RAP
RAP-À-TOILE
N° 52 - ( AVRIL-MAI 2005 )
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les Numéros
Au sommaire de ce cinquante deuxième envoi
1 - POSITION DE R.A.P. SUR LE TRAITÉ CONSTITUTIONNEL
EUROPÉEN– par le bureau de R.A.P.
2 - ECRAN PLASMA RECOUVERT A MONTPARNASSE – Extrait du Publiphobe n° 87.
3 - POUR QUI LE FIGARO ROULE-T-IL? - par Thomas Gueret.
4 - REMISE DU PRIX DE LA MEILLEURE RECUPERATION PUBLICITAIRE – par le CCP, les
Publicidaires et le “Jacques Séguéla Fan club”.
5 - NOUVELLE TENTACULE A LA PIEUVRE PUBLICITAIRE – par David Sterboul.
6 - UN SENTIMENT D’ETRANGETE – Par Juste Jérisse.
7 - GRANDE MARCHE POUR LA DECROISSANCE - par R.A.P.
8 - BREVES.
R.A.P. a pour vocation de faire connaître les diverses approches de
la lutte antipublicitaire sans pour autant adhérer à toutes
les opinions et idées d'actions formulées, dont elle laisse
la responsabilité à leurs auteurs.
EDITO
Une prédiction de Aldous Huxley tirée de son
ouvrage « Retour au meilleur des mondes » – 1959.
« [...] par le moyen de méthodes toujours plus efficaces de manipulation
mentale, les démocraties changeront de nature. Les vieilles formes pittoresques
- élections, parlements, hautes cours de justice - demeureront mais la
substance sous-jacente sera une nouvelle forme de totalitarisme non violent.
Toutes les appellations traditionnelles, tous les slogans consacrés resteront
exactement ce qu’ils étaient au bon vieux temps, la démocratie
et la liberté seront les thèmes de toutes les émissions
radiodiffusées et de tous les éditoriaux mais [...] l’oligarchie
au pouvoir et son élite hautement qualifiée de soldats, de policiers,
de fabricants de pensée, de manipulateurs mentaux mènera tout
et tout le monde comme bon lui semblera».
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Les prochains rendez-vous de R.A.P. et de la lutte antipublicitaire :
- Vendredi 27 mai à 18h: Rassemblement du Groupe local d'action pour
“remettre la publicité à sa place”. Derrière l'hôpital
Saint Louis à l'angle de la rue Vellefaux et de l'avenue Parmentier (M°
Goncourt)
- Jeudi 2 juin: Procès de 2 militants antipub au Mans. Départ
collectif de Paris en train pour les soutenir . Appeler RAP au 01.43.28.39.21.
- Mardi 7 juin: A Lyon, départ de la grande Marche pour la décroissance.
- Mercredi 8 juin à 20h: Réunion mensuelle publique de RAP à
l'Hôtel des Voyageurs, 22 rue Boulard (14e).
- Samedi 11 juin à 14h: 3ème journée nationale de déversement
de prospectus publicitaires.
- Samedi 8 octobre: Manifestation à Paris contre l'omniprésence
de l'affichage publicitaire.
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1) POSITION DE R.A.P. SUR LE TRAITÉ CONSTITUTIONNEL
EUROPÉEN– par le
bureau de R.A.P.
- Communiqué de presse du 18 mai 2005, voté par les
administrateurs de R.A.P. -
Face au matraquage institutionnel, médiatique et publicitaire pour le
«
oui » au référendum du 29 mai, R.A.P. dénonce un
« non-choix » imposant
au citoyen un texte dangereux sur le fond, et dangereux par ses
modalités et le climat de son d’adoption.
Pour soutenir le « oui », l’écrasante majorité des
rédactions et nombre
de journalistes – ou d’animateurs qui se font passer pour tels – ont
abandonné la déontologie et l’impartialité qui devraient
être les leurs.
Les commentaires transpirent le mépris qu’on a pour ceux du « non
» ; le
choix des invités est orienté ; l’organisation des débats
les plus
emblématiques est partiale. Est-ce ainsi qu’on entend défendre
un texte
renforçant prétendument le rôle des citoyens et l’Europe
sociale et
politique ? Le « oui » est aussi soutenu à grand renfort
de publicités
institutionnelles simplistes – notamment sur les réseaux commerciaux
d’affichage publicitaire –dont la moins scandaleuse n’est pas celle qui
est orchestrée dans les établissements scolaires, spécialement
à
destination des élèves de terminale…
À l’instauration d’un débat qui serait porteur de sociabilité,
d'investissement et de sensibilisation des citoyens, on préfère
recourir
à la manipulation grossière des masses sous couvert de «
pédagogie ».
Avec l’Observatoire français des médias, Acrimed, de nombreux
journalistes révoltés par la partialité de leur rédaction
et plus de 200
autres organisations, R.A.P. dénonce le parti pris inacceptable des
médias pour le « oui » au référendum. Nous
y ajoutons de manière plus
générale la collusion entre pouvoirs économiques, politiques
et
médiatiques, dont l’hégémonie publicitaire est à
la fois un effet et une
cause.
