R.A.P. a pour vocation de faire connaître les diverses
approches de la lutte antipublicitaire
sans pour autant adhérer à toutes les opinions et idées
d'actions formulées, dont elle laisse la responsabilité à
leurs auteurs.
Introduction :
Bonjour à tous,
Les vacances d'été approchent et, logiquement, l'activité
est moins
soutenue. C'est donc un agenda peu chargé que nous vous proposons ce
mois-ci. Cependant, des dates sont succeptibles d'être ajoutées
à ce
programme en cours de mois. Pour vous en assurer vous pouvez consulter
l'agenda sur notre site.
Après Le Bonheur conforme, 99F, No Logo et Le livre Noir de la pub,
c'est au tour d'un livre intitulé Putain de ta marque !* de dénoncer
les abus de la publicité. Son auteur, Paul Ariès, politologue,
écrivain, conférencier, auteur de nombreux livres dont "Le
petit
manuel anti-McDo" éditions Golias, et qui par ailleurs collabore
régulièrement à la revue Casseurs de Pub, décrit
dans cet ouvrage les
ravages de la publicité (développement de la violence dans les
cités,
obésité qui touche un jeune sur cinq, destruction de la planète...).
Bonne lecture,
1) POUR QUELQUES BALLONS : À Marseille, une crèche
municipale préfère utiliser des ballons publicitaires plutôt
que des ballons vierges pour décorer ses murs. Une maman tente de s'y
opposer - Par Estelle Alquier.
On connaissait déjà la publicité dans les écoles
(lycées, collèges,
primaires), voici à présent la publicité en crèche.
Une jeune maman
témoigne de cette nouvelle forme d'agression de nos enfants. À
l'heure
actuelle, nous n'avons trouvé aucune réglementation des crèches
sur ce
sujet. Si vous avez constaté des actions similaires dans d'autres
établissements pour très jeunes enfants ou si vous souhaitez donner
des conseil à cette maman, envoyez-nous vos réactions que nous
transmettrons.
Bonjour,
Mon fils de 16 mois est dans une crèche de Marseille dans laquelle
chaque événement festif
est marqué par la présence systématique de nombreux ballons
à
l'effigie du fameux clown d'une grande chaîne de prêts-à-manger.
La
première fois que je l'ai constaté, j'ai cru m'étouffer
de stupeur.
J'appris ce jour qu'après chaque anniversaire ( une fois par mois les
anniversaires des bébés sont fêtés, les salles sont
décorées à cette
occasion par les ballons offerts gracieusement par cette société),
les
enfants repartaient avec LEUR ballon. Lors de la dernière fête
permettant la présence des parents (carnaval, avec un thème de
déguisement obligatoire : un personnage de Walt Disney), j'ai tenté
d'en discuter avec d'autres parents, que cela ne choque pas. J'ai
d'ailleurs pris des photos éloquentes que je pourrai vous faire
parvenir si cela vous intéresse.
Quant à la directrice, elle ne veut rien entendre de mes nombreux
arguments tels que le danger de l'assimilation de la fête à ce
fameux
clown dans l'inconscient de ces bout'chou si perméables à la pub,
la
laïcité des crèches municipales,...
J'ai juste obtenu que l'anniversaire de mon fils soit fêté avec
des
ballons vierges que je leur ai fournis, ainsi que l'étiquette de
quelqu'un d'excessif . Ma proposition de leur acheter des ballons sans
pub pour toute l'année n'a pas non plus reçu d'échos...
Je me tourne vers vous afin de m'éclairer dans les démarches possibles
pour que cela cesse. Existe-t-il un texte qui concerne les crèches et
la publicité (comme c'est le cas pour l'Éducation nationale) ?
J'aimerais mener une action au sein même de la crèche, pour la
kermesse par exemple, certainement décorée par les mêmes
ballons. Mais
je ne connais personne à Marseille susceptible d'être intéressé.
Je compte sur vous pour me répondre.
Merci par avance.
2) « LES PAYSAGES FONT PARTIE DU PATRIMOINE COMMUN
DE LA NATION » (Loi du 2 février 1995) : Échange de courriers
entre un militant antipublicitaire et la Mairie de Paris à propos d'un
article du Monde parlant d'une société spécialisée
dans l'affichage sauvage dans la capitale - par Gérald Bourbon.
