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RAP-À-TOILE N° 37 - ( JUIN 2003 )

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Au sommaire de ce trente septième envoi

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0 - Introduction
1 - POUR QUELQUES BALLONS.
2 - « LES PAYSAGES FONT PARTIE DU PATRIMOINE COMMUN DE LA NATION ».
3 - MODE DEMPLOI POUR UNE ACTION DE CONTRE-PUBLICITE DIRECTE.
4 - LA FACE CACHÉE DES CENTRALES D'ABONNEMENT.
5 - QUAND L'HUMOUR FÉMINISTE RÉPOND À L'ÉLÉGANCE PUBLICITAIRE.
6 - ASSEMBLÉE GÉNÉRALE du 14/06/2003 : COMPTE-RENDU.


R.A.P. a pour vocation de faire connaître les diverses approches de la lutte antipublicitaire sans pour autant adhérer à toutes les opinions et idées d'actions formulées, dont elle laisse la responsabilité à leurs auteurs.

Introduction :

Bonjour à tous,

Les vacances d'été approchent et, logiquement, l'activité est moins soutenue. C'est donc un agenda peu chargé que nous vous proposons ce mois-ci. Cependant, des dates sont succeptibles d'être ajoutées à ce programme en cours de mois. Pour vous en assurer vous pouvez consulter l'agenda sur notre site. Après Le Bonheur conforme, 99F, No Logo et Le livre Noir de la pub, c'est au tour d'un livre intitulé Putain de ta marque !* de dénoncer les abus de la publicité. Son auteur, Paul Ariès, politologue, écrivain, conférencier, auteur de nombreux livres dont "Le petit manuel anti-McDo" éditions Golias, et qui par ailleurs collabore régulièrement à la revue Casseurs de Pub, décrit dans cet ouvrage les ravages de la publicité (développement de la violence dans les cités, obésité qui touche un jeune sur cinq, destruction de la planète...). Bonne lecture,

Nelly.


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1) POUR QUELQUES BALLONS : À Marseille, une crèche municipale préfère utiliser des ballons publicitaires plutôt que des ballons vierges pour décorer ses murs. Une maman tente de s'y opposer - Par Estelle Alquier.

 

On connaissait déjà la publicité dans les écoles (lycées, collèges, primaires), voici à présent la publicité en crèche. Une jeune maman témoigne de cette nouvelle forme d'agression de nos enfants. À l'heure actuelle, nous n'avons trouvé aucune réglementation des crèches sur ce sujet. Si vous avez constaté des actions similaires dans d'autres établissements pour très jeunes enfants ou si vous souhaitez donner des conseil à cette maman, envoyez-nous vos réactions que nous transmettrons.

Bonjour, Mon fils de 16 mois est dans une crèche de Marseille dans laquelle chaque événement festif est marqué par la présence systématique de nombreux ballons à l'effigie du fameux clown d'une grande chaîne de prêts-à-manger. La première fois que je l'ai constaté, j'ai cru m'étouffer de stupeur. J'appris ce jour qu'après chaque anniversaire ( une fois par mois les anniversaires des bébés sont fêtés, les salles sont décorées à cette occasion par les ballons offerts gracieusement par cette société), les enfants repartaient avec LEUR ballon. Lors de la dernière fête permettant la présence des parents (carnaval, avec un thème de déguisement obligatoire : un personnage de Walt Disney), j'ai tenté d'en discuter avec d'autres parents, que cela ne choque pas. J'ai d'ailleurs pris des photos éloquentes que je pourrai vous faire parvenir si cela vous intéresse. Quant à la directrice, elle ne veut rien entendre de mes nombreux arguments tels que le danger de l'assimilation de la fête à ce fameux clown dans l'inconscient de ces bout'chou si perméables à la pub, la laïcité des crèches municipales,... J'ai juste obtenu que l'anniversaire de mon fils soit fêté avec des ballons vierges que je leur ai fournis, ainsi que l'étiquette de quelqu'un d'excessif . Ma proposition de leur acheter des ballons sans pub pour toute l'année n'a pas non plus reçu d'échos... Je me tourne vers vous afin de m'éclairer dans les démarches possibles pour que cela cesse. Existe-t-il un texte qui concerne les crèches et la publicité (comme c'est le cas pour l'Éducation nationale) ? J'aimerais mener une action au sein même de la crèche, pour la kermesse par exemple, certainement décorée par les mêmes ballons. Mais je ne connais personne à Marseille susceptible d'être intéressé. Je compte sur vous pour me répondre. Merci par avance.

