R.A.P. a pour vocation de faire connaître les diverses
approches de la lutte antipublicitaire
sans pour autant adhérer à toutes les opinions et idées
d'actions formulées, dont elle laisse la responsabilité à
leurs auteurs.
Introduction :
Bonjour à tous,
J'ai reçu cette semaine quatre étudiants qui, pour les besoins
de leurs travaux scolaires, souhaitaient mieux connaître le mouvement
antipublicitaire. Cet exercice que je pratique assez régulièrement
ressemble en général plus à un exposé ou une discussion
entre personnes conscientes des agressions publicitaires qu'à un réel
débat. Mais cette fois, ils semblaient bien décidés à
ne pas s'en laisser compter aussi facilement.
Chacun avait un rôle bien précis : il y avait le poseur de questions,
l'observateur, le timide curieux et, l'anti antipub charmant, sensé représenter
l'« opinion publique ».
Après que j'aie répondu à des questions générales
sur l'association et mon parcours personnel, ce dernier m'a alors demandé
en quoi la publicité pouvait gêner qui que ce soit.
Voilà, LA question était posée.
J'ai répondu gaspillage (papier, électricité, appologie...)
- ouais bof.
J'ai répondu manipulation (des idées, du comportement...) - et
alors ?
J'ai répondu désinformation, pression auprès des médias
- tout le monde le sait.
J'ai répondu publicité à l'école - de toutes façons
elle est partout
J'ai répondu communication à sens unique - on n'est pas obligé
de la regarder
J'ai répondu etc.
Ce récit est évidemment caricatural, les réponses n'étaient
pas vraiment formulées ainsi. Monsieur « opinion publique »
se faisait volontier l'avocat du diable, par jeu certainement, par provocation
sans doute. Cependant nous nous sommes tous trouvés confrontés
à ce genre de réactions, avec l'impression que plus rien ne peut
choquer personne, que Don Quichotte, même lui, menait un combat plus facile
que le notre. L'indifférence croissante de nos contemporains n'est pas
un fait du hasard. Elle est savamment orchestrée par un mélange
de surinformation et de sollicitations commerciales incessantes, destinées
à nous faire oublier que rien n'est inéluctable. Notre rôle
est aussi de faire entendre quelques notes discordante dans cette cacophonie
médiatique.
Au boulot donc, et pour nous aider, le Groupe Marcuse vient de publier un livre
intitulé « De la misère humaine en milieu publicitaire -
Comment le monde se meurt de notre mode de vie » aux éditions La
Découverte pour « rappeler quelques vérités élémentaires
à ceux qui croient encore que la publicité a pour fonction d'informer
en s'amusant » et expliquer les fonctions du système publicitaire.
1) MANIFESTE POUR L'ABROGATION DU « CODE DE BONNE
CONDUITE DES INTERVENTIONS DES ENTREPRISES EN MILIEU SCOLAIRE ».
Nous, organisations, élus, citoyens, observons avec inquiétude
l'intrusion croissante des intérêts privés et marchands
dans l'enseignement public, laquelle met à mal le principe constitutionnel
de neutralité scolaire.
Plusieurs circulaires confirment le principe de neutralité de l'école.
« En aucun cas et en aucune manière les maîtres et les élèves
ne doivent servir directement ou indirectement à aucune publicité
commerciale. » (circulaires du 19 novembre 1936, du 16 avril 1952, du
17 décembre 1956, du 8 novembre 1963 et du 3 juillet 1967).
Malgré cela, la publicité et les pratiques commerciales envahissent
le système éducatif.
En 2000, Jack Lang, alors ministre de l'Éducation nationale,
alerté par l'association ATTAC de l'existence dans les
collèges et lycées du jeu boursier, « les Masters
de l'économie », organisé par le groupe bancaire
CIC dans ces établissements, écrivait avoir été
« surpris de découvrir l'importance des actions publicitaires en
classe, souvent auprès des élèves du primaire » et
déclarait : « Cet état de fait n'est pas acceptable et découle
souvent d'une mauvaise information des parents et des enseignants sur la réglementation
en vigueur. »
Sous couvert d'empêcher ces pratiques, il publie au Bulletin officiel
du ministère de l'Éducation nationale et du ministère
de la Recherche n° 14 du 5 avril 2001 un « code de bonne
conduite des interventions des entreprises en milieu scolaire » (circulaire
n° 2001-053 du 28 mars 2001).
