe. Les risques sanitaires imputables à
l'allaitement artificiel sont donc doubles : il provoque, d'une part,
de multiples agressions microbiennes, virales et parasitaires dues à
l'eau souillée, au biberon non désinfecté, à l'absence
de moyens de
conservation ; il entraîne, d'autre part, une malnutrition massive
due à l'excessive dilution du lait en poudre.
C'est ainsi, estime l'Unicef, qu'à l'heure actuelle un million et demi
d'enfants meurent chaque année des effets directs ou indirects de
l'alimentation au biberon. Une grande majorité de ces enfants sont
emportés par des déshydratations diarrhéiques, mais aussi
par des
maladies respiratoires dont la gravité aurait été atténuée
par
l'allaitement maternel » (4)
Cet exemple aux conséquences dramatiques, sans commune mesure avec
l'exemple Gattiérois, enlève cependant toute crédibilité
pédagogique à
cette multinationale.
J'ai suffisamment confiance dans le corps enseignant pour savoir qu'il
est composé d'hommes et de femmes diversement riches de compétences,
de savoir faire, d'expériences, de créativités, disposant
d'outils
pédagogiques personnels et officiels nombreux, sans qu'il soit besoin
de faire appel à ceux diffusés par des sociétés
aux arrières pensées
commerciales indéniables et aux ambitions pédagogiques plus que
douteuses.
Tout cela pour dire que la publicité est déjà suffisamment
envahissante (radios, télé, boîtes aux lettres, affiches?)
pour
qu'elle ne vienne pas en plus s'infiltrer à l'intérieur d'une
école
qui ne devrait pas se faire la complice de cette tentative de «
lobotomisation » permanente.
L'ambition commune des parents et de l'ensemble du personnel des
écoles n'est-elle pas de faire en sorte que nos enfants deviennent
avant tout des futurs citoyens plutôt que des futurs consommateurs ?
Serge LAURENT
(1) La loi interdit toute forme de publicité à l'école.
(2) D'après « Business week » du 30/06/1997,
(3) Le chiffre d'affaires de Nestlé est supérieur au budget...
de la
Suisse et ses dépenses publicitaires dépassent le budget de
l'Organisation mondiale de la santé (O.M.S.).
(4) D'après « Ces biberons qui tuent » de Claire BRISSET,
paru dans «
Le Monde Diplomatique » (décembre1997)
Adressé :
à Madame la Directrice et Monsieur le Directeur du groupe scolaire
Léon Mouraille
à Mesdames, Messieurs les enseignants du groupe scolaire Léon
Mouraille
à Mesdames, Messieurs les représentants du comité des parents
d'élèves
à Monsieur Marius Papi (Maire de Gattières)
à Monsieur Jean Pierre Testi (Premier adjoint)
à Madame Pascale Cagiano (Adjointe en charge des affaires scolaires)
4) OCCUPATION DE L'AGENCE PUBLICIS DES CHAMPS-ÉLYSÉES - Communiqué
de presse du Collectif contre le publisexisme .
Communiqué de presse du Collectif contre le publisexisme
Le 07 mai 2003, Paris
Mercredi 7 mai, une soixantaine de personnes ont occupé le siège
social de l'agence Publicis pour dénoncer l'utilisation du corps des
femmes dans les publicités. Une nouvelle fois, les responsables de
Publicis ont refusé de s'entretenir avec les membres du collectif
Contre le publisexisme, notamment au sujet de la dernière campagne
Barbara.
Arrivée sur les lieux peu après 19h00, les militant-es sont rentré-es
dans le hall de Publicis sans violence. Une banderole a été déployée
et des tracts ont été diffusés aux passants. Une équipe
de police a
alors expulsé violemment quelques personnes, avant, à la surprise
de
tou-tes, de repartir, laissant l'action se dérouler dans le calme.
Après des négociations stériles, les militant-es ont préféré
quitter
les lieux, sans toutefois abandonner leur combat contre les publicités
sexistes aux représentations stéréotypées.
Cette action s'inscrit dans le cadre du Festival des Resistances et
des Alternatives à Paris faisant le lien entre les luttes sociales
menées aujourd'hui en Île-de-France.
Toutes les informations que vous venez de lire sont publiques, nous vous invitons
à les transmettre à toute personne susceptible d'être intéressée
: faites circuler !.
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