R.A.P. a pour vocation de faire connaître les diverses
approches de la lutte antipublicitaire
sans pour autant adhérer à toutes les opinions et idées
d'actions formulées, dont elle laisse la responsabilité à
leurs auteurs.
Introduction :
Chers lecteurs,
Le récit que j'ai fait dans le numéro précédent
de mon entrevue avec des étudiants pas franchement convaincus de l'utilité
de lutter contre l'agression publicitaire a suscité de nombreux messages
de soutien de votre part et je vous en remercie. Mais rassurez-vous, je ne suis
ni au bord de la déprime, ni décidée à verser du
côté des publiphiles. Je viens d'ailleurs de recevoir un coup de
fil qui m'a enchantée. Voici de mémoire la teneur de cette conversation
:
« - L'auteur de l'appel (A) : Bonjour, je viens de lire votre numéro
de téléphone sur une boîte aux lettres et je voudrais savoir
en quoi consiste votre action.
- Moi même (N) : Notre but est de résister à toute forme
d'agression publicitaire.
-A : Ben laissez-moi vous dire que c'est stupide de votre part. Vous empêchez
les gens de travailler vous et toutes les associations « de merde »
qui militent comme vous. J'ai une petite entreprise de distribution de prospectus
dans laquelle j'emploie 4 à 5 personnes, et les autocollants comme les
votres on en voit de plus en plus. C'est bien simple, à ce rythme là
il n'y aura bientôt plus de boulot et je vais être obligé
de licencier mes employés. Qu'est-ce que vous y gagnerez ? Les prospectus
c'est du boulot donné entre l'infographiste, l'imprimeur, le distributeur,
... Avec tous les gens comme vous y aura bientôt plus de boulot en France.
- N : L'argent ainsi dégagé pourra servir à créer
des emplois bien plus intéressants. L'emploi ne justifie pas tout. Il
y a des gens qui fabriquent des obus et pourtant je ne désire pas en
recevoir un sur la tête...
-A : Vous mélangez tout, vous jouez sur les mots et en plus les prospectus
sont en général sur papier recyclé, il n'y a même
pas de problème de pollution et ce n'est pas normal de forcer les gens
à mettre un autocollant.
- N : On n'a jamais mis de couteau sous la gorge de quiconque pour qu'il appose
un autocollant sur sa boîte aux lettres. On souhaite juste pouvoir refuser
les prospectus...
- A : Mais en militant comme vous le faites vous incitez les gens à mettre
l'autocollant et je vais vous faire un procès pour entrave au travail.
- N : Qui parle le plus fort à votre avis, les milliers de messages publicitaires
incitant à consommer toujours plus ou notre association ? Mais si vous
voulez nous poursuivre en justice allez-y, et poursuivez aussi l'association
des maires de France et le Ministre de l'Écologie qui ont également
agi en faveur des autocollants...
- A : Je vais vous poursuivre et toutes les autres associations qui incitent
à utiliser cet autocollant. Il n'y aura plus de boulot en France avec
les associations comme la votre. Au revoir madame.
- N : Au revoir Monsieur »
Un tel appel prouve que nous sommes sur la bonne voie, non seulement parce
que, de l'aveu même de ce distributeur, de plus en plus de personnes adoptent
l'autocollant, mais aussi parce que notre action l'inquiète au point
de faire la démarche de nous appeler pour nous menacer d'un procès.
Continuons donc à déranger les « honnêtes travailleurs
» en récoltant le maximum de prospectus publicitaires pour les
déverser le 11 décembre prochain dans un des lieux de rendez-vous
ci-dessous (cf.§1).
Et pour finir, une petite annonce :
- François Jourde cherche des contacts avec toute personne sensible à
la question de l'affichage publicitaire dans l'espace public, résidant
autour de Montpellier ou de Marseille, qui souhaiterait participer à
une action nationale, répondant aux principes de l'action non-violente
collective et assumée. Il sera à Montpellier du 16 au 19 décembre,
puis à Marseille jusqu'au 2 janvier pour vous en dire plus. Contact par
messagerie électronique : fjourde
at voila.fr
1) JOURNÉE NATIONALE DE DÉVERSEMENT DE PROSPECTUS
PUBLICITAIRES - LE 11 DÉCEMBRE 2004 - Communiqué de presse et
lieux d'actions en France - Par R.A.P., CNIID et Chiche !
Communiqué de presse du 18 novembre 2004
Le 11 décembre 2004 : journée nationale de déversement
des prospectus publicitaires
De l'invasion des lieux publics à l'envahissement de notre espace privé,
la publicité nous agresse en permanence. Pour preuve, les boîtes
aux lettres en regorgent. À l'initiative de Brigade Antipub,
Résistance à l'agression publicitaire, Chiche! et du CNIID,
une journée nationale de déversement de prospectus publicitaires
aura lieu le 11 décembre 2004 dans de nombreuses villes Françaises.
Cette opération, non violente et légale, consistera à déverser
devant les mairies les prospectus publicitaires collectés par les particuliers
au cours des mois précédents.
L'enjeu est de taille ! Chaque année, 18 milliards d'imprimés
soit 830 000 tonnes de papiers publicitaires, plus 1,8 milliard de journaux
gratuits soit 160 000 tonnes de papiers transitent dans nos boîtes aux
lettres. Agression mentale quotidienne, pollution, gaspillage, augmentation
du tonnage des déchets sont les multiples griefs que l'on peut soulever
contre ces courriers non adressés. De plus, les coûts aussi bien
de fabrication que de traitement de ces prospectus sont totalement répercutés
sur les citoyens. Le traitement de ces courriers non adressés représente
par an une dépense de 110 millions d'euros pour la collectivité.
Par cette action, nous souhaitons sensibiliser le public à l'importance
des nuisances causées par la distribution des publicités dans
les boîtes aux lettres et ainsi les inciter à se procurer un autocollant,
qu'il soit artisanal, associatif ou officiel.
Si seulement 5 % des foyers français adoptaient un autocollant, ce seraient
40 000 tonnes de papiers épargnés soit quatre fois le poids de
la Tour Eiffel.
D'autre part, même si nous nous félicitons de la mise en place
d'un autocollant Stoppub par le Ministère de l'environnement et du développement
durable, nous souhaitons qu'il mette en place un système efficace et
respecté. En effet, aucune sanction n'est prévue en cas de non-respect
de cet autocollant. Hormis son caractère officiel, il existe donc peu
de différence avec les précédents autocollants, artisanaux
pour la plupart, qui étaient peu efficaces. Alors que d'autres pays sanctionnent
depuis longtemps le non-respect de l'autocollant (Portugal, Belgique, Allemagne...),
le ministère doit prendre des mesures pour faire cesser cette pollution
insidieuse et ce non-respect du choix d'un citoyen.
