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RAP-À-TOILE N° 30 - ( JUILLET 2002 )

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Au sommaire de ce trentième envoi

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0 - Introduction
1 - DES LYCÉENS PUBLIPHOBES.
2 - CHAMPOUINS, SOINS CAPILLAIRES ET HYGIENE MENTALE.
3 - Informations commerciales et alimentation infantile (Résumé du rapport de Nathalie Roques).
4 - L'IMAGINATION DES ANNONCEURS N'A PAS DE LIMITES.
5 - IL FAUT Y CROIRE .
6 - MÉFAITS PUBLICITAIRES .


R.A.P. a pour vocation de faire connaître les diverses approches de la lutte antipublicitaire sans pour autant adhérer à toutes les opinions et idées d'actions formulées, dont elle laisse la responsabilité à leurs auteurs.

Introduction :

Bonjour,

Après 4 mois de silence, R.A.P.-À-TOILE est enfin de retour, prouvant ainsi qu'il mérite encore sa qualification d'irrégulomadaire. Comme certains le savent déjà, nous avons eu d'énormes problèmes informatiques qui se sont étalés sur plusieurs mois, privant notre association de l'outil internet. Si vous nous avez envoyé un message qui n'a pas encore reçu de réponse, ne vous inquiétez pas, j'essaierai de répondre à tous dans les plus brefs délais. Voici donc ci-dessous le numéro qui devait paraître en juillet. Les articles étant encore d'actualité, nous vous l'envoyons tel quel, avec pour seules modifications quelques dates supplémentaires dans l'agenda. Le prochain numéro paraîtra comme prévu fin novembre.

Il y a du chamboulement à R.A.P., et les choses ne sont plus ce qu'elles étaient. Après dix ans à avoir tenu des réunions à la même fréquence, chaque mois à la même dâte, de nouvelles habitudes devront être prises. La lutte continue, et notre rendez-vous mensuel sera, pour quelques mois sinon définitivement, le deuxième mercredi du mois, de 20 h à 23 h. Fini les appels téléphoniques d'adhérents en détresse cherchant vainement à comprendre ce que signifiait cette phrase obscure : "Les réunions mensuelles se tiennent les neufs de chaque mois ou le lundi suivant si le neuf tombe un vendredi, samedi ou dimanche". Espérons que les habitués de l'ancienne formule qui se casseront le nez devant une porte close seront peu nombreux. Pour éviter de tels désagrément, reportez-vous à notre agenda ci-dessous. Mais avant, si vous étiez présent le 29 juin à la fête des 10 ans de R.A.P., et que vous avez filmé, photographié, enregistré ou pris des notes durant cette journée, n'oubliez pas de nous en faire parvenir des copies. Nous serions également ravis de connaître vos impressions et vos critiques sur cet événement.

Bonne lecture,

Nelly.


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1) DES LYCÉENS PUBLIPHOBES.

Début 2002, plusieurs dispositifs publicitaires ont été implantées dans un lycée parisien du XXe arrondissement pour "compenser certaines baisses budgétaires sur la communication ou les activités pédagogiques".

Quelques élèves ont aussitôt réagi en arrachant systématiquement les affiches présentées et en créant une adresse internet pour organiser ce mouvement de résistance. Convoqués par le proviseur, ils n'ont pas réussi à obtenir satisfaction. En mai, une lycéenne écrit un article pour le journal de son lycée (celui-ci devait paraître fin mai) et parallèlement prend contact avec nous pour obtenir des conseils sur la manière de mener cette lutte. Nous lui conseillons alors de faire signer une pétition auprès de ses camarades et de demander l'appui de professeurs. Conseils suivis et exécutés avec efficacité puisqu'au dernier conseil d'administration du Lycée, il a été décidé de retirer ces affiches. C'est une victoire importante qui prouve une fois encore que la pollution publicitaire que l'on tente de nous imposer n'est pas irrévocable. Voici ci-dessous reproduit l'article en question tel que nous l'a envoyé son auteur avant sa parution. Respectant son désir de rester anonyme, nous le publions sans signature.

