Vous l'avez sans doute lu dans la presse, le jugement du procès des
62 a été rendu le 28 avril 2004. 6 personnes ont été
condamnées chacune à verser des dommages et intérêts
de 2000 euros et 3 autres à 400 euros. Il faut rajouter à cela
500 euros par personne condamnée à verser à la société
Métrobus pour payer ses frais de justice, soit en tout environ 17000
euros. La RATP est condamnée à verser 400 euros à une personne
victime de violences lors de son arrestation. À l'heure actuelle, il
manque 7000 euros au collectif. Pour les aider, on peut envoyer un don à
RAP (en mentionnant « collectif des 62 »). Vous trouverez tous les
renseignements sur cette affaire à l'adresse suivante : http://lecollectifdes62.free.fr/
Ce procès visait à étouffer le mouvement grandissant de
rejet de la publicité. Il n'aura sans doute pas atteint son but puisque
les appels à recouvrement d'affiches dans le métro continuent
à être lancés par internet (il y en a même un pour
ce samedi 29 mai à Paris). En plus, grâce au procès, notre
association a reçu grand nombre d'appels et de courriers de la part de
personnes souhaitant s'engager de manière légaliste dans la lutte
antipublicitaire.
Notons aussi le succès de « La Décroissance », le
journal de nos amis Casseurs de pub, qui dès son deuxième numéro
(actuellement en kiosque), affiche un tirage de 45 000 exemplaires. Également
disponible chez votre marchand de journaux, L'écologiste N°12 consacre
ses pages 13 à 16, à un article de Thomas Guéret
(Président de R.A.P.) intitulé « Halte
à l'agression publicitaire ! ». On ne saurait être plus
clair.
Bonne lecture à tous et n'oubliez pas de stocker les prospectus reçus
dans vos boîtes aux lettres pour l'action du 5 juin prochain.
Les prochains rendez-vous de R.A.P. et de la lutte antipublicitaire
à noter tout de suite dans vos agendas pour ne pas oublier :
- Du 14 au 31 mai 2004 : Festival des résistances et des alternatives
(FRAP). Programme complet sur http://frap.samizdat.net
- 30 mai 2004 : Stand antipublicitaire à la Journée décroissance,
220 av. de la République à Nanterre. RER : Nanterre Université,
sortie côté de l'université, face au Bat. A de l'université.
Renseignements sur http://frap.samizdat.net
- 5 Juin 2004 de 9h à 10h : Yvan Gradis sur France-Culture
dans un débat animé par Alain Finkielkraut (émission «
Répliques ».
- 9 juin 2004 à 20h : Réunion mensuelle et publique de R.A.P.
Lieu à préciser.
- 10 juin 2004 en début d'après-midi : Jean-Claude Oubbadia
de R.A.P. interviendra dans un séminaire « Quel
avenir pour les marques », organisé par « Stratégies
». Entrée payante. Renseignements au 01 43 28 39 21.
- 17 juin 2004 vers 23h : Reportage sur les antipub dans l'émission
Tracks sur ARTE (sous réserve)
- 21 juin 2004 : R.A.P. à la fête de la musique,
terre-plain rue Sorbier, à l'intersection avec la rue de Ménilmontant,
20ème arrondissement. 18h-21h chansons, 21h-00h scène ouverte
hétéroclite, bienvenue à tous instruments, voix, textes.
Que celles et ceux qui pourront nous honorer de leur présence préparent
de courts textes, poétiques, critiques, des témoignages, à
lire entre deux chansons..
- 25 juin 2004 de 19h30 à 23h : Assemblée Générale
de R.A.P. ouverte à tous. Lieu à préciser.
1) 5 JUIN 2004 : JOURNÉE NATIONAL DE DÉVERSEMENT
DE PROSPECTUS
Dénonçons auprès de nos pouvoirs publics
le scandale de ces 40kg de prospectus déposés chaque année
contre notre gré dans chacune de nos boîtes aux lettres : gaspillage,
pollution et envahissement, dont nous payons les coûts de production -
dans le prix nos achats - et de traitement des déchets - dans le montant
de nos taxes locales. Tout cela pour une efficacité commerciale que les
publicitaires eux-mêmes savent quasi-nulle!
Dès aujourd'hui et jusqu'au 5 juin
diffusez l'information !
gardez tous les prospectus reçus
informez vos voisins pour qu'ils fassent la même chose, à défaut
collectez aussi leurs
prospectus
organisez un stockage si vous le pouvez
prenez contact avec les associations locales que vous connaissez
le 5 juin, passez devant l'un des points de déversement et déposez
votre contribution
Lieux de rendez-vous :
- Paris : Parvis de la mairie du 19ème arrondissement à partir
de 14h
- Rouen : Place de l'Église, devant l'entrée du centre commercial,
à partir de 14h
- Lille : Place Sébastopol. Jonglage, musique, table de presse, goûter...