M. Gérald Bourbon
Correspondant local de Paysages de France
à
Monsieur Bertrand Delanoë
Maire de Paris
Pontivy le 23 février 2003
Monsieur le Maire,
Dans son édition du 21 février 2003, sous la plume de Alwa Deluze,
le
quotidien Le Monde fait état du lancement d'une campagne de publicité
pour la chaîne câblée MTV.
L'article est intitulé : "MTV lance une campagne d'affichage sauvage
pour promouvoir une sitcom de 'télé-poubelle".
Cet article indique que la société de publicité Tequilla
a réalisé
cette campagne et ajoute : "Ainsi, 8 000 affiches sont placées dans
les rues de Paris par une agence spécialisée dans l'affichage
sauvage,
Urban Act, auxquelles s'ajoutent 100 000 tracts".
Nous vous saurions gré de vérifier si les informations parues
dans Le
Monde sont exactes et, si tel est le cas, de rappeler aux responsables
de cette campagne que l'affichage est soumis à l'article 24 de la loi
581 du code de l'environnement :
"Nul ne peut apposer de publicité [?] sur un immeuble sans
l'autorisation écrite du propriétaire."
et, pour l'affichage sauvage, à l'article R418-3 du décret 76-148
du
11 février 1976 relatif à la publicité et aux enseignes
visibles des
voies ouvertes à la circulation publique.
"Il est interdit d'apposer des placards, papillons, affiches ou
marquages sur les signaux réglementaires et leurs supports ainsi que
sur tous autres équipements intéressant la circulation routière.
Cette
interdiction s'applique également sur les plantations, les trottoirs,
les chaussées et d'une manière générale, sur tous
les ouvrages situés
dans l'emprise du domaine routier ou surplombant celui-ci. [?]
Compte tenu de la législation en vigueur et du coût que peut
représenter la remise en état des zones affectées, notre
association
vous saurait gré de bien vouloir utiliser les pouvoirs de police qui
sont les vôtres si les éléments évoqués s'avéraient.
Veuillez agréer, Monsieur le Maire, l'expression de l'attachement que
nous portons au respect de la législation.
II - RÉPONSE :
Cette réponse est signée Nicole Poix, de la Direction de la protection
de l'environnement, Services techniques de la propreté de Paris,
Centre d'action pour la propreté de Paris. Les militants vigilopubs
aimeraient recevoir ce type de réponse plus souvent. Les petits
ruisseaux ...
Monsieur,
Par lettre en date du 23 février 2003, vous avez appelé
l'attention du Maire de Paris sur l'affichage sauvage faisant la
promotion de programmes télévisés.
Cette affaire a été transmise au Centre d'actions pour la propreté
de Paris où les inspecteurs de salubrité de voie publique sont
habilités à dresser des procès-verbaux pour toute infraction
à la
réglementation sanitaire départementale.
"Place du Dix-huit juin 1940, les inspecteurs ont effectivement pu
trouver des affiches de la chaîne de télévision que vous
incriminez.
Ils ont d'abord contacté le responsable de la chaîne afin de
l'informer des irrégularités relevées et lui ont demandé
de faire
cesser les infractions. Ce dernier a indiqué les coordonnées de
la
société chargée de la campagne de promotion du programme.
Les agents ont alors joint la responsable de cette société afin
de
l'informer de la situation. Le directeur financier a renvoyé les
inspecteurs vers l'établissement chargé d'apposer les affiches.
A l'issue de cette information, les contrôles qui ont suivi ont
permis de vérifier que les consignes réglementaires avaient été
respectées. En effet, l'ensemble des affiches publicitaires avait été
retiré.
Veuillez agréer, Monsieur,....
La directrice de la protection de l'environnement
Nicole Poix
À la suite de cet échange, un article est paru dans Le Monde (j'avais
contacté préalablement ce journal à la suite d'un premier
article qui
ne faisait pas état du fait que la publicité sauvage est illégale).