"Coup de gueule HALTE À LA PUB ! Après les caméras de surveillance, voici la pub qui débarque dans notre lycée. La pub à l'école... Il ne manquait plus que ça. Et ceci est un grand Coup de gueule face aux affiches publicitaires du self. Quand j'ai vu pour la première fois ces panneaux publicitaires, j'ai cru me trouver dans ce vieux livre 1984... pas si vieux que ça apparemment... Comme quoi, l'abrutissement culturel est cruellement d'actualité.

Propaganda !

L'école est une chance en soi car elle est un havre de paix, un lieu de culture, bien à l'abri du marketing... Les professeurs en sont les garants et nous-mêmes les bénéficiaires... Mais non ! Ils ont encore trouvé le moyen de nous asservir à leur propagande publicitaire, le système "our class is brought to you today" ("votre classe est sponsorisée aujourd'hui par..."). Demandez à vos professeurs d'anglais... Soyez certain qu'ils sauront vous renseigner à ce sujet. Des millions sont dépensés chaque année pour rien tandis que les écoles, elles, ont besoin de cet argent pour aménager de nouvelles infrastructures, pour motiver leurs élèves avec de nouveaux matériels... Le seul malheureux recours que notre établissement ait apparemment trouvé : la pub... Et ceci est tout simplement SCANDALEUX. Si l'école n'a pas assez d'argent pour gérer convenablement ses finances alors l'État doit intervenir, mais nous n'avons pas à payer pour cette lacune.

Après la rue, les boîtes aux lettres, la télé, les journaux, les emails, le bus, le métro, la radio... maintenant l'école...

L'invasion est si omniprésente dans notre vie de tous les jours, qu'elle paraît désormais "normale"... Mais elle ne l'est pas. Ne prenez pas cela à la légère. Sourde et maligne, après nous avoir distribué des barres de céréales et des verres de boissons gazeuses... Maintenant est venu le temps des grandes affiches publicitaires placées aux endroit stratégiques, là où tout le monde passe obligatoirement ; personne ne peut y échapper. Si nous permettons ces choses là, à l'avenir tout s'amplifiera et nous ne pourrons plus arrêter cette machine infernale... Nous subirons leurs décisions, passivement. Alors avant qu'il ne soit trop tard, il faut agir.

Nous ne voulons pas vivre dans une école donnée aux mains des grands trusts !

Alors il faut dire NON à la marchandisation et nous revendiquer à l'intérieur de l'établissement comme des lycéens, des collégiens, comme des citoyens ; et non comme la marchandise de ce monde, comme le poisson qui devrait mordre à l'hameçon, à l'appât des valeurs commerciales... Ce n'est pas la pêche au gros ici. Apprendre à ceux qui essaient de nous conditionner, de nous manipuler, que nous ne sommes pas des "choses", mais des personnes, qui ont le droit à la tranquilité sur leur lieu de travail. Mais surtout le droit au jugement, comme il est du devoir de l'école de faire de nous des êtres raisonnés et proprement humains. Pour que nous ne nous transformions pas en commando du droit des lycéens, comme le célèbre R.A.P., association qui, régulièrement, bariole toutes les affiches publicitaires de la ville*, ... Pour que certains n'aient pas à arracher ces mirroirs déformants de la société dans lesquels nous ne voulons plus nous voir ; car pendant que nous essayons de négocier, et Dieu seul sait que l'on nous refuse tout droit de parole à ce sujet, les panneaux, eux, restent en place. Nous pouvons accepter des affiches d'expositions car elles incitent à l'enrichissement de la culture générale de chacun, mais une affiche publicitaire dont le seul but est de faire de l'argent, NON ! Car aux États-Unis, les films sont considérés, depuis l'an 2000, comme une "marchandise", comme des films commerciaux emprisonnés dans des lois de marketing cinématographique. Il s'agit donc bel et bien de publicité.

Montrez-nous que nous sommes bien dans un lycée, dans un établissement éducatif.

J'appelle ainsi au soutien des élèves ainsi qu'à celui des professeurs. La neutralité de notre école publique est en jeu. Préservons une des dernières institutions libres de cette logique dangereuse.

Pour que l'école ne se transforme pas en champ de bataille...

Le mot est dit, ne nous abrutissez pas avec des idioties !"

*ndlr : nous sommes flattés d'être qualifié de célèbre, mais nous devons préciser que cette lycéenne nous attribue une action qui n'est pas la notre. Nous nous contentons en effet de soutenir cette initiative.

