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RAP-À-TOILE N° 36 - ( MAI 2003 )

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Au sommaire de ce trente sixième envoi

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0 - Introduction
1 - RENTRÉE SANS MARQUES.
2 - L'AFFICHEUR DÉFI-FRANCE S'OBSTINE À VOULOIR FAIRE CONDAMNER PAYSAGES DE FRANCE.
3 - PUB LICITE ? - mobilisation contre une distribution d'échantillons publicitaires dans une école primaire.
4 - OCCUPATION DE L'AGENCE PUBLICIS DES CHAMPS-ÉLYSÉES.
5 - SEMAINE SANS TÉLÉ - Réactions reçues par internet.


R.A.P. a pour vocation de faire connaître les diverses approches de la lutte antipublicitaire sans pour autant adhérer à toutes les opinions et idées d'actions formulées, dont elle laisse la responsabilité à leurs auteurs.

Introduction :

Bonjour à tous,

Le 14 juin 2003, R.A.P. tient son assemblée générale à Paris. Nous rappelons que cette réunion est publique mais que seuls les adhérents à jour de cotisation auront le droit de voter. Si vous souhaitez prendre part au vote, vérifiez que vous êtes à jour de cotisation.

Bonne lecture,

Nelly.


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1) RENTRÉE SANS MARQUES - Proposition d'action à destination des professeurs et parents d'élèves.

Nous préparons déjà la prochaine rentrée scolaire, et appelons à faire une rentrée sans marque. Un de nos adhérents, professeur de surcroit, avait déjà proposé d'inciter les conseils d'administrations des collèges et lycées de voter la motion suivante :

"Le Conseil d'administration décide de porter sur la feuille "matériel" qui sera remise fin juin aux parents des futurs sixièmes le conseil suivant :

Le service public n'a pas vocation à faire de la publicité pour le privé . En conséquence , vous êtes vivement invités à n'acheter, pour votre enfant et pour la rentrée scolaire de septembre 2002, que du matériel et des habits sans marque "

N'oubliez pas que la publicité représente 2 % du PIB national* À diffuser et voter le plus largement possible !

*Chiffre 2001-2002 fourni par l'Union des annonceurs.

 

2) L'AFFICHEUR DÉFI-FRANCE S'OBSTINE À VOULOIR FAIRE CONDAMNERPAYSAGES DE FRANCE.

Le procès opposant l'association Paysages de France à l'afficheur Défi-France et qui devait avoir lieu le 13 juin à Grenoble, a été reporté sine die à la demande de la partie adverse.

Rappel des faits :

- Juin 2002 : Paysages de France dénonce dans sa revue Action Paysage les infractions répétées de l'afficheur Défi-France : des dispositifs de Défi, la plupart gigantesques, ne sont pas conformes aux textes. Mieux, l'association détient des pièces établissant la véracité de ses accusations (constats d'infraction établis par des agents assermentés, lettres du préfet des Hauts-de-Seine etc.). - Le 14 août 2002, à 15 heures, l'afficheur Défi-France fait remettre par huissier, au bureau de Paysages de France, une citation directe pour diffamation ! Le 14 août, la veille d'un pont de plusieurs jours, alors que toute la France est en vacances ! Le piège est diabolique : Défi-France, dont l'actionnaire majoritaire est le groupe Clear Channel-Dauphin) réclame alors 100 000 euros ! L'association (qui ignorait les particularités de la procédure) n'a que dix jours pour se justifier. Passé ce délai, la loi prévoit qu'elle sera "déchue du droit de faire la preuve" ! C'est donc la disparition de Paysages de France qui est programmée. C'est l'honneur de militants, qui se battent, parfois seuls contre tous, pour le droit et le respect du patrimoine collectif, que l'on piétine. - 6 janvier 2003 : Le tribunal correctionnel de Grenoble condamne Défi à verser 17 000 euros à Paysages de France... C'est l'arroseur arrosé ! - 2 avril 2003 : le maire de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-seine) met en demeure Défi-France de démonter l'un des immenses dispositifs dénoncés par Paysages de France. Pourtant, aujourd'hui encore, Défi s'obstine et fait appel. La société réclame, encore et toujours, la condamnation de Paysages de France !