S’il était adopté, le TCE aurait des conséquences profondes
sur
l’ensemble de la société et notamment sur de nombreux terrains
de la
lutte antipublicitaire. À titre d’exemple : développer la concurrence
dans l’éducation va ouvrir encore un peu plus l’école à
la publicité ;
de même pour les médias, déjà largement pervertis
par la logique de
concurrence et de rentabilité économique. Ne renforce-t-on pas
la place
dominante des entreprises ? Les citoyens seront-ils ravalés encore un
peu plus au rang de consommateurs ? Quel rôle subsistera pour les
institutions républicaines sommées de ne pas « fausser »
le
fonctionnement du marché ? La croissance économique devient l’alpha
et
l’oméga de toute la société, alors qu’on sait que les ressources
naturelles sont finies et les équilibres planétaires déjà
compromis par
la boulimie productiviste et consumériste.
Nous rappelons que l’histoire de la publicité et celle du libéralisme
sont étroitement liées. En confortant une Europe par trop basée
sur le
libéralisme – « une économie sociale de marché hautement
compétitive » –
le TCE répond mal ou pas du tout aux aspirations de nombre d’Européen
et
de Français.
Nous voyons dans la main-mise actuelle des entreprises et de la
publicité sur la politique et sur les médias la raison du «
non-choix »
qui est imposé aux Français : voter par « oui » ou
« non » un tel texte
dans son ensemble, là où nombre des sujets abordés pris
séparément
pourraient justifier aux yeux de chacun un choix différent. « Non-choix
» aussi parce que le citoyen est sommé de voter « oui »
sous peine
d’être représenté comme un anti-européen, voire comme
un xénophobe.
R.A.P. dénonce aussi l’obscurantisme des instituts de sondages, dopés
eux aussi à la publicité : il est déplorable qu’on s’en
tienne à la
seule question du « oui » et du « non » et qu’on ne
tente pas, par
exemple, d’évaluer combien de français sont pour l’Europe et ont
une
lecture critique de ce traité – qu’ils aient pris in fine la décision
de
voter « non » ou celle de voter « oui » sous couvert
de pragmatisme
politique. Et l’on passe bien souvent sous silence le taux d’indécision,
le vote blanc ou les intentions abstentionnistes.
Il serait temps de sortir du débat réducteur « pour ou
contre l’Europe »
auquel on voudrait ravaler le débat sur le TCE, pour aborder la seule
question qui compte, à savoir : « de quelle Europe voulons-nous
? ». À
ce titre, il faudrait dire enfin que quelle que soit l’issue du scrutin,
c’est dans la capacité des citoyens européens à réinvestir
le social, le
médiatique et le politique que se fera la construction de l’Europe que
nous voulons.
Nous revendiquons un « Non » civique :celui du refus de limiter
la
participation des citoyens à une procédure aussi restrictive qu’un
référendum, celui du refus d’un débat manipulé par
des médias sous
influence, celui enfin de l’investissement dans le champ politique qui
ne doit pas être la chasse gardée des entreprises et des appareils
politiques.
R.A.P. DEMANDE ENFIN :
- que l’équilibre des débats et la pluralité dans les médias
soient rétablis ;
- que les responsables politiques engagent une discussion sur l’après
référendum qui ne se limite pas à un slogan de marketing
politique tel que « il n’y a pas de plan B » ;
- qu’on avance des mesures concrètes de renforcement du rôle des
citoyens et de l’indépendance des médias ;
- qu’on adopte enfin des mesures explicites et pragmatiques de réduction
de la manipulation publicitaire qui tend à réduire la vie politique
aux apparences de la démocratie.
2) ECRAN PLASMA RECOUVERT A MONTPARNASSE – Extrait du Publiphobe
n° 87.
(1) La place constituée par l’intersection du boulevard Montparnasse
et
de la rue de Rennes, à Paris, a pour nom « 18 Juin 1940 »,
ce
qu’indiquent les plaques en émail bleu et vert apposées à
chaque coin.
Sur la façade du centre commercial qui la domine, une plaque de marbre
rappelle un certain épisode historique qui se déroula à
cet endroit
précis le 25 août 1944… Cette place est donc à double titre
un lieu de
mémoire. Elle devrait l’être. Seulement les plaques en émail
font moins
d’un demi-mètre carré, et la plaque de marbre guère plus
de deux mètres
carrés ; en outre, ses lettres dorées, surplombées par
la terrasse du
centre commercial, ne brillent jamais. Aussi personne ne les voit. Ce
qui, en revanche, éclate — depuis deux ou trois ans — et qu’aucun
passant, aucun automobiliste, aucun usager des autobus ne peut éviter,
c’est l’écran lumineux animé de quarante-cinq mètres carrés
qui domine
l’ensemble, face à la rue de Rennes. L’un de ces écrans dits «
plasma »
où se succèdent, à un rythme saccadé, épileptique,
dans les couleurs les
plus criardes, les versets de l’évangile publicitaire. Summum de
l’agression visuelle ! Comble du sadisme paysager ! Cette place chargée
d’histoire, déjà atteinte dans sa discrète majesté
haussmannienne par
ces publicités lumineuses juchées au sommet des immeubles — insultes
aux
architectes comme à tous les citoyens —, cette place, déjà
écrasée par
la scandaleuse tour Montparnasse, avait-elle besoin d’un tel coup de
grâce ? Est-il preuve plus… éclatante de cette civilisation de
l’amnésie
dans laquelle nous baignons que cet insupportable écran de la place dite
« du 18 Juin 1940 » ?