- Tours : Place J.Jaurés, à 15h
- Amiens : Place Gambetta, à 15h. Publicités liées en ballots.
Des lieux de rendez-vous sont susceptibles d'être rajoutés dans
les jours à venir. Consultez notre site www.antipub.org/rap/
pour en savoir plus.
À l'appel de BAP, Chiche Paname, R.A.P.
et de nombreuses autres associations et individus
2) 1984-2OO4 : BIG BROTHER A 2O ANS FAISONS-LUI SA FETE
Sécurité, propagande, consommation, la société
du conditionnement prolifère sans dire son
nom, nous transformant en simples numéros de cartes informatiques, visages
biométriques
sur les écrans de videosurveillance, esclaves jetables sur le marché
du travail, tatoués
du sceau de la pensée unique. Derrière le sourire obligatoire
se cache le tout
sécuritaire. Spectacle global ou démocratie ? Il est temps de
faire oeuvre de salubrité
publique et d'appeler les choses par leurs noms.
ACTION DE DEBAPTISATION ET DE REAPPROPRIATION DE LA VILLE LE 28 MAI RDV 18H
CHÂTELET
3) " APPEL A L'EXPRESSION SUR L'ESPACE PUBLICITAIRE "
NDLR : Nous avons reçu ce nouvel appel de recouvrement d'affiches publicitaires.
Nous avons clairement affiché nos opinions sur ce type d'action (cf.
www.antipub.org/rap/) qui ne correspondent pas à la
ligne légaliste de notre mouvement, mais nous considérons qu'il
est de notre devoir d'informer nos lecteurs des initiatives de toutes sortes
prises pour lutter contre le géant publicitaire.
29 MAI 2004 19H
Nous, enseignants, chômeurs, chercheurs, intermittents, lycéens,
personnel de santé,
archéologues, précaires, urbanistes, fonctionnaires, étudiants,
architectes, retraités,
Don Quichotte et Super Jamie, lançons un appel à un acte de légitime
défense.
En France, on en a marre. Marabout, bout de ficelle, selle de cheval... ok ?
La dégradation généralisée de nos droits sociaux
et humains fondamentaux (réformes des
retraites et de la sécurité sociale, privatisations annoncées
de la poste, EDF, SNCF...,
application de l'AGCS à partir de 2005, etc.) ainsi que la marchandisation
grandissante de
notre monde (de la culture, de l'éducation, et même des humains...)
nous imposent de
réagir. Ainsi, face au durcissement de l'offensive capitaliste, nous
déclarons
publiquement attaquer son carburant : la publicité.
Résistons avec des moyens créatifs, festifs, pacifiques et légitimes.
Nous nous proposons
de recouvrir les panneaux publicitaires sans endommager les environnements mais
au
contraire en les réinvestissant de sens, en créant la surprise.
Nous appelons toutes et
tous à venir nous rejoindre. Venez avec vos marqueurs, craies, peintures,
ce que vous
voulez, ou encore les mains vides afin de nous manifester votre soutien.
Quelques conseils pratiques :
Profitez-en pour prendre contact en vue de tisser les liens permettant d'agir.
Garder les grosses stations (gares et gros changements) pour la fin de l'action.
Ne pas
traîner sur le lieu de dispersion et dans la dernière station visitée.
Le groupe étant autonome, chacun peut prendre la parole pour partager
un sentiment, une
analyse, une proposition afin de prendre une décision en consensus :
direction, pause,
dispersion, transformation ou fin de l'action, etc.
Rester dans un cadre de propreté, de respect des usagers, de dialogue,
d'explication
pédagogique, de non-violence.
Surveiller l'arrivée d'agents en étant posté à chaque
issue du quai pour permettre à tous
de se regrouper à ce moment. Agir solidairement et collectivement en
cas de problème...
On ne risque qu'une amende de 62 euros (en principe) en ne dégradant
que les affiches.
Comme les fois précédentes, l'organisation est horizontale : ceux
qui ont une expérience
la partagent, mais il n'y a pas de chefs ni de responsables.
LIEUX DE RENDEZ -VOUS (Paris)
M° TERNES, quai direction Porte Dauphine.
M° COURONNES, quai direction Nation.
M° FALGUIERE, quai direction Mairie d\u'Issy.
M° ST GEORGES, quai direction Porte de la chapelle.
M° CHEVALERET, quai direction Charles de Gaulle \u- Etoile.
M° CHEMIN VERT, quai direction Créteil.