Seule une condamnation très lourde de Défi pourra dissuader cette société de poursuivre ses agissements. Seule une condamnation exemplaire pourra dissuader les délinquants de l'environnement de continuer à violer impunément la loi.

Renseignements au 04 76 03 23 75


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3) PUB LICITE ? - mobilisation contre une distribution d'échantillons publicitaires dans une école primaire par Serge LAURENT.

Suite à une distribution d'échantillons publicitaires à la cantine d'une école primaire de Gattières (06), un adhérent a envoyé le courrier ci-dessous à diverses personnes (voir liste ci-dessous). Cette lettre a reçu un accueil très favorable de l'inspecteur d'académie de Vence (M. JOURDANET) qui soutient cette démarche contestataire, et qui a déjà contacté le restaurateur afin que celà ne se reproduise plus. M. Jourdanet compte maintenant diffuser ce courrier aux 38 écoles relevant de sa circonscription, afin de sensibiliser les personnels enseignants, et d'éviter tout autre "dérapage"...

Licite ou pas, la publicité est de plus en plus présente dans notre vie : « Au moment où, trois jours après son premier cri, un nouveau né gagne son foyer, quelques-unes des plus grosses entreprises de vente par correspondance sont déjà à ses trousses avec des échantillons, coupons et autres bons d'achat gratuits. Comme aucune autre génération avant lui, il entre, pratiquement depuis sa naissance, dans une culture de la consommation, entouré de logos, de badges et de publicités. A vingt mois, il commencera à reconnaître quelques-unes des milliers de marques qui brillent sur l'écran qu'il a en face de lui. A sept ans, si il a le profil typique de son âge, il verra quelques 20 000 spots publicitaires par an. A douze ans, son nom figurera dans les bases de données géantes des entreprises de vente par correspondance » (2) Bref, chaque fois qu'il apprend le nom d'une marque, il aurait pu apprendre un mot à la place ! Dommage. Dommage aussi que l'enceinte des écoles serve de plus en plus de relais commercial à des entreprises qui distribuent (comme par exemple à la cantine de Gattières) des échantillons publicitaires aux enfants des maternelles et des primaires, sous couvert de vertus pédagogiques.

Ne soyons pas dupes, quand Nestlé (3) diffuse par l'intermédiaire de l'école, des jeux questions réponses et des échantillons de ses produits, il ne se soucie pas plus de l'équilibre alimentaire de nos chers bambins que de la survie du million et demi d'enfants qui ont succombé (NDLR : au premier sens du terme ! ) dans le Tiers-Monde à ses pratiques commerciales.