Pour connaître les lieux d'action en France et les personnes à
contacter :
Notre site ou http://www.stoppub50.free.fr
Gardez vos prospectus pour venir les déverser dans une des villes ci-dessous
participant à l'action.
Pour l'action de Paris, apportez les enveloppes « T » (préaffranchies)
que vous avez reçues dans les courriers publicitaires adressés.
Version du 06/12/04 - Actions Prévues (attention, les at des adresses
électroniques ont été remplacées par « at
»
05 EMBRUN, rdv : 16h, devant la Mairie d'Embrun,
EMBRUN ÉCOLOGIE, Colette Gasdon, colette.gasdon at wanadoo.fr
12 RODEZ, rdv : Place Eugène Raynaldy,
LES VENDREDIS DE LA MOULINE, Bruno Boyer Castel Gailhard, Côte de la Mouline,
12510 OLEMPS, Bubugue at no-log.org
13 MARSEILLE, rdv. Place de la Mairie, quai des Belges, sur le vieux port,
15h
LES VERTS 13 - Yannick Lopez - Action at inforoots.org
22 ST BRIEUC
FAPEN 23, rue des promenades, 22000 St Brieuc, 02 96 62 06 40, Fapen at free.fr
31 TOULOUSE, rdv : 14h30, Place de la Trinité
Chiche Toulouse cecileatchicheweb.org
33 BORDEAUX, rdv : Place Peyberlant
Nadia Becharef Nadiagenis at wanadoo.fr
34 MONTPELLIER, rdv : 14h, Place de la Comédie
Bap : buginutopiaatfree.fr - buginatno-log.org
38 ALLEVARD
Guillemette Poitevin, Comité d'usager des services 38580 Allevard les
Bains
Guillemettepoitevin at wanadoo.fr
38 GRENOBLE, rdv : 11h devant la METRO (collectivité de l'agglomération
grenobloise) 3 rue Malakoff à Grenoble
Les VERTS Isère et le collectif, OZD (Objectif Zéro Déchet)
Verts38 at wanadoo.fr
44 NANTES, rdv : entre 14h et 16h, 29, rue de Strasbourg
Chantal Enguehard 06 25 17 59 19 - 02 40 89 13 30 chantal_eng at yahoo.com
49 ANGERS
Collectif de Luttes altermondialistes 02 41 86 01 74 Clam-angers at wanadoo.fr
50 CHERBOURG, rdv : à 14h - Devant la Communauté urbaine de Cherbourg
(CUC)
Eric Chtourbine, http://stoppub50.free.fr
59 LILLE, rdv : 14h, Place de la République
Adrien 03 20 04 53 78 / 06 72 57 54 78 Adrien at ouvaton.org
57 THIONVILLE, rdv : Place Claude-Arnoult de 15h à 17h
ATTAC, les Verts, CLCV, Les Amis de la Terre Burger.a-mt at wanadoo.fr (André
Burger pour les Verts) - jeremiemarlhac at aol.com (Jérémie Marlhac
pour ATTAC)
60 MONTATAIRE De 14h à 16h, devant « les marches de l'Oise »
(en face du cinéma Pathé Montataire) Association « Alerte
aux déchets » Frédéric Schwindenhammer Contact at
alerteauxdechets.com - frederic.schwindenhammer at wanadoo.fr
67 STRASBOURG, rdv : à partir de 14h00 sur la place du Corbeau.
ATTAC - Gaëtan Doremus Gaetandoremus at wanadoo.fr
67 SCHILTIGHEIM, rdv : coin du magasin ATAC de Schiltigheim, à 10h 30.
Schilick écologie - Mme Pinol Marie Aldeira Alberapinol at yahoo.fr
68 CERNAY
Les Verts Guebwiller-Cernay - Christian Weiss Weiss68 at aol.com
70 VESOUL ACTION ANNULÉE, LE MAIRE DE VESOUL A REFUSÉ DE DÉLIVRER
L'AUTORISATION DE MANIFESTATION.
73 CHAMBERY, rdv : Place du Palais de Justice à partir de 14h
Julien Estrada 06 60 81 57 02 Juderasta at freesurf.fr
75 PARIS, rdv. Place Saint-Gervais, derrière l'Hôtel de Ville 75004
À partir de 14 h 30
BAP - CNIID - Chiche ! - R.A.P - Les Amis de la Terre.
01 55 78 28 67 (CNIID) - 01 43 28 39 21 (R.A.P.) hierophante at no-log.org (Chiche)
- infoatcniid.org (CNIID)- contact at antipub.org (R.A.P.)
76 ROUEN
B.A.P. - R.A.P.- Les alternatifs : 02 35 62 00 97 (R.A.P.) tantale76 at voila.fr
(R.A.P.)
83 GAREOULT
R.A.P. - Claude Toumine 04 94 04 98 90 Tougar at free.fr
83 LE BEAUSSET, rdv : Place Charles-de-Gaulle (Face à la Poste) de 9h30
à 11h30
Association Arc en Ciel arc-en-ciel.le-beausset at laposte.net
2) APPEL A TEMOIGNAGES - de victimes de harcèlement
publicitaire - par F. Jourde
Des citoyens excédés par l'agression publicitaire dans les espaces
publics (extérieur et transports en commun) se fédèrent
en vue d'agir. Ils entendent faire reconnaître leur droit à ne
pas subir la violence et le harcèlement de l'affichage publicitaire,
auquel nul ne peut échapper : dispositifs surdimensionnés, lumineux,
animés, et répétitifs jusqu'au matraquage. Ils estiment
avoir droit à un cadre de vie sain, tant physiquement que psychologiquement
: n'a-t-on pas interdit de fumer dans certains lieux publics sans pour autant
remettre en cause la liberté des fumeurs ?
Quelles victimes et quels lieux
Nous sommes à la recherche de tout témoignage, de toute réaction
face à une ou plusieurs affiches dans l'espace public, présente
ou passée. Nous pensons notamment, mais non exhaustivement :
- aux plus jeunes enfants et à leurs parents, aux adolescents, à
toute personne particulièrement vulnérable (âge, maladie,
infirmité, état de grossesse, déficience physique ou psychique...),
à toute personne choquée du fait d'une allusion à une ethnie,
une nation, une race ou une religion déterminée, à toute
personne choquée du fait de son orientation sexuelle, à toute
personne choquée du fait de l'utilisation dégradante à
des fins marchandes de l'image des femmes, des hommes ou des enfants ;
- aux conducteurs de métro, de RER, de bus ou de train, à toute
autre personne chargée d'une mission de service public ;
- dans ou aux abords des établissements scolaires, dans le bus, le train,
le métro ou dans les gares et les couloirs...
Une réaction s'entend comme un choc émotif, même minime,
qui induit automatiquement, sans aucune possibilité de l'ignorer, une
certaine prise de recul, souvent accompagnée d'un sentiment d'écoeurement
et/ou de colère face à l'affiche à laquelle l'individu
est exposé.