M° IENA, quai direction Pont de Sèvres.
M° CHARLES MICHEL, quai direction Gare d\u'Austerlitz.
M° MAUBERT-MUTUALITE, quai direction Boulogne.
M° MONTGALLET, quai direction Balard.
M° CHATEAU-LANDON, quai direction Mairie d'Ivry \u- Villejuif.
M° BOURSE, quai direction Pont de Levallois \u- Bécon.
Venir directement par le métro et non de l'extérieur. Retrouvons-nous
sur le quai. Se
répartir et attendre... Au signal, s'engager immédiatement dans
la rame, l'action ne
commence qu'après avoir changé de ligne au moins une fois. Arrivés
en station, n'agir
qu'après le départ de la rame. Ecrire ou coller ce que vous voulez.
Ne nous attaquons
qu'aux publicités, surtout pas aux supports, encadrements, mobiliers...
Improvisez votre
parcours, changez souvent de ligne. Eviter les initiatives solitaires, se rassembler
lors
de rencontres avec les forces de l'ordre. Une fois l'action terminée,
se disperser très
vite. Renouveler comme bon vous semble. Chacun est responsable de ses actes.
Tout le
monde est porte-parole.
4) SNCF= Société de Noyage des Citoyens Fatigués - par
M. Blain
La SNCF a créé, voici quelques décennies,
une filiale dénommée "France Rail Publicité".
Cette filiale avait pour but à l'époque d'installer et de gérer
la publicité apposée dans les wagons (les voitures, plus exactement)
et les quais des gares. Il s'agissait donc à l'origine d'une publicité
essentiellement "ciblée" sur les usagers (piétons) du
train. Cette filiale fait désormais partie du groupe "DAUPHIN-ADSCHEL",
lui-même faisant partie de la multinationale "CLEAR CHANEL"
que les fidèles lecteurs de R.A.P.-Échos et R.A.P.-à-Toile
connaissent bien. Au fil des ans, cette filiale a élargi sa mission première
en s'octroyant la jouissance de tout le patrimoine foncier de la SNCF. Pour
mémoire, la SNCF est, avec l'armée, le plus grand
propriétaire foncier de France. En clair, cela signifie que tous les
talus bordant les voies ferrées, tous les talus encadrant les ponts sont
des sites de choix, pour peu qu'une route passante soit visible. On observe
donc en circulant en voiture que tous les abords des gares, les ponts-rails,
les ponts-routes, les ex-entrepôts ferroviaires (fermés), les ex-gares
de marchandises (fermées, elles aussi) sont systématiquement "décorés"
de 4 x 3 soumis à l'in-attention des automobilistes circulant à
proximité ! Ces panneaux ne sont d'ailleurs pas toujours exploités
par France Rail Publicité, mais par toutes les grandes firmes du secteur
(Giraudy, Avenir, etc.). Ce qui prouve au passage qu'entre gens de bonne compagnie,
les bonnes affaires se partagent... On savait déjà que la SNCF
était le plus grand transporteur routier de France (de par ses filiales
de messageries) ; on se rend compte désormais qu'elle est devenue l'une
des principales "pubtréfactrices" du paysage. À l'intérieur
des gares, la situation évolue également défavorablement.
Prenons le cas de la gare de Lyon à Paris. Le voyageur en mal d'orientation
est perdu au milieu des drapeaux, des affiches, des panneaux lumineux et déroulant
qui entravent son cheminement. Quand enfin il a trouvé le tableau de
départ, c'est pour constater qu'il est surmonté d'une affiche
publicitaire éclairée plus grande que lui ! Pour accéder
à son TGV, il doit slalomer entre les panneaux de publicité disposés
à dessein pour être remarqués. Sur les quais, on connaissait
les panneaux de publicité éclairés, disposés longitudinalement
(où es-tu ? là, derrière le panneau). La dernière
mode consiste à implanter ces mêmes panneaux en travers des quais
! Quand un TGV débarque ses 730 passagers traînant leur valise,
la fluidité de la circulation en prend un coup.
Si en plus vous faites partie des banlieusards, vous êtes contraint d'apprécier
les "tubes
en or" diffusés sur les quais par la radio commerciale RFM. Il parait
que c'est pour
diminuer le sentiment d'insécurité des voyageurs ! Si vous êtes
d'humeur chagrine, ou que
vous n'appréciez pas la musique de variété ; tant pis pour
vous. Vous aurez droit de toute
façon à des plages de publicités toutes les 10 minutes
pour vous détendre.
Après la vue et l'ouie que reste-t-il ? L'odorat.
Figurez vous que France Rail Publicité y a déjà pensé
! 100 faces publicitaires ont été
équipées de diffuseurs de fragrance ! Vous êtes sceptiques
?
