R.A.P. a pour vocation de faire connaître les diverses
approches de la lutte antipublicitaire
sans pour autant adhérer à toutes les opinions et idées
d'actions formulées, dont elle laisse la responsabilité à
leurs auteurs.
Introduction :
Chers lecteurs,
C'est avec un petit pincement au coeur que je rédige cet édito
qui sera mon dernier. Je quitte en effet mes fonctions à R.A.P. à
la fin du mois. Après 5 ans passés dans cette structure, j'ai
éprouvé le besoin de changer d'emploi, de me lancer de nouveaux
défis, de découvrir d'autres horizons. Ce furent des années
très riches en enseignement et durant lesquelles j'ai eu l'occasion de
rencontrer des personnes de grande qualité et d'une profonde sincérité.
Des personnes qui bénévolement s'investissent dans la durée
pour éveiller nos consciences, rendre notre monde meilleur et plus beau.
Des petits grains de sables, des emmerdeurs et des chipoteurs qui par leur obstination
ont fait de la cause antipublicitaire un fait de société.
C'est ..., l'un de ces publiphobes avoués, qui va me succéder,
et je lui souhaite d'être un permanent aussi heureux que j'aie pu l'être
durant toutes ces années.
Je ne vous dit pas adieu, mais à très bientôt.
1) PANNEAUX PUBLICITAIRES : DÉMONTEZ-LES ! - Pour
obtenir le démontage de panneaux apposés sur l'Hôpital Saint-Louis
de Paris.
Lettre ouverte à nous tous, et en particulier aux afficheurs, a la mairie
de paris, aux différents ministres concernés, au président
de la république... et à qui de droit.
Premiers signataires : François Vaillant, rédacteur
en chef de la revue Alternatives non-violentes, Yvan Gradis
pour l'association Le publiphobe, Catherine Bourgain pour Les
verts, Philippe Dillmann pour le collectif La colle aboie,
Jean-Christophe Mikhaïloff pour le Parti radical de gauche,
Thomas Guéret pour l'association Résistance à
l'agression publicitaire, Stephen Kerckhove pour l'association
Agir pour l'environnement, l'association Chiche ! et de nombreux citoyens, riverains,
passants, usagers des transports en commun, dont l'assemblée des déboulonneurs
volontaires.
Dans le 10ème arrondissement de Paris, le carrefour situé à
l'intersection de l'avenue Parmentier, de la rue Alibert et de l'avenue Claude
Vellefaux présente une densité d'affichage publicitaire surdimensionné,
animé, lumineux et répétitif, tendant au matraquage.
En outre, la rue Alibert et l'avenue Claude Vellefaux longent l'Hôpital
Saint Louis, site classé aux monuments historiques, qui constitue avec
la place des Vosges un exemple d'architecture unique du 17ème siècle
à Paris.
A ce carrefour est également installé un panneau d'affichage
associatif qui ne gène personne : non animé, non lumineux, il
présente plusieurs affiches, la plus grande taille autorisée pour
chaque affiche étant 50 cm x 70 cm. Pourquoi ne pas appliquer ces dispositions,
avec des contraintes de densité d'implantation, à l'affichage
commercial et à l'affichage culturel ?
Riverains, passants, usagers des transports en commun, nous revendiquons le
droit à ne pas subir ce harcèlement publicitaire dans nos espaces
publics, où nul ne peut y échapper. Nous revendiquons la liberté
de choix, le droit de regard: si la taille des affiches est limitée,
si les dispositifs ne sont ni lumineux ni animés, ils s'imposeront moins
à nos regards, et en particulier à ceux de nos plus jeunes enfants,
qui assimilent directement la violence des images de la plupart des campagnes
publicitaires.
Pour mémoire, voici les dispositifs qui occupent notre champ de vision
depuis ce carrefour :
- devant l'entrée de l'école maternelle et primaire Parmentier
: un dispositif sur pilier JCDecaux, déroulant, lumineux,
à deux faces de 8 m2, visible depuis les fenêtres de l'établissement
scolaire, sur lequel figurent régulièrement des publicités
pour des alcools forts, explicitement mis en scène ;
- deux aubettes publicitaires JCDecaux (couramment désignées
aujourd'hui par le terme "abribus") comportant chacune deux faces
de 2 m2, sur lesquelles figurent régulièrement des publicités
utilisant l'image des femmes, des hommes ou des enfants, à des fins marchandes.
