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Au sommaire de ce soixante troizième envoi 1 - RENTRÉE SANS MARQUES 2006 – par Casseurs
de pub et R.A.P. Les prochains rendez-vous de R.A.P. et de la lutte antipublicitaire :VENDREDI 29 septembre à 19h30 – Action du Collectif
des déboulonneurs parisiens. RDV Place de Varsovie (côté
bassin), 16e arr. RER Champ de Mars – Tour Eiffel ou métro Trocadéro. 1 – RENTRÉE SANS MARQUES 2006 – par Casseurs de pub et R.A.P.Ils se nomment Jacques Séguéla, Maurice Lévy ou Bernard Brochand pour les plus célèbres d’entre eux. Ce sont eux qui versent aujourd’hui les salaires des journalistes de la télé, de la radio ou de la presse. Ils disposent de l’argent des plus grosses entreprises du monde pour faire pression sur les hommes et les femmes politiques. Certains d’entre eux travaillent pour des dictateurs dans les pays pauvres. Ils sont bronzés et souriants et parlent de liberté pour mieux rendre les gens esclaves de la consommation. Ils achètent les stars qui vendent leur image contre de l’argent. Ils font la sortie des classes pour rendre écoliers et lycéens accros aux marques. Ils entrent dans les écoles pour en faire une marchandise. Ils sont prêts à tout pour de l’argent. Ils détruisent la nature. Ce sont les publicitaires. Les associations Casseurs de pub et R.A.P. ont envoyé en juillet 2006 un courrier aux 54 députés qui avaient déjà alerté le gouvernement au sujet de la publicité à l'école en adressant à ce dernier des questions écrites. Nous vous encourageons à imprimer cette lettre et à l'envoyer au député de votre circonscription. Lien vers le courrier à télécharger : Vous pourrez retrouver le nom de votre député sur le site http://www.assembleenationale.fr/12/qui/circonscriptions/
2) PROCÈS D'ANTIPUBLICITAIRES À LYON : COMPTE RENDUS – par l'un des assignés et un antipublicitaire présent à l'audience.Ce procès, qui s'est tenu le 18 septembre 2006, est celui d'un groupe antipublicitaire informel, pour des actions de barbouillage d'affiches réalisées en 2003. En voici deux compte-rendus : le premier par l'un des barbouilleurs poursuivis (cliquer sur le lien Rebellyon), le second par Nicolas, du Collectif des déboulonneurs de Lyon. De nombreuses personnes étaient là en soutien. La presse a couvert
l'affaire largement. - 1er compte rendu : - 2me compte rendu : La publicité en procès au tribunal correctionnel de Lyon. A Lyon le 18 septembre dernier s'est déroulé le procès de 6 personnes interpellées dans le métro lyonnais lors d'une action de contestation de l'envahissement publicitaire. Le jugement sera rendu le 25 septembre prochain. Le procureur a requis une amende avec sursis. Voici un aperçu des débats qui s'y sont tenus. Rappel des faits C'était le 28 novembre 2003 : pas une manifestation organisée, plutôt un rassemblement de personnes qui partagent une idée commune sur l'envahissement publicitaire. Des bandeaux publicitaires dans les rames du métro des transports en commun lyonnais (TCL) avaient été barbouillés à la peinture et avec des marqueurs. Lors du procès, la présidente du tribunal lit de longs passages
de l'appel au recouvrement des espaces publicitaires (stop-pub) distribué
ce soir là aux voyageurs : « Appel à un acte de légitime
défense face au dépeçage et à la main-mise annoncée
sur nos services publics ... la pub envahit nos espaces publics, la rue, les
métros, la télévision... Résistons avec des moyens
créatifs, pacifiques et légitimes ... en recouvrant systématiquement
les panneaux publicitaires de nos villes et de nos campagnes, sans endommager