Comme on n'arrête pas le progrès, reste à inventer la pub
agissant sur le quatrième sens :
le toucher. Appelons la : "pub tactile". Imaginons que la position
assise sur des
banquettes de train (dûments traitées) imprime sur le postérieur
des voyageurs des logos
de grandes marques... Qui sait si un jour en prenant sa douche le soir, on ne
pourra pas
contempler dans le miroir la dernière pub du jour !
5) BARBOUILLAGE BOULONNAIS - Journal d'une action clandestine nocturne contre
un panneau
publicitaire - par Y. Gradis
Journal d'une action clandestine nocturne contre un panneau
publicitaire
NDLR : Comme indiqué précédemment, R.A.P.
n'organise ni n'appelle à de telles actions illégales. On pourra
voir en revanche dans ces lignes la preuve que l'agression publicitaire peut
reculer à force de pugnacité, en espérant que l'action
des associations légalistes permettra bientô?t à tout un
chacun d'obtenir ce genre de résultat avec des moyens légaux.
À Yvan Mazy, qui n'existait pas au début de
cette affaire.
Un rectangle blanc de six mètres de long sur deux mètres cinquante
de haut. Un mur
d'enceinte. Derrière, rien, une cour. Mur banal, reposant pour les yeux.
Oasis de pierre,
névé rafraîchissant. Quand on lui fait face, on a, à
droite, la brasserie du Marché, à
gauche, l'immeuble où j'habite. L'histoire se passe rue Escudier, à
Boulogne-Billancourt
(Hauts-de-Seine), dans les sept derniers mois de l'année 2003.
Vendredi 13 juin 2003
19 h 45 - Plus que quelques mètres avant d'arriver chez moi. Je dois
y passer en coup de vent, ayant rendez-vous à Paris, trois quarts d'heure
plus tard, avec Thomas Guéret, président de Résistance
à l'agression publicitaire, et Cyril Ronfort, administrateur.
Nous devons dîner ensemble pour préparer l'assemblée générale
du lendemain. Après quoi j'hébergerai Cyril, venu spécialement
de Clermont-Ferrand.
Je marche vite. Venant de dépasser la brasserie, j'ai juste le temps
de constater du
coin de l'oeil que le mur blanc n'« existe » plus.
Désintégré ! Toute l'extrémité droite a disparu...
sous deux mètres carrés de publicité :
un mètre quatre-vingts de haut, un mètre vingt-cinq de large,
cadre rouge, feuille de
plastique. L'affiche - deux enfants photographiés en train de s'embrasser
- relaie une
campagne contre le sida, qui doit durer trois jours.
Pour moi, c'est un coup de poignard. Jamais un tel opti (objet polluant trop
identifié) ne se sera posé aussi près de mon immeuble.
Et rien ne prouve - malgré les
trois jours annoncés - qu'il redécollera prochainement. Enfin,
sur ce mur de six mètres,
trois autres optis de même dimension auraient largement la place d'atterrir
par la suite.
Cela se fait partout. Je serais alors accueilli par une batterie d'images publicitaires
chaque fois que je rentrerais chez moi.
Et l'abyssale question de resurgir : que faire ? Si j'agis, d'une manière
ou d'une
autre, contre l'opti, c'en est fait de ma tranquillité dans le quartier.
D'autant que,
sans être un client régulier de la brasserie, je suis en bons termes
avec ses gérants. Si
je n'agis pas, non seulement ma crainte de voir le mur entier recouvert risque
de se
réaliser, mais, surtout, j'entérine cette nouvelle avancée
de l'ennemi : le système
publicitaire. Dilemme ! Et puis, si action il doit y avoir, laquelle ? Barbouillage
? De
nuit ? De jour ? À l'heure du marché ? (Il s'en tient un juste
à côté trois fois par
semaine.) Sous les yeux des passants et à la barbe de la police municipale
?
Lettre au maire ? Pétition de riverains ? Barbouiller le dispositif tous
les jours pour le
rendre inopérant et hâter sa dépose ?
Moi qui depuis tant d'années me bats contre ce genre de saleté,
qui en ai fait tomber
plus de cent, du plus petit village de France jusqu'à la capitale, reculerai-je
devant
celle-ci parce qu'elle se trouve à dix mètres de ma porte ? Dans
cette alternative où je
sens bien que mon honneur est engagé - agir ? ne pas agir ? -, une lassitude
m'envahit,
une fatigue, et un doute : aurai-je l'énergie qui m'a valu, il y a huit
ans, la victoire
dans l'affaire dite du « Déboulonnage boulonnais » ? Et mes
amis, antipublicitaires et
autres, ne me soupçonneront-ils pas d'avoir « cherché »
ce nouveau cas, d'en faire tout un
plat par désoeuvrement ? S'ils savaient à quel point je m'en serais
passé ! Tant il est
vrai qu'il est plus facile de se battre à l'autre bout du monde qu'au
bas de son immeuble.