(2) « Insupportable » ? Il est des citoyens pour qui les mots ont
encore
un sens. Le 30 avril 2005, une dizaine de militants se retrouvent, vers
20 heures, sur ce carrefour devenu l’un des hauts lieux parisiens de
l’occupation… publicitaire ! Une « bâche » en drap blanc de
quarante
mètres carrés a été confectionnée pour l’occasion.
L’objectif est de la
tendre devant l’odieux dispositif, afin de remplacer symboliquement
l’évangile mercantile par le credo antipublicitaire. À 20 h 30,
les
militants montent l’escalier qui mène à la terrasse du centre
commercial, contournent une grille plutôt symbolique et se retrouvent
devant le parapet, juste au-dessus de leur cible du jour. Quinze mètres
en contrebas, sur la place, une poignée d’autres militants se prépare
au
spectacle…
(3) Ceux d’en haut déplient la bâche (lestée par des tasseaux),
la
jettent dans le vide en la retenant par des ficelles qu’ils nouent au
parapet, s’époumonent en scandant quelques slogans à la cantonade,
puis
redescendent admirer leur ¦uvre d’en bas. Même si elle se perd
quelque
peu dans le fatras visuel des affiches, enseignes et autres ornements
commerciaux de la place, l’insupportable écran est bel et bien
neutralisé, sa surface étant recouverte par de grosses lettres
noires
qui se détachent nettement sur le fond blanc de la toile : « lieux
publics sans pub ». Il est 20 h 45. On devise, on agite les bras pour
entraîner le regard des automobilistes dans la bonne direction… Et aussi
l’on filme et l’on photographie. Enfin l’on se demande combien de temps
faire durer le plaisir : faut-il abandonner la bâche et s’en remettre
au
sort ? faut-il la récupérer pour la faire resservir une autre
fois ?
(4) À 21 h 05, une silhouette suspecte apparaît là-haut,
sur la terrasse, et la bâche est aussitôt remontée. Une dizaine
de militants se précipitent vers l’escalier, regagnent la plateforme
et, sans violence mais fermement, affrontent le mystérieux énergumène
(qui s’avérera être un Américain, propriétaire de
l’écran plasma) pour lui arracher leur bien des mains. Le malheureux
en est quitte pour quelques sarcasmes. À peine a-t-on fini de replier
la bâche dans les règles de l’art qu’une antipublicitaire restée
près du parapet donne l’alerte : la police est en bas ! On déguerpit
en direction de la gare Montparnasse pour se mettre à l’abri dans le
métro. Pendant ce temps, les quelques militants restés sur la
place se retrouvent aux prises avec une dizaine de policiers d’autant moins
acharnés qu’ils semblent être là par hasard, détournés
d’une autre mission par un quelconque délateur… Contrôle d’identité
de pure forme. ( Photos et film de l’action disponibles sur le site http://www.bap.propagande.org
)
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3) POUR QUI LE FIGARO ROULE-T-IL? - par Thomas Gueret
En première page de son édition du 6 avril 2005, le Figaro présente
parmi les trois sujets du bandeau supérieur le titre suivant : "Santé:
Le rapport qui dédouane les insecticides Page 17". Accolée
à ce titre, une superbe photo d'abeille butinant une fleur de tournesol
(La même photo est reprise à l'intérieur pour illustrer
l'article lui-même). Et l'on apprend en page intérieure que l'Afssa
et l'Afsse (agences françaises de sécurité sanitaire des
aliments et de l'environnement respectivement) ont publié un rapport
sur UN insecticide, le Fipronil, et dont la conclusion serait
"rassurante" (dixit le Figaro), mais on en saura
pas plus sur les termes employés par le rapport dans ladite conclusion,
par exemple s'ils concluent à l'absence de danger ou l'absence de preuves...
C'est pourtant cette dernière possibilité qui est la bonne comme
le comprendra le lecteur assidu et avisé : une phrase du coeur de l'article
est très explicite à ce sujet : "le groupe regrette que,
en matière d'effets à terme, les données disponibles sont
insuffisantes pour écarter tout risque". Très rassurant en
effet !
Le rapport avec les abeilles ? C'est que cette molécule qui aurait été
"dédouanée" selon les termes de la une du Figaro, n'est
autre que le composant principal du "Régent", l'insecticide
interdit voilà un an au terme de dix ans de lutte des apiculteurs qui
lui attribuent la mort d'un grand nombre d'abeilles. En gros, le Figaro
retient ce rapport comme pièce contre la thèse et l'action en
justice des apiculteurs.
En réalité, le Figaro se prête à
une pratique de manipulation éhontée à plusieurs niveaux
: - En titrant en une sur le "dédouanement" DES insecticides
là où UNE étude jugée "rassurante" mais
en absence de données suffisantes concerne UN insecticide. - En utilisant
les résultats d'une étude sur la santé humaine pour discréditer
une action en justice concernant la destruction des abeilles. - En pratiquant
un amalgame visuel en une et en page intérieure avec la photographie
d'une abeille. Le lecteur qui n'aura pas lu en détail l'article mais
l'aura survolé ou simplement aperçu retiendra forcément
que l'étude porte sur la santé... des abeilles et que les insecticides
sont dédouanés à cet égard ! - Enfin, un encadré
particulièrement manipulateur couronne le tout, avec pour titre "Un
anti-puces très courant". Le Fipronil serait ainsi utilisé
très largement comme anti-puces (on ne précise pas pour quels
animaux). Et serait toujours autorisé dans d'autres pays "pour protéger
toutes sortes de cultures (fleurs, coton, riz)".