l’environnement, mais au contraire en les réinvestissant de sens, en A Lyon, le groupe d'activistes s'était scindé en trois. Sur l'appel des vigiles des TCL, les policiers étaient intervenus à la station de métro Charpennes. De nombreuses personnes avaient été entendues au commissariat. Seules quelques unes (celles qui ont assumé leur barbouillage) ont été convoquées pour un procès devant le tribunal correctionnel, trois ans après les faits. Le procès Devant le tribunal, les cinq prévenus comparaissent ensemble, mais ils sont poursuivis à titre individuel. Cela joue en leur faveur, car il faut que le tribunal établisse la culpabilité et le degré de responsabilité de chacun d'entre eux, ce qui est compliqué s'agissant d'une action collective et spontanée. Les TCL se sont porté partie-civile et réclament plus de 8000 euros pour le préjudice, facture détaillée à l'appui. Mais leur avocat – pourtant présent dans l'enceinte du palais de justice – ne se présente pas à l'audience. Cela rend avocats et magistrats perplexes. (En attendant le jugement le 25 septembre, on ne sait pas si les prévenus auront à payer des dommages et intérêts) La présidente du tribunal n'est pas de réputation facile. « De quelle couleur était votre stylo à gouache ? » demande-t-elle presque trois ans après les faits, « noir ou rouge » ? Alors que l'un des quatre prévenus tente d'expliquer que la démarche était politique, qu'il s'agissait de créer un débat sur la place de la pub dans l'espace public, elle tape du poing sur la table en lui demandant de ne pas l'énerver. Puis coupe court aux réponses qu'on lui donne : « Ce que vous avez fait n'est pas symbolique : 8000 euros de dégâts ! Et comparaître devant un tribunal correctionnel, c'est symbolique peut-être ? » Le procureur n'est pas commode non plus. Les prévenus rappellent que
délibérément, ils n'ont pas touché au mobilier,
seulement aux affiches. Il défend, lui, que c'est bien de dégradations
qu'il s'agit, car les bandeaux publicitaires des rames de métro sont
« plastifiés et sérigraphiés », les prévenus
ont donc commis un acte beaucoup plus grave que s'il ne s'était agi que
de papier (comme dans le métro parisien). L'avocat réfute évidemment
ce point : ces bandeaux changent au gré des produits et « Action citoyenne » Le chef d'accusation est le suivant : dégradation d'un bien appartenant à autrui (art. 322 du Code Pénal). Les prévenus ne nient pas les faits, mais précisent que l'intention n'était pas de causer un préjudice, mais plutôt de dénoncer l'envahissement publicitaire. Il y avait prise de parole préalable dans chaque rame de métro, explication et débat avec les autres voyageurs, le tout dans la bonne humeur. L'avocat souligne : nous avons ici des gens qui assument leurs responsabilités. Leur action est politique, citoyenne, joyeuse et non-violente. L'un des prévenus explique à son tour que la publicité dans l'espace public nous est soumise sans notre consentement. Le procureur le reconnaît à mi-mots. Mais son réquisitoire contient plusieurs critiques, parmi lesquelles : (1) barbouiller la publicité, ce n'est pas bien. Cela dégrade
l'environnement des paisibles usagers des transports (on parle aussi à
leur propos de « cerveaux disponibles », ndlc) ; La publicité en procès ! Une bizarrerie de l'accusation donne à ce procès une profondeur inattendue. Ayant agi dans les transports publics, les prévenus sont poursuivis pour dégradation d'un bien « destiné à l'utilité ou à la décoration publiques et appartient à une personne publique ou chargée d'une mission de service public » (ce qui fait passer l'amende maximale encourue à 45000 euros !). C'est un fait : les bandeaux publicitaires appartiennent à un organisme
en charge d'une mission de service public. Ils sont en effet gérés
par la société Keolis, à qui le syndicat mixte des transports
pour le Rhône et l'agglomération Lyonnaise (SYTRAL) confie la gestion