21 heures - Au restaurant, Thomas, davantage préoccupé par la
réunion du lendemain, et
Cyril ne prêtent à mon affaire qu'une attention très relative.
Ils ne s'avèrent pas de bon
conseil. On relève seulement que le choix d'une affiche à caractère
humanitaire illustre
le vieux stratagème des afficheurs : quand il s'agit d'installer un panneau
dans un
quartier jusque-là vierge de toute publicité, on l'inaugure souvent
par ce type de
campagne. Rien de tel que du caritatif ou de l'intérêt général
pour obnubiler les
riverains et leur faire ravaler toute velléité d'opposition. Dès
la deuxième affiche, on
passe aux choses sérieuses : voiture, lessive, petite culotte, voyage...
23 h 30 - Retour à Boulogne, en compagnie, comme prévu, de Cyril
le Clermontois. Tout
le trajet en métro a été, pour ma part,entièrement
absorbé par la rumination de LA
question : que faire ? Les quatre minutes que prend le parcours entre ma station
et mon
domicile sont une torture. Grande est la tentation d'intervenir, symboliquement,
dès ce
soir, avant minuit, pour qu'il ne soit pas dit que personne n'aura réagi
le jour même.
Mais la brasserie, à laquelle, de toute évidence, profite le panneau,
ne ferme en général
que très tard, parfois vers une heure du matin : je ne pourrai agir sans
attirer
l'attention des gérants, aussi me faudra-t-il m'expliquer avec eux. En
aurai-je le
courage, et quels arguments leur servirai-je ? Moi, le voisin sans histoires...
Plus que
trois minutes. Le for intérieur sens dessus dessous, je marche en silence
à côté d'un
Cyril presque muet lui aussi. Mes humbles ressources en matière de morale
et de stratégie
non-violentes sont en état d'alerte maximal. Si acte il doit y avoir,
j'en serai le
premier juge. Deux minutes.
Nous allons tourner le coin de la rue. Ma décision est prise : si la
brasserie est
ouverte, j'irai discuter avec le gérant, dussé-je trembler sur
mes jambes.
Ô soulagement, ô douce lâcheté : la brasserie est fermée
! Je montre le panneau à
Cyril. Puis à une passante inconnue, ainsi qu'à deux jeunes hommes,
pour connaître leur
avis. Ils n'en ont pas, ou peu : la première serait plutôt favorable,
pas les seconds. Je
monte avec mon hôte jusqu'à l'appartement, pour en redescendre
aussitôt, muni d'une bombe
de peinture rouge.
23 h 50 - Cyril gagne sagement le trottoir d'en face, d'où il fera
le guet. Moi, je
franchis le Rubicon, bombant en très gros à même le panneau
: « POLLUTION PUBLICITAIRE ! »
Samedi 14 juin
13 heures - À la fin de l'assemblée générale,
à Paris, j'évoque l'affaire devant une
vingtaine de personnes et demande conseil.
Peu de réactions. Pendant le pique-nique qui suit la réunion,
dans un square du quartier,
Claire d'Aurélie et Joël Dufour, me voyant préoccupé
et connaissant mon jusqu'au-boutisme,
me gratifient de quelques bienveillantes suggestions : éviter de m'embarquer
dans une
aventure « romantique » (affrontement solitaire avec la société)
; mobiliser plutôt
autorités, riverains et associations par une méthode douce et
discrète, par exemple un
écriteau ironique apposé sur le panneau.
21 heures - Après une journée passée en compagnie de
mes amis antipublicitaires - et
dans les affres de l'insondable question -, petit détour culturel par
Versailles avec
Cyril le Clermontois et Philippe Mazy le Bruxellois.
22 heures - Durant le trajet de retour, entre Versailles et Boulogne, je ne
cesse de
me demander ce qu'il sera advenu de mon barbouillage. Aura-t-il été
effacé ? Dans ce cas,
que ferai-je ? Car je me suis juré que la « chose » ne resterait
pas intacte un seul jour
! En bon paresseux, je prie le ciel de faire que je n'aie pas à intervenir
de nouveau ce
soir. Arrivé dans le quartier, stupéfaction, jubilation : la «
chose » est dans l'état où
je l'ai laissée la veille. Dispensé d'agir... jusqu'à nouvel
ordre !