Or, malgré un rappel du principe de neutralité de l'école,
ce texte donne aux établissements scolaires la possibilité de
conclure des partenariats, officialise la présence de logos sur les mallettes
pédagogiques et tolère la publicité sur les outils informatiques.
Il remplace en outre la notion de neutralité scolaire par celle de neutralité
commerciale, précaution révélatrice d'une volonté
de marchandisation de l'école.
Ce code vise en fait à légitimer et développer des pratiques
publicitaires, commerciales et idéologiques inacceptables.
C'est ainsi que, loin d'empêcher le jeu* qu'il était censé
interdire, il le justifie.
En témoigne la réponse du 20 mars 2003 donnée par le ministère
à un courrier lui demandant des éclaircissements sur les partenariats
conclus avec le CIC : « De telles conventions s'inscrivent
dans le cadre de la circulaire n° 2001-053 du 28 mars 2001 relative au code
de bonne conduite des interventions des entreprises en milieu scolaire, qui
a fait l'objet d'une publication au Bulletin officiel du ministère de
l'Éducation nationale n° 14 du 5 avril 2001. »
À la suite des différentes atteintes au principe constitutionnel
de la neutralité scolaire, constatées tant dans les faits que
dans les textes, nous persistons dans notre volonté de défense
d'une école laïque sur le plan idéologique et commercial.
Nous refusons :
Que les enfants servent de supports à une quelconque opération
publicitaire.
Que l'école devienne le porte-parole des entreprises.
Nous demandons :
Le strict respect de la neutralité scolaire, telle qu'entendue dans la
note de service n° 99-118 du 9 août 1999 parue au BOEN du 2 septembre
1999 : « Afin de garantir le principe de neutralité de l'école,
il ne sera pas donné suite aux sollicitations émanant du secteur
privé dont les visées ont généralement un caractère
publicitaire et commercial. »
Par conséquent, nous demandons l'abrogation du « code de bonne
conduite des interventions des entreprises en milieu scolaire ».
*Ce jeu a été déclaré illégal en juillet
2004 par le tribunal administratif de Cergy-Pontoise qui répondait au
recours déposé par un professeur de philosophie, Gilbert
Molinier, contre son organisation.
Premiers signataires : Action Consommation ATTAC Casseurs de pub Le Publiphobe
R.A.P. (Résistance à l'Agression Publicitaire)
Associations, élus, personnalités, merci d'adresser vos signatures
dans les meilleurs délais à Christiane Levilly : christiane.levilly
at free.fr ou R.A.P. : 01 43 28 39 21
2) INVITATION AU RECOUVREMENT DE L'ESPACE PUBLICITAIRE.
NDLR : Un sympathisant attentif nous a transmis cet appel vu sur le site d'Indymedia
Paris. Serait-ce le retour des actions qui ont agité le métro
parisien durant l'automne dernier ? Nous rappelons que R.A.P. est une association
légaliste, et à ce titre n'appelle pas à des actions illégales.
INVITATION AU RECOUVREMENT DE L'ESPACE PUBLICITAIRE
Vendredi 29 octobre 2004 à 20h précises!
Lieux de rendez-vous:
* Saint-Lazare Cour de Rome, devant la bulle.
* République Terre-plein central.
* Nation Sortie ave du Trône.
* Denfert-Rochereau Devant la gare RER.
* Dupleix Devant la station.
La publicité est le symbole d'une domination marchande qui nous agresse.
Nous vous invitons à y répondre de façon spontanée
et créative. Chacun-e est libre de mettre ce qu'il-elle souhaite à
la place : espaces de libre expression, oeuvres d'art... Pourquoi enfermer la
culture dans des livres et des musées ? Pourquoi ne pas la faire descendre
dans le métro et lui faire pénétrer notre quotidien ?
PASSEZ À L'ACTION, N'HESITEZ PAS À NOUS REJOINDRE !
Munissez-vous de marqueurs, de bombes de peintures, de blanc d'espagne, d'affiches,
de tracts... vous avez le choix ! Il y a forcément un moyen d'expression
qui vous convient.
ENSEMBLE, RÉINVESTISSONS DE SENS L'ESPACE VOUÉ À LA PUBLICITÉ
!
