Un vent médiatique favorable souffle actuellement sur les mouvements
antipublicitaires. Nous permettra-t-il de prendre
notre envol et de voir aboutir certains de nos dossiers ? Les sujets sont nombreux
et urgents à traiter. La laïcité,
tout le monde en parle, mais qu'en est-il des signes commerciaux à l'école
? C'est le sens de notre travail avec une
proposition d'amendement à nos députés, ainsi qu'une implication
dans la dénonciation d'un jeu à vocation « pédagogique
» organisé par une banque dans les lycées. Autre point,
nos amis de Paysages de France ont gagné en appel leur procès
où
ils étaient accusés de diffamation... les publicitaires sont donc
démasqués publiquement : qui sont les menteurs ?
Face à l'attitude inacceptable de la RATP qui refuse d'ouvrir le débat
quant à la place de la publicité sur son réseau
et préfère attaquer en justice une soixantaine de lampistes, RAP
a publié le 30 janvier un communiqué de presse, repris
ci-dessous (point 4), et a décidé d'apporter un soutien logistique
aux personnes mises en cause en justice pour
l'organisation d'un appel à soutien financier qui pourra transiter par
le compte de R.A.P. Il ne s'agit pas pour nous de
cautionner des actions illégales - nous restons sur la ligne légaliste
qui est la notre - mais de permettre que ceux qui
porteront dans cette affaire la voix du ras-le-bol contre la publicité
soient correctement organisés et défendus. Ce
procès doit être l'occasion d'une prise de conscience générale,
en France et pourquoi pas dans d'autres pays, des abus
de la publicité qui, décidément, ne souffre aucune critique
et participe à sa façon à la répression actuelle
des
mouvements militants.
APPEL A SOUTIEN MORAL: pour renforcer nos demandes de limitation de la publicité
dans le métro, nous vous invitons
vivement à écrire à la RATP (lettre type sur la page "www.antipub.org/rap/resister/ratp.html")
sans oublier de nous
signaler que vous l'avez fait afin que nous connaissions l'impact de ces actions.
Concernant le procès, nous vous
remercions de faire circuler l'information et de mobiliser autour de vous :
des informations sont disponibles sur
"www.antipub.org/rap/resister/metrobus.htm". N'hésitez à
consulter régulièrement ces deux pages : d'autres initiatives
y
seront ajoutées.
APPEL A SOUTIEN FINANCIER : afin d'aider les assignés à faire
face à leurs frais d'avocat, et en attendant qu'ils
soient eux-même organisés en association indépendante, nous
vous invitons à faire parvenir des dons à l'ordre de R.A.P.
avec la mention "collectif des 62" au dos. L'intégralité
des sommes versées ainsi fera l'objet d'une comptabilité à
part
et ira au financement du procès et aux dépenses afférentes.
R.A.P. a aussi besoin de soutien pour son fonctionnement
propre, particulièrement dans ce temps de mobilisation générale
: vous pouvez nous aider en joignant un deuxième chèque
ou en précisant au dos de votre chèque si une partie du don doit
revenir à l'association.
Cette affaire est une occasion unique pour secouer le joug publicitaires :
nous attendons un large mouvement de
sympathie du public et des relais dans la presse qui sont d'ores et déjà
nombreux. Encore faut-il que nous ayons les
moyens de les solliciter. Votre aide dans ce contexte nous est précieuse
!
Les prochains rendez-vous de R.A.P. et de la lutte antipublicitaire à
noter tout de suite dans vos agendas pour ne pas
oublier :
- 4 février : Orwel Party - 4 février 2003 - Remise des Big Brother
Awards.
Participation (libre) à l'entrée - bar sur place.
La Clef, 21 rue de la Clef, 75005. Métro Censier Daubenton.
A partir de 19h.
(plus de détails ci-dessous info n° 9)
- Mercredi 11 février 2004 à 20 h : Réunion mensuelle
et publique de R.A.P., mairie du 9ème, salle Emile Zola, 6, rue
Drouot (Métro : Richelieu-Drouot).
-Mercredi 10 mars 2004 à 13h30 : Procès Métrobus/RATP
contre 62 personnes, tribunal de grande instance. 4 boulevard du Palais, 1ère
chambre, 1ère section. Paris.
