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Au sommaire de ce soixante deuxième envoi 1 - PROCÈS DU COLLECTIF DES DÉBOULONNEURS
DE MONTPELLIER : COMPTE RENDU ET RÉSULTAT - par des membres du Collectif
des déboulonneurs. Les prochains rendez-vous de R.A.P. et de la lutte antipublicitaire :MARDI 11 JUILLET à 20h – Réunion mensuelle publique
autour d'un pique-nique. À l'hôtel des Voyageurs, 22 rue Boulard,
75014 Paris (M° Denfert-Rochereau) dans le jardin de l'hôtel. 1) PROCÈS DU COLLECTIF DES DÉBOULONNEURS DE MONTPELLIER : COMPTE RENDU ET RÉSULTAT - par des membres du Collectif des déboulonneurs.Rappel des faits (25 février 2006) Geoffroy Maguet et Jean-François Lenoir, membres montpelliérains du Collectif des déboulonneurs, sont arrêtés par la police, devant une trentaine de sympathisants, sur le lieu même du barbouillage antipublicitaire qu’ils viennent de commettre à visage découvert : ils ont inscrit « Légitime réponse » à la bombe sur un panneau de l’afficheur JCDecaux. L’action est relatée le soir même par le journal télévisé de France 3 et, le lendemain, photo à l’appui, par Le Midi libre. Les deux militants font 16 heures de garde à vue. Le lendemain, à leur sortie du commissariat, on leur remet une convocation pour un procès au tribunal correctionnel le 27 juin. Chef d’inculpation : dégradation lourde de bien privé en réunion. Permanence du barbouillage Les barbouillages du Collectif des déboulonneurs, commencés en novembre 2005 dans toute la France (Anduze, Lyon, Lille, Le Mans, Montpellier, Paris, Rouen…), continuent de plus belle. Les arrestations se multiplient. Les afficheurs semblent hésiter à porter plainte contre les barbouilleurs : leurs demandes de dommages et intérêts sont plus que timides. La police comprend de mieux en mieux qu’il s’agit d’une démarche assumée de désobéissance civile non-violente (le 23 juin, sur les Champs-Élysées, à Paris, elle autorise même les barbouilleurs à faire leur travail avant de les embarquer au poste). La presse couvre régulièrement l’aventure (plusieurs journaux régionaux de France 3 font leur ouverture sur le sujet). La revendication du collectif (50 x 70 cm maximum pour toutes les affiches) se propage. Les soutiens arrivent de plus en plus nombreux, et les dons permettent d’organiser une conférence de presse à Paris, à l’occasion du procès. Maître François Roux, de Montpellier, est choisi comme avocat. Arrivée au tribunal (27 juin) 14 heures. Une cinquantaine de sympathisants et une dizaine de journalistes (France 3, M6, France Bleu, Planète, Le Midi libre…) accompagnent les deux prévenus jusqu’à la grille du palais de justice. Celle-ci est fermée, sauf pour la presse et les porteurs de convocation, alors que l’audience est censée être publique. Une heure plus tard, maître Roux obtient qu’on laisse entrer tout le monde. Deux ou trois procès se déroulent avant celui des barbouilleurs. Début de l’audience 17 h 30. La salle d’audience, de taille moyenne, suffit tout juste à contenir sympathisants et journalistes. Devant un public parfaitement digne et silencieux – conformément aux consignes données par l’avocat –, le procès commence. À noter l’absence de toute partie civile : l’afficheur JCDecaux n’a pas cru bon de porter plainte cette fois et de réclamer des dommages et intérêts. Officiellement, le propriétaire des biens dégradés est « inconnu ». La juge (Mme Février), assistée d’une stagiaire, fait venir les deux prévenus à la barre. Comparution volontaire L’avocat signale à la cour la présence de cinq comparants volontaires
qui ont participé aux mêmes faits que les prévenus. Ceux-là
sont invités à rejoindre ceux-ci à la barre. Un échange
a lieu entre l’avocat et le procureur (M. Lestel) sur le procédé
de la comparution volontaire. L’avocat précise qu’il s’agit d’une notion
nouvelle, mise en oeuvre ces derniers temps dans des procès de faucheurs
volontaires d’OGM, notamment à Toulouse et Riom. Il évoque
la désobéissance civile, la non-violence, l’engagement symbolique,
l’action collective, le barbouillage. Audition des prévenus La juge rappelle les faits et sermonne les prévenus : « On n’est
pas dans un régime dictatorial… Le droit de réunion est reconnu…