Le
deuxième article n'omettait pas d'indiquer que la publicité sauvage
est illégale et donnait le détail des différentes législations
(ce qui
n'est pas rien). Il était très important et son impact a dû
l'être
aussi.
UN COMMENTAIRE DE LA REDACTION
Si les militants vigilopubs aimeraient, effectivement, recevoir plus
souvent une réponse positive comme celle signée par Nicole Poix,
la
manière dont "les consignes réglementaires ont été
respectées" laisse
les citoyens que nous sommes un peu rêveurs. Il semblerait, en effet,
que ce ne soit pas MTV mais les inspecteurs de salubrité de voie
publique qui aient, eux-mêmes, recherché puis contacté le
service
responsable dans l'organisation publicitaire mise en oeuvre. Donc, si
nous avons lu correctement, nous devrions remercier MTV d'avoir bien
voulu permettre que des agents municipaux fissent, pour lui et chez
ses fournisseurs, le travail lui épargnant d'être en contradiction
avec la loi.
3) MODE DEMPLOI POUR UNE ACTION DE CONTRE-PUBLICITE DIRECTE : proposition
d'action contre une grande entreprise de restauration rapide - par BADAC.
Paris, 20h30, le 17 juin 2003 - Un petit homme serein traverse la rue
au croisement du boulevard Voltaire et de la rue de la Roquette, en
direction de la place de la Bastille. Passant à la hauteur du magasin
Mac Donald's qui se trouve là, il lance par la porte un grosse
boulette de papier qui atterrit au milieu des clients étonnés
de la
boutique, juste devant les caisses. Ce projectile est en fait la
dernière publicité,
déchirée et roulée en boule, que la multinationale de la
malbouffe
avait eu l'outrecuidance de glisser dans sa boîte aux lettres. Alors
que cet individu anonyme reprend nonchalamment sa route, le vigile de
service ne peut faire que le commentaire suivant : « Eh ! Eh ! ?Oh !?
Espèce de connard ! »
C'est par cette action de contre-publicité directe que les BADAC
(Brigades d'autodéfense anticonsumériste) ont décidé
d'entamer
officiellement une guérilla anticonsumériste. « Nous n'avons
que trop
subi l'oppression publicitaire-consumériste. Nous ne pouvons plus
rester passifs à nous lamenter sur la façon dont le despotisme
marchand saccage notre monde et essaie d'acheter notre complicité avec
ses marchandises pourries ! L'opération de contre-publicité directe
de
ce soir ne sera certainement pas la dernière », déclare
Abraham Tofu,
spécialiste des actions de rétorsion des BADAC.
Chaque jour les boîtes aux lettres sont farcies de publicités
qui en
plus de constituer par elles-mêmes un gâchis de papier et de travail
essaient de pousser les gen-te-s à consommer toujours plus. La
nuisance est sociale autant qu'écologique car, pour avoir les moyens
de consommer plus, et donc détruire un peu plus la nature et ceux qui
s'échinent à produire les marchandises, les gen-te-s sont incité-e-s
à
croupir toujours plus dans cette activité aliénante et destructrice
qu'est le travail. « Ce n'est qu'en se libérant de la tyrannie
consumériste que nous pourrons changer notre vie et peut-être même
le
monde. Partout où règne la dictature de la marchandise, les victimes
de l'oppression consumériste devraient comme nous se rendre chez les
marchands de merde et leur renvoyer leur publicité à la gueule
! »,
conclut Falaphelle Bourdieu, experte en sabotage poétique des BADAC.
L'exemple donné est ici celui de McDonald's mais la méthode peut
tout
autant s'appliquer à ses clones Quick, KFC et autres Pizza Hut...
Situation de départ : l'association de malfaiteurs McDonald's [NDLR
:
la rédaction laisse aux auteurs l'entière responsabilité
de ces
propos] a fait glisser par ses sbires un dépliant publicitaire de 4
pages dans votre boîte aux lettres. L'objet du délit est constitué
en
grande partie de bons prédécoupés vous « offrant
» des facilités pour
l'acquisition de marchandises alimentaires de leur marque.