- Mercredi 10 mars 2004 à 20 h : Réunion mensuelle et publique
de R.A.P., mairie du 9ème, salle Emile Zola, 6, rue
Drouot (Métro : Richelieu-Drouot).
-Jeudi 11 mars 2004 à Clermont-Ferrand : à 20 h, conférence
sur "La manipulation mentale dans la publicité" par Bruno Clémentin,
co-fondateur de Casseurs de pub. Un représentant de Paysages de France
exposera brièvement le travail de cette structure. Au corum Saint-Jean,
salle Comédia, 17 rue Gaultier-de-Biauzat. Conférence organisée
par l'université populaire et citoyenne du Puy-de-Dôme. Pour tout
contact, s'adresser à l'UPC 63, 3 rue Gaultier-de-Biauzat, 63000 Clermont-Ferrand
; tél. : 04 73 31 14 05 ; courriel : upc63
at wanadoo.fr
- Jeudi 18 mars 2004 : grande soirée antipublicitaire (en préparation).
Plus d'infos sur notre site dans quelques jours.
1)L'afficheur "Défi France" (groupe Clear
Channel) condamné en appel à verser 16 000 euros à Paysages
de France
[communiqué de Paysages de France - 11/01/2004]
La cour d'appel de Grenoble a confirmé, vendredi 9 janvier 2004, la
condamnation de la société "Défi France",
numéro 1 mondial de la publicité lumineuse, à verser des
dommages et intérêts à l'association Paysages de France
qu'elle poursuivait pour une prétendue diffamation, alors même
que l'association n'avait fait que dénoncer des infractions commises
par cette société (Voir dépêche AFP n° 6 du 9/1/2004).
Pour "Défi France" qui, en réclamant
100 000 euros à l'association au cour de l'été 2002, pensait
sans doute avoir piégé l'association et donc la mettre à
genoux, c'est la déroute !
Mais au-delà de "Défi France", cette
victoire marque une étape décisive dans la lutte que conduit l'association
contre l'affichage publicitaire illégal. C'est en effet un nouvel avertissement
donné aux délinquants de l'environnement qui, partout en France,
maintiennent en place des panneaux publicitaires et des enseignes en infraction
par dizaines de milliers.
Il est temps aujourd'hui que les afficheurs et les entreprises de la grande
distribution qui s'obstinent à violer la loi comprennent que les temps
ont changé pour eux. Il faut qu'ils sachent que Paysages de France
au moins ne cessera de les mettre en cause tant qu'ils ne respecteront pas les
lois de ce pays, en l'occurrence le Code de l'environnement.
C'est aussi - après la condamnation de l'État, en janvier 2003
* - un avertissement à tous ceux de ses représentants
qui, du fait de leur carence, se font les complices de cette délinquance.
(* L'État a été condamné à verser 3 800 euros
à l'association)
Il y a les voyous des mers ; il y a aussi les voyous du paysage !
Paysages de France lance donc un appel solennel au ministre de l'Intérieur
- silencieux jusqu'ici bien que saisi à
maintes reprises par l'association * - aux préfets ainsi qu'à
tous les maires de France pour que cette délinquance qui
agresse nos paysages soit enfin éradiquée.
* Le président de la République a dénoncé "la
pollution visuelle due à ces publicités intempestives."
Son ministre de l'Intérieur - qui au demeurant s'est donné pour
mot d'ordre la "tolérance zéro" - a pleine autorité
sur
les préfets de France, lesquels ont l'obligation de prendre un arrêté
de mise en demeure dès constatation d'une
infraction (article L. 581-27 et L. 581-32 du Code de l'environnement).
Ce même ministre a été saisi, à 5 reprises déjà
depuis son arrivée au ministère, par l'association ; il l'a été
également, à la demande de Paysages de France, par Nathalie Kosciusko-Morizet,
députée de l'Essonne ; il a été enfin
destinataire d'une copie du jugement condamnant l'État dans l'affaire
de la "raquette Leclerc".
Quelques repères :
- Août 2002 : "Défi France" demande 100 000 euros à
Paysages de France au prétexte que l'association avait dénoncé
les
agissements de cette société (infractions au Code de l'environnement
dont plusieurs constatées par des agents
assermentés de l'État.)