Il ne faut pas minimiser l'ampleur de cette réaction sur les plus jeunes
enfants. Il leur arrive souvent de parler d'une image publicitaire - souvent
très violente pour eux, surtout compte tenu du rapport de taille - pendant
plusieurs jours, après quelques expositions seulement, voire en faire
des cauchemars. Eux, en construction et en devenir, n'ont pas encore acquis
les réflexes mentaux qui pourraient leur permettre d'objectiver, de critiquer.
Si aucun adulte ne les accompagne ou n'est disponible pour en parler, ils subissent
directement la violence de l'image.
Il ne faut pas minimiser l'ampleur de cette réaction, que nous avons
appris par la contrainte à subir plus ou moins silencieusement, que nous
avons du mal à dénoncer, comme toute victime de violence et de
harcèlement moral, par culpabilité (peur du ridicule, peur de
se dévoiler, peur d'avoir l'air "ringard", "sans humour"...).
Comment faire
- identifier précisément le ou les dispositifs publicitaires
: lieu, date, afficheur (JCDecaux / Avenir, Dauphin / Clear Channel etc.), taille,
lumière ou animation, images et textes, annonceur (marque, produit).
Si possible prendre des photographies d'ensemble pour le situer, de gros plan
sur le panneau, en numérique ou sur film; sinon faire passer l'information
pour que d'autres prennent des photos ;
- rédiger un témoignage, très simplement, décrivant
les réactions et éventuellement l'analyse qui en est faite par
rapport à l'image et au texte montrés par l'affiche ;
- éventuellement, et particulièrement pour les jeunes enfants,
faire établir un certificat médico-psychologique attestant de
la réaction subie et reprenant la description de l'affiche qui en est
responsable.
Contact
* RAP - Résistance à l'agression publicitaire, 53 rue Jean Moulin,
94300 Vincennes, Tél : 01 43 28 39 21
* François, Tél : 01 43 38 33 69, courriel :
fjourde at voila.fr
3) L'AFFICHEUR CLEAR CHANNEL SE CASSE LES DENTS CONTRE PAYSAGES DE FRANCE
- Par Paysages de France
La cour d'appel de Rennes a confirmé, le 20 octobre 2004, l'ordonnance
du juge des référés du 5 novembre 2003 qui enjoignait à
cette société de démonter, sous astreinte, l'ensemble de
ses dispositifs dans le site inscrit de la Rance (agglomération de Dinan,
Côtes-d'Armor).
Clear Channel avait installé, en violation du Code
de l'environnement, 23 panneaux publicitaires de grand format. De son côté,
Clear Channel demandait 107 000 euros de dommages-intérêts
à l'association* pour le "préjudice" causé par
le démontage de ces panneaux illégaux !
L'afficheur aura nié jusqu'au bout l'évidence et multiplié
les manoeuvres dilatoires.
Ainsi, le 6 septembre 2004, soit quelques heures seulement avant l'audience
d'appel, l'afficheur adressait de nouvelles conclusions à l'avocat de
l'association et demandait à cette dernière de produire un certain
nombre de pièces attestant, par exemple, que le bureau de Paysages
de France n'était pas composé de... fantômes !
C'est donc finalement Clear Channel qui, le 20 octobre 2004,
a été condamné à verser 3 500 euros à l'association
au titre des frais de procès.
Reste le recouvrement de l'astreinte : Clear Channel n'ayant
démonté ses dispositifs illégaux que plusieurs mois après
l'échéance fixée par le tribunal de Dinan, c'est une somme
de plusieurs centaines de milliers d'euros que cette société doit
maintenant à Paysages de France.
Alors que le nombre de panneaux et d'enseignes en infraction reste considérable
dans ce pays, cette nouvelle victoire ne peut qu'inciter l'association à
durcir considérablement ses actions contre les afficheurs ou les sociétés
de la grande distribution qui continueraient à violer le Code de l'environnement.
Ce sont donc de multiples recours de ce type qui pourraient être engagés
par Paysages de France au cours des prochains mois !
* Rappelons qu'en août 2002, l'afficheur Défi France,
filiale de Clear Channel, avait déjà réclamé
100 000 euros à Paysages de France dans une autre affaire.
Défi France a été condamné en appel,
le 9 janvier 2004,
à verser 16 000 euros à l'association.
Paysages de France
Association agréée au plan national au titre du Code de l¹environnement
Tél. & tcp. : 04 76 03 23 75 paysagesdefrance at free.fr -
http://paysagesdefrance.free.fr
CONTACT PRESSE 06 72 98 94 89 et 04 76 03 23 75
Le paysage, ça nous regarde
4) LYCÉENS : CERVEAUX DISPONIBLES POUR LE MEDEF - Une société
émanant du MEDEF a créée une lettre d'information vendue
aux lycéens - Par Christiane Levilly
Patrick Le Lay n'est pas seul...
Le ministère de l'Éducation nationale prépare, lui aussi,
les cerveaux...
Nous savions déjà que le ministère de l'Éducation
nationale avait établi un partenariat avec l'institut de l'entreprise
( émanation du MEDEF) pour "former" les professeurs
de sciences économiques et sociales.
Depuis septembre, la société " Mémoactu" adresse
un courrier publicitaire aux établissements et aux classes pour leur
proposer un abonnement à une "newsletter des lycéens".
Ce courrier mentionne que l'opération est organisée " avec
l'accord du Ministère de l'Éducation nationale
et en partenariat avec Melchior " (rappelons que Melchior
est le site "pédagogique" de l' institut de l'entreprise).
Mémoactu demande un chèque global de 120 euros pour un an d'abonnement
; les adresses e-mail des élèves intéressés lui
sont également communiquées. (NDLR : cette pratique est totalement
illégale. Cette société, certainement par crainte de poursuites
judiciaires vient d'y renoncer et annonce sur son site http://www.memoactu.com
: « Mode de diffusion à partir du mois de décembre : pour
des raisons juridiques et pratiques, les élèves ne trouveront
plus les numéros de MEMOACTU dans leur boîte e-mail mais directement
sur notre site. »)
L'objet social de Mémoactu est de "fournir un service de synthèse
et de traitement de l'actualité à des personnes qui n' ont pas
le temps de la connaître".
Le ministère de l' Education nationale fait ainsi de la "pub"
à une société qui vend un résumé de l'actualité
vue par le MEDEF.
Bel exemple de neutralité, d' éducation à la citoyenneté,
de défense d'une information objective !
ATTAC adressera un courrier au Ministre de l'Éducation
nationale afin de dénoncer cette complaisance envers des entreprises
privées et demandera l'interdiction de cette proposition d'abonnement
à une " newsletter des lycéens" au sein des établissements
publics.