1) Votre premier réflexe est de jeter hargneusement
cette publicité dans la poubelle à prospectus. Retenez-vous, car
dans le cas présent, il y a bien mieux à faire si vous gardez
le dépliant. Si d'autres exemplaires du prospectus sont déjà
dans la poubelle, récupérez-les, vous aurez ainsi des munitions
supplémentaires.
2) Préparez bien votre projectile : pour être
sûr(e) que personne ne le récupérera pour consommer du McDonald's,
prenez soin de déchirer chaque coupon en deux pour qu'il soit inutilisable,
en faisant bien attention de garder le prospectus en un seul morceau. Compactez
ensuite l'objet publicitaire pour en faire une boulette de papier.
3) Rendez-vous au McDonald's de votre choix pour lui rendre
son prospectus. Depuis une entrée, d'un geste énergique et assuré,
lancez votre boulette de papier à l'intérieur du magasin. Choisissez
bien votre trajectoire : plus la boulette ira au centre du magasin, plus il
y aura de gens pour voir votre geste et peut-être commencer à se
poser des questions. Faites attention à ne pas lancer votre projectile
dans la tronche de quelqu'un : la plupart des personnes présentes sur
les lieux sont des victimes pacifiées du système publicitaire-consumériste,
ne les accablez pas plus qu'elles ne le sont déjà. Méfiez-vous
des vigiles au sang chaud.
4) Reprenez votre route, comme si de rien n'était ou
en sifflotant de satisfaction.
VARIANTES
A. Si vous êtes plusieurs et avez plusieurs prospectus, vous pouvez
organiser une attaque groupée.
B. Si vous trouvez sur les murs de la ville des affiches
publicitaires, vous pouvez les récupérer pour vous confectionner
des
projectiles encore plus gros et plus difficiles à ignorer.
C. Si les circonstances s'y prêtent, vous pouvez rester sur place
(sans consommer) pour parler avec les gens que votre geste aura
interpellés et leur expliquer le sens de votre démarche.
NDLR : R.A.P. étant proconsumériste (le consumérisme est
la défense
des consommateurs), nous aurions tendance à vouloir remplacer
"consumériste" par "consommation" ou "mercantile".
4) LA FACE CACHÉE DES CENTRALES D'ABONNEMENT : Un père de famille
révolté par les propositions commerciales que reçoit son
fils de 11 ans - par Frédéric Maurin.
Lettre-devinette ouverte, ou la face cachée des centrales
d'abonnement.
Quel point commun entre Le Chasseur français et Psychologies, Le
Nouvel Observateur et le Figaro Magazine, Point de Vue et Télérama,
Mieux Vivre votre Argent et Christ Source de Vie, Le Point et Minnie,
L'Entreprise et Mickey, L'Express et Wapiti, Côté femme et
l'Entreprise. ? La Voix du retraité et aussi Winnie ?
Toutes ces publications utilisent les services de France Abonnements.
Cette société adresse régulièrement des millions
de courriers dont
voici le message premier :
"MR X (Ernest-Antoine Raffarin, par exemple) VA TOUCHER TOUS LES MOIS
3000,00 EUROS PENDANT 10 ANS DES LE 18 FEVRIER PROCHAIN. "
C'est ce qu'a reçu un enfant de 11 ans (1).
Il est invité à coller et renvoyer "ses 10 coupons de rente"
nets
d'impôt, garantissant 36000 euros par mois pendant 10 ans, (36 000
euros, soit 20 ans du salaire de son père ou le prix de quelques spots
pub TV en prime-time »).
Message aux enfants de 10 ans (et aux grands enfants
que nous sommes restés) :
« Il semble possible, voir souhaitable, de m'enrichir sans travailler.
À quoi bon se préoccuper du sens ou de la valeur de mon travail
?
Quand bien même je serais obligé un jour de travailler, l'important
semble être avant tout l'argent : à tout prix, peu importe le moyen
et
le sens du travail (sens du beau, du bon, du juste). Pour l'instant,
je travaille en première année de collège : cela ouvre
peut-être
l'esprit mais c'est un compte bancaire qu'il faudrait m'ouvrir.