- 6 janvier 2003 : c'est l'arroseur arrosé ! Le tribunal correctionnel
de Grenoble condamne "Défi France" à verser 16
000 euros à Paysages de France... Mais "Défi France"
fait immédiatement appel.
- 30 octobre 2003, nouvelle défaite pour "Défi France"
contrainte de démonter une publicité géante installée
au pont de Saint-Cloud à Boulogne-Billancourt !
- 5 novembre 2003 : le juge des référés de Dinan (Côtes-d'Armor)
enjoint à la société Clear Channel / Dauphin
(actionnaire majoritaire de "Défi France")
de démonter ses panneaux illégalement installés dans le
site inscrit de la Rance. Le juge confirme la caractère délictuel
des infractions.
- Décembre 2003 : suite aux interventions de Paysages de France,
le préfet des Hauts-de-Seine demande au maire de Montrouge d'engager,
conformément aux dispositions de l'article L. 581-31 du Code de l'environnement,
la procédure d'exécution d'office en vue de faire démonter
une bâche publicitaire géante installée illégalement
par "Défi France".
- 15 décembre 2003 : "Défi France"
s'obstinant à maintenir en place la bâche publicitaire de Montrouge,
Paysages de France dépose plainte auprès du Procureur
de Nanterre. n
2)Les Masters de l'économie : le CIC récidive.
Halte à la marchandisation de l'école !
COMMUNIQUE DE PRESSE - 07.01.2004
(liste des signataires en bas de message)
Le Crédit industriel et commercial (CIC) vient de relancer
son jeu-concours, " Les Masters de l'économie ", en direction
des jeunes et des établissements scolaires. Ce " jeu " qui
fait l'apologie de la spéculation boursière en occultant les désastres
sociaux et environnementaux qu"elle entraîne, aura lieu du 19 janvier
au 19 mars 2004 .
Que, malgré les mobilisations déjà engagées et
les démarches effectuées, le CIC puisse continuer
à organiser son " jeu " à caractère publicitaire,
idéologique et commercial constitue une véritable provocation
!
A l'heure de grands débats sur l'avenir de l'Ecole et le respect de
la laïcité, la neutralité scolaire et les
principes de l'Ecole de la République sont ouvertement bafoués
sous couvert de fournir de prétendus " outils
pédagogiques " tels ce jeu-concours et bien
d'autres dispositifs.
Ainsi, les entreprises entrent de plus en plus souvent et facilement dans les
établissements scolaires, grâce à un "
Code de bonne conduite " (circulaire du 28 mars 2001, publiée au
BOEN du 5 avril 2001) qui ouvre le champ à
toutes sortes de démarches publicitaires et idéologiques au sein
même de l'Ecole.
Nous attirons l'attention des citoyens, tout particulièrement celle
des élus, sur l'impératif de la neutralité
de l'Ecole et de son indépendance à l'égard des intérêts
commerciaux. Nous appelons chacun à se mobiliser pour :
- dénoncer les " Masters de l'économie " et tous autres
" jeux " du même acabit, ainsi que toutes les pressions
idéologiques et économiques auxquelles sont soumis les enfants,
les élèves et notre système éducatif.
- demander des dispositions réglementaires pour interdire ces pratiques
Nous demandons en particulier aux personnels de l'éducation nationale
et aux parents d'élèves de refuser le
jeu-concours " Les Masters de l'économie ", d'intervenir auprès
des conseils d'administration des établissements,
d'écrire aux rectorats et inspections académiques pour demander
son interdiction .
Signons et faisons signer la pétition qui sera adressée au Ministre
de l'Education nationale !
Les organisations signataires :
Action Consommation - Agir pour l'environnement - APED (Appel pour une école
démocratique) - Artisans du Monde - ATTAC
- Biocoop - Casseurs de pub - Confédération paysanne - CSF (Confédération
syndicale des familles) - DEIF
(Défense des enfants International France) - ICEM Pédagogie Freinet
- Le Publiphobe - Ligue de l'enseignement - Minga
- Nature & Progrès - OCCE (Office Central de la Coopération
à l'École) - Politis - RAP (Résistance à l'agression
publicitaire) - RECIT (Réseau des écoles de citoyens) - RESOL
(Réseau d'expertise solidaire) - SNES (Syndicat national
des enseignements de second degré) - Transversales Science Culture -
UFAL (Union des Familles Laïques) - Union
syndicale G10 solidaires
Les documents de la campagne - pétition, tract et affiche - sont disponibles
auprès des organisations signataires et téléchargeables
aux adresses suivantes : http://www.attac.org
et http://www.actionconsommation.org.