Suit le clou du texte : "Le seul ouvrage recensant les études d'impact
de cette molécule est édité en anglais, comme tous les
articles scientifiques (1). (...) On y apprend par exemple qu'à Madagascar
le Fipronil est utilisé pour tuer les criquets avant de les consommer.
' Le risque est considéré comme négligeable ', notent les
auteurs à ce propos."Seul hic, le renvoi "(1)" qui suit
la présentation de cet "ouvrage" présenté comme
l'alfa et l'oméga de la question ne renvoie nulle part... On en connaîtra
ni le titre ni les auteurs de ce document. En outre, retenir comme gage de sécurité
sanitaire le fait qu'une population d'un pays pauvre soit réduite à
se nourrir de criquets tués aux insecticides est pour le moins étonnant...
"Autres lieux, autres moeurs" conclue l'encadré dans le but
de discréditer les apiculteurs... Le Figaro propose-t-il
d'adopter les règles sanitaires de Madagascar comme solution au marasme
économique ?
Pour rire, on pourrait comparer le poids financier du secteur des
insecticides à celui de la production de miel, et surtout leur recours
respectif à la publicité (notamment dans le Figaro). Mais seulement
pour
rire bien entendu, car cela n'a certainement rien à voir avec cette
prise de position du quotidien. Il serait ridicule que les lecteurs qui
se sentent roulés par un tel procédé s’imaginent que les
coulissiers de
l’industrie chimique y sont pour quoi que ce soit.
Pour sa part, SUR UN TOUT AUTRE SUJET BIEN SÛR, le Parisien et trois
autres quotidiens notent dans leurs éditons du même jour que "les
cancers progressent en France". Une étude de l'INSERM
signale que leur nombre a augmenté de 63% ces 20 dernières années
en France... Sachant que les études épidémiologiques détectent
le surcroît statistique d'apparition d'un type de cancer lorsqu'il atteint
de l'ordre de 5%, et qu'il faut des années, voire des décennies
pour qu'on ait les données suffisantes pour ce faire, quelles sont les
chances qu'une molécule parmi les milliers qui sont introduites sur le
marché chaque année puisse se faire épingler pour sa dangerosité
pour la santé ? C'est d'ailleurs bien simple, on ne sait pas expliquer
précisément cette augmentation du nombre des cancers. On invoque
fréquemment les facteurs environnementaux, mais comme on ne sait pas
quelles molécules peuvent être responsables, on continuera probablement
longtemps à publier des rapports "rassurants" sur telle ou
telle molécule dont certaines se révèleront fatalement
être des cancérigènes...
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4) REMISE DU PRIX DE LA MEILLEURE RECUPERATION PUBLICITAIRE – par le
CCP, les Publicidaires et le “Jacques Séguéla Fan club”.
Occupation de l'agence publicitaire Ogilvy et Mather
Lundi 16 mai, une vingtaine de militant-e-s féministes et antipub ont
fait irruption dans les locaux de l'agence Ogilvy et Mather
pour remettre un prix aux concepteurs des nouvelles campagnes de pub de la marque
Dove, filiale de la multinationale Unilever.
Ce prix, celui de la meilleure récupération publicitaire de l'année,
visait à dénoncer la façon dont les experts en communication
et en marketing pillent les idées subversives pour mieux les tourner
en dérision tout en continuant de nous enfermer dans des schémas
sexistes et consuméristes. Les principaux responsables de la campagne
Dove n'ont étrangement pas daigné recevoir ce splendide trophée,
et nous sommes donc reparti au bout d'une heure après avoir fait le tour
de leurs bureaux en distribuant nos tracts et en scandant « dissolution
des agences de pub », « ni à prendre ni à vendre,
les femmes ne sont pas des objets », et « plutôt chômeur-euses
que publicitaires ». Une jolie façon d'égayer le quotidien
morne des publicitaires qui avaient choisi de travailler en ce jour de grève
!
Ci-dessous, le tract:
L'hypocrisie, l'arme imparable des publisexistes
L'art des publicitaires, comme chacun sait, est un art de la manipulation des
masses. En ce sens, vous faites honneur à votre profession en signant
la campagne Dove. Elle prouve une fois de plus combien vous,
les publicitaires, êtes capables d'assimiler en les vidant de leur sens
toute idée contestataire, toute lutte d'émancipation, allant jusqu'à
récupérer à votre compte le ras-le-bol des masses vis-à-vis
du matraquage publicitaire lui-même. Avec la campagne Dove
vous avez su instrumentaliser le rejet grandissant des femmes pour des réclames
s'appuyant sur des images de mannequins anorexiques clonées et retouchées
par ordinateur.