Estelle Alquier

 

 

2) « LES PAYSAGES FONT PARTIE DU PATRIMOINE COMMUN DE LA NATION » (Loi du 2 février 1995) : Échange de courriers entre un militant antipublicitaire et la Mairie de Paris à propos d'un article du Monde parlant d'une société spécialisée dans l'affichage sauvage dans la capitale - par Gérald Bourbon.

M. Gérald Bourbon Correspondant local de Paysages de France

à

Monsieur Bertrand Delanoë Maire de Paris

Pontivy le 23 février 2003

Monsieur le Maire,

Dans son édition du 21 février 2003, sous la plume de Alwa Deluze, le quotidien Le Monde fait état du lancement d'une campagne de publicité pour la chaîne câblée MTV.

L'article est intitulé : "MTV lance une campagne d'affichage sauvage pour promouvoir une sitcom de 'télé-poubelle".

Cet article indique que la société de publicité Tequilla a réalisé cette campagne et ajoute : "Ainsi, 8 000 affiches sont placées dans les rues de Paris par une agence spécialisée dans l'affichage sauvage, Urban Act, auxquelles s'ajoutent 100 000 tracts".

Nous vous saurions gré de vérifier si les informations parues dans Le Monde sont exactes et, si tel est le cas, de rappeler aux responsables de cette campagne que l'affichage est soumis à l'article 24 de la loi 581 du code de l'environnement : "Nul ne peut apposer de publicité [?] sur un immeuble sans l'autorisation écrite du propriétaire." et, pour l'affichage sauvage, à l'article R418-3 du décret 76-148 du 11 février 1976 relatif à la publicité et aux enseignes visibles des voies ouvertes à la circulation publique. "Il est interdit d'apposer des placards, papillons, affiches ou marquages sur les signaux réglementaires et leurs supports ainsi que sur tous autres équipements intéressant la circulation routière. Cette interdiction s'applique également sur les plantations, les trottoirs, les chaussées et d'une manière générale, sur tous les ouvrages situés dans l'emprise du domaine routier ou surplombant celui-ci. [?]

Compte tenu de la législation en vigueur et du coût que peut représenter la remise en état des zones affectées, notre association vous saurait gré de bien vouloir utiliser les pouvoirs de police qui sont les vôtres si les éléments évoqués s'avéraient.

Veuillez agréer, Monsieur le Maire, l'expression de l'attachement que nous portons au respect de la législation.

II - RÉPONSE : Cette réponse est signée Nicole Poix, de la Direction de la protection de l'environnement, Services techniques de la propreté de Paris, Centre d'action pour la propreté de Paris. Les militants vigilopubs aimeraient recevoir ce type de réponse plus souvent. Les petits ruisseaux ...

Monsieur,

Par lettre en date du 23 février 2003, vous avez appelé l'attention du Maire de Paris sur l'affichage sauvage faisant la promotion de programmes télévisés.

Cette affaire a été transmise au Centre d'actions pour la propreté de Paris où les inspecteurs de salubrité de voie publique sont habilités à dresser des procès-verbaux pour toute infraction à la réglementation sanitaire départementale.

"Place du Dix-huit juin 1940, les inspecteurs ont effectivement pu trouver des affiches de la chaîne de télévision que vous incriminez.

Ils ont d'abord contacté le responsable de la chaîne afin de l'informer des irrégularités relevées et lui ont demandé de faire cesser les infractions. Ce dernier a indiqué les coordonnées de la société chargée de la campagne de promotion du programme.

Les agents ont alors joint la responsable de cette société afin de l'informer de la situation. Le directeur financier a renvoyé les inspecteurs vers l'établissement chargé d'apposer les affiches.

A l'issue de cette information, les contrôles qui ont suivi ont permis de vérifier que les consignes réglementaires avaient été respectées. En effet, l'ensemble des affiches publicitaires avait été retiré.