Vous ajoutez un autre message qui peut agresser d’autres personnes… » Témoins Les témoins de moralité, venus spécialement à Montpellier pour le procès, sont convoqués l’un après l’autre à la barre. On accorde à chacun dix minutes de parole : Paul Ariès, écrivain, professeur de sciences politiques, spécialiste de la manipulation mentale. Il évoque les dangers liés à la technique publicitaire, notamment dans l’un de ses aspects les plus récents, le neuromarketing. Il met en relief l’enjeu du phénomène publicitaire et la gravité de ses effets pervers sur les équilibres psychiques, sociaux, culturels. François Jourde, enseignant en disponibilité, militant antipublicitaire et membre fondateur du Collectif des déboulonneurs. Il justifie l’action du collectif par l’inertie avérée des pouvoirs publics en matière de résistance à l’invasion publicitaire, et les difficultés rencontrées par des associations légalistes comme R.A.P. ou Paysages de France dans leur lutte contre l’affichage illégal. Il se déclare adepte du barbouillage non-violent et cite Henri David Thoreau. Maurice Pergnier, écrivain, linguiste, professeur d’université émérite. Il commence par demander au tribunal d’imaginer que, derrière les juges, des affiches publicitaires soient apposées sur le mur de la salle d’audience. Occasion d’exposer devant la cour sa réflexion sur l’impact de l’image publicitaire et la non-légitimité de sa présence dans l’espace public. Réquisitoire Le procureur affirme que cette rébellion se trompe de cible. Par ailleurs,
il déplore que le tribunal soit devenu une tribune politique accessible
aux médias, et stigmatise le danger potentiel que comporte le mode d’action
choisi par les barbouilleurs pour s’exprimer. Plaidoirie L’avocat, reprenant l’essentiel de ce qu’on déjà exposé les témoins, étoffe sa plaidoirie par un bref historique de la désobéissance civile, dont un des plus illustres adeptes, à un moment clé de l’histoire de France, a été le général de Gaulle lui-même, lequel a désobéi à la loi de son pays, pour être ensuite condamné à mort. Il déclare à la juge : « Vous avez de la chance, madame, votre décision va faire jurisprudence. Ces jeunes ont eu de l’audace, je vous demande d’avoir, vous aussi, de l’audace, en les relaxant. » Il rappelle que la loi, en France, donne le droit de tuer une volaille ou un lapin appartenant à autrui quand ils pénètrent votre propriété, et compare cet acte avec celui qui consiste à porter quelques inscriptions sur un panneau publicitaire. Il cite la fameuse phrase de Patrick Le Lay (PDG de TF1) sur les « cerveaux disponibles » (extraite de la revue /Alternatives non-violentes/, qu’il tient à la main), et aussi une phrase de Goethe sur l’engagement qui donne son sens à tout. Il plaide enfin l’état de nécessité, évoquant l’enjeu du combat antipublicitaire au nom des valeurs qui fondent notre civilisation. Fin de l’audience Il est près de 19 heures. La juge annonce que le tribunal rendra son jugement le 4 juillet. Ce jugement englobera la décision concernant les comparants volontaires. Le soir même, l’affaire est évoquée au journal télévisé régional de France 3, sur les ondes d’Europe 1. Le lendemain, elle fait la une de la presse locale et est aussi largement mentionnée dans la presse nationale (/Libération/ titre : « Les antipub plaident la légitime réponse » ; France Info en parle). Jugement (4 juillet) Les deux prévenus sont condamnés à 200 euros avec sursis chacun. Les comparants volontaires ne sont pas reconnus comme ayant le droit d’être jugés.
2) DES BARBOUILLEURS PARISIENS ASSIGNÉS EN JUSTICE ET LEUR APPEL À SOUTIEN – par R.A.P. et ce groupe de barbouilleurs.R.A.P. a reçu le récit suivant, et vous en fait part, ainsi que de l'appel à soutien de ces étudiants qui ont été sévèrement réprimandé pour leurs actes de barbouillage. « Le 21 mars 2006, en pleine campagne contre le CPE, nous avons voulu
faire d'une pierre deux coups : attaquer la propagande publicitaire qui s'étale
sur les murs du métro parisien, et manifester notre refus résolu
d'une loi scandaleuse. Malheureusement, nous avons subi un violent retour de
bâton. Sur les trois groupes engagés dans l'action de barbouillage,
un seul n'a eu aucun problème. Dans le second, deux personnes ont été
prises sur le fait. Et le troisième groupe a été entièrement
arrêté, dans un moment d'inactivité, et contraint de passer
42 heures en garde à vue, faute de preuves tangibles à leur encontre
! Sur les douze personnes assignées en justice, 10 ont été
relaxées - mais le prix n'en reste pas moins élevé: 2500
euros de frais d'avocat. Les deux derniers prévenus sont passés
devant le tribunal le 15 juin 2006. L'un a été relaxé pour
vice de procédure, l'autre a écopé de 500 euros d'amende.