Nous en sommes souvent choqués, en particulier quand le produit ou la
marque vantée n'a aucun rapport direct avec cette image, ce qui est très
fréquent ;
- devant le Pavillon Gabrielle de l'Hôpital Saint Louis - bâtiment
inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques
- au débouché et dans la perspective de l'avenue Parmentier, viennent
d'être installés deux dispositifs Avenir de 8 m2 chacun, déroulants,
lumineux, l'ensemble du mur d'enceinte ayant été recouvert d'une
tôle ondulée grise utilisée pour les chantiers.
Dans l'immédiat, c'est ce dernier dispositif nouvellement installé
le 10 décembre 2004 dont nous demandons le démontage- où
est le chantier ? Il n'y en a pas ! Le mur d'enceinte qui porte ce dispositif
est absolument intact... De plus la commission "Hôpital Saint
Louis" du conseil de quartier du 10ème arrondissement,
animée par un architecte DPLG, propose depuis des années de solides
projets de mise en valeur du site : devons-nous considérer que la réponse
à ce travail professionnel, sérieux, concerté et documenté,
tient en deux panneaux publicitaires ? Qui aujourd'hui, à part les afficheurs,
a, ou prend le droit de s'implanter sans contrôle dans l'espace public
? Personne !
Nous ne subirons pas cette nouvelle atteinte à l'intégrité
physique et historique, visuelle et psychologique de nos espaces publics sans
réagir. La présence de ces panneaux n'est plus négociable
pour nous. Notre action est et restera non-violente. Notre position est juste
: nous la tiendrons résolument, et barbouillerons ces panneaux par des
moyens non dégradants, au grand jour, en assumant notre geste, jusqu'à
ce qu'ils soient démontés.
Nous n'attendrons pas encore trois ans que le nouveau Règlement Local
de Publicité de Paris entre en vigueur. D'ailleurs, dans le cadre de
l'élaboration du RLP, à laquelle nous devons tous prendre part,
pensez-y : à terme, c'est une réduction drastique de la surface
des affiches et un respect de notre cadre de vie commun que nous demandons.
Les dispositions applicables à l'affichage associatif aujourd'hui à
Paris nous semblent le bon objectif à atteindre pour tous les types d'affichage,
et dans tous les espaces publics : au plus 50 cm x 70 cm par affiche, dispositifs
ni lumineux ni animés. D'après l'association Agir Pour l'Environnement
« chaque panneau déroulant et lumineux engloutit chaque année
entre 5000 et 9000 kWh, soit la consommation électrique de deux à
trois familles de quatre personnes ».
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Une première action de barbouillage par des moyens non dégradants
s'est déroulée le 14 décembre 2004, devant une trentaine
de personnes. Une lettre recommandée avec accusé de réception
a été envoyée au Maire de Paris, au directeur de l'hôpital
Saint-Louis et à l'afficheur, propriétaire des affiches incriminées,
afin de les inviter au deuxième barbouillage du 7 janvier. Aucune de
ces personnes n'était présente mais un rendez-vous a été
pris avec le directeur de l'hôpital Saint-Louis le 2 février dans
l'après-midi, jour de la prochaine action de barbouillage non-dégradant.
2) CONFÉRENCE DE PUBLICITAIRES PERTURBÉE -
Action menée et racontée par « les publicidaires ».
Hier soir jeudi 2 décembre 2004, une dizaine de personnes se sont invitées
à une conférence organisée par une association de jeunes
cadres dynamiques nommée « Génération entreprise
» sur le thème : « Publicité : la dose fait le poison
? ». Parmi les conférenciers, le PDG de TBWA France,
importante agence de pub et Nicolas Riou, auteur du livre «
Peur sur la pub » qui traite «des menaces et critiques qui sont
faites à la publicité, avant d'ouvrir sur les perspectives d'évolution
du métier » (www.generationentreprise.org )
En scandant "Publicité, Consommation, Aliénation", les
perturbateurs se sont dirigés résolument vers l'estrade, ont pris
le micro et ont lu et distribué le tract disponible ci-dessous. Ensuite,
elles sont reparties comme elles étaient venues sous les remarques ironiques
des conférenciers qui n'avaient jamais vu d'antipub d'aussi près...
Ils pourront ainsi affiner leur "analyse" pour mieux nous récupérer.
Tract : « la publicité est un poison, même à petite
dose »
Impossible aujourd'hui d'éviter la pub qui envahit les espaces publics
tout autant que privés : couleurs criardes, slogans agressifs et images
retouchées par logiciel sont là pour nous rappeler qu'un bon citoyen
est un consommateur, et qu'il faut acheter pour exister et être heureux.