Veuillez agréer, Monsieur,....

La directrice de la protection de l'environnement Nicole Poix

À la suite de cet échange, un article est paru dans Le Monde (j'avais contacté préalablement ce journal à la suite d'un premier article qui ne faisait pas état du fait que la publicité sauvage est illégale). Le deuxième article n'omettait pas d'indiquer que la publicité sauvage est illégale et donnait le détail des différentes législations (ce qui n'est pas rien). Il était très important et son impact a dû l'être aussi.

UN COMMENTAIRE DE LA REDACTION Si les militants vigilopubs aimeraient, effectivement, recevoir plus souvent une réponse positive comme celle signée par Nicole Poix, la manière dont "les consignes réglementaires ont été respectées" laisse les citoyens que nous sommes un peu rêveurs. Il semblerait, en effet, que ce ne soit pas MTV mais les inspecteurs de salubrité de voie publique qui aient, eux-mêmes, recherché puis contacté le service responsable dans l'organisation publicitaire mise en oeuvre. Donc, si nous avons lu correctement, nous devrions remercier MTV d'avoir bien voulu permettre que des agents municipaux fissent, pour lui et chez ses fournisseurs, le travail lui épargnant d'être en contradiction avec la loi.


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3) MODE DEMPLOI POUR UNE ACTION DE CONTRE-PUBLICITE DIRECTE : proposition d'action contre une grande entreprise de restauration rapide - par BADAC.

Paris, 20h30, le 17 juin 2003 - Un petit homme serein traverse la rue au croisement du boulevard Voltaire et de la rue de la Roquette, en direction de la place de la Bastille. Passant à la hauteur du magasin Mac Donald's qui se trouve là, il lance par la porte un grosse boulette de papier qui atterrit au milieu des clients étonnés de la boutique, juste devant les caisses. Ce projectile est en fait la dernière publicité, déchirée et roulée en boule, que la multinationale de la malbouffe avait eu l'outrecuidance de glisser dans sa boîte aux lettres. Alors que cet individu anonyme reprend nonchalamment sa route, le vigile de service ne peut faire que le commentaire suivant : « Eh ! Eh ! ?Oh !? Espèce de connard ! »

C'est par cette action de contre-publicité directe que les BADAC (Brigades d'autodéfense anticonsumériste) ont décidé d'entamer officiellement une guérilla anticonsumériste. « Nous n'avons que trop subi l'oppression publicitaire-consumériste. Nous ne pouvons plus rester passifs à nous lamenter sur la façon dont le despotisme marchand saccage notre monde et essaie d'acheter notre complicité avec ses marchandises pourries ! L'opération de contre-publicité directe de ce soir ne sera certainement pas la dernière », déclare Abraham Tofu, spécialiste des actions de rétorsion des BADAC.

Chaque jour les boîtes aux lettres sont farcies de publicités qui en plus de constituer par elles-mêmes un gâchis de papier et de travail essaient de pousser les gen-te-s à consommer toujours plus. La nuisance est sociale autant qu'écologique car, pour avoir les moyens de consommer plus, et donc détruire un peu plus la nature et ceux qui s'échinent à produire les marchandises, les gen-te-s sont incité-e-s à croupir toujours plus dans cette activité aliénante et destructrice qu'est le travail. « Ce n'est qu'en se libérant de la tyrannie consumériste que nous pourrons changer notre vie et peut-être même le monde. Partout où règne la dictature de la marchandise, les victimes de l'oppression consumériste devraient comme nous se rendre chez les marchands de merde et leur renvoyer leur publicité à la gueule ! », conclut Falaphelle Bourdieu, experte en sabotage poétique des BADAC.

L'exemple donné est ici celui de McDonald's mais la méthode peut tout autant s'appliquer à ses clones Quick, KFC et autres Pizza Hut...

Situation de départ : l'association de malfaiteurs McDonald's [NDLR : la rédaction laisse aux auteurs l'entière responsabilité de ces propos] a fait glisser par ses sbires un dépliant publicitaire de 4 pages dans votre boîte aux lettres. L'objet du délit est constitué en grande partie de bons prédécoupés vous « offrant » des facilités pour l'acquisition de marchandises alimentaires de leur marque.