C'est ainsi que : « Dans les années 1970, Nestlé, avait observé qu'un obstacle de taille entravait sa pénétration commerciale dans de nombreux pays, notamment dans le tiers-monde : les mères, qui s'obstinaient à allaiter leurs enfants. C'est à cause d'elles que le lait en poudre ne représentait qu'une fraction minime de son chiffre d'affaires total - moins de 10 % -, alors que leurs autres activités connaissaient une croissance exponentielle. Il fallait donc circonvenir les mères. Quelle meilleure méthode que de faire le siège des lieux où elles se rendent avant, pendant et juste après l'accouchement, c'est-à-dire les hôpitaux et les maternités ? C'est ainsi que cette multinationale habilla d'une blouse blanche des milliers de représentants de commerce, des femmes surtout, et les dirigea vers les maternités du tiers-monde pour convaincre les mères de la supériorité de l'alimentation artificielle. La même stratégie fut utilisée à l'égard des personnels des hôpitaux, gratifiés au passage de primes et de cadeaux. Les établissements de soins, les services de maternité, sous- équipés, vétustes, reçurent eux aussi divers matériels, une pluie d'échantillons, et même des dotations en boîtes de lait. Les mères repartaient chez elles nanties à la fois de lait en poudre, de biberons, de tétines, du mode d'emploi et de la conviction que leur enfant se porterait mieux grâce au lait industriel. C'est ce que l'on ne tarda pas à appeler la culture du biberon. Partout dans le monde, cette culture a marqué des points. Depuis une trentaine d'années, l'allaitement au sein n'a cessé de décliner : moins de la moitié des femmes (44 %) allaitent aujourd'hui leurs enfants dans le tiers-monde. A l'échelle mondiale, le pourcentage est plus faible encore, environ un tiers. Le lait maternel contient en outre l'intégralité des éléments nutritifs dont le bébé a besoin ; l'idéal est de ne lui apporter aucun complément pendant les quatre à six premiers mois de la vie, pas même de l'eau. A l'inverse, l'allaitement artificiel suppose à l'évidence l'utilisation d'eau, une eau très rarement pure dans le tiers-monde ; il faut donc la faire bouillir au moins vingt minutes pour en éliminer tous les micro-organismes. Avec quelle énergie, sinon du bois ou un combustible acquis à grands frais ? Il faut aussi que la famille dispose des moyens nécessaires à l'achat des boîtes de lait ; faute de quoi la tentation est grande de diluer exagérément la poudre, et la malnutrition s'installe. Les risques sanitaires imputables à l'allaitement artificiel sont donc doubles : il provoque, d'une part, de multiples agressions microbiennes, virales et parasitaires dues à l'eau souillée, au biberon non désinfecté, à l'absence de moyens de conservation ; il entraîne, d'autre part, une malnutrition massive due à l'excessive dilution du lait en poudre. C'est ainsi, estime l'Unicef, qu'à l'heure actuelle un million et demi d'enfants meurent chaque année des effets directs ou indirects de l'alimentation au biberon. Une grande majorité de ces enfants sont emportés par des déshydratations diarrhéiques, mais aussi par des maladies respiratoires dont la gravité aurait été atténuée par l'allaitement maternel » (4)

Cet exemple aux conséquences dramatiques, sans commune mesure avec l'exemple Gattiérois, enlève cependant toute crédibilité pédagogique à cette multinationale.

J'ai suffisamment confiance dans le corps enseignant pour savoir qu'il est composé d'hommes et de femmes diversement riches de compétences, de savoir faire, d'expériences, de créativités, disposant d'outils pédagogiques personnels et officiels nombreux, sans qu'il soit besoin de faire appel à ceux diffusés par des sociétés aux arrières pensées commerciales indéniables et aux ambitions pédagogiques plus que douteuses.

Tout cela pour dire que la publicité est déjà suffisamment envahissante (radios, télé, boîtes aux lettres, affiches?) pour qu'elle ne vienne pas en plus s'infiltrer à l'intérieur d'une école qui ne devrait pas se faire la complice de cette tentative de « lobotomisation » permanente.

L'ambition commune des parents et de l'ensemble du personnel des écoles n'est-elle pas de faire en sorte que nos enfants deviennent avant tout des futurs citoyens plutôt que des futurs consommateurs ?

Serge LAURENT

(1) La loi interdit toute forme de publicité à l'école.

(2) D'après « Business week » du 30/06/1997,

(3) Le chiffre d'affaires de Nestlé est supérieur au budget... de la Suisse et ses dépenses publicitaires dépassent le budget de l'Organisation mondiale de la santé (O.M.S.).

(4) D'après « Ces biberons qui tuent » de Claire BRISSET, paru dans « Le Monde Diplomatique » (décembre1997)

Adressé :

à Madame la Directrice et Monsieur le Directeur du groupe scolaire Léon Mouraille à Mesdames, Messieurs les enseignants du groupe scolaire Léon Mouraille à Mesdames, Messieurs les représentants du comité des parents d'élèves

à Monsieur Marius Papi (Maire de Gattières) à Monsieur Jean Pierre Testi (Premier adjoint) à Madame Pascale Cagiano (Adjointe en charge des affaires scolaires)


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4) OCCUPATION DE L'AGENCE PUBLICIS DES CHAMPS-ÉLYSÉES - Communiqué de presse du Collectif contre le publisexisme .