Cette invitation émane de la rencontre d'individus-es qui ont envie
d'agir ensemble et de transmettre cette envie. Le mouvement s'organise de façon
horizontale : chacun-une est responsable et libre de s'exprimer.
Contre le sexisme, contre le capitalisme, contre big brother, contre la manipulation
publicitaire...
3) APPEL À TOUS LES « CERVEAUX NON DISPONIBLES » - Appel
à manifestation - Par l'OFM.
MANIFESTATION pour une information libre, de qualité et pluraliste
Rassemblement SAMEDI 6 NOVEMBRE À 14h30 devant le Ministère de
la Culture et de la Communication, 3, rue de Valois, Paris 1er - M° Palais-Royal
/ Musée du Louvre
APPEL À TOUS LES " CERVEAUX NON DISPONIBLES "
Pour dénoncer :
- la concentration des principaux médias - presse, maisons d'édition,
distribution et diffusion, chaînes de télévision, radios
- aux mains d'un petit nombre de groupes industriels qui, en connivence avec
le pouvoir politique, met en danger les libertés publiques ;
- les grands groupes qui vivent souvent des commandes de l'État (ventes
d'armes, BTP), alors qu'ils défendent une vision ultralibérale
de l'économie, de la culture et des rapports sociaux ;
- l'information et l'édition devenues des "centres de profit",
des moyens de diffuser publicité ou propagande au service des marques
et des gouvernements ;
- les journaux télévisés, les "Unes" racoleuses
- y compris dans les journaux de référence -, les livres et les
émissions de divertissement livrés aux publicitaires.
Rendons-nous disponibles pour exiger :
- que le service public audiovisuel, doté de moyens suffisants, devienne
un espace au service du public et de la création, pas des annonceurs
;
- que les citoyens s'approprient démocratiquement TF1,
vendue en 1987 pour prétendument servir un mieux-disant culturel",
et qui, usurpant un canal hertzien et plusieurs chaînes câblées
- dont LCI, transformée en agence de lobbying de Bouygues
-ne fait que "vendre du temps de cerveau disponible" aux annonceurs
;
- que cessent les discriminations contre les médias libres et indépendants
oeuvrant pour la liberté d'expression et la justice sociale, et contre
les manipulations de l'information. Que les pouvoirs publics appuient financièrement
leur création et leur développement ;
- que les journalistes, créateurs et salariés des médias,
disposent du droit réel et garanti d'exercer dignement leur métier.
À CE JOUR, APPELLENT À MANIFESTER AVEC L'OFM
:
AC ! (Agir contre le chômage) Ile-de-France, Action pour le Contrat Mondial
de l'Eau, Action Critique Médias (ACRIMED) (OFM), Association des cinéastes
documentaristes (ADDOC), AG 45 (La Maison des Médias Libres), Altermonde,
Les Amis du Monde diplomatique (OFM), Association Altern, Association Faire
le jour, Association des femmes journalistes (OFM), Association des journalistes
pour la nature et l'écologie (OFM), Association Raisons d'Agir, Association
pour la taxation des transactions financières pour lâ??aide aux
citoyens (Attac) (OFM), CCAPT (Collectif contre les abus dûs aux psycho-technologies),
Centre d'études et d'initiatives de solidarité internationale
(CEDETIM), Co-errances, Communication sans frontières, Confédération
Nationale des Radios Libres, Coordination des intermittents et des précaires
Ile-de-France, Les Etats Généraux de la Culture, Éditions
Surréaliste, Fédération CGT de l'Éducation, de la
Recherche et de la Culture (FERC CGT), Fédération Européenne
des journalistes (FEJ), Fédération des finances - CGT, Fédération
Internationale des journalistes (FIJ), Fédération Nationale des
Vidéos de Pays et de Quartiers (FNVDPQ) (OFM), Les Pénélopes
(OFM), Les Pieds dans le Paf (OFM), Pour Lire Pas Lu (PLPL), Le Rassemblement
des auditeurs contre la casse de France Culture, Riv' Nord, Réseau des
écoles de citoyens (RECIT), Résistance à l'Agression Publicitaire
(RAP), Revue Cassandre, SUD Culture, SUD Éducation, SUD Spectacle, Le
Syndicat National des Journalistes (SNJ) (OFM), Le Syndicat National des Journalistes
- CGT (SNJ-CGT) (OFM), Le Syndicat National du Trésor - CGT, Union des
Familles Laïques (UFAL), Union Nationale des Étudiants de France
(UNEF), Union Syndicale G10 Solidaires, Voir & Agir, Zalea TV.