1) Votre premier réflexe est de jeter hargneusement cette publicité dans la poubelle à prospectus. Retenez-vous, car dans le cas présent, il y a bien mieux à faire si vous gardez le dépliant. Si d'autres exemplaires du prospectus sont déjà dans la poubelle, récupérez-les, vous aurez ainsi des munitions supplémentaires.

2) Préparez bien votre projectile : pour être sûr(e) que personne ne le récupérera pour consommer du McDonald's, prenez soin de déchirer chaque coupon en deux pour qu'il soit inutilisable, en faisant bien attention de garder le prospectus en un seul morceau. Compactez ensuite l'objet publicitaire pour en faire une boulette de papier.

3) Rendez-vous au McDonald's de votre choix pour lui rendre son prospectus. Depuis une entrée, d'un geste énergique et assuré, lancez votre boulette de papier à l'intérieur du magasin. Choisissez bien votre trajectoire : plus la boulette ira au centre du magasin, plus il y aura de gens pour voir votre geste et peut-être commencer à se poser des questions. Faites attention à ne pas lancer votre projectile dans la tronche de quelqu'un : la plupart des personnes présentes sur les lieux sont des victimes pacifiées du système publicitaire-consumériste, ne les accablez pas plus qu'elles ne le sont déjà. Méfiez-vous des vigiles au sang chaud.

4) Reprenez votre route, comme si de rien n'était ou en sifflotant de satisfaction.

VARIANTES A. Si vous êtes plusieurs et avez plusieurs prospectus, vous pouvez organiser une attaque groupée. B. Si vous trouvez sur les murs de la ville des affiches publicitaires, vous pouvez les récupérer pour vous confectionner des projectiles encore plus gros et plus difficiles à ignorer. C. Si les circonstances s'y prêtent, vous pouvez rester sur place (sans consommer) pour parler avec les gens que votre geste aura interpellés et leur expliquer le sens de votre démarche.

BADAC VAINCRA ! badac at altern.org

NDLR : R.A.P. étant proconsumériste (le consumérisme est la défense des consommateurs), nous aurions tendance à vouloir remplacer "consumériste" par "consommation" ou "mercantile".


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4) LA FACE CACHÉE DES CENTRALES D'ABONNEMENT : Un père de famille révolté par les propositions commerciales que reçoit son fils de 11 ans - par Frédéric Maurin.

Lettre-devinette ouverte, ou la face cachée des centrales d'abonnement.

Quel point commun entre Le Chasseur français et Psychologies, Le Nouvel Observateur et le Figaro Magazine, Point de Vue et Télérama, Mieux Vivre votre Argent et Christ Source de Vie, Le Point et Minnie, L'Entreprise et Mickey, L'Express et Wapiti, Côté femme et l'Entreprise. ? La Voix du retraité et aussi Winnie ?

Toutes ces publications utilisent les services de France Abonnements. Cette société adresse régulièrement des millions de courriers dont voici le message premier :

"MR X (Ernest-Antoine Raffarin, par exemple) VA TOUCHER TOUS LES MOIS 3000,00 EUROS PENDANT 10 ANS DES LE 18 FEVRIER PROCHAIN. "

C'est ce qu'a reçu un enfant de 11 ans (1).

Il est invité à coller et renvoyer "ses 10 coupons de rente" nets d'impôt, garantissant 36000 euros par mois pendant 10 ans, (36 000 euros, soit 20 ans du salaire de son père ou le prix de quelques spots pub TV en prime-time »).

Message aux enfants de 10 ans (et aux grands enfants que nous sommes restés) :

« Il semble possible, voir souhaitable, de m'enrichir sans travailler. À quoi bon se préoccuper du sens ou de la valeur de mon travail ? Quand bien même je serais obligé un jour de travailler, l'important semble être avant tout l'argent : à tout prix, peu importe le moyen et le sens du travail (sens du beau, du bon, du juste). Pour l'instant, je travaille en première année de collège : cela ouvre peut-être l'esprit mais c'est un compte bancaire qu'il faudrait m'ouvrir.