Concernant l'application de la loi dans le établissements scolaires,
le Premier ministre a rappelé que "l'école est un lieu de
neutralité républicaine, elle doit le demeurer parce que c'est
le lieu par excellence de la formation des esprits, de la transmission du savoir
et de l'apprentissage de la vie de citoyen d'enfants mineurs, autant de notions
qui sont incompatibles avec le prosélytisme" (http://www.premier-ministre.gouv.fr/fr/p.cfm?ref=42078).
Nous saluons cette déclaration du Premier ministre (une fois n'est pas
coutume !) qui devrait d'après nous être
appliquée aussi, et peut-être surtout, au prosélytisme commercial
qui s'immisce dans les écoles.
Des membres de R.A.P. et de Casseurs de pub
se sont penchés sur la rédaction d'un amendement étendant
l'interdiction des signes religieux ostensibles prévue par le gouvernement
aux signes commerciaux, ainsi qu'aux opérations publicitaires dans les
établissements. Nous vous en livrons l'état de la réflexion,
encore en cours.
Laïcité économique.
Proposition d'amendement pour le Projet de Loi relatif aux signes.
Entre la loi de 1905 et aujourd'hui, le contexte de séparation entre
l'Église et l'État a beaucoup changé, mais, en ce
qui concerne l'École de la République, l'État est toujours
le garant de la neutralité idéologique, religieuse ou
politique des contenus de l'enseignement.
Neutralité parfaitement redéfinie le 15 mai 1937, dans la circulaire
de Jean ZAY, à l'époque Ministre de l'Éducation
nationale qui souligne " la nécessité de maintenir l'enseignement
public à l'abri des propagandes politiques et
confessionnelles, aucune forme de prosélytisme ne saurait être
admise".
Par ailleurs et depuis :
a.. La France signataire en novembre 1989 de la Convention Internationale
des Droits de l'Enfant, fait sienne l'exigence d'éducation (Droits
de l'Enfant à la sécurité, à l'expression et aux
informations, entre autres articles de la CIDE ) avec pour
corollaires des obligations de respect des droits de l'homme de l'enfant par
les adultes contribuant aux missions d'éducation, d'enseignement et de
formation.
b.. Les Collectivités territoriales et les acteurs associatifs conduisent
depuis plusieurs années, en pleine
responsabilité éthique des campagnes pour faire connaître
et privilégier les produits et les services dont les
conditions sociales de production sont respectueux de la dignité de la
personne (producteur, citoyen, consommateur).
Cela va de la dénonciation des conditions inacceptables de production
d'accessoires sportifs ou de vêtements de mode à
la promotion des produits biologiques au sein de l'école. D'une façon
générale ces actions d'information, de
sensibilisation, d'éducation critique, constituent la démonstration
d'une intelligence possible entre les
responsabilités des entreprises et celle du Service Public d'Education
et d'Enseignement.
Une réciprocité est nécessaire, un concours à la
mission d'intérêt supérieur et non pas une emprise contraire,
à
l'apprentissage de la liberté, à la fraternité, comme à
l'égalité des chances.
Attendu que la publicité, sous toutes ses formes, peut être assimilée
à un prosélytisme mercantile au service d'un
"credo" ayant force, forme et influence d'une "nouvelle religion",
à savoir celle d'une consommation inconsidérée aux
mépris de soi et d'autrui ;
Attendu que face à cette prolifération de la publicité
pour des marques commerciales au sein même de l'école, les
enfants se trouvent, de fait, dans une situation inégalitaire, et de
plus, soumis à une influence prosélyte qui
contredit les principes de l'École républicaine, autant que les
engagements locaux, nationaux et internationaux, pour
une économie au service de l'être humain, ici et ailleurs ;
Il est demandé, par le présent amendement, (dit de laïcité
économique) que soit réaffirmé le principe républicain
de
laïcité au sein de l'école primaire, des collèges,
des lycées et des universités, en étendant, sans aucune
dérogation
possible, ce principe de neutralité à la publicité commerciale.