4) « TOUS LES JOURS JE LAVE MON CERVEAU AVEC LA PUB » - Récit
drolatique d'une action de R.A.P.-Belgique - Par Philippe Mazy.
Petite action express de R.A.P.-Belgique ce vendredi 1 octobre à 17h30.
La scène :
Vitrine de ClearChannel, le croisement Boulevard général
Jacques et du Boulevard du Triomphe nous offre souvent du spectacle publicitaire.
En ce moment, une scène a été montée devant une
pub pour une poudre à laver.
Sur cette scène, une militante pro-lessive attire le regard du passant
en sortant d'une machine à laver géante son linge éclatant,
qu'elle brandit ensuite fièrement - preuve irréfutable de l'efficacité
de la marque - avant d'aller l'accrocher sur un fil.
Au travers du hublot de la machine, un feu d'artifice de lumières colorées
souligne le travail acharné (mais doux) de la poudre sur les fibres.
Enfin, notre militante pro-lessive fait un tour de manège brandissant
à bout de bras l'objet de toutes les convoitises.
L'occasion idéale :
Il n'en faut évidemment pas plus pour donner une bonne occasion aux militants
antipub de passer à l'action.
Une banderolle cartonnée (100% recyclée et recyclable) est confectionnée
et notre fameux slogan "Tous les jours je lave mon cerveau avec la pub"
(100% recyclé et recyclable) y est dessiné.
Sept d'entre nous descendront sur les lieux ce vendredi avec le matériel.
Une inquiétude légitime :
Devant ce soudain assaut, notre militante pro-lessive s'écrie: "Ah
bon, carrément ?"...
"Hello, nous sommes les zantipubs, on vient vous tenir compagnie",
nous déployons alors la banderolle juste sous la scène.
La demoiselle téléphone à son patron: "...non, ils
n'ont pas l'air agressifs...", "...mais ça devient difficile
de
travailler..."
Visiblement elle reçoit l'instruction de continuer son show comme si
de rien n'était.
Le découragement inévitable :
Pendant que notre militante pro-lessive tente de surmonter son désarroi
en brandissant son paquet, nous l'imitons - en forçant un peu les traits
- et brandissons nous aussi notre panneau "antipub.be" ;o)
C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase de son amertume. Elle
se confie alors à l'un d'entre nous : "Avant, j'avais l'air conne,
mais maintenant j'ai l'air plus conne que conne !", et elle remballe son
linge.
Tout en tirant une tête d'enterrement, elle plie bagage, tire l'échelle
et disparaît dans les coulisses où une camionette lui sert d'abri.
5) PUBLICITÉ SUB-LIBIDINALE - L'épanouissement sexuel, arme
de neutralisation publicitaire - Par Jocelyn Patinel.
Vous n'êtes pas sans avoir remarqué que la publicité à
massivement recours aux ressorts libidinaux (ayant traits aux désirs
et pulsions sexuelles). Elle procède en associant l'objet qu'elle vante
au corps de la femme (ex : une demi pêche et une paire de fesses), en
associant la possession de l'objet et la séduction d'une femme très
érotisée (un classique de la publicité pour les automobiles
ou pour les parfums pour homme) ou plus simplement en alléchant le spectateur
masculin avec une femme dénudée, quelque soit le produit qui finit
par apparaître.
La spectatrice est elle invitée à s'identifier à un modèle
stéréotypé de femme séduisante, qu'elle jalousera
et cherchera à imiter.
Nous savons que pour induire un acte d'achat la publicité doit induire
chez celui ou celle qui la regarde (ou l'écoute) un sentiment de frustration.
Nous savons aussi depuis Freud que dans notre société patriarcale,
la répression de la sexualité est un fait général.
"La suppression de l'activité sexuelle des enfants et des adolescents
est le mécanisme de base qui produit les structures caractérielles
adaptées à l'asservissement politique, idéologique, économique
[...] La répression de la sexualité [...] rend l'enfant appréhensif,
timide, obéissant, craintif devant l'autorité, ''gentil'', ''tranquille''
; elle paralyse ses tendances rebelles, parce que la rébellion est associée
avec l'angoisse ; elle provoque, en inhibant la curiosité sexuelle de
l'enfant, un obscurcissement général de son sens critique et de
ses facultés mentales." Wilhelm Reich.