Des adultes de gauche vont me parler de justice sociale. Mais France Abonnements souligne avec force que ma rente sera nette d'impôt. Ouf ! Cela avait l'air important de le préciser : c'est mal de payer des impôts quand on gagne tant d'argent.

Des adultes de droite vont me parler d'efficacité économique, d'entreprendre, de monter ma PME qui me rapportera à la mesure de mes mérites. Mais s'investir dans le travail semble moins efficace, et les résultats plus aléatoires, que toucher la rente que France Abonnements me garantit.

C'est accessoirement que France Abonnements me propose des abonnements à une centaine de titres : de gauche, de droite, pour jeunes, pour retraités, pour l'informatique ou le jardinage. Sérieux, la gestion et la valorisation (l'optimisation de mon capital, quoi !), croyez-vous que cela me laisse le temps de lire ? »

Promouvoir à grande échelle ce type d'imaginaire constitue une forte attaque contre l'idée de méritocratie républicaine. Elle n'a pas besoin de ça. Rendre l'abonnement à une revue à ce point accessoire à une opération « Prends l'oseille et tire-toi » n'honore pas la presse, et notamment la presse d'opinion.

Cette dernière relayait et alimentait récemment un débat sur l'interdiction du « porno » à la télévision, du fait du risque que des enfants puissent y avoir accès. Il serait aussi bon de savoir comment elle pourrait éviter de leur donner une mentalité de proxénète, via leur boîte aux lettres et les services de La Poste.

Je salue au passage toutes les entreprises de presse qui organisent leur promotion sur leurs seules valeurs et sur leur objet intrinsèque.

Je demanderai à celles qui utilisent les services de France Abonnements d'intervenir afin de moraliser, si c'est possible, leur pratique. Pourquoi pas un concours contre l'illettrisme, la promotion de la presse de quartier, de lycée, de la liberté de la presse dans le monde ?

Je ne doute pas de l'intérêt que vous porterez à ma proposition.

Vous trouverez ci-joint copie du délit d'incivisme en question, ainsi que ma correspondance avec France-Abonnements.

Je vous prie de croire en ma sincère considération.

Frédéric Maurin

(1) Pour l'anecdote, le règlement du concours indique que celui-ci est réservé aux personnes majeures. Il a fallu 2 courriers, dont un en recommandé se prévalant du droit d'accès aux donnée informatisées, pour apprendre que les coordonnées de l'enfant provenaient de la location du fichier « ATLAS FICHES » (diffusion Hachette, vous connaissez ?).Connaissant leur publication, combien d'enfants récipiendaires de ce type de courrier ?

 

 

5) QUAND L'HUMOUR FÉMINISTE RÉPOND À L'ÉLÉGANCE PUBLICITAIRE : À propos d'une campagne de publicité sexiste, dans le métro et des réponses qui y sont faites - par Florence Montreynaud..

Après une semaine de diffusion massive dans le métro, les dernières productions du « génie créatif français » sont apparues dans les rues de Paris, apportant aux habitants et aux touristes de nouveaux exemples du vrai « chic parisien ». Il s'agit d'une campagne publicitaire pour des réductions sur des séjours de vacances*.

Première affiche. Un homme de 50 ans, casquette de marin sur la tête, avec deux femmes de 35 ans, une dans chaque bras. Slogan : « Je n'en paie qu'une des deux. » Deuxième affiche. Un jeune homme à l'air méprisant dominant une jeune femme à l'air stupide. Slogan : « Ma copine ne vaut rien. »

Réduites au statut de marchandises ou de faire-valoir, les femmes de ces affiches se sont révoltées. Des inscriptions féministes sont apparues dans des dizaines de stations de métro. Sur l'affiche de l'homme avec les deux femmes, l'une rétorque : « Je pars sans lui », et l'autre : « Moi aussi ». Quant à la « copine », elle proteste : « Plutôt rester travailler que partir avec lui », ou « Je pars, mais avec des copines ».

La Meute, qui organise régulièrement dans le métro parisien des actions de dialogue avec des voyageurs et voyageuses au sujet de publicités sexistes, remercie l'annonceur lastminute.com, et l'agence Hémisphère droit : grâce à ces éminents représentants du « raffinement français », elle a reçu en une semaine 42 adhésions, et elle ne compte plus les innombrables réactions de touristes et de voyageurs bien décidés à ne jamais utiliser les services d'un annonceur qui méprise ainsi ses clientes et clients potentiels.