4 -Les barbouilleurs anti-publicitaires en justice : la RATP se trompe de
cible !
COMMUNIQUÉ DE PRESSE (disponible en pdf sur antipub.org/rap/resister/metrobus.htm)
30 janvier 2004
LES BARBOUILLEURS D'AFFICHES EN JUSTICE :
LA RATP SE TROMPE DE CIBLE !
Après les actions antipublicitaires dans le métro fin 2003, Métrobus
poursuit ses attaques et entraîne la RATP dans une
action en justice contestable.
La RATP ne s'éloigne-t-elle pas de sa mission de service
public en refusant de se poser la question de la place de la publicité
dans son réseau ? Ne devrait-elle pas faire preuve de plus de transparence
quant au bénéfice réel qu'elle tire de la publicité
?
La société Métrobus, filiale de Publicis
et concessionnaire de l'exploitation des dispositifs publicitaires dans les
transports parisiens, après avoir soupçonné R.A.P.(1) d'être
à l'origine de l'appel au recouvrement des affiches publicitaires dans
le métro, faute de pouvoir identifier clairement un responsable, a fini
par se lancer, associée à la RATP, dans un recours au civil contre
une soixantaine de personnes ayant participé aux actions de la fin 2003
à l'appel du collectif « stopub » (http://www.stopub.tk).
Les deux sociétés réclament au total 980 000 ?, soit la
totalité des pertes occasionnées, selon leur estimation, lors
de ces quatre actions, pourtant perpétrées chaque fois par plusieurs
centaines de personnes.
Il est décevant que la RATP ne réponde pas au
malaise des usagers en limitant la place de la publicité ou en interdisant
les messages dégradants, mais par une action juridique qui semble mal
ciblée et élude le fond du problème. Pourtant, les nombreux
échos de ces actions dans la presse ont mis en lumière une large
sympathie du public à l'égard des barbouilleurs, preuve d'une
exaspération croissante contre l'agression publicitaire, notamment parmi
les usagers des transports publics. Pourtant, R.A.P., association
qui oeuvre depuis douze ans contre les abus de la publicité et compte
plus de 800 adhérents, avait mis en garde la présidente de la
RATP, dès le 2 décembre 2003, en expliquant les
raisons de la colère des usagers et l'engageant à aborder le sujet
de leurs conditions de transport (2).
Rien n'y a fait. Pour toute réponse, la régie publique n'a produit
qu'une sorte de lettre type, pleine d'arguments discutables sur les supposés
bienfaits de la publicité, et remerciant R.A.P. pour
son « témoignage ». Elle n'a notamment pas répondu
aux questions de l'association quant à la contribution mineure (probablement
de l'ordre de 2% seulement) de la publicité au financement des transports
publics parisiens. Et elle a choisi de suivre Métrobus sur le chemin
de la guerre judiciaire, alors même que ce sont les pratiques publicitaires
de cette société - un véritable matraquage ! - qui sont,
selon nous, à la base du problème (3).
R.A.P. poursuit par des moyens légaux (4) son objectif de dénonciation
de l'envahissement publicitaire et de l'emprise
de la publicité sur la société et sur les esprits. Elle
comprend la colère des usagers contre ces publicités, et ne peut
que témoigner de l'impuissance des citoyens face aux méfaits de
l'affichage publicitaire.
Aux usagers en colère, R.A.P. apporte son soutien moral,
tout en proposant des actions légales de protestation contre la publicité.
Les abus publicitaires se multiplient et suscitent une exaspération
toujours plus profonde. Actuellement mise en cause
par de nombreux mouvements (5), et même par des députés,
la publicité, et particulièrement l'affichage publicitaire,
sont sur la sellette :
- pollution visuelle massive, dégradation paysagère, abrutissement
collectif, médiocrité ;
- sexisme et exploitation méthodique des pulsions sexuelles ;
- effets néfastes sur la santé publique (agravation de l'obésité,
l'anorexie, l'alcoolisme) ;
- manipulation mentale, incitation au surendettement et publicité mensongère
;
- incitation à des comportements inciviques et violents (4x4 urbains,
vitesse?) ;
- prise de contrôle sur les médias, la culture, l'éducation,
les services publics? ;
- idéal de vie fondé uniquement sur l'avoir, l'individualisme,
au détriment du développement personnel, de l'harmonie
sociale et de la conscience politique.