La répression sexuelle, cause essentielle des névroses, produit
des individus cuirassés, généralement peu aptes à
l'autonomie, ayant besoin d'être pris en charge, aisément influençables
et favorise ainsi la soumission, la manipulation et l'exploitation de ces individus.
Ce sont ces caractéristiques qui permettent au capitalisme, système
fondé sur l'exploitation de l'homme par l'homme, de prospérer.
La frustration sexuelle généralisée amène les individus
à rechercher compulsivement des compensations dans d'autres domaines
et notamment dans la possession et la consommation de biens matériels.
C'est bien pour cela que la publicité sollicite constamment cette frustration
sexuelle.
Si l'épanouissement sexuel était la règle, il est bien
certain que les marchands de rêves publicitaires et de produits inutiles
pourraient, eux, aller se rhabiller !
De plus la vulnérabilité psychique des individus sexuellement
réprimés renforce tout naturellement les effets des techniques
de manipulation mentale (la publicité) ainsi que les phénomènes
d'identification à une masse (la mode).
La psychanalyse politique s'est donné pour tâche d'élucider
les inter-relations qui existent entre la structure psychique des individus
et les structures sociales et politiques.
6) " LES BARBOUILLEURS " : LA VAGUE
OU L'ÉCUME ? - Critique de la projection du film " Les Barbouilleurs
" - Par Adeline Beving.
Tous les jours ou presque, R.A.P. est assiégée
par des étudiants avides de croquer, sythétiser, théoriser
le mouvement antipublicitaire. Point positif : l'identité de l'association
et du mouvement commence ainsi à se propager via le réseau universitaire.
Point moins positif, cet intérêt pour R.A.P. semble,
comme l'intérêt qui lui est porté par les médias,
un phénomène aussi soudain que superficiel. Ainsi la couverture
théorique dont bénéficie RAP actuellement
se contente d'une lecture très simpliste de la problématique du
mouvement, comme le montre le reportage " Les Barbouilleurs
", réalisé par une élèvé de l'école
de journalisme ISCAP de Paris, diffusé le 8 juin 2004
dans cet établissement et lors de l'assemblée générale
de l'association RAP. (NDLR : le point de vue exposé
dans cet article est un avis personnel, la plupart des militants qui ont vu
ce film n'en ont pas fait la même analyse.)
17h15, dans une école de journalisme privée du dixième
arrondissement de Paris où doit être diffusé le documentaire
d'une étudiante portant sur les mouvements anti-pub.
La séance est prévue à 17h30 ; à l'heure dite pourtant
défilent sur l'écran des personnages riant, riant, très
tristes et très gais, qui malgré ce que laisserait à penser
cette description n'ont rien à voir avec des militants casseurs de pub.
Il s'agit en fait d'un reportage sur les enfants autistes.
A la fin de la séance, l'étudiante-réalisatrice vient présenter
son projet. La discussion commence à s'essouffler lorsqu'une voix surgit
du dernier rang : " j'ai trouvé votre travail très mauvais
[...] du voyeurisme.[...] Je ne suis resté que parce-qu'il fait plus
frais ici qu'à l'extérieur, et qu'il y avait des sièges
de libre. " Tollé. Yvan Gradis (membre actif et
fondateur de R.A.P.) a parlé. Dès lors les rétorques
fusent, les conversations s'emmêlent, le dialogue (cher Platon) est lancé,
bien que finalement rattrapé par les contraintes horaire. " c'était
trop consensuel, je déteste le consensus ", déclarera plus
tard le coupable.
Début du reportage " Les Barbouilleurs ",
sur des images de la manifestation lancée via Internet en octobre 2003.
S'ensuit la présentation des principaux mouvements antipubs et de leurs
représentants (R.A.P., La Meute, paysages
de France, occupent l'écran...). Gros plan sur le rassemblement
qui a provoqué l'arrestation des " 62 assignés ", puis
sur les assignés eux-mêmes et leurs avocats. De là, focalisation
sur les individus : des militants, mais aussi des membres du " camp adverse
" (deux publicitaires dans leur cadre de travail). Conclusion sur fond
de Déserteur revu et corrigé par les soins d'Y.Gradis, et entonné
par une bande de jeunes militants, que l'on voyait auparavant tapisser les murs
du métro d'une grande charte de bonne conduite publicitaire et morale.