Communiqué de presse du Collectif contre le publisexisme

Le 07 mai 2003, Paris

Mercredi 7 mai, une soixantaine de personnes ont occupé le siège social de l'agence Publicis pour dénoncer l'utilisation du corps des femmes dans les publicités. Une nouvelle fois, les responsables de Publicis ont refusé de s'entretenir avec les membres du collectif Contre le publisexisme, notamment au sujet de la dernière campagne Barbara.

Arrivée sur les lieux peu après 19h00, les militant-es sont rentré-es dans le hall de Publicis sans violence. Une banderole a été déployée et des tracts ont été diffusés aux passants. Une équipe de police a alors expulsé violemment quelques personnes, avant, à la surprise de tou-tes, de repartir, laissant l'action se dérouler dans le calme. Après des négociations stériles, les militant-es ont préféré quitter les lieux, sans toutefois abandonner leur combat contre les publicités sexistes aux représentations stéréotypées.

Cette action s'inscrit dans le cadre du Festival des Resistances et des Alternatives à Paris faisant le lien entre les luttes sociales menées aujourd'hui en Île-de-France.

Contact : Collectif contre le publisexisme 145, rue Amelot - 75011 Paris contrelepublisexisme at samizdat.net Tél.: 06.98.92.78.65

 

 

5) SEMAINE SANS TÉLÉ - Réactions reçues par internet.

- SEMAINE SANS TÉLÉ : Poème

Au clair de lune Ils ne se parlent plus ils ne se parlent pas

La télévision est branchée et bouches ouvertes ils avalent les salades infectes des fast-food de l'esprit

Le sang coule sur l'écran L'horreur augmente la cote d'écoute Sur toutes les chaînes le sang dégoûte

Au nom de Dieu et d'Allah ils tuent Au nom du pays et de la raison d'état ils tuent

Les réfugiés avancent sur les routes de la nation en déroute

Dans le bruit de la mitraille la douleur traverse l'écran et descend jusqu'aux entrailles

Tous ces morts et tout ce sang

Ils ne se parlent plus ils ne se parlent pas

La télévision abolit les distances

Au clair de lune qu'ils n'ont pas vu j'ai pleuré sur la colline devant la ville meurtrie d'antennes sur les toits des maisons dans le soir

Jean Rêve

 

 

 


INFORMATIONS DIVERSES

Toutes les informations que vous venez de lire sont publiques, nous vous invitons à les transmettre à toute personne susceptible d'être intéressée : faites circuler !.

Pour tout renseignement (envoi d'un exemplaire de R.A.P.-Échos, notre publication papier, adhésion, etc.) merci de prendre contact avec : R.A.P. (Résistance à l'agression publicitaire) 53, rue Jean-Moulin, 94300 Vincennes tél. : 01 43 28 39 21 (tcp. : 01 58 64 02 93) Adhésion : 15 euros Adhésion petit budget : 7,50 euros Abonnement à R.A.P.-Échos : 5 euros.

Notre permanente assure la permanence téléphonique lundi, mardi et jeudi de 10 h à 13 h (on pourra également nous joindre en dehors de ces horaires, sans certitude de présence toutefois). Réunions mensuelles : calendrier au début de ce message, renseignements supplémentaires au 01 43 28 39 21 ou à contact at antipub.org.

Coordonnées utiles :

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Paysages de France (association qui lutte notamment contre l'affichage publicitaire envahissant) MNEI 5, place Bir-Hakeim, 38000 Grenoble Tél. & tcp. 04 76 03 23 75 http://paysagesdefrance.free.fr

Le Publiphobe, association concurrente de R.A.P. (diffusion d'une feuille sporadique par abonnement) B.P. 20012, 94211 La Varenne-Saint-Hilaire Cedex Tél. 01 41 81 69 17 Tcp. 01 42 83 45 01

R.A.P. Belgique 96, rue Le Lorrain, 1080 Bruxelles Tél. 02 / 426 91 91 http://www.antipub.be

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