Les publicitaires déploient des trésors d'imagination pour attirer
l'attention des hommes et des femmes abrutis devant leur télévision
ou ballottés dans les wagons de métro.
Ce matraquage, qui se traduit par des publicités toujours plus grandes,
plus bruyantes, plus tapageuses, a un but bien précis : renforcer le
règne sans partage de la marchandise sur nos vies. Les industriels et
les publicitaires, en nous incitant à consommer toujours plus et en nous
offrant à voir l'image d'un bonheur artificiel et formaté, remplissent
un rôle politique : ils aliènent les individus et les fondent dans
la masse des consommateurs, s'imposant ainsi comme seul lien social dans une
société soumise à la dictature des multinationales.
La publicité est un poison que la société capitaliste
injecte quotidiennement aux masses des travailleurs-consommateurs passifs, afin
de les rendre dépendants de l'acte d'achat, et de les enfermer ainsi
dans cet "ordre des choses" absurde qui voudrait que l'on produise
pour consommer et que l'on consomme pour produire. Mais notre mode de vie n'est
pas sans conséquence : le système publicitaire, et l'idéologie
productiviste et consumériste qui se cache derrière lui, ont des
conséquences désastreuses sur la société présente
et à venir :
Ils empoisonnent nos corps, qu'ils enserrent dans des carcans de beauté
aliénants.
Ils empoisonnent nos consciences, qu'ils formatent agressivement en colonisant
notre imaginaire et en manipulant nos désirs.
Ils empoisonnent la nature, dont les terres, les forêts, les eaux, sont
ravagées par l'industrie.
Les publicitaires voudraient nous faire croire qu'ils sont à l'écoute,
et qu'ils ont entendu le message des antipubs : "vous avez raison",
nous disent-ils en substance, "nos campagnes se doivent d'être plus
créatives, plus belles, plus novatrices". Ce discours moralisant
n'est qu'un nouvel exemple de la capacité du système capitaliste
à intégrer la contestation en son sein et à la vider de
sons sens.
Ne nous trompons pas : nous ne contestons pas les excès de la publicité,
mais le système publicitaire lui-même. Ces excès ne sont
que l'illustration du totalitarisme de la propagande consumériste.
La soumission au matraquage publicitaire et à l'ordre marchand est un
suicide quotidien
Détruisons le système publicitaire avant qu'il ne nous détruise
3) BILAN DE LA JOURNÉE NATIONALE DE DÉVERSEMENT DE PROSPECTUS
PUBLICITAIRES DU 11 DÉCEMBRE 2004.
Paris, le 12/01/2005 - À l'appel de Brigade antipub,
Résistance à l'agression publicitaire, Chiche!
et le Centre nationale d'information indépendante sur les déchets,
une action légale et non-violente de déversement publicitaire
a eu lieu le 11 décembre dernier dans 23 villes françaises (1).
Dans un esprit convivial et bon enfant, des centaines de participants sont
venus déverser devant les mairies des tonnes de prospectus. Ces montagnes
de publicité ont permis de rendre visible le gaspillage, la pollution
et l'agression mentale quotidienne provoqués par ce déferlement
publicitaire. L'action a été bien accueillie par la population,
qui est de plus en plus réceptive à cette problématique.
Un récent sondage commandé par une agence montre en effet que
78 % de la population estime subir une trop forte pression publicitaire dans
leur vie quotidienne (2).
Nous demandons donc au ministère de prendre des mesures législatives
afin de faire respecter la volonté des citoyens qui ne veulent pas recevoir
de courriers non adressés dans leur boîte aux lettres. De nombreux
pays européens, comme la Belgique et le Portugal, sanctionnent le non-respect
de l'autocollant. Certains vont même plus loin en mettant en place des
plans de réduction à la source de ce flux de déchets publicitaires
(3). Si de telles mesures de sensibilisation et de prévention étaient
adoptées en France, la collectivité économiserait de considérables
sommes d'argent, puisque c'est 110 millions d'euros qui sont dépensés
chaque année pour la collecte et le traitement de ces prospectus.
Le ministère doit tenir compte de l'importance que prend ce mouvement
de citoyens. C'est pourquoi nous allons prochainement demander qu'une délégation
soit reçue par M. Lepeltier, Ministre de l'Ecologie
et initiateur de la diffusion de l'autocollant Stop pub. Nous sommes plus que
jamais déterminés dans notre volonté de faire reculer le
harcèlement publicitaire et la pollution qu'il engendre.