Applaudissements. " A mon avis le meilleur documentaire sur les anti-pubs
qui existe à l'heure actuelle " . Un jugement autrement plus positif
que le précédent, M.Gradis ! Voyons voir comment
ce reportage a pu satisfaire un esprit si critique.
Au cours de ce film, le mouvement antipub apparaît dans sa pluralité,
le reportage étant fondé sur une énumération des
différentes structures militante. Malgré sa diversité,
le groupe offre une image cohérente et soudée, de telle sorte
que les actions de grandes ampleurs prennent un aspect festif, un rassemblement
de copains, rythmé par des chants, caractérisé par l'entraide
comme le traduit cette image d'un militant faisant la courte-échelle
à un autre pour qu'il puisse mieux " graffiter " une affiche.
Tout est vif et rythmé : le montage, la musique et bien sûr les
acteurs, tous jeunes. Bien sûr, bien que ce soit le cas pour la grande
majorité d'entre eux, ils n'ont pas tous vingt ans, en apparence du moins.
Car le film nivelle les générations, les adultes sont présentés
sans ambages, sans marque particulière de respect ou d'admiration des
aînés (car rappelons-le, la réalisatrice a tout au plus
25 ans). Ainsi Yvan Gradis, premier intervenant du tournage,
apparaît à l'écran marchant dans la rue, la caméra
à ses trousses. Soudain il trébuche et tombe presque à
cause d'un chevalet publicitaire posé sur le trottoir. Par son discours
protestataire énergique et ses actions de la même envergure, même
le plus âgé des interviewés, un des administrateurs de RAP
en l'occurrence, fait figure de faux vieux.
L'objectivité du reportage repose sur l'intervention de deux membres
du " camp adverse ", en l'occurrence deux publicitaires. Les deux
sont interrogés sur leur lieu de travail. Le premier, quand il parle,
adopte des poses de mannequin et est filmé comme tel. Il nous explique
qu'il est pour la cause anti-publicitaire, mais que par ailleurs il ne voit
pas pourquoi il ne pourrait pas faire son métier. Le second se présente
en défaveur du mouvement anti-pub, du moins jusqu'à ce que la
journaliste lui explique en quoi il consiste. Finalement, poussés dans
leurs retranchements, tous deux se rabattent sur l'argument imparable : ce n'est
pas ma faute si les gens ne sont pas capable d'avoir d'esprit critique quand
ils regardent une publicité ! A leur service apparaît en creux
un autre arme contre le monde anti-publicitaire : le système judiciaire,
auquel il est fait allusion au cours du procès des 62. Rationnel, froid,
il apparaît aux antipodes de cet univers militant idéal fait de
dessins, de chants et de jeunes poètes. Nous sommes donc en présence
de deux mondes que tout oppose ; entre eux, le vide, l'incompréhension
totale. Un embryon de solution est pourtant proposé par le reportage:
un collectif essayant de " vaincre la pub par ses propres armes ",
en publiant des fausses réclames subversives. Cependant nous ignorons
ce qu'il advient de cette initiative et la tentative dialectique est avortée.
Enfin, il apparaît que toute source externe au mouvement, le citoyen lambda,
le consommateur anonyme, est exclue de cette couverture médiatique :
nous sommes donc amenés de nous demander quelle était la visée
de ce reportage. Se voulait-il restreint aux anti-pubs, placés hors de
tout champ de force ? Mais dans ce cas à quoi servait l'intervention
des publicitaires, sinon de faire-valoir aux militants ?
Car en effet, ce qui ressort en fin d'analyse, c'est que le reportage nous offre
un point de vue catégoriquement favorable au mouvement anti-pub, sans
remise en question plus profonde que celle effectuée par deux publicitaires
potiches. En outre la présentation du mouvement revêt un caractère
intégralement mélioratif du point de vue symbolique : dynamisme,
jeunesse, courage, gaieté, une impression positive encore accrue par
le mouvement saccadé de la caméra, la vivacité des couleurs
et le rythme enlevé de la bande son... Par contraste avec la rationalisation
déshumanisée du monde judiciaire et économique. Manichéisme
? Idéalisation ? Est-ce que ces procédés ne vous rappellent
pas vaguement quelquechose ? Et plus généralement, qu'est-ce à
dire de l'absence quasi-totale de contextualisation historique idéologique
ou autre du mouvement ? Aucun ancrage, nous sommes dans l'éphémère,
nous nageons dans de " l'écume de réel " selon l'expression
de J.C.Oubbadia ; je vais dire un gros mot : nous sommes dans
la mode. En y regardant à deux fois, ce documentaire ne fait figure de
rien d'autre que d'une très bonne publicité pour un produit en
vogue : la protestation anti-publicitaire.