Des adultes de gauche vont me parler de justice sociale. Mais France
Abonnements souligne avec force que ma rente sera nette d'impôt. Ouf !
Cela avait l'air important de le préciser : c'est mal de payer des
impôts quand on gagne tant d'argent.
Des adultes de droite vont me parler d'efficacité économique,
d'entreprendre, de monter ma PME qui me rapportera à la mesure de mes
mérites. Mais s'investir dans le travail semble moins efficace, et
les résultats plus aléatoires, que toucher la rente que France
Abonnements me garantit.
C'est accessoirement que France Abonnements me propose des
abonnements à une centaine de titres : de gauche, de droite, pour
jeunes, pour retraités, pour l'informatique ou le jardinage. Sérieux,
la gestion et la valorisation (l'optimisation de mon capital, quoi !),
croyez-vous que cela me laisse le temps de lire ? »
Promouvoir à grande échelle ce type d'imaginaire constitue une
forte
attaque contre l'idée de méritocratie républicaine. Elle
n'a pas
besoin de ça. Rendre l'abonnement à une revue à ce point
accessoire à
une opération « Prends l'oseille et tire-toi » n'honore pas
la presse,
et notamment la presse d'opinion.
Cette dernière relayait et alimentait récemment un débat
sur
l'interdiction du « porno » à la télévision,
du fait du risque que des
enfants puissent y avoir accès.
Il serait aussi bon de savoir comment elle pourrait éviter de leur
donner une mentalité de proxénète, via leur boîte
aux lettres et les
services de La Poste.
Je salue au passage toutes les entreprises de presse qui organisent
leur promotion sur leurs seules valeurs et sur leur objet intrinsèque.
Je demanderai à celles qui utilisent les services de France
Abonnements d'intervenir afin de moraliser, si c'est possible, leur
pratique. Pourquoi pas un concours contre l'illettrisme, la promotion
de la presse de quartier, de lycée, de la liberté de la presse
dans le
monde ?
Je ne doute pas de l'intérêt que vous porterez à ma proposition.
Vous trouverez ci-joint copie du délit d'incivisme en question, ainsi
que ma correspondance avec France-Abonnements.
Je vous prie de croire en ma sincère considération.
Frédéric Maurin
(1) Pour l'anecdote, le règlement du concours indique que celui-ci est
réservé aux personnes majeures. Il a fallu 2 courriers, dont un
en
recommandé se prévalant du droit d'accès aux donnée
informatisées,
pour apprendre que les coordonnées de l'enfant provenaient de la
location du fichier « ATLAS FICHES » (diffusion Hachette, vous
connaissez ?).Connaissant leur publication, combien d'enfants
récipiendaires de ce type de courrier ?
5) QUAND L'HUMOUR FÉMINISTE RÉPOND À L'ÉLÉGANCE
PUBLICITAIRE : À propos d'une campagne de publicité sexiste, dans
le métro et des réponses qui y sont faites - par Florence Montreynaud..
Après une semaine de diffusion massive dans le métro, les dernières
productions du « génie créatif français » sont
apparues dans les rues
de Paris, apportant aux habitants et aux touristes de nouveaux
exemples du vrai « chic parisien ».
Il s'agit d'une campagne publicitaire pour des réductions sur des
séjours de vacances*.
Première affiche. Un homme de 50 ans, casquette de marin sur la tête,
avec deux femmes de 35 ans, une dans chaque bras. Slogan : « Je n'en
paie qu'une des deux. »
Deuxième affiche. Un jeune homme à l'air méprisant dominant
une jeune
femme à l'air stupide. Slogan : « Ma copine ne vaut rien. »
Réduites au statut de marchandises ou de faire-valoir, les femmes de
ces affiches se sont révoltées. Des inscriptions féministes
sont
apparues dans des dizaines de stations de métro.
Sur l'affiche de l'homme avec les deux femmes, l'une rétorque : «
Je
pars sans lui », et l'autre : « Moi aussi ».
Quant à la « copine », elle proteste : « Plutôt
rester travailler que
partir avec lui », ou « Je pars, mais avec des copines ».