Vous vous inscrivez dans la tradition des campagnes pseudo-féministes
qui flattent la fibre rebelle de madame-tout-le-monde pour mieux lui asséner
des normes sexistes implacables. On se souvient de campagnes mémorables
qui exploitaient déjà ce filon. Celle d'une marque de lingerie
(Boléro pour ne pas la nommer), qui prétendait
«soutenir» les femmes... dans leur lutte «contre les courants
d'air». On songe aux affiches spectaculaires de la marque de vêtement
Kookaï et de ses femmes géantes dominant de minuscules
hommes. Là, les femmes ne pouvaient plus dire qu'on les montrait infériorisées,
n'est-ce-pas ? Comme c'était bien trouvé ! Plus récemment,
la marque de souliers Eram diffusait une campagne mettant en scène l'une,
une chaise chaussée d'escarpins, une autre une autruche affublée
de bottines, et une dernière un homme «viril» portant une
paire de sandales à talons aiguilles. Le slogan affirmait «aucun
corps de femme n'a été exploité dans cette pub».
Une façon de signifier qu'il était nécessaire d'exploiter
les femmes mannequins pour ne pas subir ce type d'images jugées «ridicules».
Jolie pirouette !
C'est dans cette longue tradition qui tourne en dérision les
revendications féministes et se moquent de leur combat contre les
représentations sexistes, que vous vous inscrivez. Malgré l'engouement
de certaines consommatrices pour ce miroir déformant que vous leur
tendez, nous avons bien compris le leurre: derrière l'habile stratagème,
c'est bien une publicité 100% sexiste que vous nous servez là
! Nous ne
nous y trompons pas !
Les deux nouvelles campagnes d'affichage de la marque Dove, filiale de
la multinationale Unilever, signeraient, selon leurs concepteurs, une
nouvelle ère dans la longue histoire de la réclame, celle des
publicités « respectueuses » (sic) de leurs cibles marketing.
En
prétendant vouloir «révéler la beauté qui
se cache en chaque femme»,
elles reproduisent en fait les schémas patriarcaux les plus basiques.
Loin de désaliéner les femmes, ce type de campagne ancre encore
plus
profondément dans les cerveaux que l'obligation première des femmes
est
d'être «belles».
Quand l'entreprise Dove, dans sa campagne, demande auxconsommateurs-trices
de cocher une case parmi deux propositions, elle impose un raisonnement binaire
: une femme ne peut être que «moche» ou «belle».
Il n'y a pas d'échappatoire, ni d'entre-deux. Nous sommes donc sommé-e-s
de décréter si telle femme est «plate» ou «pétillante»,
«ridée» ou «radieuse», «grisonnante ou
séduisante», «ronde» ou «rayonnante». Il
s'agit encore de porter un jugement sans appel sur le corps des femmes, et de
les exhorter à être obsédées par leur apparence.
La beauté doit être la première préoccupation des
femmes. Sans elle, comment exister ? Comment attirer un homme, sans lequel on
ne peut être heureuse (ah bon?), le garder, trouver un travail...? Le
but du pseudo questionnaire de Dove est d'avord de nous vendre
une potion miracle qui fait oublier nos rides, nos taches de rousseur, notre
poitrine menue, nos cheveux grisonnants, bref, toutes ces tares qui sont censées
faire d'elles des «outsiders» dans la compétition de la séduction.
Les publicitaires vantaient jusqu'ici l'origine fermière des yaourts
industriels, ils se targuent désormais d'utiliser des femmes
«naturelles» sur leurs affiches. C'est oublier que les femmes
représentées sont
bien sûr sélectionnées selon des critères physiques
et sociaux (avoir
une peau parfaite, sans «peau d'orange», posséder des «rondeurs»
mais
pas trop, être «féminine», être toute sourire...).
Ce marchand de savon
veut nous faire croire que grâce à son produit on peut ressembler
à un
mannequin (l'archétype de la perfection) même si l'on n'a pas les
mensurations. La beauté démocratique est le nouveau mot d'ordre
des
publicitaires qui veulent ménager les ménagères encore
traumatisées par
la vague du
«porno chic». La valeur ajoutée de la «vraie vie»
est brandie pour mieux
nous obliger à nous sentir concernée par leur propagande. Si malgré
tous
leurs efforts, nous ne réussissons pas à passer de la case moche
à la
case belle, ce sera donc de notre faute, surtout pas de la leur.
La brochette de femmes en sous-vêtement est une caricature de la solidarité
des femmes. «Toutes unies contre la graisse !» pourrait être
le message subliminal de cette affiche qui dit «Dove raffermit toutes
les rondeurs». Car s'il faut des formes, il est interdit d'être
molle ! C'est bien la phobie du gras qui se cache derrière cette pseudo
publicité alternative. Et la compétition que l'on tente d'instaurer
entre les femmes. Sous le couvert de la célébration de la diversité
des corps, Dove remet une couche de culpabilisation.
Après Benetton qui prétendait vendre des échantillons
d'antiracisme avec ses chandails, Dove feint de redorer l'image des femmes en
leur assénant le dictat de la beauté : ne nous laissons pas berner
par l'hypocrisie des publicitaires ! La publicité aliène nos corps
et nos esprits en formatant notre regard sur nous-même et sur les autres,
en conditionnant nos vies et nos désirs. Son arme première est
la frustration et le mal-être qui trouvent un exutoire dans l'acte d'achat.