Ca y est, cette fois c'est moi qui ai jeté le pavé dans la marre
du consensus.
7) PÉTITION CONTRE LA PUBLICITÉ
IMPOSÉE - Par l'association Dignité.
Cette pétition a été lancée par l'association Dignité.
Elle est soutenue par : Casseurs de Pub
L'équipe du site alternatif "antimarques.com"
Ecoparis
Le décrypteur de messages publicitaires
Le front de libération des panneaux publicitaires
Imprimez-la et renvoyez-la à :
Association Dignité, 8, rue du Terrage, 75010 PARIS
______________________________________
La pollution publicitaire ne cesse d'envahir l'espace citoyen (métro,
bus, médias, boîtes aux lettres, trottoirs...), urbain, rural ou
encore périurbain, tandis qu'aucune action légale ne semble pouvoir
vraiment l'enrayer. Revendiquant un droit de réponse face à ce
matraquage quotidien, et dénonçant la publicité comme une
forme de harcèlement moral, nous demandons l'ouverture d'un débat
la concernant. Nous demandons le droit de refuser la propagande commerciale.
Cette pétition s'adresse à toutes les personnes qui en ont assez
de subir l'invasion publicitaire.
Nom - Prénom - Adresse - Signature
________________________________________
Sachez également qu'un petit livret peut être téléchargé
ici : http://adems.free.fr/pub/petition.htm
(855 ko). Ce livret, rédigé par Le décrypteur de messages
publicitaires, est indépendant de la pétition (même si ils
vont dans le même sens.)
Une version courte du livret (150 ko) est également disponible... pour
ceux qui ont une connexion lente. Cette version comprend tout le texte du livret,
mais pas les images de couverture.
8) LOGICIELS LIBRES ET PUBLICITÉ
- lettre ouverte à la rédaction du Monde Diplomatique - Par des
membres du groupe logiciels libres d'Attac, ainsi que d'autres membres et sympatisants
de cette association.
Lettre ouverte à la rédaction du Monde Diplomatique.
Nous sommes des adhérents d'Attac, et nous avons créé
au sein de cette association le groupe "logiciels libres"
dont la vocation est de promouvoir l'utilisation des logiciels libres au sein
d'Attac et, surtout, de réfléchir aux alternatives que ce mouvement
apporte à la marchandisation croissante des biens immatériels.
Nous sommes aussi, comme de nombreux adhérents d'Attac,
lecteurs du Monde diplomatique, que nous apprécions
pour la pertinence de ses analyses. Chaque mois, nous puisons dans cette publication
à la fois l'information et l'énergie nécessaires à
notre action altermondialiste.
Hélas! nous venons d'y trouver, par deux fois, matière à
découragement et à interrogation. Être dans le même
bateau ne suffit pas, si certains donnent des coups de rames à contresens.
L'édifice soigneusement peaufiné s'en trouve alors fragilisé,
les volontés des militants sapées.
Nous faisons allusion ici à l'encart publicitaire pour la multinationale
Microsoft, inséré par deux fois dans le Monde
diplomatique (numéros de mars 2004 et avril 2004). Il n'est
tout simplement pas pensable que des énergies se mobilisent au sein d'Attac
en faveur du logiciel libre, alors que dans le même temps, l'organe de
presse le plus proche d'Attac ouvre ses colonnes à la
multinationale Microsoft. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle
nous attendons du Monde Diplomatique non pas une explication,
qui serait, on ose l'espérer, en rapport avec l'équilibre financier
du journal, mais un abandon pur et simple de toute publicité pour le
plus puissant et le plus dangereux opposant à la cause du logiciel libre.
Une autre informatique est possible, elle est déjà présente
parmi nous, elle ne demande qu'à être soutenue, pas combattue.