Cette intrusion publicitaire, marchande et idéologique contrevient au
principe de neutralité scolaire.
ATTAC rappellera au Ministre qu'il est de son devoir de faire
respecter le principe de neutralité de l' école.
Christiane Levilly, d'après une information communiquée
par Régine Tassi (ATTAC, commission
marchandisation de l'École)
5) - APPEL AUX CERVEAUX NON DISPONIBLES : BILAN - Par l'OFM
A l'occasion du rassemblement, samedi 6 novembre après-midi, devant
le Ministère de la Culture et de Communication d'environ
400 personnes ayant répondu à l'"Appel aux cerveaux NON disponibles
pour une information, libre, de qualité et pluraliste", l'Observatoire
Français des médias, associé à de nombreuses organisations
associatives, syndicales et politiques, a déposé une lettre auprès
du Ministre de la Culture et de Communication lui demandant qu'il ouvre "sans
délai un débat public et une consultation avec l'ensemble des
associations et syndicats représentatifs sur les thèmes qui font
l'objet de cette manifestation".
A la suite de l'appel lancé par l'Observatoire français des médias
"pour une information libre et pluraliste", environ 400 personnes
se sont rassemblées samedi 6 novembre, à partir de 14 heures 30,
place du Palais-Royal (Paris 1er), où ont été prononcées
plusieurs interventions de représentants de l'Observatoire français
des médias, de la Coordination des intermittents et précaires
- Ile de France (CIP-IDF), d'AG 45-Maison des médias libres, de Résistance
à l'Agression Publicitaire (RAP), du Syndicat National des Journalistes
(SNJ), du Syndicat National des Journalistes CGT (SNJ CGT), de la Fédération
des Syndicats CGT du Spectacle (FNSAC CGT). Ont été lus tout au
long de l'après-midi des messages de soutien à cette initiative
adressés par Noam Chomsky, Fairness and Accuracy in Reporting (FAIR,
Etats-Unis), la Fédération Européenne des Journalistes,
la Fédération Internationale des Journalistes, la National Union
of Journalists (UK and Ireland), le syndicat des journalistes grecques ainsi
que la Campaign for Press and Broadcasting Freedom in the UK.
Une délégation issue de ce rassemblement s'est rendue, dans le
milieu de l'après-midi, auprès des services du Ministre
de la Culture et de la Communication et, ayant été reçue
par les membres de son cabinet, a pu y procéder à la remise d'un
exemplaire de "l'Appel du 18 juin 2004 contre la concentration et la mainmise
financière sur les médias", de la liste de ses signataires
ainsi que d'une lettre par laquelle l'Observatoire français des médias,
associé aux nombreuses organisations associatives, syndicales et politiques
appelant à ce rassemblement, demande à M. Renaud Donnedieu
de Vabres qu'il ouvre "sans délai un débat public
et une consultation avec l'ensemble des associations et syndicats représentatifs
sur les thèmes qui font l'objet de cette manifestation" (voir le
texte de cette lettre www.observatoire-medias.info).
L'Observatoire français des médias attend donc du Ministère
de la Culture et de la Communication qu'il apporte dans les meilleurs
délais, à la suite de cette démarche, une réponse
à l'importante mobilisation manifestée par les mouvements sociaux
et politiques et par les citoyens sur l'ensemble de ces questions.
6) -INTERVENTION D'YVAN GRADIS À LA
MANIFESTATION DE L'OFM, PLACE DU PALAIS ROYAL, LE 6 NOVEMBRE 2004
Je représente l'association Résistance à l'agression
publicitaire.
Mais, RAP n'étant ni une secte ni une Église, ce que je vais dire
ne correspondra pas forcément à ce que pense l'ensemble des membres
de l'association. Avec l'accord de RAP, je donnerai quelques
positions personnelles sur la question qui nous réunit aujourd'hui.
Qu'il me soit permis d'aborder le problème de la presse avec naïveté,
mais la naïveté n'est pas forcément le contraire du bon sens.
La presse. Il y a ce qui est évident : son rôle - faut-il dire
sa fonction première ? faut-il parler d'un effet pervers ? - de conditionnement
des foules. Et aussi son caractère souvent agressif et/ou manipulateur
: gros titres à la une des journaux, rythme saccadé de la logorrhée
des radios commerciales ; bombardement phonique de la télévision,
avec ses basses fréquences à vous tordre les boyaux ; affiches
obsédantes à la devanture des kiosques, etc.
Puis il y a ce qui n'est pas évident : son histoire. L'histoire de la
presse écrite se perd dans la nuit des temps. Ou, disons, remonte à
plusieurs siècles (voir Théophraste Renaudot...). Celle de la
presse audiovisuelle, elle, ne remonte pas dans la nuit des temps. La radio
a un peu plus de 100 ans (elle est née vers 1895), et la télévision,
élaborée dans les premières décennies du Xxe siècle,
n'est entrée dans les foyers qu'au lendemain de la Deuxième Guerre
mondiale, donc il n'y a guère plus d'une cinquantaine d'années.
Par conséquent, la plupart d'entre nous, ici présents, sont nés
au milieu de cet environnement médiatique dont il est question aujourd'hui.
Et, l'homme étant naturellement fasciné par toute nouvelle création,
par tout gadget, par tout jouet, le réflexe par lequel nos parents nous
ont initiés à la presse, nous ont familiarisés avec elle,
nous ont imposé ses volutes - exactement comme des parents tabagiques
exposent leurs enfants aux nuisances du tabagisme passif -, ce réflexe
de nos aînés, donc, a trouvé son prolongement logique -
psycho-logique - dans le réflexe par lequel nous nous sommes mis nous-mêmes
à consommer « de la » presse.
Au point d'oublier, le plus souvent, justement, que cette presse n'a rien de
naturel. Elle n'est pas issue du big-bang ! Elle est une création de
l'homme, une institution. Elle a été faite, ou elle s'est faite
au fil du temps. Or, tout ce qui a été fait (par l'homme) peut
être défait... ou refait, si vous préférez.
Ici intervient le rôle du client, du consommateur, du citoyen. Le citoyen
peut-il se réapproprier la presse d'une façon ou d'une autre ?
Je parle de la presse dite « grande », qu'il faudrait plutôt
appeler « massive » ou industrielle, et non de la presse militante
ou marginale. Dans une certaine mesure peut-être. Dans une certaine mesure
seulement. La télévision, pour m'en tenir à l'aspect le
plus catastrophique, le plus tragique, du problème, est devenue (à
moins qu'elle ne l'ait été dès ses débuts, sous
des dehors débonnaires) une forteresse imprenable aux très hautes
murailles lisses sur lesquelles on ne peut que glisser (il y a quinze ans, 200
000 signatures n'ont pas suffi à mettre un terme aux coupures publicitaires
au milieu des films). Or, quand on essaie de pousser un mur avec ses deux mains,
ce n'est pas le mur qui bouge, c'est le corps qui recule. Ce recul du corps
est l'image même de l'attitude que tout un chacun peut adopter délibérément.