La Meute, qui organise régulièrement dans le métro parisien
des
actions de dialogue avec des voyageurs et voyageuses au sujet de
publicités sexistes, remercie l'annonceur lastminute.com, et l'agence
Hémisphère droit : grâce à ces éminents représentants
du « raffinement
français », elle a reçu en une semaine 42 adhésions,
et elle ne compte
plus les innombrables réactions de touristes et de voyageurs bien
décidés à ne jamais utiliser les services d'un annonceur
qui méprise
ainsi ses clientes et clients potentiels.
Grrrrrrrrrrr !
À bientôt !
Florence Montreynaud
* détails sur le site de La Meute
La Meute contre la publicité sexiste
Maison des femmes, 163 rue de Charenton 75012 Paris
site : http://lameute.org.free.fr
Pour vous joindre à un autre réseau féministe, qui organise
des
actions dans d'autres domaines, signez le Manifeste "Encore féministes
!" sur le site http://encorefeministes.free.fr
6) ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
du 14/06/2003 : COMPTE-RENDU.
26 personnes présentes
1) Rapport moral du président
Depuis un an, l'association est peu engagée dans des travaux et réflexions
avec les pouvoirs publics. Quelques-uns ont été suspendus à
cause du changement de gouvernement. Cependant l'association est fortement impliquée
dans les groupes de réflexion créés par la Mairie de Paris
(Plan local d'urbanisme et mobilier urbain). - Par sa présence à
de nombreux colloques et conférences, par la demande constante de documentation,
le rôle d'information, d'animation et de lien de l'association s'est confirmé
cette année. - De nouvelles bonnes volontés se sont investies
dans l'association. Nous avons par exemple accueilli Samuel Landon qui se charge
à présent de l'administration du site, Sylvie Kahane et Christophe
Krajewski qui assument à eux deux les fonctions de trésoriers
et Marie-Noëlle Botte qui a fait un formidable travail de relevé
de panneaux publicitaires dans le 12e arrondissement de Paris.
2) Rapport financier du trésorier
L'association est encore déficitaire à l'heure actuelle mais le
déficit semble se combler progressivement. Seuls la moitié des
adhérents ont réglé leur cotisation car les rappels de
cotisation ont été envoyés très tardivement. Michaël
Löwy propose d'envoyer une circulaire aux adhérents afin de leur
expliquer la situation financière et de les inciter à utiliser
le prélèvement automatique pour leurs adhésions.
Le rapport moral du président et le rapport financier du trésorier
ont
été adoptés à l'unanimité.
3) Élection du conseil d'administration
Philippe Mazy, Sylvie Kahane et Marie-Noëlle Botte souhaitent se présenter
en tant qu'administrateurs. Il ne semble y avoir aucun administrateur démissionnaire
; cependant, Nelly Ruscassié devra contacter chacun des administrateurs
n'ayant pas manifesté d'intérêt pour l'association depuis
plusieurs mois afin de s'assurer qu'ils ne souhaitent pas démissionner.
Le conseil d'administration est élu à l'unanimité. Composition
du bureau élu à l'unanimité : Thomas Guéret Président,
Marie-Noëlle Botte Vice-présidente, Sylvie Kahane trésorière,
Christophe Krajewski trésorier adjoint, Cyril Ronfort secrétaire.
4) Projets
La renommée de l'association ne semble pas suffisamment importante. Pour
y remédier : - Il est envisagé de faire une reproduction massive
du « manifeste contre le système publicitaire » - Marie-Noëlle
Botte souhaite créer et animer un atelier sur les outils de communication
de l'association, chargé notamment de terminer la plaquette de l'association
commencée deux ans plus tôt. - Thomas Guéret rappelle la
proposition du Courrier de Genève prêt à nous confier une
chronique régulière sur l'antipublicité. Proposition de
manifestation antipublicitaire en liaison avec les associations concernées.
Il s¹agirait d¹un cortège classique (type manifestation intersyndicale
du 1er mai), constitué de différents « contingents »²
(distingués par des écriteaux adéquats) correspondant aux
différents fronts de la lutte (affichage, boîtes aux lettres, éducation,
télévision, presse, sexisme...). Histoire de montrer le système
publicitaire sous ses différentes facettes. Cette action serait déclarée
et prévue un an à l'avance. Afin de nous obliger à garder
une activité constante, il serait souhaitable de se donner des échéances
sur quelques thèmes. Prévoir par exemple de mener une action par
trimestre ou d'écrire une lettre...