Contre le totalitarisme et le décervelage des marchands,
combattons l'agression publicitaire quotidienne !
Contre le sexisme et le patriarcat, déconstruisons
la féminité (et la virilité) que nous impose la publicité
!
Collectif contre le publisexisme : contrelepublisexisme
at samizdat.net - http://publisexisme.samizdat.net
Les Publicidaires : publicidaires
at no-log.org , Jacques Séguéla's fan club
5) NOUVELLE TENTACULE A LA PIEUVRE PUBLICITAIRE – par David Sterboul.
Métro parisien, ligne 9, station Saint-Augustin : sur le quai, une
affiche publicitaire en 4x3 parmi tant d’autres… mais quand même pas
tout à fait comme les autres. Celle-ci vante les mérites d’une
chaîne de
magasins de meubles suédois. Une centaine de papillons de couleur jaune
y sont savamment disposés, que tout un chacun peut décoller et
emporter
avec soi. Sur chacun de ces petits papiers, des exemples de produits que
l’on peut trouver en magasin, et une invitation à s’y rendre pour
participer à un concours permettant de gagner des chèques-cadeaux.
On notera déjà que ce procédé des papillons est
directement inspiré
d’une pratique antipub, qui consiste à mettre à disposition du
public
des tracts explicatifs sur les affiches barbouillées ou détournées.
Cerise sur le gâteau : a proximité de l’affiche se tient un être
humain,
habillé d'un polo aux couleurs de la marque. Il/elle est étudiant-e
et
fait ce petit job pendant les vacances pour gagner un peu d’argent. Sa
mission : engager la conversation avec les passants intrigués et les
inviter à prendre un papillon. Ses horaires : 7h-10h, puis 12h-15h et
enfin 17h-20h, soit 9 heures de présence étalées sur une
journée de 13
heures. Il/elle est payé-e 9 euros net de l’heure, pour un travail on
ne
peut plus épanouissant de « tentacule-rabatteuse ».
Selon la tentacule avec qui j’ai donc pu discuter, les usagers sont soit
indifférents, soit intrigués et même souvent amusés
par ce nouveau
dispositif publicitaire interactif. Aucune réaction négative de
la part
d’un public visiblement habitué à accepter sans broncher tout
concept
nouveau en matière de manipulation. Les enfants, en particulier,
semblent beaucoup apprécier ce petit jeu et cueillent spontanément
des
papillons, qu’ils ne manqueront sans doute pas – en bons prescripteurs -
de montrer
ensuite à leurs parents.
Ce dispositif est resté en place pendant 8 jours dans une vingtaine
de stations de métro à Paris. Il semble donc que la RATPub
accepte, certainement par le biais d’un contrat écrit, que des annonceurs
viennent faire du démarchage publicitaire à l’intérieur
de l’enceinte du métro. Après tout, rien d’anormal là-dedans,
puisque cela rentre pleinement dans une fonction que la RATPub
s’est attribuée depuis longtemps : celle d’un laboratoire d'expérimentation
au service du système publicitaire. On ne s’étonnera donc pas
le jour où l’on verra débarquer, à l’intérieur même
des rames de métro, hommes-sandwiches et autres bonimenteurs qui viendront
nous faire de la réclame en direct ! En attendant, tout le monde peut
se rendormir…
6) UN SENTIMENT D’ETRANGETE – Par Juste Jérisse.
Pendant le travail collectif établissant le document officiel de la
position de R.A.P. quant au traité soumis à référundum
référendum le 29 mai, un militant a tenu à exprimer son
trop plein d'émotions personnelles devant la manière dont ce traité
est présenté aux français.
Dans son édition de 1990, le Petit Robert nous apprend, page 1998, que
le mot « traité » s’applique (cas n°3) à un «
Acte juridique par lequel
des gouvernements d’Etats compétents établissent des règles
ou des
décisions. »
Sur cette base, pourquoi donc, lecteur du Traité établissant une
Constitution pour l’Europe (TCE) serais-je la proie d’un sentiment
d’étrangeté ? Entre l’emphase démagogique et la «
littérature grise »
(1), que se cache-t-il exactement dans ces 191 pages ?
Le malaise ne tient pas seulement à la tournure juridique du Traité,
à
sa complexité ou à son désordre mais beaucoup plus profondément
à des
orientations qui me paraissent inexplicables si elles ont bien été
définies par des gens compétents et en accord avec les objectifs
déclarés.
En traversant les siècles et parfois les millénaires, de vieux
pays ont
créé ce que les êtres humains pouvaient produire de meilleur
en qualité
et en diversité. Ces pays sont toujours parmi les plus dynamiques du
monde et le nécessaire approfondissement de leurs relations se
développait dans le cadre d’une possible union européenne. Pourtant,
cette situation, suite aux lacunes évitables de la pensée dominante,
n’a
pas été jugée positive. La génération qui
désire protéger le grand
requin blanc et l’ours des Pyrénées ne réussit pas à
investir
suffisamment d’énergie intellectuelle pour convenir que ces pays sont
des constructions socioculturelles dignes de l’humanité, méritant
de se
développer et de s’unir à leur propre rythme. On a donc surajouté
au
processus d’évolution en cours une structure censée mieux adapter
l’Europe au Grand marché mondial. Le complexe travail d’élaboration
de
l’union s’est complexifié davantage avec des objectifs supplémentaires.