Et cela porte un nom : le boycottage. Ou encore « se retirer du jeu »,
comme disait le philosophe René Macaire, disciple de
Gandhi et l'un des fondateurs de RAP. La presse peut se boycotter,
comme tout autre produit marchand... Coluche disait : « Si on n'achetait
pas, ça ne se vendrait pas ! » Si l'on dédaignait massivement
la radio et la télévision, ou certaines d'entre elles, pensez-vous
qu'elles continueraient longtemps de parler dans le vide ?
Prendre du recul par rapport à la presse est à la portée
de tout le monde. Libre à chacun de devenir non-téléspectateur,
non-auditeur, non-lecteur de quotidiens. Je suis bien placé pour savoir
tout le bénéfice qu'on en retire.
Si j'avais un appel à lancer à titre personnel, ce serait celui-ci
: n'oubliez jamais de vérifier, plusieurs fois par jour, si votre consommation
de presse correspond à un réel BESOIN. Besoin. Le grand mot est
lâché, ce mot qui est la clé de voûte de la société
de consommation, comme de sa remise en question. Aussi importante que le «
connais-toi toi même » de Socrate ou le « Que sais-je ? »
de Montaigne, notre devise pourrait être : « En ai-je besoin ? »
Pour finir, et après cette « diatribe » radicale, voici
une double revendication concrète et modérée que l'association
RAP m'a chargé de porter sur cette place publique :
d'une part, qu'une loi oblige chaque journal à indiquer à la une
le pourcentage occupé par la publicité (comme le taux de nicotine
sur les paquets de cigarettes ou le degré d'alcool sur certaines boissons)
; d'autre part, que tout message publicitaire, à l'intérieur d'un
journal, soit entouré par un épais filet noir qui indique clairement
au lecteur qu'il s'agit de publicité et non de rédactionnel.
Question de Charlotte NENNER, Sylvain GAREL, Jacques BOUTAULT et des
élus du groupe Les Verts à Monsieur le Maire de Paris.
Concernant la publicité commerciale autour d'évènements
sportifs
En juin de cette année, plusieurs évènements à caractère
sportif se sont traduits par une omniprésence de la publicité
commerciale :
Tout d'abord avec les oriflammes JO 2012 (R) "l'amour des jeux",
implantés depuis plusieurs mois sur les grandes avenues parisiennes :
Des oriflammes publicitaires réservés aux sponsors sont régulièrement
intercalés, y compris dans les zones de publicité interdite comme
les canaux. Les dits sponsors ne semblent, de plus, pas forcément dans
l'esprit « humaniste » des jeux olympiques de Pierre de Coubertin,
puisque l'on y trouve parmi d'autres, un industriel de l'armement.
Ensuite, le passage du "Relais de la Flamme Olympique Athènes 2004
présenté par Coca-Cola et Samsung" (appellation officielle)
à Paris s'est traduit par de la publicité massive pour les 2 sponsors
officiels et obligatoires de la Flamme Olympique : camions publicitaires circulant
en convoi, et fanions Samsung et Coca Cola distribués au public, en particulier
aux enfants, diffusion massive d'une plaquette « d'information »
Samsung, etc.
Enfin, un écran géant a été installé sur
la place de l'Hôtel de Ville (également une zone de publicité
interdite) à l'occasion du championnat de football Euro 2004. Entre les
matchs (c'est à dire la majeure partie de la journée), cette installation
était un énorme écran publicitaire, où défilaient
en boucle des spots de publicité commerciale. Cet écran, géant
étaient lui-même entouré de grands panneaux de publicité
pour de la téléphonie mobile.
Ce lien indissoluble entre le sport-spectacle et la publicité commerciale
montre bien que l'argent est bien devenue la principale valeur véhiculée
par ces grands évènements.
Cela augure malheureusement de ce que pourraient être les Jeux Olympiques
à Paris en 2012 : un évènement sportif noyé dans
une masse de publicité commerciale agressive ; alors que le Maire de
Paris a déclaré (le 21 mai 03) souhaiter des jeux « écologiques
» et marqués par la « simplicité ».
En conséquence, les éluEs du Groupe Les Verts
demandent à M. le Maire de Paris :
- Quelles sont les mesures envisagées afin que chaque événement
sportif ne se transforme pas en foire commerciale ?
- Est-il normal d'implanter des équipements publicitaires en zone de
publicité interdite alors que le règlement local de publicité
de Paris est en cours de révision ?
------------
Réponse du Maire de Paris :
"L'économie du sport, et tout particulièrement des grands
évenements sportifs, repose aujourd'hui sur des financements extérieurs
privés dont la motivation essentielle est la recherche de la notoriété
par des marques commerciales. Cet état de fait s'impose de manière
générale à la ville de Paris comme aux grandes fédérations
sportives lors de l'organisation des compétitions. Il convient cependant
de préciser chacune des situations décrites dans la question pour
en comprendre la portée.
Le pavoisement des Champs Elysées dans le cadre de la candidature pour
les JO de 2012 a été réalisée par le GIP Paris 2012
qui en a assuré la conception, le financement et la logistique, la Ville
de Paris n'intervenant que pour la mise à disposition des supports. Rappelons
que le GIP regroupe l'Etat, la Région, la Ville et des partenaires privés.
les partenariats au sein du GIP ont été approuvés par le
Conseil à l'occasion de la délibération relative à
la convention plutiannuelle sur projet entre la Ville de Paris et le Groupement
d'Intérêt Public Paris Ile de France 2012 en novembre 2003.
A propos du passage de la flamme olympique, la présence des sponsors
sur le parcours était rendue obligatoire par le contrat signé
avec le comité d'organisation des jeux d'Athènes, contrat accepté
par le conseil de Paris au cours de sa séance d'avril dernier. ces deux
sociétés étaient sponsors officiels du relais dans tous
les pays traversés.
L'installation d'un écran géant sur le parvis de l'hôtel
de ville était une opération organisée par la fédération
française de football et le partenaire "officiel" de cette
dernière. L'installation du support et de l'écran a été
rendue possible par l'apport financier de cette société alors
que, par ailleurs, les coûts - très lourds - de diffusion publique
ont été supportés, comme pour les diffusion télévisées,
grâce aux recettes des publicités diffusées avant les matchs.
Chacun des évenements n'aurait pas pu avoir lieu sans la présence
de partenaires privés pour des raisons qui, on le voit, relèvent
de contextes à chaque fois spécifiques. Ainsi, si l'on prend l'exemple
des jeux olympiques, il faut rappeler que la ville n'est pas la seule engagée
dans la candidature Paris 2012 et se devra par ailleurs de respecter les règles
fixées par le CIO en matière de partenariats.