Copie de cette lettre sera envoyée aux associations ou médias
suivants : AFUL, APRIL, Le Monde, RAP, Casseurs de pub, Politis, Charlie-Hebdo,
PLPL, Acrymed, OFM, Planette-Linux, Linux Pratique.
Les signataires suivants, membres du groupe logiciels libres d'Attac
:
Alain Reinhardt, Bruno Campana, Serge Gardien, François Delatre, Denis
Hakenholz, Jean-Claude Caty, Francis Blanchet, Rosaire Amore, Maurice Latapie,
Pierre Ponthus.
Les signataires suivants, membres d'Attac :
Jean-Michel Dariosecq, Eric Dalevaux, Jean-Marc Fiorese, Jacques Dachary, Olivier
Marti, Jean Claude Favier, Daniel David, Franca Galasso, Jacques Renard, Jean-Yves
Sage, Georges Audras, Jean Bourdoncle, César Huerta, Jean-Marc Tagliafferri,
Yvette Krolikowski, Yannick Chenevoy, Benoit Deschamps, Abrami Prawerman, Gilles
Frison, Eric Fontanillas, Danielle Arrieu-Almarcha, Gilles Pansu, Martin Clavey,
Paul-Henri Audin, Jacques de Félice, Marion Robert, Jean-Pierre Loubet,
Denis Vergès, Bernard Cornier, Jean-Jacques Taurines, Philippe Pauly,
François Riether, Yves Bordes, Yves Roux, Danielle Lobut, Pascal Garrioux,
Pierre Korzec.
Les signataires suivants, sympathisants :
Thomas de Grenier de Latour, Henry Santolini, Marie-Line Clément, Anthoni
Bouille, François Josserand, Mathieu Rousseau, François Mauduit,
Franck Dhainaut, Marlène Delfau, Frédéric Brault, Claude
Kintzig, Nicole Roger, Jean-Pascal Bochet, Béatrice Matrot, Jocelyne
Allegraud, Jean-Pierre Leguil, Lydie Descourvières, Georges Pons, Jérôme
Prior, Corrine Delmas, André Luppi, Geneviève Thiébaut,
François Louvel, Jean-Pierre Morin, Pierre Boissière, Alain Gris,
Pierre Belot.
Attention, attention ! Téléphoner, même depuis un téléphone
fixe, peut-être dangereux pour le cerveau. Dans certains endroits, la
« musique d'attente » aurait été remplacée
par des publicités. Une sympathisante l'a déjà constaté
en appelant un expert comptable. Si vous aussi, vous êtes mis en attente
publicitaire, n'hésitez-pas à à exprimer votre mécontentement
auprès de la société coupable et à nous en informer.
Toutes les informations que vous venez de lire sont publiques, nous vous invitons
à les transmettre à toute personne susceptible d'être intéressée
: faites circuler !
Pour tout renseignement (envoi d'un exemplaire de R.A.P.-Échos, notre
publication papier, adhésion, etc.) merci de prendre contact avec : R.A.P. (Résistance à l'agression publicitaire)
53, rue Jean-Moulin, 94300 Vincennes
tél. : 01 43 28 39 21 (tcp. : 01 58 64 02 93)
Adhésion : 15 euros
Adhésion petit budget : 7,50 euros
Abonnement à R.A.P.-Échos : 5 euros.
Notre permanente assure la permanence téléphonique lundi, mardi
et jeudi de 10 h à 13 h (on pourra également nous joindre en dehors
de ces horaires, sans certitude de présence toutefois).
Réunions mensuelles : calendrier au début de ce message, renseignements
supplémentaires au 01 43 28 39 21 ou à contact
at antipub.org.
Paysages de France
(association qui lutte notamment contre l'affichage publicitaire envahissant)
MNEI
5, place Bir-Hakeim, 38000 Grenoble
Tél. & tcp. 04 76 03 23 75 http://paysagesdefrance.free.fr
Le Publiphobe, association concurrente de R.A.P.
(diffusion d'une feuille sporadique par abonnement)
B.P. 20012, 94211 La Varenne-Saint-Hilaire Cedex
Tél. 01 41 81 69 17
Tcp. 01 42 83 45 01
R.A.P. Belgique
96, rue Le Lorrain, 1080 Bruxelles
Tél. 02 / 426 91 91 http://www.antipub.be
Brisons nos chaînes
Chez Publico
145, rue Amelot, 75011 PARIS.