A l'issue de cet examen, alors que l’interrogation s’installe et la
raison fatigue, le sentiment d’étrangeté commence à s’insinuer.
Pourquoi
avoir ouvert, simultanément, deux chantiers colossaux ? D’une part,
affiner la porosité des frontières car, à la manière
de tous les êtres
vivants, les européens Européens souhaitent s’ouvrir davantage
aux
apports positifs de leur environnement tout en minorant l’impact des
conséquences pernicieuses qui s’ensuivraient. C’est un processus
biologique banal. Et d’autre part, instaurer une pratique de l’idéologie
capitaliste selon sa dernière mouture néolibérale. Après
Dieu et le
marxisme, ce nouvel éclairage espère donner plus de sens au destin
humain grâce à une nouvelle hiérarchie des valeurs. Exit
le cadre social
lié à la procréation; l'ancrage familial, territorial et
social; la
culture et l'investissement professionnels. Exit aussi le couple et le
sexe, réduits aux simulacres du virtuel et aux canailleries de la
publicité. Tout cela au bénéfice de l’accélération
d'un cycle de
production-consommation qui d’ailleurs préexistait mais se bornait
heureusement à satisfaire les personnes sans jamais prendre la dimension
d’une obligation religieuse.
Le sentiment d’incompréhension et d’impuissance que je désigne,
peut-être à tort, par le mot étrangeté, provient
aussi d’une
particularité inattendue. Si complexe et minutieux qu’il se veuille,
le
Traité établissant une Constitution pour l’Europe n’en fonde pas
moins
l’avenir sur des valeurs opposées ! Dignité, égalité,
solidarité,
citoyenneté, justice et autres principes élégants dont
il se recommande
sont incompatibles avec l’esprit de concurrence, si cher à l’Union et
au
Grand marché, où le seul pouvoir effectif est celui de l’argent.
Même si
la violence financière semble apparemment tenue en respect par la
médiation des banques, des multinationales et de l’actionnariat qui lui
confèrent une tournure institutionnelle, c’est, en dernier ressort,
l’argent qui contrôlerait totalement la dynamique de la future Europe.
Loin d’être neutre et de se limiter à comptabiliser l’énergie,
le nouvel
argent, doté par l’idéologie néolibérale d’un supplément
de puissance
spéculative, déborde de son statut d’outil au service de la politique
pour se substituer à elle. Que faire, donc, de la contradiction
flagrante entre les vieilles valeurs humanistes émaillant le texte du
Traité et les justifications financières sans appel qui, ponctuant
la
vie socio-économique nationale, préfigurent l’établissement
définitif de
l’Union ?
Que faire, en outre, d’une autre contradiction -non des moindres- qui
pourrait signer la duplicité fondamentale du Traité : en dépit
de son
primat, l’argent en tant que tel, ne figure pas explicitement dans le
Traité ? Par conséquent, celui-ci se retrouve singulièrement
bancal, au
risque de fausser la lecture du projet communautaire !
Aucun passage, non plus, ne mentionne les médias informatifs ou
publicitaires. Ils n’ont, pourtant, rien de marginal puisque après avoir
envahi la vie, ils sont en passe de devenir la vie elle-même. La réalité
urbaine, vidée de son attrait, habitée uniquement par l’effort
et le
travail, n’envisage son salut que par la magie du virtuel et la thérapie
des représentations où la publicité figure en bonne place.
On se
tromperait, d’ailleurs, lourdement en condamnant cette dernière en
raison de sa seule capacité d’énonciation. La perversité
du système
publicitaire est d’abord imputable à l’intensité de sa présence,
à la
fois domestique, publique et planétaire. Il convient même, pour
être
lucide, de distinguer entre l’ubiquité et la permanence qui
caractérisent cet ensemble de médias. Comme le ressac de l’Océan,
messages et supports se renouvellent à l’infini, saturant les esprits,
circonvenant la citoyenneté et asservissant les peuples de leurs
discours. Où est la réponse du Traité à la dynamique
totalitaire
réunissant dans un même lien de causalité l’argent et les
médias ?
Etrangeté supplémentaire : le peu d’estime que nos dirigeants
nous
témoignent ! Pour être précis, étrangeté ne
s’applique pas à la
mésestimation proprement dite, qui est coutumière, mais à
l’importance
qu’elle revêt dans le cas du Traité. De la boîte de Pandore
ouverte par
le référendum s’échappe une vérité cruelle
: la vie politique française
- tous dirigeants et tous partis confondus - est scandée par des
promesses séduisantes puis, le temps ayant fait son œuvre d’apaisement
sur les mémoires, par le constat qu’elles ne sont pas suivies de
résultats ou que ces derniers sont détournés. De la sorte
est ritualisée
une pratique autorisant des dirigeants démocrates à ne presque
jamais
faire ce qui intéresse la population. Or le référendum
sur le TCE -
geste politique s’il en est - se présente aux français sous un
jour très
inhabituel puisque l’essentiel, ou presque, des règles soumises aux
suffrages est déjà appliquées par l’Etat et les entreprises.