Grrrrrrrrrrr !

À bientôt ! Florence Montreynaud

* détails sur le site de La Meute

La Meute contre la publicité sexiste Maison des femmes, 163 rue de Charenton 75012 Paris site : http://lameute.org.free.fr

Pour vous joindre à un autre réseau féministe, qui organise des actions dans d'autres domaines, signez le Manifeste "Encore féministes !" sur le site http://encorefeministes.free.fr

 

6) ASSEMBLÉE GÉNÉRALE du 14/06/2003 : COMPTE-RENDU.

26 personnes présentes

1) Rapport moral du président
Depuis un an, l'association est peu engagée dans des travaux et réflexions avec les pouvoirs publics. Quelques-uns ont été suspendus à cause du changement de gouvernement. Cependant l'association est fortement impliquée dans les groupes de réflexion créés par la Mairie de Paris (Plan local d'urbanisme et mobilier urbain). - Par sa présence à de nombreux colloques et conférences, par la demande constante de documentation, le rôle d'information, d'animation et de lien de l'association s'est confirmé cette année. - De nouvelles bonnes volontés se sont investies dans l'association. Nous avons par exemple accueilli Samuel Landon qui se charge à présent de l'administration du site, Sylvie Kahane et Christophe Krajewski qui assument à eux deux les fonctions de trésoriers et Marie-Noëlle Botte qui a fait un formidable travail de relevé de panneaux publicitaires dans le 12e arrondissement de Paris.

2) Rapport financier du trésorier
L'association est encore déficitaire à l'heure actuelle mais le déficit semble se combler progressivement. Seuls la moitié des adhérents ont réglé leur cotisation car les rappels de cotisation ont été envoyés très tardivement. Michaël Löwy propose d'envoyer une circulaire aux adhérents afin de leur expliquer la situation financière et de les inciter à utiliser le prélèvement automatique pour leurs adhésions.

Le rapport moral du président et le rapport financier du trésorier ont été adoptés à l'unanimité.

3) Élection du conseil d'administration
Philippe Mazy, Sylvie Kahane et Marie-Noëlle Botte souhaitent se présenter en tant qu'administrateurs. Il ne semble y avoir aucun administrateur démissionnaire ; cependant, Nelly Ruscassié devra contacter chacun des administrateurs n'ayant pas manifesté d'intérêt pour l'association depuis plusieurs mois afin de s'assurer qu'ils ne souhaitent pas démissionner. Le conseil d'administration est élu à l'unanimité. Composition du bureau élu à l'unanimité : Thomas Guéret Président, Marie-Noëlle Botte Vice-présidente, Sylvie Kahane trésorière, Christophe Krajewski trésorier adjoint, Cyril Ronfort secrétaire.

4) Projets
La renommée de l'association ne semble pas suffisamment importante. Pour y remédier : - Il est envisagé de faire une reproduction massive du « manifeste contre le système publicitaire » - Marie-Noëlle Botte souhaite créer et animer un atelier sur les outils de communication de l'association, chargé notamment de terminer la plaquette de l'association commencée deux ans plus tôt. - Thomas Guéret rappelle la proposition du Courrier de Genève prêt à nous confier une chronique régulière sur l'antipublicité. Proposition de manifestation antipublicitaire en liaison avec les associations concernées. Il s¹agirait d¹un cortège classique (type manifestation intersyndicale du 1er mai), constitué de différents « contingents »² (distingués par des écriteaux adéquats) correspondant aux différents fronts de la lutte (affichage, boîtes aux lettres, éducation, télévision, presse, sexisme...). Histoire de montrer le système publicitaire sous ses différentes facettes. Cette action serait déclarée et prévue un an à l'avance. Afin de nous obliger à garder une activité constante, il serait souhaitable de se donner des échéances sur quelques thèmes. Prévoir par exemple de mener une action par trimestre ou d'écrire une lettre...