Dimanche 15 juin
12 h 30 - Le barbouillage est toujours en place. Incroyable ! Car c'est jour
de
marché, et la foule, y compris la police, n'a pu échapper à
cette démonstration figée
d'antipublicité.
Lundi 16 juin
L'opération humanitaire de trois jours qui servait de prétexte
à ce nouveau panneau
est terminée. Le panneau est toujours là, l'affiche aussi.
Lundi 23 juin
Une aguicheuse en soutien-gorge a remplacé les enfants amoureux. Illustration
flagrante de ladite stratégie, l'humanitaire a cédé la
place au « sexe ». Le mot figure en
bonne place en haut de l'affiche, réclame pour un magazine de charme.
Quant au
barbouillage, intact ! Il le restera, les affiches se succédant en dessous,
à raison d'une
nouvelle par semaine en moyenne. Mon « oeuvre », étonnamment
pérenne, fait maintenant
partie du décor, et je ne vois plus qu'elle. L'objet de souffrance est
devenu source de
plaisir. Fini le tourment ! Chaque fois que je passe devant le panneau, je le
regarde en
coin avec fierté.
Lundi 21 juillet
Quarante jours après son exécution, mon barbouillage est finalement
effacé. Je décide
d'intervenir dès la nuit suivante.
Contrairement à certaines actions au grand jour dans lesquelles je me
suis récemment
illustré, la clandestinité me semble ici de rigueur. Faute de
disponibilité, je laisserai
passer trois nuits. Entorse à mon perfectionnisme !
Vendredi 25 juillet
3 heures - Une soirée de labeur imposé m'a fourni l'occasion
de braver le sommeil et
la fatigue pour « tenir » jusqu'au-delà de deux heures du
matin, heure où le quartier
tombe habituellement en léthargie. Deux ou trois fenêtres des immeubles
avoisinants
restent malgré tout éclairées. J'attendrai une demi-heure
de plus.
3 h 45 - J'habite le quartier depuis des années, un éventuel
insomniaque pourrait me
reconnaître. J'enfile une veste rarement portée, surtout au creux
de l'été, et me munis
d'un bonnet de laine noir que je laisse pour l'instant dans ma poche. Dans ma
réserve de
bombes de peinture, j'en prends deux, une rouge, une noire, que je glisse dans
les poches
intérieures de la veste. Je descends l'escalier, mes sandales à
la main pour éviter tout
craquement du parquet, tout grincement du cuir. Dans la rue, pour mystifier
l'insomniaque,
je me dirige, non pas vers la gauche où se trouve le panneau, mais du
côté opposé. Il ne
faut pas qu'on puisse faire le lien entre mon immeuble et le barbouillage. Après
un détour
d'une dizaine de minutes par les rues adjacentes, parfaitement mortes en effet,
je
redébouche rue Escudier, en face de mon immeuble, coiffé de l'insolite
bonnet protecteur.
Alors que je ne me trouve plus qu'à quelques mètres de l'objectif
et m'apprête à
sortir la bombe rouge de ma veste, je tombe des nues : le maudit cadre rouge
est bien là,
mais sans rien au milieu, sinon la portion de mur redevenue immaculée.
Quant à l'affiche,
où s'étalait depuis deux jours une brochette de jeunes beautés
en costume de bain, elle
gît, grossièrement chiffonnée, dans le caniveau. Je n'ai
plus qu'à remonter chez moi
digérer ma perplexité. Au-delà d'un dénouement bien
comique - tant de précautions
inutiles, sans parler de la veille épuisante ! -, voilà qu'un
inconnu m'a coiffé au poteau
! Un autre allergique à la pollution visuelle ?
Lequel, content de la persistance de mon barbouillage au fil des quarante derniers
jours,
n'en aurait pas supporté le nettoyage ? Ou bien un puritain, contempteur
des jeunes femmes
en petite tenue ?
Bien après le lever du jour - Non seulement l'affiche froissée
n'a pas été remplacée,
mais le cadre, désormais vide, se retrouve réduit à sa
plus simple expression, la moulure
ayant disparu. Le panneau serait-il en cours de démontage définitif,
après l'échec de son
implantation ? Ou bien le cadre, abîmé par le mystérieux
chiffonneur, ne serait-il pas
tout simplement en train d'être réparé ?
Dimanche 27 juillet
Le cadre a été reconstitué, et une nouvelle affiche placée
à l'intérieur.
Mardi 29 juillet
0 h 10 - De la lumière sort encore de quelques fenêtres alentour.
Redoubler de
précaution. La veste est cette fois dissimulée dans un grand sac
plastique, où la
rejoignent les deux bombes et le bonnet. Pour le cas où je me ferais
interpeller,
j'emporte ma carte d'identité, de quoi prendre des notes, et rien d'autre.