Quoi qu'il en soit, la Ville de Paris reste en tout état de cause vigilante
pour que l'esprit sportif ne soit pas affecté, au cours de ces évenements
et compétitions, par les messages commerciaux de ces sponsors qui doivent
s'y intégrer sans les perturber. "
8) LIBERTÉ, PUBLICITÉ ET ART
- Communiqué de R.A.P.-Belgique
Ce samedi 20 novembre, comme prévu, les membres du collectif R.A.P.
ont mené une action au grand jour Place Saint-Josse à 14 heures.
Le panneau déroulant de 8m² qui y trône a été
recouvert d'une affiche, préalablement réalisée en atelier
(fabriquée entièrement avec des matériaux de récupération,
de la colle et de la peinture latex). Le message, « Résistons à
l'agression publicitaire », était écrit en grands caractères
rouges sur fond noir. En dessous, sur une pancarte, l'adresse Internet, antipub.be,
se détachait du poteau. À côté, deux membres tenaient
un calicot stipulant : « La (sur)consommation dévaste le monde
».
L'événement de ce jour a été couvert par certains
média qui ont répondu à l'appel que le collectif leur avait
lancé quelques jours plus tôt. Deux agents de chez ClearChannel
étaient présents quasiment dès le début de l'action.
Ils se sont montrés imprécis sur la façon dont ils avaient
eu connaissance du lieu et de l'heure. Ils ont très vite téléphoné
à la police, dont deux représentants sont arrivés un quart
d'heure plus tard.
Déroulement de l'action:
13h55 : quatorze membres du collectif, accompagnés de quelques ami/e/s
venu/e/s prêter main forte, prennent position à la place St Josse
autour du panneau appartenant à l'afficheur ClearChannel. Deux grandes
échelles de 5 mètres, fabriquées par l'équipe spécialement
pour l'action sont immédiatement placées au dos du panneau. Certains
membres répondent déjà aux questions posées par
les journalistes venus assister à l'action.
14h00 : deux grimpeurs de l'équipe montent au sommet du panneau, armés
de toile adhésive et de notre affiche. D'abord bien fixée au dessus,
l'affiche est ensuite déroulée sur la face publicitaire du panneau.
Pendant que quatre membres (deux sur les échelles, deux pour les soutenir)
plaçaient l'affiche sur l'écran publicitaire, les autres (une
dizaine) portaient le calicot, s'entretenaient avec les journalistes, distribuaient
des tracts aux passants ou photographiaient et filmaient.
Le temps de démonter les échelles en deux parties pour finir
le travail de fixation par le bas, la voiture de la société ClearChannel
arrivait déjà sur les lieux. Un employé de la multinationale,
habillé d'un training d'une grande marque, comme il se doit, accourt
vers nous et nous somme d'enlever immédiatement notre affiche et s'adresse
à nous agressivement. Il n'en est bien entendu pas question et nous l'invitons
à mettre en pratique ses menaces d'appeler la police, qu'il n'arrête
pas de proférer.
Notons qu'un employé de JC Decaux (dont les panneaux ne sont pourtant
pas visés cette fois-ci) est aussi présent. Nous comprendrons
vite que les deux sociétés rivales travaillent main dans la main
face au mouvement antipublicitaire. Nous apprendrons également que les
afficheurs consultent notre site tous les jours et constituent un dossier («
déjà épais comme ça », nous disent-ils) dans
le but de nous couler.
Rappelons aussi que les afficheurs savaient très bien que nous allions
passer à l'action à St-Josse, qu'ils avaient prévenu les
autorités et enfin qu'ils se sont inscrits avec des adresses «
anonymes » (probablement chez Hotmail) comme sympathisants sur notre liste
de diffusion.
14h15 : La police arrive sur les lieux.
L'employé CC leur demande de nous arrêter sur le champ, se plaint
de « dégradations », leur affirme qu'il va porter plainte,
et exige qu'on enlève notre affiche. La police est assez dubitative,
rétorque à l'employé zélé qu'il ne s'agit
pas ici de dégradation au sens propre du terme.
Après la première altercation entre l'employé de CC et
certains membres, le dialogue s'est pourtant amorcé.
Quelques membres ont discuté très calmement avec les employés
CearChannel et avec la police. Résultat : les agents de ClearChannel
qui maintenaient qu'il y avait dégradation du matériel en sont
venus à dire qu'il s'agissait plutôt d'une violation de propriété
privée et qu'ils étaient obligés de porter plainte pour
les préjudices que R.A.P. portait à leurs clients.
Quant aux policiers, sans accréditer l'événement, ils appréciaient
la non-violence de la démarche et n'estimaient pas nécessaire
de nous embarquer au poste. L'un des deux vient néanmoins demander qui
est responsable. Nous le sommes tous. Il nous somme d'enlever l'affiche. Nous
refusons. Il nous demande si on veut se faire arrêter. Nous acceptons.
Ne sachant que faire, ils opèrent un repli stratégique et téléphonent
au bourgmestre.
Il apparaît que le bourgmestre socialiste de St Josse tolère la
manifestation jusqu'à 15h00.
Un autre véhicule de ClearChannel arrive sur les lieux. Un employé
en tenue de travail et équipé d'une échelle est à
son bord. Celui-ci attendra patiemment qu'il soit 15h00 pour passer à
l'action.
15h01 : l'employé CC grimpe sur son échelle et commence à
arracher notre affiche. Nous entonnons en choeur « Ce n'est qu'un aurevoir...,
Oui nous nous reverrons... ».
15h05 : l'ordre publicitaire est enfin rétabli, notre affiche est en
lambeaux, nous devons nous disperser.
La société ClearChannel a subi un important préjudice
: pendant une heure entière chrono, un de leur millier de panneaux a
été scandaleusement mis hors d'état de délivrer
son message réconfortant à la population de St Josse.
Une lourde pièce que nos deux afficheurs nationaux ne manqueront pas
d'ajouter à l'épais dossier constitué contre R.A.P..
Un grand merci à ceux et celles qui sont venus soutenir les terroristes
antipub (certains sont même venus en train) et aux nombreux passants qui
nous ont assuré de leur sympathie.
9) LIBERTÉ, PUBLICITÉ ET ART
- Communiqué de R.A.P.-Belgique
Les membres du collectif R.A.P. (Résistance à
l'agression publicitaire) dénoncent et condamnent le manque d'espace
prévu pour répondre à la publicité qui nous est
massivement imposée. La difficulté de coller des affiches légalement
dans l'espace public, pour communiquer un message en réaction aux dogmes
néo-libéraux, entrave et bafoue la liberté d'expression
de chacun. Il semble que l'on se re-trouve donc dans un système où
cette liberté n'appartient qu'à certaines puissances. Seraient-ce
les mêmes qui font l'apologie de la démocratie ?