Nous voilà donc contraints de trouver 3000 euros. Nos ressources d'étudiants
ne nous permettant pas de faire face seuls à une telle somme, nous nous
réjouissons de toute aide financière de la part de ceux qui pensent
comme nous que la publicité est un fléau de tous les jours, devant
être dénoncé et combattu comme tel ». R.A.P. reste sur sa réserve quant à ce genre d’actions qu’elle ne souhaite ni inciter ni légitimer, mais nous ne pouvons que nous élever contre des pratiques policières aussi disproportionnées face à des agissements bénins. Nous relevons une fois de plus que certains citoyens, de plus en plus nombreux, et dont il faut souligner le courage (pour ceux qui mesuraient les risques), ont décidé d’entrer en résistance par la désobéissance civile. Encore une preuve que l’agression publicitaire est de plus en plus mal vécue, et que les obstacles rencontrés par l’action légaliste ne peuvent qu’inciter les citoyens à multiplier les formes et les fronts de la lutte.
3) COMPTE RENDU DE L'ACTION DE DÉVERSEMENT DE PROSPECTUS DU 10 JUIN À DIJON – par le Groupe dijonnais d'opposition à la publicité.[ Rappel de R.A.P. : R.A.P. n'incite pas aux actions illégales ni ne les légitime. Les collectifs locaux qui organisent des actions de déversement sont libres de le faire comme ils l'entendent. R.A.P. n'assure qu'une coordination et une aide à l'organisation des déversements proprement dits, opérations légales et déclarées en préfecture ]
En voici un récit succint :
4) RÉSULTATS DU PROCÈS DES 6 BARBOUILLEURS DE CHERBOURG – par Max, l'un des 6 inculpés.6 militants et militantes anti-nucléaires participant au VAAAN (Village Autogéré Anti-capitaliste et Anti-Nucléaire) qui a eu lieu pendant le rassemblement anti-EPR du 15 au 17 avril à Cherbourg, ont comparu devant le tribunal correctionnel de Cherbourg le 11 mai à 17 heures suite à une action anti-pub le dimanche soir. Ils étaient poursuivis pour "dégradations volontaires des biens, des vitres et des panneaux sur des magasins du centre commercial, dégradations dont il est résulté un dommage grave, en l'espèce d'inscriptions de signes (anti-nucléaires et anti-capitaliste) par peinture indélébile (extrait de la citation à comparaître). Ils ont été jugés coupables de dégradations volontaires légères.CHAUCUN A ÉTÉ CONDAMNÉ À 300 EUROS D'AMENDE DONT 150 EN SURSIS D'OÙ 900 EUROS À VERSER AU TRESOR PUBLIC. Alors que les publicitaires ont toute liberté d'envahir notre quotidien de leurs messages hypocrites n'ayant rien à voir avec la réalité (exploitation du tiers monde, délocalisations, licenciements, destruction de l'environnement, ...), la seule réponse de l'Etat contre ceux qui offrent une pensée critique reste la répression. Face au musellement de la liberté d'expression et à la répression systématique de la contestation sociale, le Collectif de Soutien ( soutien-cherbourg[at]no-log.org ) aux 6 de Cherbourg appelle à un soutien financier pour payer cette amende compte-tenu des situations de chacun. SOUSCRIPTION: Envoyez vos dons à : Scalp-Reflex, 21