(1) Des photos de l'action de l'action de Paris : http://www.1d-photo.org
rubrique Environnement
Des comptes-rendus sont accessibles sur le site de la brigade ante pub et de
Résistance à l'agression publicitaire : http:/www.bap.propagande.org
et http:/www.antipub.org/rap/actions
(2) Sondage IPSOS pour l'agence indépendante Australie réalisé
en septembre 2004 auprès de 1500 personnes.
(3) Ordonnance du 22 avril 1999 relative à la prévention et à
la gestion des déchets des produits en papier et/ou carton (M.B. 14/10/1999)
pour la région de Bruxelles.
4) PETITE PHRASE - Un brin de poésie offert par François J.
Note générale pour ceux qui critiquent le "manque de radicalisé"
et "l'impossibilité d'aller plus loin ultérieurement sans
se contredire" dans les cycles d'actions non-violentes :
Ne oublier la force de la musicalité. Une intro pianissimo, les voix
de l'orchestre qui se font entendre les une après les autres, qui se
répondent, qui brodent sur un premier motif... puis crescendo, accelerando.
des pauses, des retours. le final du troisième mouvement se composera
de lui-même, et si de nombreux musiciens qu'il ne faut pas effrayer par
un style trop "pompier" rejoignent l'orchestre sur de petites notes,
on ne sait jamais quel presto fortissimo subito pourra surgir... tu pourras
toujours rajouter des cymbales et des cuivres à gogo d'ici là.
L'essentiel n'est-il pas de toujours emmener tout l'orchestre dans ses variations
?
5) NOUVELLE VICTOIRE DE PAYSAGES DE FRANCE -COMMUNIQUÉ DE PRESSE du
4 janvier 2004.
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
(4 janvier 2004)
Paysages de France obtient, dans diverses régions de
France, le démontage de dispositifs illégalement installés
par Avenir (groupe Decaux), Cora (groupe Casino),
Clear Channel (au profit d'Auchan et de Carrefour), Courtepaille,
Campanile et Première Classe (groupe Envergure),
Mac Donald's.
L'État a été une nouvelle fois condamné (Tribunal
administratif de Dijon)
1 - Le totem Mac Donald's installé sur le toit de l'hypermarché
Carrefour de Meylan (Isère) a été démonté
le 17 décembre 2004 à 4 heures 30 du matin.
Le 26 août 2004, l'association Paysages de France avait
demandé au maire de Meylan de lui faire parvenir une copie du dossier
de demande d'autorisation censé avoir été déposé
par cette société en vertu des dispositions du Code de l'environnement
(article L. 581-9 du Code de l'environnement et article 216 du décret
n° 80-923 du 21 novembre 1980). Cette seule démarche aura suffit
à faire démonter le dispositif, ce que n'avait pas encore demandé
l'association !
2 - Le tribunal administratif de Dijon a condamné l'État à
verser des frais de procès à Paysages de France.
Une nouvelle fois, un préfet avait opposé un refus implicite
à des demandes de Paysages de France concernant des panneaux publicitaires
installés en violation du Code de l'environnement, en bordure de l'autoroute
A6.
Il aura donc fallu que Paysages de France saisisse la justice
administrative pour que le préfet de l'Yonne prenne les arrêtés
mettant en demeure les contrevenants (groupe Cora, groupe
Casino, groupe Envergure-Campanile, Première
Classe etc. - et la société Courte paille)
de démonter leurs panneaux.
3 - L'afficheur Clear Channel démonte des panneaux installés
dans le site inscrit de Leucate (Aude).
Suite à l'intervention de Paysages de France, des panneaux
publicitaires implantés depuis des années dans le site inscrit
de Leucate (Aude) ont été déposés fin novembre par
l'afficheur Clear Channel. Ces panneaux faisaient la publicité des sociétés
Auchan et Carrefour.
Rappelons qu'il avait fallu que Paysages de France saisisse
le juge des référés en octobre 2003 pour que 23
panneaux implantés dans le site inscrit de la Rance (Côtes-d'Armor)
finissent par être démontés, près d'un an après
la demande de l'association.
L'afficheur Clear Channel avait interjeté appel. La
cour d'appel de Rennes a confirmé depuis la décision du juge des
référés (arrêt du 20 octobre 2004).