du réseau TCL dans le Puis le procureur soulève la véritable question : les espaces publicitaires que l'on trouve dans toutes les rames de métro peuvent-ils être considérés comme des « biens destinés à l'utilité publique » ? Cette question mérite en effet d'être posée : le propos des barbouilleurs n'était-il pas, justement, de dénoncer le caractère nocif de la publicité dans l'espace public ? « Sans se positionner pour ou contre la pub » le procureur déclare que les bandeaux barbouillés sont effectivement assimilables à des biens d'utilité publique ! En effet, les recettes de l'affichage publicitaire reviennent à l'entreprise gestionnaire et contribuent à son budget. Autrement dit, la publicité finance en partie les transports en commun. En dégradant les bandeaux publicitaires, les prévenus auraient donc dégradé des biens d'utilité publique ! (remarque : ce genre d'argument permettrait aussi de soutenir que le cancer est un bien public car c'est une maladie qui contribue à diminuer le nombre de pensions versées par les caisses de retraite) La réquisition du procureur soulève non seulement la question des modes de financement des transports en commun (l'un des prévenus objecte que le prix du ticket de métro lyonnais est déjà particulièrement élevé) mais surtout celle de la légitimité de la publicité dans les transports en commun : lorsqu'on dit qu'elle contribue à financer des services publics, n'oublie-t-on pas qu'elle est déjà largement payée par les consommateurs qui la subissent ? Ce procès, et ceux qui s'inscrivent dans une vaste campagne de désobéissance civile à la publicité, permettront de faire avancer la prise de conscience de nos concitoyens, non seulement sur la perversité du système publicitaire mais aussi sur la démission des pouvoirs publics face aux lobbies publicitaires : à l'instar du système vélo'v, un service public de transport sert à légitimer la confiscation de l'espace public par les annonceurs privés. Il faut remercier les barbouilleurs qui ont répondu présent à ce procès d'avoir permis de faire émerger ce débat. Le jugement sera rendu le 25 septembre. Apportons leur notre soutien !
3) LES PUCES DE RUE SONT LÂCHÉES – Extraits d'un article de Paris Obs. La réclame parisienne se métamorphose. Des affiches se mettent
à communiquer avec votre portable et des puces Bluetooth sont fixées
sous les tables de bar... Les pubs nouvelle génération associent innovation et interactivité.
« On propose ces affichages, minoritaires, pour les annonceurs en tant
qu'accompagnement d'une campagne traditionnelle », explique Albert
Asséraf, directeur de la stratégie du marketing et des
études chez JC Decaux. On ne connaît pas l'impact
sur les ventes de ces campagnes coûteuses. Il s'agit surtout de travailler
l'image. Mais il y a plus décoiffant encore. Vous déambulez dans
Paris avec votre téléphone dont le Bluetooth est activé.
Et hop !, vous recevez un nouveau message, sollicitant la permission d'être
lu. Et là, surprise, c'est Lancôme, Ford ou France Télécom
qui vous écrit. Vous êtes invité à télécharger
des vidéos, des infos... Et ces puces viennent se piquer jusque dans les tables de bar. L'entreprise
Mediatables en a implanté 15500 dans 28 agglomérations, dont 3000
à Paris. « Le passant s'attable en moyenne 36 minutes dans un bar,
exulte sa directrice commerciale et marketing Muriel Aït-Kaci.
C'est parfait car le téléchargement prend du temps. Notre première
opération a été Levi's en mars 2006. » Ce phénomène est trop récent pour que qui que ce soit
s'oppose à leur réception. « Qui règle la publicité
en France ? Personne!, observe Joseph Besnaïnou, directeur
du BVP (Bureau de vérification de la publicité).
Même si la nouvelle méthode via Bluetooth peut être considérée
comme intrusive, pourquoi faudrait-il l'interdire? ».