ter rue Voltaire 75011 Paris 5) CAMPAGNE « PAS DE PUBLICITÉ PRIVÉE SUR LES MURS DES COLLÈGES ET LYCÉES ». LE POINT AU 21 JUIN - par Pierre Nicolas. Pour rappel, cette action consiste à interpeller les présidents de vos Conseils général et régional afin de leur demander de prendre position sur l'affichage publicitaire au sein des établissements dont ils ont la charge. À ce jour, les départements suivants : 01 AIN - 02 Aisne - 03 Allier - 05 Hautes-Alpes - 06 Alpes-Maritimes - 07 Ardèche - 08 Ardennes - 10 Aube - 11 Aude - 12 Aveyron - 13 Bouches du Rhône -14 Calvados - 16 Charente - 19 Corrèze - 21 Côte d'Or - 22 Côtes d'Armor - 23 Creuse - 24 Dordogne - 25 Doubs - 26 Drôme – 27 Eure - 28 Eure et Loir - 30 Gard - 31 Haute-Garonne -33 Gironde - 34 Hérault (?) - 35 Ille-et-vilaine-36 Indre (?) - 38 Isère – 39 Jura - 41 Loir et Cher - 42 Loire (?) - 44 Loire Atlantique – 45 Loiret (?) - 47 Lot et Garonne(?) - 48 Lozère - 49 Maine et Loire - 51 Marne - 54 Meurthe et Moselle -55 Meuse -56 Morbihan - 58 Nièvre (?) -59 Nord - 60 Oise - 61 Orne - 63 Puy de Dôme - 66 Pyrénées-orientales - 67 Bas-Rhin- 68 Haut-Rhin - 70 Haute Saône -72 Sarthe -73 Savoie - 74 Haute-Savoie -75 Mairie de Paris - 76 Seine Maritime - 77 Seine et Marne -78 Yvelines - 79 Deux Sèvres - 80 Somme - 82 Tarn et Garonne- 83 Var - 84 Vaucluse - 85 Vendée - 86 Vienne - 87 Haute Vienne - 88 Vosges (?) - 90 Territoire de Belfort - 91 Essonne - 92 Hauts-de-Seine - 93 Seine St Denis - 95 Val d'Oise (?) - 972 Martinique - 974 Réunion. Total : 73 départements. les Régions Aquitaine - Auvergne -Basse-Normandie - Bourgogne- Bretagne
- Centre ? - Total : 19 régions Total : 92 CG et CR ont répondu Si les réponses des CG 34 Hérault, 36 Indre, 42 loire, 45 Loiret, 47 Lot et garonne, 58Nievre, 88 Vosges, 95 Val d'Oise ne sont que de simples constats, sans prise de position sur le sujet, si la réponse du CR "Centre" pose question par ses ambigüités, restent 83 Conseils Généraux et Régionaux (sollicités depuis février 05) qui ont répondu positivement à certains citoyens antipublicitaires ou à R.A.P., s'engageant à interdire la publicité sur les murs publics de leurs collèges et lycées. Je rappelle que toutes les réponses sont visibles sur le site de R.A.P. http://antipub.org/actions/index.php?page=mursecole
Au plaisir de vous lire...si vous avez d'autres idées ou propositions
sur le sujet.
6) 16 JUILLET : MANIFESTATION POUR LA SUPPRESSION DU GRAND PRIX DE F1 – par Casseurs de pub.Le Grand-Prix de France de formule 1 est le paroxysme du gaspillage, du mythe de la compétition et de la vitesse qui mène notre monde au désastre écologique et social. Depuis six ans, Casseurs de Pub se bat pour la suppression de cette aberration. Cette année, une manifestation aura lieu à Paris pour demander directement au Président et au Premier ministre de supprimer cet événement obscène. Le député Yves Cochet, le professeur Albert Jacquard et José Bové ont déjà annoncé leur intention de défiler le 16 juillet 2006. Rejoignez-nous le dimanche 16 juillet *à Paris à 14h sous la tour Eiffel.* Afin de se détendre après la manif, nous vous donnons rendez-vous
pour un concert exceptionnel d'Adonis et des Gay pneus
le 16 juillet à 20h à l'espace Saint-sauveur d'Issy-les-Moulineaux
(voir les rendez-vous ci-dessus). 7) L'ASSOCIATION AU JOUR LE JOUR29 mai 2006 : entretien pour l'hebdomadaire italien «
Carta » sur la journée de déversement de
prospectus. INFORMATIONS DIVERSES Toutes les informations que vous venez de lire sont publiques, nous vous invitons
à les transmettre à toute personne susceptible d'être intéressée
: faites circuler ! R.A.P. (Résistance à l'agression publicitaire) Notre permanent assure la permanence téléphonique lundi, mardi
et jeudi de 10 h à 13 h (on pourra également nous joindre en dehors
de ces horaires, sans certitude de présence toutefois). Coordonnées utiles : - Casseurs de pub - Paysages de France - Le Publiphobe, association concurrente de R.A.P.
- R.A.P. Belgique - Brisons nos chaînes - La Brigade AntiPub; http://www.bap.propagande.org
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