Les membres du collectif dénoncent et condamnent le conditionnement
opéré sur les esprits par un affichage omniprésent. Utilisant
les moyens de la propagande, quelques puissantes transnationales entendent asseoir
leur empire idéologique - la consommation toute-puissante - en anesthésiant
le sens critique de leurs cibles. La publicité, organe principal de cette
propagande, assène en quantité incalculable le même message:
la nécessité impérieuse d'« avoir » toujours
plus, toujours mieux, toujours autre. Par là, elle génère
une frustration perpétuelle, mais très efficace, renversant les
envies en besoins, envies qu'elle-même avait peu de temps auparavant initiées.
Sous le joug d'un agresseur déguisé en sauveur (puisque la publicité
prétend vendre du bonheur), tout citoyen, réduit à un simple
consommateur, étouffe, oublie ce qu'il est, ce qu'il veut, mais sait
ce qu'il n'a pas. Tout atomisés que nous le sommes aujourd'hui, ce qu'a
l'autre est ce que je n'ai pas, ce que possède Untel est ce que je devrais
posséder.
Ce système de pensée ne peut que conduire rapidement à
l'exclusion et à la violence.
Les membres du collectif dénoncent et condamnent le contenu avilissant
et/ou abrutissant de la publicité ainsi que les diverses formes qu'elle
utilise pour parvenir à ses fins. S'habiller de créations artistiques
ou humoristiques l'accrédite aux yeux de certains, mais, en fait, la
rend d'autant plus manipulatrice et vicieuse qu'elle s'attribue une légitimité
culturelle à des fins commerciales. Un large public en vient à
oublier sa fonction première : faire tourner la machine capitaliste.
À ce titre, les membres de ce collectif dénoncent et condamnent
l'exposition qui se tiendra aux palais des Beaux-Arts du 20 au 26 novembre 2004
: « Le meilleur de la publicité belge et internationale ».
Nous ne pouvons voir dans ce coup de force qu'une manipulation supplémentaire
de l'opinion publique en faveur de l'idéologie dominante.
Est-ce le rôle de cette institution que d'« anoblir » une
pratique manipulatrice et agressive ? Les institutions culturelles ne devraient
pas servir, voire soutenir le culte de la consommation.
Si la profusion, le luxe et le culte de l'argent sont aujourd'hui les valeurs
auxquelles il convient d'adhérer - ce que l'affichage publicitaire nous
rappelle sans cesse - les membres du collectif R.A.P tiennent
à souligner qu'une étude récente de l'Observatoire de la
santé et du social a démontré que 25% des habitants de
Bruxelles vivent dans un ménage sans revenu du travail, et qu'au moins
7% des habitants de St Josse (la commune la plus pauvre) vivent en dessous du
seuil de pauvreté.
Résistons à l'agression publicitaire !
Résistance à l'Agression Publicitaire - Belgique (R.A.P.)
Site: http://www.antipub.be
Inscription, modifications et désinscription à la liste de diffusion:
rap at antipub.be
Tél: 04 72 62 38 41
Vos soutiens au compte Argenta 979-6185409-15 au nom de RAP
10) JOURNÉE SANS ACHAT : NOS AMIS DE
LA POLICE ACCUEILLENT L'ÉGLISE DE LA TRÈS SAINTE CONSOMMATION
! - Par Frère Kris
Aujourd'hui Samedi 27 Novembre 2004, alors que de nombreux fidèles priaient
paisiblement devant les Temples de la Consommation à l'occasion de la
soi-disant "Journée sans Achat", deux représentants
de l'Église de la Très Sainte Consommation et
une journaliste ont été accueillis, avec une joie non dissimulée,
au sein du sein du Commissariat des Halles et retenus pendant plusieurs heures.
Parce qu'une journée sans Achat ne doit pas être une journée
sans Prière, de nombreux fidèles nous avaient rejoint à
la Fontaine des Innocents. La procession entama son chemin de croix un peu avant
15H, s'arrêtant pour prier devant les temples de la consommation autour
de la place, commençant par le fameux Mac Ronald (prière à
la Malbouffe), puis un Bureau de Change (prière au Profit), le restaurant
d'animaux morts l'Entrecôte (une nouvelle prière à la Viande),
un magasin de vêtements débiles (prière aux Fringues), un
magasin de "Culture" vendant des calendriers, des livres de recettes,
des cartes postales et des guides du Croutard (prière aux Supermarchés
Culturels)...
Se dirigeant ensuite vers le Forum, la procession n'a pas résisté
à l'envie de faire une petite prière à la Police (que nous
aimons) devant le Commissariat, où les fidèles agenouillés
ont su montrer toute leur ferveur. Puis, allant toujours en paix, nous avons
descendu les escaliers pour arriver devant le Grand Temple de la Consommation
Culturelle : la FNUC ! Une prière aux Galeries Commerciales, et nous
étions bien décidés à en rester là, tout
s'étant bien passé jusqu'à présent, et à
retourner paisiblement vers la Fontaine.
C'est alors que plusieurs hommes en bleu sont arrivés, demandant ses
papiers à un Révérend bien décidé à
retourner sur la place pour finir la messe. Des papiers, nous en avions, les
missels du Consommateur bien sûr ! Mais ils voulaient autre chose, nous
avions une autorisation, elle est sur la place, revenons vers la place pour
vous la montrer mes frères... Nos amis de la police sont de plus en plus
nombreux, difficile d'échapper à leur ferveur, le Révérend
dont le mégaphone porte encore la bonne parole, demande aux fidèles
de rester groupés, mais rien n'y fait, il est agrippé avec la
plus grande fermeté par ses amis en bleu. Il crie "non-violence,
non-violence", mais à quoi bon, il est traîné de force
à l'écart du groupe de fidèles. C'est alors que, à
une quinzaine de mètres du poste de peau lisse (comme une peau de bébé),
Frère Livethrobbe, un autre fidèle, arrivant en retard pour la
messe et voyant le prêtre se faire embarquer, l'enlace et se prosterne
à ses pieds. Il n'en faut pas plus pour que nos amis de la peau lisse
(sans boutons) décident de l'emmener lui aussi ! Allongé à
terre en contemplation, et le voilà, porté par la grâce,
en pleine lévitation (à moins que ce soit 5 policiers qui l'aient
porté, allez savoir) et hop, au poste ! Les deux amis ont beau dire qu'ils
sont photographiés et filmés (Arte était là), rien
n'y fait...
Les photographes présents sont même empêchés de prendre
des photos, et certains sévèrement repoussés.
Mais en fait, quelle joie de se trouver tous deux au sein des seins, pour une
visite gratuite chez nos nouveaux amis !