Face à l'attitude jusqu'ici décevante de la RATP,
qui nie implicitement le droit des usagers à un environnement de transport
moins agressif, et face aux réactions de Métrobus qui multiplie
par ailleurs les pratiques discutables malgré sa contribution archiminoritaire
au financement des transports, R.A.P. dénonce un procès
de « criminalisation » de la protestation et demande à l'opérateur
public de prendre davantage en considération l'agacement des citoyens
qu'il est supposé représenter. L'association voudrait que ce procès
regrettable soit malgré tout l'occasion d'un échange approfondi
sur la place de la publicité et le niveau de nuisance à ne pas
dépasser. Le réseau de transport est aussi un lieu de vie et d'échange
social et culturel : il devrait être un lieu de confort psychologique
autant que physique. Le contrôle des citoyens et des politiques sur les
organismes publics ne doit pas rester un vain mot.
TROP DE PUBLICITÉ,
TROP DE PUBLICITÉS VONT TROP LOIN,
TROP DE PUBLICITÉ DANS LE MÉTRO.
DES USAGERS EN COLÈRE S'EN PRENNENT AUX PANNEAUX :
IL FAUDRAIT OUVRIR LE PROCÈS DE LA PUBLICITÉ,
PAS CELUI DES CITOYENS QUI SE RÉVOLTENT.
(1)Voir nos communiqués de presse du 20 octobre et du 6 novembre 2003.
(2) Disponible, ainsi que la réponse de la RATP, http://antipub.org/reflexion/index.php?page=ratp
(3 )À titre d'exemple, apparition des publicités sonores, couverture
actuelle de rames entières de métro. (4) Voir notre site internet,
et notamment, au sujet du métro, la page http://antipub.org/reflexion/index.php?page=ratp
(5) « Casseurs de pub », dont le dossier annuel
sort en kiosque ce mois-ci, « Attac », dont la
branche éducation dénonce les intrusions publicitaires à
l'école, « Paysages de France », qui accumule
les victoires en justice contre des afficheurs (Défi-France et
Dauphin, filiales de Clear Channel) et obtient la dépose de
milliers de panneaux illégaux, « la Meute »
contre la publicité sexiste, « Agir pour l'environnement
» qui coordonne la campagne « la pub véhicule un message
polluant » (avec Greenpeace, Mountain Wilderness, la Ligue de
l'enseignement, les Amis de la Terre?), etc.
5 - L'action non-violente contre le phénomène publicitaire
Réunion à Paris, le samedi 7 février 2004, de 15 heures
précises à 22 heures (repas tiré du sac) Quelque part dans
le 6e
arrondissement
1° Problématique
Quel objectif précis, limité et atteignable pourrions-nous dégager
pour une ou plusieurs actions non-violentes capables
de susciter un mouvement dans l'opinion publique ? Cette élaboration
stratégique tiendra compte d'actions déjà faites
(barbouillages, actions dans le métro...).
2° Démarche pédagogique
- Dynamique de groupe structurante
- Grille d'analyse
- Théâtre-forum
3° Critères pour participer à la réunion
- Être publiphobe.
- Accepter d'approfondir la stratégie de l'action non-violente mise au
point par Gandhi puis M. L. King.
- Accepter de veiller aux principes de l'écoute active et de la prise
de décision.
- Être présent de 15 heures précises à 22 heures
(il ne s'agit pas d'une après-midi « porte ouverte »).
4° L'animation de la réunion est confiée à François
Vaillant (rédacteur en chef de la revue Alternatives
non-violentes)
5° Inscription nécessaire (par courrier ou télécopie)
Pour cela, se faire connaître auprès d'Yvan Gradis
(tph. 01 46 03 59 92 ; tcp. 01 47 12 17 71), dès que possible, en retournant
le coupon-réponse. Le lieu de la réunion sera ensuite communiqué
aux personnes inscrites (pour des raisons d'efficacité dans la dynamique
de groupe, cette rencontre est limitée à 20 personnes). Une salle
est déjà réservée dans le 6e arrondissement.