Les
citoyens peuvent ainsi évaluer la différence entre une proposition,
datée du 29 mai 2005, et ses résultats déjà visibles
dans les années
antérieures ! D’où malaise, contestation, fureur… Il semble néanmoins
que la thérapie d’apaisement de la mémoire, inutile dans le cas
présent,
soit largement contrebalancée par l’analgésique de la sidération.
Qui
pourrait, en effet, oser imaginer que la casse des assurances sociales,
des services hospitaliers, de l’éducation nationale, des chemins de fer
et de la poste, pour ne citer que ceux là, relève des «
objectifs de
l’Union ». Je crains que nombre de citoyens naïfs et respectueux
de
l’autorité ne s’y refusent, tout simplement… Mais est-ce que cette
confiance les honore ?
Le manque d’enthousiasme général que le TCE suscite dans la population,
autant que les difficultés de lecture qu’il oppose à la compréhension
relèveraient-t-elles seulement d’une ambiguïté d’objectifs
(l’union ou le libéralisme ?), d’une inadéquation aux réalités
(certains grands problèmes de notre société ne sont pas
abordés : argent, manipulation mentale…) et d’une mauvaise programmation,
les faits accomplis devançant l’accord des intéressés ?
On ne peut pas négliger, par ailleurs, qu’en proposant de trancher plusieurs
problèmes d’une seule réponse, le référendum du
29 mai 2005 pose aux français un dilemme identique à celui d’une
précédente élection, de sinistre mémoire, quand
ne voulant pas de Jospin, ils furent contraints d’accepter Chirac
qu’ils ne voulaient pas davantage. Que l’on me pardonne de sortir de la réserve
nécessaire à traiter d’un sujet aussi sérieux, mais j’ai
parfois l’impression que les dirigeants sont prêts à tout, même
à ruiner le pays, pour éviter que le peuple participe à
son destin. Evidemment, il existe beaucoup d’autres manières de dire
qu’ils se moquent de nous (2)…
J. Jérisse
1. L’expression « littérature grise » désigne les
textes internes, de
nature administrative, dont l’objectif n’est pas d’être attractifs mais
justes, précis et complets. Elle est surtout utilisée par ceux-la
même
qui la produisent, ce qui est en soi révélateur.
2. Si la brochure du TCE ne comporte pas le glossaire, pourtant indispensable
à consulter ce genre de document, il se glisse néanmoins, pages
161 et 162 une nomenclature des produits d’origine végétale et
animale. Est-ce en hommage à la poésie de Jacques Prévert
ou à l’humour de Raymond Queneau ?
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7) GRANDE MARCHE POUR LA DECROISSANCE - par
R.A.P.
« Dans la tradition des grandes marches non-violentes, une grande marche
pour la décroisance se déroulera au mois de juin 2005. Une grande
marche ouverte à tous ceux qui résistent à cette société
de consommation, de gaspillage et de croissance dont seules la technique et
la science seraient les remèdes. Une grande marche ouverte à tous
ceux qui comprennent que pour transformer ce monde, il faut aussi transformer
son mode de vie et en finir avec l'idéologie publicitaire ».
La suite sur http://www.decroissance.org/marche/
Dans cette perspective, R.A.P. relaiera la manifestation sur Paris au
moyen d'une conférence-débat. Informations bientôt sur notre
site Internet.
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8) BREVES
a) Grande-Bretagne: un jeu pour apprendre aux enfants les ficelles de la publicité
– source CBNews 14/04/05
La firme de jeu américaine Hasbro va distribuer 10 000
exemplaires d’un jeu sur la publicité et le marketing dans les écoles
primaires britanniques. Le jeu, baptisé Game of Life ("Le jeu de
la vie") a pour but de leur faire prendre conscience du fonctionnement
des campagnes de publicité et des médias en les mettant dans la
peau de publicitaires. De la création au budget de la campagne en passant
par les possibles nominations lors de festivals, de nombreuses facettes de la
profession sont abordées. L’initiative est appuyée par Media
Smart, un organisme de sensibilisation à la publicité
financé par des marques telles que McDonald’s et Procter
& Gamble, ainsi que par des agences de publicité. L’annonce
d'Hasbro a été accueillie avec prudence par la
Confédération nationale des associations de professeurs et parents
d’élèves (NCPTA). Celle-ci craint que l’industrie ne fasse sa
propre promotion sur le dos des écoliers, même si elle reconnaît
l’importance d’apprendre aux enfants comment fonctionne la publicité.
b) Sortie du livre “Le temps de l'antipub” de Sébastien DARSY,
Actes Sud, 2005, 236 p., 18€.
c) La revue “Offensive” (numéro 6 - avril 2005 – 3
€) consacre son dossier central à l'”Homo Publicidus”: articles de F.
Brune, M.A.R.C.U.S.E, d'autres invités et des
membres du collectif Offensive libertaire et sociale.
INFORMATIONS DIVERSES
Toutes les informations que vous venez de lire sont publiques, nous vous invitons
à les transmettre à toute personne susceptible d'être intéressée
: faites circuler !
Si vous souhaitez vous exprimer dans nos colonnes, vos articles devront nous
être soumis avant le 15 juin 2005.
Pour tout renseignement (envoi d'un exemplaire de R.A.P.-Échos, notre
publication papier, adhésion, etc.) merci de prendre contact avec :
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Tcp. 01 42 83 45 01
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