4 - L'afficheur Avenir (groupe Decaux) mis en demeure par
le maire d'une commune du Parc Naturel Régional de Chartreuse (Isère)
Les demandes amiables de Paysages de France auprès de l'afficheur Avenir
(groupe Decaux) n'ayant pas abouti, le maire de la commune
de Saint-Étienne-de Crossey a dû prendre, le 4 octobre 2004, un
arrêté de mise en demeure pour obtenir le démontage d'un
panneau de 12 m2 installé en violation du Code de l'environnement.
5 - PNR du Livradois-Forez (Puy de-Dôme) : Paysages de France a dû
intervenir auprès de Jean-Charles Decaux, P.-D.G. d'Avenir,
pour obtenir le démontage d'un panneau illégalement installé
à Courpière, dans le PNR du Livradois-Forez. L'afficheur était
pourtant mieux placé que quiconque pour savoir que son panneau était
illégal puisque l'association l'avait déjà contraint à
démonter des panneaux irrégulièrement installés
par ce même afficheur dans cette même commune.
En août 2003, Paysages de France était intervenue
auprès de l'afficheur Avenir pour qu'il dépose des panneaux publicitaires
illégalement installés dans la commune de Courpières (PNR
du Livradois-Forez). L'afficheur s'était alors exécuté.
L'association avait saisi, quelques semaines plus tard, le tribunal administratif
de Clermont-Ferrand, ce qui avait permis d'obtenir le démontage d'autres
panneaux exploités par les sociétés Clear Channel,
Viacom Outdoor et De Visu.
Pourtant, l'association allait bientôt découvrir un nouveau panneau
Avenir dans la ville de Courpière ! Ce panneau ne disparaîtra finalement
qu'après l'intervention, le 6 septembre 2004, de Paysages de
France auprès de Jean-Charles Decaux, P.-D.G.
d'Avenir. Encore reste-t-il aujourd'hui à remettre en
état le mur support, comme l'impose la loi.
6) AMENDE HONORABLE À LA RATP - Lettre
joyeuse d'un usager payant une amende à la RATP - Par François
J.
RATP
Centre de recouvrement des infractions
Et Mme Anne-Marie IDRAC, présidente
Dossier PV : 4313325097
Madame, Monsieur,
Le 8 novembre 2004, la RATP me demande 67,00 Euros pour défaut de ticket.
Je suis en effet un non-payeur épisodique, considérant que c'est
un bon compromis entre le fait de devoir payer pour un service de transport
public et le fait de devoir offrir sans indemnité compensatoire son temps
de cerveau disponible au matraqueur publicitaire Métrobus SA, qui bénéficie
en concession pour ses activités lucratives de la totalité du
domaine public géré par la RATP, matériel roulant compris.
Avec joie, je donne à la RATP 70,00 Euros, et je continuerai à
me passer de ticket quand bon me semblera, aussi longtemps que la RATP refusera
d'ouvrir le dialogue concernant la place de la publicité dans les espaces
publics qu'elle gère.
Pourquoi cette somme ? Les recettes de la publicité versées par
Métrobus SA représentent au plus 2 % du chiffre d'affaire de la
RATP : si cette recette disparaissait complètement et était compensée
par la billetterie, les tarifs augmenteraient de moins de 5 %.
En payant aujourd'hui 70,00 Euros au lieu de 67,00 Euros, je profite de l'occasion
pour vous montrer que je suis prêt à financer pour ma part la disparition
de la publicité dans le métro parisien - une autre solution étant
bien sûr de réduire les surfaces publicitaires et d'augmenter proportionnellement
les tarifs d'affichage ? « parce que nous (les usagers) le valons bien
».
Alors, ayez l'amabilité de répondre à mes questions, sans
me servir s'il vous plaît votre lettre type me remerciant de mon témoignage,
et déclarant que la publicité est une animation vivante et colorée
plébiscitée par les usagers - un récent sondage publié
dans Le Monde indique qu'environ 80 % des français trouvent qu'il y a
trop de publicité et qu'elle est agressive :
(1) quand comptez-vous diminuer la pression publicitaire que VOUS faites subir
aux usagers via Métrobus SA, et ouvrir l'espace public à d'autres
types d'expression (associations, art non marchand, information municipale et
des conseils de quartier, information commerciale de quartier non publicitaire...)
comme d'ailleurs le demande un récent voeu du conseil de Paris que vous
semblez ignorer royalement ;
(2) dans le cadre de la décentralisation, l'état va progressivement
transférer ses compétences au sein du STIF aux collectivités
locales. Par ailleurs, la Ville de Paris est en train de réviser son
Règlement local de publicité : envisagez-vous à terme de
soumettre le domaine public que vous gérez pour nous à un règlement
de la publicité - loi prescrivant sanctions et non « code de bonne
conduite » ?