---------------------------------------------------------------------------------
Inscription pour la réunion du 7 février 2004 (action non-violente
contre le phénomène publicitaire)
6 - 5 juin : journée nationale de déversement
des prospectus publicitaires
La date est arrêtée : le 5 juin nous ferons apparaître au
grand jour cette pollution scandaleuse. R.A.P. avec tous les
autres mouvements antipublicitaires et écologistes qui souhaitent se
joindre à cette action, encourage le citoyen à
conserver jusqu'au 5 juin tous les prospectus reçus dans les boîtes
aux lettres.
Le samedi là, le citoyen, de manière collective ou indépendante,
viendra déverser devant l'Hôtel de ville de sa commune
l'ensemble de sa collecte afin d'alerter les pouvoirs publics.
7 - Lancement officiel de la campagne 2004
: La pub véhicule un message polluant.
Article de Charlie Hebdo :
Charlie Hebdo n°607 - 07 janvier 2004 : 2004, année anti-pub
Quinze associations de protection de la nature s'associent jusqu'au 31 décembre
2004 pour une action de lobbying
intitulée : « La pub véhicule un message polluant. ».
Dans sa plaquette de présentation, Agir pour l'Environnement, le
coordinateur de cet événement, livre les raisons d'une telle campagne
: « Visuelle, auditive et bientôt olfactive, la
publicité s'immisce dans les moindres replis de notre vie privée
comme dans les moindres recoins de l'espace public.
Culte de la vitesse, réification du corps humain, obsolescence prématurée,
gâchis et surconsommation font courir à notre
planète, aux générations futures ainsi qu'aux pays du Sud
des risques démesurés. »
Pour participer, il suffit d'envoyer à trois ministres leur carte postale
personnalisée. La carte pour le ministre des Transports et de l'Equipement
lui demande de taxer les 4x4 et les interdire des centres urbains. La carte
pour Roselyne Bachelot dénonce les paysages défigurés
par les panneaux publicitaires et exige l'interdiction des véhicules
motorisés (camionnettes, aéronefs) comme supports publicitaires.
La carte pour le secrétaire d'Etat à la Consommation critique
l'inaction du BVP (Bureau de vérification de la publicité)
et réclame la promulgation d'un décret limitant la publicité
en faveur d'un usage irrationnel de l'énergie.
Emmanuelle Veil
Pour obtenir les cartes postales, s'adresser à : Agir pour
l'Environnement, 97 rue Pelleport, 75020 Paris Tél. 0140310299
- Fax. 0140310239 - E-mail : skerckhove
at agirpourlenvironnement.org- Site : http://www.agirpourlenvironnement.org
Partenaires de la campagne : Greenpeace, les Amis de la Terre, Réseau
Action Climat, Action Conso, Casseurs de pub, Association pour le respect du
site du Mont Blanc, Paysages de France, Le Publiphobe, Ecoute nature, Moutain
Wilderness, FNAUT, Ligue de l'enseignement, Attac, Résistance à
l'agression publicitaire.
Orwell Party le 4 février 2004, Paris Communiqué public des Big
Brother Awards France
(Ndlr : Orwell, écrivain anglais auteur du roman "1984" ;
"party", mot anglais signifiant "fête" ; "awards"
signifie
"récompenses" ou "prix")
La remise des Big Brother Awards aura lieu le mercredi 4 février 2004
au Centre culturel La Clef, 21 rue de la Clef
75005 Paris, à partir de 19h.
Les prix Orwell seront remis comme d'habitude dans 4 catégories, avec
en prime un prix spécial du jury "Ensemble de son
oeuvre". Cette année les jurés seront de plus invités
à remettre un autre prix spécial pour sanctionner des projets
intrusifs d'envergure européenne (Orwell Europe).
Rappelons que le comité de sélection comme le jury n'ont ni à
instruire ni à enquêter sur des éléments rapportés
dans
une candidature. Bref, dénoncer son prestataire technique, son patron
ou son conseiller général sur la base de faits
aléatoires n'aboutira pas. Pour faciliter la sélection, nous vous
conseillons de respecter ces quelques principes:
chaque nomination devra se justifier par des faits avérés et/ou
présomptions solides, issus d'une ou plusieurs des
sources officielles (écrits, discours, etc.), comme d'informations vérifiables
(articles de presse recoupés, documents
identifiables, etc.).