Nous avions proposé de revenir vers la place où nous avions l'autorisation
de manifester (mais c'était une manifestation "statique", ont-ils
dit) pour leur montrer la déclaration. Mais peut-être la prière
devant le commissariat n'a t-elle pas plu ? Ils l'ont appelé un "sitting".
À moins que ce soit notre descente devant la Fnuc, qui nous l'avions
bien vu n'avait pas échappé à un vigile, assez peu avenant
malgré l'amour que nous apportions pour pas un rond. Bref, les fidèles
se regroupent devant le commissariat, demandant que nous soyons à nouveau
réunis pour continuer la prière. C'est alors 3 rangées
de CRS, avec toute la panoplie, qui s'interposent pour nous protéger
de la foule. Et ils demandent à "nos ouailles" (disent-ils)
de s'éloigner, nous n'en sortirons que plus vite (?).
Une journaliste de Radio Nova, enregistrant une conversation entre un fidèle
et un agent, se fait rabrouer.
Elle n'aurait pas le droit d'enregistrer. Et la liberté de la presse
(que nous aimons) ? C'est seulement 20 minutes plus tard que plusieurs agents
reviennent à la charge et l'interpellent, lui demandent sa carte de presse,
et l'emmènent sans ménagement alors qu'elle ne fait que son métier.
Interrogée au poste, elle devra attendre plus d'une heure, la police
disant qu'elle risque d'être accusée pour "cris et vociférations",
notre amie journaliste est au bord des larmes... mais sa rédaction enverra
un fax libérateur, et elle est finalement libérée non sans
un PV pour "tapage injurieux" (elle était pourtant restée
tout ce qu'il y a de plus polie) et une convocation devant le Tribunal de Police.
Elle passera à l'antenne dans la soirée (et à nouveau dans
la semaine), ne manquant pas de faire alors la meilleure publicité à
nos amis zélés.
Pendant ce temps, à l'intérieur, nous sommes assis à quelques
mètres seulement de la porte blindée (et insonorisée, c'est
beau le progrès) qui nous sépare de nos ouailles, mais impossible
d'entendre leur ferveur. On nous demande "Qu'est ce que vous revendiquez
?". Quelle drôle de question posée à de simples pèlerins
! "On est de l'Eglise de la Sainte Consommation !", est notre seule
réponse, un peu énervée, regrettant d'avoir été
séparé de nos fidèles sans autre concertation. Nous voilà
fouillés au corps avec la plus grande précaution, soulagés
de nos papiers d'identité, puis assis parmi de nouveaux amis interpellés
pour d'autres raisons tout aussi valables. Pendant plus de deux heures ce sera
d'ailleurs un véritable défilé. Plusieurs très jeunes
(entre 15 et 17 ans) interpellés menottes aux poignets pour avoir fumé
une substance illicite et avoir eu le mauvais réflexe de courir dans
la mauvaise direction. 30000 morts par an en France dus au tabac, des dizaines
de milliers dus à la voiture et à la pollution qu'elle engendre,
aucun dus au cannabis, mais on embarque encore des gens pour ça, et on
appelle les parents. D'autres jeunes assis avec nous ont été amenés
pour avoir rendu hommage au magasin "H&M" en voulant emporter
des vêtements sans passer à la caisse. Encore des victimes de la
Sainte Publicité ! Heureusement, l'Eglise est là pour ramener
tous ces égarés dans le droit chemin. L'une d'eux, égarée,
demandait ce qu'elle faisait ici au "commercial" (véridique,
au lieu de commissariat!)
C'est ensuite plusieurs amis en civils, dont le commissaire, qui viennent nous
parler. Nous comprenons qu'on nous reproche de nous être éloignés
de la place où nous avions "l'autorisation". Mais personne
ne nous a prévenus que nous ne devions pas nous écarter de la
place... Et sans doute le "sitting"* devant le commissariat avait
passablement énervé nos amis un peu trop susceptibles. Nous conversons
également avec quelques CRS qui finissent par conclure "Vous me
parlez à moi ou au mur, c'est pareil, alors parlez au mur !"...
ce que nous ne manquons pas de faire, en mangeant une pomme qui nous rappelle
la balle que jetait Steve Mac Queen contre le mur dans "la grande évasion".
Nous patientons, on nous dit que les agents font un "PV d'interpellation",
nous pensons que nous allons être interrogés et que nous allons
devoir signer un PV avec notre version des faits, puis au bout de deux heures
un civil de la Préfecture nous dit qu'il nous a suivis sur la place,
qu'il aime bien nos "prêchis-prêchas", qu'il a de l'humour,
mais qu'il a été appelé ailleurs et n'a pas pu nous suivre
lorsque l'on s'est écartés de la place... Il nous dit qu'il tire
"vers le bas" alors que le commissaire de quartier tire plutôt
"vers le haut". Enfin, au bout de près de 2 heures et demie,
on nous annonce que nous pouvons (et devons) sortir ! "Vous êtes
sûrs, on ne peut pas rester encore un peu ? " Nous demandons à
voir le PV, à emporter quelques traces, on ne nous a même pas interrogés
officiellement... et hop, nous sommes dehors, aucune charge n'est retenue contre
nous, encore heureux, il est 17H30, nos fidèles sont encore là
et nous accueillent devant l'entrée, nous rejoignons la place ! Nous
les rassurons, on ne nous a pas passé à tabac, nous apôtres
de la subversion qui prions la Consommation...
Une prière à la Police sur la place, puis enfin la Communion de
l'Euro et la Confession publique de plusieurs fidèles qui n'ont pas assez
consommé...
Quelle joie de retrouver notre liberté de culte encadré, notre
liberté de parole surveillée, mais quelle joie aussi d'avoir été
les hôtes de nos amis gardiens de l'ordre Commercial !
* ndlr : le terme anglais correct est « sit-in », peut-être
trop difficile à apprendre (c'est plus commode de le transformer en «
ing » comme parking, terme presque anglais qu'on maîtrise bien).
On peut recommander à nos amis de la police (et aux autres) d'appeler
cela très simplement en français « manifestation assise
». Cela évitera de faire de la peine à Molière ET
à Shakespeare.
11) MÉFAITS PUBLICITAIRES - Des affiches
publicitaires sur les arbres - Par Michel Blain
Nous savons tous que les agissements de Carrefour sont à
l'opposé de ses belles déclarations en faveur de l'environnement.
Ici à Épinay sur Orge, Carrefour a une nouvelle
fois enfoncé le clou.
On ne peut pas mieux dire. Des affiches vantant la réfection du magasin
de Sainte Geneviève des Bois (le tout premier supermarché de France),
ont été clouées sur des arbres ! (en plus de toutes celles
attachées aux panneaux routiers et aux feux rouges, mais c'est tellement
banal...)
Qu'inventeront-t-ils de nouveau ?
Michel Blain
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