Vous remerciant par avance de votre réponse circonstanciée et
développée, un citoyen usager (et non un client) vous prie d'agréer
l'expression de ses plus respectueuses salutations, impatiemment démocratiques.
Fait à Paris, le 5 janvier 2005
François J.
Réaction d'un adhérent à ce courrier :
De même qu'il ne peut y avoir, à proprement parler, de "générosité"
de l'État mais seulement gestion de l'argent des citoyens (en l'occurrence
les contribuables), il ne peut pas non plus, y avoir de "recettes publicitaires"
mais seulement gestion, par les entreprises, de l'argent versé par les
consommateurs.
Pour mieux dire les choses : l'État se consacre à la gestion de
la France avec l'argent des citoyens et les entreprises s'attachent à
produire et distribuer avec l'argent des consommateurs. La différence
entre la gestion de l'État et celle des entreprises, c'est que les citoyens
ont un vague regard sur le fonctionnement de l'État par la voie des procédures
démocratiques alors que ce sont, à l'inverse, les entreprises
qui ont un vague pouvoir sur les consommateurs du fait du système publicitaire.
Pourquoi recourir constamment au mythe de la publicité "qui rapporte"
avec son corollaire délirant : pour en finir avec la publicité,
il suffirait de payer à peine plus cher ? La vérité comptable
est beaucoup plus simple : en payant moins cher les produits, il ne pourrait
plus y avoir de publicité.
7) EXEMPLE À SUIVRE - En savoir un peu
plus sur les panneaux publicitaires implantés dans les collèges
et lycées - Par Pierre Nicolas.
NDLR : Pierre Nicolas, relais de R.A.P. dans
la Drôme, propose de mener une action contre les panneaux publicitaires
implantés dans les collèges et lycées. Afin de quantifier
l'étendue du désastre, nous proposons à chacun d'envoyer
un courrier similaire à son Président du Conseil Général.
Pierre NICOLAS
Résistant à l'agression Publicitaire 5 mai 04
à Monsieur le Président du Conseil Général de la
Drôme
Des contrats signés par Des conseils régionaux pour faire installer
des panneaux publicitaires dans certains établissements (cf. Lycée
professionnel public Jean Guéhenno à Vannes) sont les prémisses
d'un phénomène ayant pour but de faire dépendre une partie
du fonctionnement des établissements , de certains financements privés...
et donc de créer un lien de soumission qui n'a pas lieu d'exister dans
le service public.
Je vous serai reconnaissant de me préciser au plus vite , si cette dérive
publicitaire , risque de toucher, sous votre autorité, des établissements
scolaires de la Drôme
.
9) BIENFAITS ANTIPUBLICITAIRES (Pour changer
un peu) - Un porte clé téléphobe - Par Nelly Ruscassié.
Un porte clé électronique un peu spécial vient d'être
mis au point aux États-Unis. Sa particularité : sa capacité
à éteindre presque tous les modèles de télévision
à la manière d'une télécommande.
Je vous laisse le soin de rêver à l'utilisation que vous pourriez
en faire !
Toutes les informations que vous venez de lire sont publiques, nous vous invitons
à les transmettre à toute personne susceptible d'être intéressée
: faites circuler !
Si vous souhaitez vous exprimer dans nos colonnes, vos articles devront nous
être soumis avant le 14 février 2005.
Pour tout renseignement (envoi d'un exemplaire de R.A.P.-Échos, notre
publication papier, adhésion, etc.) merci de prendre contact avec : R.A.P. (Résistance à l'agression publicitaire)
53, rue Jean-Moulin, 94300 Vincennes
tél. : 01 43 28 39 21 (tcp. : 01 58 64 02 93)
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et jeudi de 10 h à 13 h (on pourra également nous joindre en dehors
de ces horaires, sans certitude de présence toutefois).
Réunions mensuelles : calendrier au début de ce message, renseignements
supplémentaires au 01 43 28 39 21 ou à contact
at antipub.org.
Paysages de France
(association qui lutte notamment contre l'affichage publicitaire envahissant)
MNEI
5, place Bir-Hakeim, 38000 Grenoble
Tél. & tcp. 04 76 03 23 75 http://paysagesdefrance.free.fr
Le Publiphobe, association concurrente de R.A.P.
(diffusion d'une feuille sporadique par abonnement)
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