Une fois sorti
de chez moi, je fais le même petit tour que quatre jours plus tôt.
Dans la rue adjacente, j'enfile la veste et enfonce le bonnet sur mes oreilles.
Revenu rue
Escudier, je me dirige vers la « chose », cette fois bel et bien
complète ! Avec la bombe
rouge, je commence à écrire, en grosses majuscules : « POLLUT...
» mais la buse obstruée
refuse de cracher quoi que ce soit de plus. Avec la noire, je repasse sur les
lettres déjà
tracées et poursuis : « ... ION VISUELLE ». Puis j'achève
en barrant de gros traits noirs
le haut et le bas de la feuille de plastique, de manière à bien
neutraliser l'affiche. Je
rentre en effectuant le trajet en sens inverse. À mi-chemin, veste et
bonnet regagnent le
fond du sac.
Mercredi 30 juillet
Dernier coup d'oeil avant le départ en vacances : tout est en place,
barbouillage
inclus. Je quitte Boulogne avec l'inquiétude d'un propriétaire
de plante verte qui n'a
trouvé personne pour s'en occuper en son absence.
Lundi 25 août
Retour à Boulogne, un mois plus tard. Barbouillage intact. Exultation.
(L'affiche,
évidemment, n'est plus la même.)
Lundi 22 septembre
Barbouillage évaporé. Au bout de cinquante-quatre jours !
Mardi 23 septembre
0 h 8 - Barbouillage réitéré, suivant la même scénographie.
À ce peaufinage près :
lassé du cadre rouge, je le repeints en doré.
Vendredi 7 novembre
Panneau nettoyé.
Samedi 8 novembre
0 h 25 - Panneau barbouillé. (Kolette, ma compagne, et moi nous partageons
le travail
: je m'occupe du haut, elle du bas.)
Samedi 22 novembre
20 h 30 - Le milieu du panneau est occupé par une feuille blanche,
format papier à
lettre, que quelqu'un a collée après y avoir imprimé ce
message : « Qui pollue le plus ?
L'afficheur ou le taggueur ? » Fatigué, je décide de ne
pas veiller ce soir et remets à
demain ma réponse (toute trouvée : « L'afficheur, bien sûr,
quelle question ! »).
Dimanche 23 novembre
Écriteau envolé. Dispensé de répondre !
Lundi 1er décembre 2003
Panneau volatilisé. Mur reconquis.
Bilan : une heure pour faire tomber un panneau. Conclusion : action rentable.
Question
: sachant que nous sommes soixante millions, et eux (les panneaux) un million
à peine,
qu'adviendrait-il si chacun de nous en adoptait un ?
6) VÉHICULES COUVERTS DE PUBLICITÉ
EN INFRACTION - Conseil de Paris des 5 et 6 avril 200
: Question orale de Charlotte NENNER et des élus du groupe Les Verts
à Monsieur le Maire
de Paris et à Monsieur le Préfet de Police
Conseil de Paris des 5 et 6 avril 2004
Question orale de Charlotte NENNER et des élus du groupe
Les Verts à Monsieur le Maire de Paris et à Monsieur
le Préfet de Police, concernant la circulation de véhicules
recouverts de publicité sur le territoire de la commune de Paris.
Une nouvelle forme de publicité est apparue à Paris, constituée
par le pelliculage de
véhicules particuliers, réalisé par des entreprises spécialisées.
Or, la publicité sur les véhicules terrestres est réglementée
par la loi du 29 décembre
1979 relative à la publicité, aux enseignes et préenseignes
et par son décret
d'application du 6 septembre 1982. Ainsi ces véhicules couverts de publicité
rentrent dans
la définition d' « usage de véhicules à des fins
essentiellement publicitaires » puisque
leur possession par des particuliers implique contractuellement des obligations
de
circulation et de stationnement.
Or le stationnement des véhicules utilisés ou équipés
à des fins publicitaires est
interdit dans les lieux où ceux-ci sont visibles de la voie publique
et leur circulation
est interdite à proximité des sites classés ou inscrits.
Charlotte NENNER et les éluEs du Groupe Les Verts demandent
au Maire de Paris et à M. le Préfet de
Police : Quelles sont les mesures mises en place pour faire appliquer
sur la commune de Paris le Décret 82-764 du 6 septembre 1982 concernant
l'interdiction de stationnement des véhicules équipés aux
fins de servir de support à la publicité ?
Réponse du Préfet de police
Le décret n°82-764 du 6 septembre 1982 pris en application de la
loi du 29 décembre 1979
relative à la publicité réglemente le stationnement et
la circulation des véhicules
essentiellement dédiés à la publicité.