4) VICTOIRES DU COLLECTIF ANTIPUB 82 DE MONTAUBAN – par le Collectif antipub 82.Le collectif Antipub 82 a multiplié les actions symboliques de recouvrement de panneaux durant toute l'année 2006 et s'est fait aider par l'association "Paysages de France" pour dénoncer l'illégalité de plusieurs installations publicitaires. En conséquence, le préfet et la mairie ont dû faire respecter la loi.Et aujourd'hui les panneaux publicitaires tombent... Ainsi les totems géants de Campanile, Géant Casino et Mc Donald à Montauban-Albasud ont été supprimés sur ordre des autorités après dix ans d'illégalité tranquille. Il en est de même pour les pubs implantées à moins de cent mètres des monuments historiques. Un film, "MONTAUBAN ET LES 400 PANNEAUX", retraçant les actions militantes de ce collectif, est téléchargeable sur le site de Brigades Antipub : sur ce lien Les réactions et les Commentaires suite aux actions du collectif : 5) « L'ASSAUT » - Extraits d'un article du « Guardian » sur l'influence de la publicité sur les enfants. [...] The result is that today's average British child is familiar with up to 400 brand names by the time they reach the age of 10. Researchers report that our children are more likely to recognise Ronald McDonald and the Nike swoosh than Jesus. One study found that 69% of all three-year-olds could identify the McDonald's golden arches - while half of all four-year-olds did not know their own name. Le résultat est que l'enfant moyen britannique d'aujourd'hui connaît au moins 400 marques quand il atteint l'âge de 10 ans. Les chercheurs font état que nos enfants sont plus susceptibles de reconnaître Ronald McDonald et la virgule de Nike que Jesus. Une étude a révélé que 69% des enfants âgés de trois ans pouvaient identifier les arches dorés de McDonald alors que la moitié de tous les enfants âgés de quatre ans ne connaissent pas leur propre nom. [...]The NHS reports rising incidence of mental illness among the young, with anxiety and depression linked to the pressure to buy, to own, to consume. The data shows today's children are unhappier than any generation of the postwar era. Le Service National de la Santé fait état, parmi les jeunes, d'une recrudescence des maladies mentales, associées à l'anxiété et à la dépression liée à la pression liée à l'acte d'achat, à l'acte de posséder et de consommer. Les données indiquent que les enfants d'aujourd'hui sont plus malheureux qu'aucune autre génération de la période de l'après-guerre. [...]Meanwhile, childhood obesity has tripled in the past 25 years. Nearly one in six British kids is overweight; 6% are obese. For the first time, children are being diagnosed with type 2 diabetes, a disease previously thought to be confined to the over-40s.[...] Dans le même temps, l'obésité infantile a triplé ces 25 dernières années. Un Britannique à peu près sur 6 souffre de surpoids, 6% sont obèses. Pour la première fois, le diabète de type 2 est diagnostiqué chez des enfants, une maladie précédemment réservées aux personnes de plus de 40 ans. Compared with 1974, today's 15-year-olds are more than twice as likely to have behavioural problems and 70% more likely to suffer emotional troubles such as anxiety and depression. One in 10 kids between 11 and 15 has a clinically recognised mental disorder. Incidence of self-harming and youth suicide are dramatically on the rise. Comparés à 1974, les jeunes de 15 ans d'aujourd'hui courent deux fois plus de risques de souffrir de problèmes comportementaux et sont 70% plus susceptibles de souffrir de troubles émotionnels tels que l'anxieté et la dépression. 1 enfant sur 10 entre 11 et 15 ans présente un trouble mental avéré. L'incidence des comportements auto-destructifs et celle du suicide des jeunes sont en augmentation spectaculaire. L'article complet en anglais est disponible ici :
6) L'ASSOCIATION AU JOUR LE JOUR20 juillet 2006 : Thomas Guéret invité de l'émission
« ça vous dérange » (France Inter) face à Jacques
Delanoë, président de Euro-RSCG. INFORMATIONS DIVERSES Toutes les informations que vous venez de lire sont publiques, nous vous invitons
à les transmettre à toute personne susceptible d'être intéressée
: faites circuler ! R.A.P. (Résistance à l'agression publicitaire) Notre permanent assure la permanence téléphonique lundi, mardi
et jeudi de 10 h à 13 h (on pourra également nous joindre en dehors
de ces horaires, sans certitude de présence toutefois). Coordonnées utiles : - Casseurs de pub - Paysages de France - Le Publiphobe, association concurrente de R.A.P.
- R.A.P. Belgique - Brisons nos chaînes - La Brigade AntiPub; http://www.bap.propagande.org
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