5) R.A.P.-Belgique
Philippe Mazy, représentant de R.A.P.-Belgique, nous parle du bilan très positif de l'association belge. Créée fin 2001, elle compte aujourd'hui plusieurs centaines de sympathisants et une vingtaine de membres actifs. De plus en plus connue dans son pays, R.A.P.-Belgique répond aux fréquents appels de journalistes, participe à des débats et organise des conférences. Ce groupe a adopté un style d'action et d'organisation analogue à ceux de R.A.P.-France, mais la population belge, qui a massivement voté pour le renforcement de la politique néo-libérale (tout en infligeant un véritable « Waterloo » aux écologistes pour leur participation au dernier gouvernement), nous presse à réfléchir à d'autres modes d'actions non-violentes et à rendre tout son sens au mot « résistance ».*

R.A.P.-Belgique souhaite mener un débat sur le fond avec ses partenaires, pour tirer les conclusions qui s'imposent de toutes les analyses, afin de définir, ensemble, les stratégies et modes d'action les plus appropriés.

À ce propos, François Brune affirme qu'il faut lier la publicité à tout le reste (effet de serre, notamment).

Cette proposition de débat sur le fond a été retenue avec enthousiasme. Une assemblée générale sur ce thème aura lieu en octobre 2003.

*Compte tenu de la situation en Belgique, Philippe Mazy tient à préciser que : « À l'heure où les plus lucides observateurs s'accordent à penser que la survie même de l'humanité est mise en péril par la construction galopante d'une mondialisation ultra-capitaliste aux allures de dictature, combattre le conditionnement des esprits est une mission à prendre au sérieux. Face à un ennemi aussi menaçant et arrogant, le temps des protestations polies n'est-il pas révolu ? »

6) Questions diverses
Un panneau de 1,5m sur 2m a été posé à 5 mètres du domicile d'Yvan Gradis. Ce panneau étant légal, il cherche une solution pour mettre fin à cette agression. - Jean-Claude Oubbadia a constaté que les wagons SNCF exposés sur les Champs-Élysées ont été recouverts de dessins non publicitaires mais en conclut qu'il s'agit certainement d'un premier pas vers le pelliculage publicitaire de wagons. La vigilance s'impose.

7) Toutes les questions liées aux modes d'action de l'association n'ayant pu être débattues, une Assemblée générale extraordinaire est prévue en octobre 2003.


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INFORMATIONS DIVERSES

Toutes les informations que vous venez de lire sont publiques, nous vous invitons à les transmettre à toute personne susceptible d'être intéressée : faites circuler !.

Pour tout renseignement (envoi d'un exemplaire de R.A.P.-Échos, notre publication papier, adhésion, etc.) merci de prendre contact avec : R.A.P. (Résistance à l'agression publicitaire) 53, rue Jean-Moulin, 94300 Vincennes tél. : 01 43 28 39 21 (tcp. : 01 58 64 02 93) Adhésion : 15 euros Adhésion petit budget : 7,50 euros Abonnement à R.A.P.-Échos : 5 euros.

Notre permanente assure la permanence téléphonique lundi, mardi et jeudi de 10 h à 13 h (on pourra également nous joindre en dehors de ces horaires, sans certitude de présence toutefois). Réunions mensuelles : calendrier au début de ce message, renseignements supplémentaires au 01 43 28 39 21 ou à contact at antipub.org.

Coordonnées utiles :

Casseurs de pub 11, place Croix-Pâquet 69001 Lyon Tél. 04 72 00 09 82 - Tcp. 04 77 41 18 16 http://www.antipub.org/

Paysages de France (association qui lutte notamment contre l'affichage publicitaire envahissant) MNEI 5, place Bir-Hakeim, 38000 Grenoble Tél. & tcp. 04 76 03 23 75 http://paysagesdefrance.free.fr

Le Publiphobe, association concurrente de R.A.P. (diffusion d'une feuille sporadique par abonnement) B.P. 20012, 94211 La Varenne-Saint-Hilaire Cedex Tél. 01 41 81 69 17 Tcp. 01 42 83 45 01

R.A.P. Belgique 96, rue Le Lorrain, 1080 Bruxelles Tél. 02 / 426 91 91 http://www.antipub.be

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