Ce texte définit un certain nombre d'interdictions dont celle de ne pouvoir
stationner
dans des lieux où les publicités sont visibles d'une voie ouverte
à la circulation.
Par ailleurs, l'article R325-15 du code de la route autorise la mise en fourrière
des
véhicules en cas d'infraction aux règlements édictés
pour la sauvegarde de l'esthétique
des sites et des paysages classés.
Le problème juridique repose sur la notion de véhicules «
équipés aux fins essentiellement
de servir de support à la publicité ».
En l'état actuel de la jurisprudence, le caractère « essentiellement
» ou « accessoirement
» publicitaire qui conditionne l'applicabilité du décret
du 6 septembre 1982 à un véhicule
s'apprécie au regard de l'équipement et de l'utilisation de celui-ci.
En effet, l'équipement d'un véhicule est qualifié d'essentiellement
publicitaire dés lors
qu'il y a eu un aménagement spécial pour recevoir de la publicité.
Le critère de l'utilisation s'analyse comme le détournement de
l'usage initial dans
l'unique but de diffuser de la publicité.
S'agissant de l'utilisation sur des véhicules particuliers de transports
en commun ou de
taxis d'un film micro-perforé apposé sur la lunette arrière
ou la carrosserie, étudié pour
ne pas gêner la visibilité, il n'existe pas encore de jurisprudence.
Il peut toutefois être considéré que la société
qui appose des films publicitaires sur des
véhicules et loue des emplacements à leurs propriétaires
accomplit une démarche tendant à
équiper des véhicules à des fins essentiellement publicitaires
puisque c'est l'objet même
de son activité.
En conséquence, la verbalisation s'effectue en prenant en compte les
circonstance de
temps, de lieu et des conditions de circulation du véhicule concerné.
7) LE XIe ARRONDISSEMENT DEMANDE À LA
RATP DE CÉDER DE L'ESPACE POUR UN AFFICHAGE
D'UTILITÉ PUBLIQUE
A la demande de Jean-Christophe Mikhaïloff, élu
du XIe arrondissement et secrétaire général du Parti Radical
de Gauche de Paris, le conseil du XIe arrondissement a adopté à
l'unanimité, le 26 avril, un voeu demandant à la RATP qu'un nombre
significatif de panneaux publicitaires soit dédiés en permanence,
dans chaque station, à l'information municipale, associative et citoyenne,
à l'expression artistique, à la promotion d'événements
locaux non commerciaux et à l'information culturelle et touristique des
quartiers qu'elle dessert.
Ce voeu, à caractère « d'utilité publique »,
vise à :
renforcer le lien social en soutenant l'activité des associations, le
fonctionnement des
conseils de quartier et les initiatives citoyennes,
permettre à de nombreux artistes d'exposer leur travail,
améliorer l'information municipale,
aider au développement touristique et culturel des quartiers.
Cette mesure permettrait, non seulement une meilleure insertion du métro
dans la ville,
mais serait une aide majeure au développement démocratique, culturel
et citoyen.
C'est aussi, à l'heure d'une contestation grandissante de la prolifération
publicitaire,
une réponse concrète aux revendications de nombreux citoyens excédés.
Ce voeu sera présenté dans d'autres arrondissements ainsi qu'au
Conseil de Paris par
l'ensemble des élus Radicaux de Gauche parisiens.
Le mois dernier une agence d'interim m'envoie en mission dans une agence de
pub (altavia).
Aie. Déjà ça commençait mal. Par curiosité
et par besoin financier, j'y suis allée. Là,
une jeune femme m'annonce que Renault a lancé depuis peu une opération
de sensibilisation
à la
sécurité routière auprès des collèges et
lycées. Vous connaissez l'histoire, le kit,
etc.... Ce que vous ne savez peut-être pas, c'est que pour recevoir le
fameux kit, chaque
enseignant était soudain contraint à participer, avec sa classe,
à un concours, devinez de
quoi.... d'affiches. Les 3 meilleurs affiches étant récupérées
par les graphistes de
Renault... quelques retouches et voilà une belle campagne publicitaire
pour pas grand
chose.... Merci les enfants!!!!!! Et attention, pas de concours, pas de kit!
Et pour ça,
on fait venir des intérimaires, chargés de rappeler tous les enseignants
intéressés, afin
de leur annoncer la bonne nouvelle et donc les soumettre à ce concours.
Je suis partie au bout de deux heures....
Voilà, j'avais envie de vous faire part de cette désagréable
expérience et de ce triste
constat. J'en profite également pour vous témoigner ma reconnaissance
et mon soutien.
Merci d'exister et courage!
NADÈGE ROULET
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