5) R.A.P.-Belgique
Philippe Mazy, représentant de R.A.P.-Belgique, nous parle du bilan très
positif de l'association belge. Créée fin 2001, elle compte aujourd'hui
plusieurs centaines de sympathisants et une vingtaine de membres actifs. De
plus en plus connue dans son pays, R.A.P.-Belgique répond aux fréquents
appels de journalistes, participe à des débats et organise des
conférences. Ce groupe a adopté un style d'action et d'organisation
analogue à ceux de R.A.P.-France, mais la population belge, qui a massivement
voté pour le renforcement de la politique néo-libérale
(tout en infligeant un véritable « Waterloo » aux écologistes
pour leur participation au dernier gouvernement), nous presse à réfléchir
à d'autres modes d'actions non-violentes et à rendre tout son
sens au mot « résistance ».*
R.A.P.-Belgique souhaite mener un débat sur le fond avec ses
partenaires, pour tirer les conclusions qui s'imposent de toutes les
analyses, afin de définir, ensemble, les stratégies et modes d'action
les plus appropriés.
À ce propos, François Brune affirme qu'il faut lier la publicité
à
tout le reste (effet de serre, notamment).
Cette proposition de débat sur le fond a été retenue avec
enthousiasme. Une assemblée générale sur ce thème
aura lieu en octobre
2003.
*Compte tenu de la situation en Belgique, Philippe Mazy tient à
préciser que : « À l'heure où les plus lucides observateurs
s'accordent à penser que la survie même de l'humanité est
mise en
péril par la construction galopante d'une mondialisation
ultra-capitaliste aux allures de dictature, combattre le
conditionnement des esprits est une mission à prendre au sérieux.
Face à un ennemi aussi menaçant et arrogant, le temps des
protestations polies n'est-il pas révolu ? »
6) Questions diverses
Un panneau de 1,5m sur 2m a été posé à 5 mètres
du domicile d'Yvan Gradis. Ce panneau étant légal, il cherche
une solution pour mettre fin à cette agression. - Jean-Claude Oubbadia
a constaté que les wagons SNCF exposés sur les Champs-Élysées
ont été recouverts de dessins non publicitaires mais en conclut
qu'il s'agit certainement d'un premier pas vers le pelliculage publicitaire
de wagons. La vigilance s'impose.
7) Toutes les questions liées aux modes d'action de
l'association
n'ayant pu être débattues, une Assemblée générale
extraordinaire est
prévue en octobre 2003.
Toutes les informations que vous venez de lire sont publiques, nous vous invitons
à les transmettre à toute personne susceptible d'être intéressée
: faites circuler !.
Pour tout renseignement (envoi d'un exemplaire de R.A.P.-Échos, notre
publication papier, adhésion, etc.) merci de prendre contact avec :
R.A.P. (Résistance à l'agression publicitaire)
53, rue Jean-Moulin, 94300 Vincennes
tél. : 01 43 28 39 21 (tcp. : 01 58 64 02 93)
Adhésion : 15 euros
Adhésion petit budget : 7,50 euros
Abonnement à R.A.P.-Échos : 5 euros.
Notre permanente assure la permanence téléphonique lundi, mardi
et jeudi de 10 h à 13 h (on pourra également nous joindre en dehors
de ces horaires, sans certitude de présence toutefois).
Réunions mensuelles : calendrier au début de ce message, renseignements
supplémentaires au 01 43 28 39 21 ou à contact
at antipub.org.
Paysages de France
(association qui lutte notamment contre l'affichage publicitaire envahissant)
MNEI
5, place Bir-Hakeim, 38000 Grenoble
Tél. & tcp. 04 76 03 23 75
http://paysagesdefrance.free.fr
Le Publiphobe, association concurrente de R.A.P.
(diffusion d'une feuille sporadique par abonnement)
B.P. 20012, 94211 La Varenne-Saint-Hilaire Cedex
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