Dans une quinzaine de jours la sélection complète de cette édition
2003 sera rendue publique, ainsi que la liste des
membres du jury qui vont délibérer.
Orwell Party - 4 février 2004
La soirée de remise des prix - Orwell Party - est encadrée par
l'équipe bénévole des BBA France et de ses partenaires:
Samizdat.net et Heberge.info pour la logistique internet, TéléPlaisance
pour la couverture et l'animation audiovisuelle,
aidé cette année par les moyens techniques et l'équipe
Hors les murs de la Gaité de Paris, et le Centre culturel la Clef
pour les locaux. La video de la remise des prix sera ensuite consultable sur
le site http://www.teleplaisance.org.
Pour nous aider à couvrir une partie des frais de la soirée, une
participation (libre) vous sera proposée à l'entrée - et
il y aura un bar sur place. - La Clef, 21 rue de la Clef, 75005. Métro
Censier Daubenton. - A partir de 19h.
-------------------------------------- A propos des Big Brother Awards International
+ Lancée par Privacy International en octobre 1998 à Londres,
cette cérémonie vise à stigmatiser les menaces à
la vie privée en montrant du doigt les personnes, institutions et sociétés
privées les plus actives dans la promotion ou la conception de technologies
de surveillance des individus. En 2002 les BBA ont été organisés
dans une quinzaine de pays d'Europe, d'Asie et d'Amérique du Nord (derniers
en date en 2003: Japon et Australie). L'esprit s'inspire du roman "1984"
de George Orwell, et a obtenu le soutien moral de Richard Blair, fils du célèbre
évrivain, de son vrai nom Eric Blair. + Site fédérateur
(anglais):http://www.bigbrotherawards.org
+ Site BBA-F (français): http://www.bigbrotherawards.eu.org
A propos de Privacy International + PI est une ONG créée
à Londres en 1990 pour éveiller l'opinion sur l'érosion
de la vie privée et pour lutter contre les nouvelles technologies de
surveillance des individus. Depuis, PI a été à l'origine
d'une trentaine de conférences, participant en tant qu'ONG à des
dizaines de réunions internationales, à des milliers d'interventions
ou d'interviews dans les médias, organisant des campagnes de sensibilisation,
témoignant auprès d'instances gouvernementales ou parlementaires,
comme la Chambre des Lords, le Parlement canadien, l'OCDE, l'UNESCO, le Parlement
européen et l'Assemblée du Conseil de l'Europe. Enregistrée
au Royaume-Uni en tant qu'association à but non lucratif (Non-profit
Limited Company n° 4354366). + Infos et contacts: http://www.privacyinternational.org
Toutes les informations que vous venez de lire sont publiques, nous vous invitons
à les transmettre à toute personne susceptible d'être intéressée
: faites circuler !.
Pour tout renseignement (envoi d'un exemplaire de R.A.P.-Échos, notre
publication papier, adhésion, etc.) merci de prendre contact avec : R.A.P.
(Résistance à l'agression publicitaire) 53, rue Jean-Moulin,
94300 Vincennes tél. : 01 43 28 39 21 (tcp. : 01 58 64 02 93) Adhésion
: 15 euros Adhésion petit budget : 7,50 euros Abonnement à R.A.P.-Échos
: 5 euros.
Notre permanente assure la permanence téléphonique lundi, mardi
et jeudi de 10 h à 13 h (on pourra également nous joindre en dehors
de ces horaires, sans certitude de présence toutefois). Réunions
mensuelles : calendrier au début de ce message, renseignements supplémentaires
au 01 43 28 39 21 ou à contact at
antipub.org.
Paysages de France (association qui lutte notamment contre
l'affichage publicitaire envahissant) MNEI 5, place Bir-Hakeim, 38000 Grenoble
Tél. & tcp. 04 76 03 23 75 http://paysagesdefrance.free.fr
Le Publiphobe, association concurrente de R.A.P.
(diffusion d'une feuille sporadique par abonnement) B.P. 20012, 94211 La Varenne-Saint-Hilaire
Cedex Tél. 01 41 81 69 17 Tcp. 01 42 83 45 01
R.A.P. Belgique 96, rue Le Lorrain, 1080 Bruxelles Tél.
02 / 426 91 91 http://www.antipub.be
Brisons nos chaînes Chez Publico 145, rue Amelot, 75011
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