 

 

2) CHAMPOUINS, SOINS CAPILLAIRES ET HYGIENE MENTALE.

Après des décennies de fidélité à une marque dont j'ai essayé toutes les formules sans jamais noter de différence entre Cheveux secs, Argile et Bébé, je me suis senti habité d'une brusque et irrévocable décision : je voulais changer de champouin. (Remarquez-vous à quel point, une fois débarrassé de son orthographe exotique, ce liquide entre facilement dans la gamme des produits d'hygiène ? Il en deviendrait presque un produit d'entretien). Mais n'est pas consommateur qui veut ! La jungle du rayon shampooings se mérite et ce ne fut, pour ma part, qu'à l'issue d'un long parcours initiatique. Postulant médusé, il m'a d'abord fallu différencier les savons liquides et les gels de douche des champouins eux-mêmes puis, une fois délimité le domaine de recherches, tout devenant simple, d'appliquer une rigoureuse taxinomie sélective.

En principe, l'impact de la marque, mémorisé par le consommateur, permet de choisir le « bon » produit. Néanmoins, si l'on écarte le phénomène d'un engouement préétabli d'origine publicitaire, un champouin se défini par les indications portées sur son flacon, au premier chef par l'intitulé de ce qui semble être sa catégorie. Ainsi est-il classé Douceur pure, Protéine d'oeuf et vanille, Raisin purifiant et nourrissant, Phytoaxyl, Rosée protéinée... Comme ces catégories sont trop nombreuses et que je ne prétends pas à l'exhaustivité, je vous propose directement l'autre grande modalité classificatrice : la fonction. (Et inutile d'ergoter ! Les relevés qui figurent ici -pour surprenants qu'ils soient, je vous l'accorde- ont été effectués avec soin à partir des flacons d'origine !). Existent donc, pour notre plus grande culture, les fonctions suivantes : volumisant, volumateur, prolongateur d'éclat, redensificateur, nutri-épaississant, anti-âge, anti-vieillissement, anti-casse, etc.

Abordons les composants, eux aussi surprenants, eux aussi innombrables et entraînant des sous-catégories qui ne le sont pas moins. En voulez-vous au lait ? De karité, de figue, de céréales... ? En voulez-vous à l'huile ? De macadamia, de carthame, de vison, de jojoba...? Quelques arrières pensées juridiques ajoutent de la densité à ce jargon. Elles affleurent dans des locutions rituelles du genre « à l'extrait » de myrte, de houblon ..., ou « à l'extrait naturel » de pommes vertes, de vanille... Et avec toutes leurs variantes plurielles, riches d'accords inattendus, comme « aux extraits naturels» de thym et d'eucalyptus bleu... Enfin, les composants sont à l'origine de plusieurs formules, évidemment professionnelles, mais nimbées d'ésotérisme. En voici une assez ronflante : « aux huiles essentielles » de thym et de laurier... et une autre, gonflée de sérieux : « avec des actifs » de fleurs de coton et de lait de pêche... En outre, chaque sous-catégorie a ses frondeurs, des hors-norme qui s'expriment souvent dans la surcharge. Que pensez-vous, par exemple, du champouin à l'orchidée et à la mangue dans de la crème ?

A peine ai-je eu le temps, dans ma vie, de lire Jules Verne, Howard P. Lovecraft, Van Vogt et Philip K. Dick (2) que leurs sociétés imaginaires les plus délirantes se trouvent subverties par l'érection brutale du fantasme capillaire et de ses célébrations. J'étais parti, paisible, acheter du champouin et me voici accablé par une interrogation métaphysique. Même cautionné par la verve des créatifs publicitaires, le foisonnement cosmétique me déstabilise ! Cet univers du futile, institué en thérapie narcissique, témoigne de manière troublante de l'ambiguïté de notre société. D'une part, de sa perfection technique (inventivité des flaconnages, chatoiements des matériaux, qualité manufacturière, etc.), et d'autre part -ce n'est pas moins troublant- de sa culture de la manipulation mentale (j'en juge d'après les intitulés que je viens de vous soumettre et qui font si merveilleusement échos aux mythes en vigueur). Il témoigne encore, cet univers du futile, de la solitude, de la vacuité et de la faiblesse humaine.

Pour rompre pareil sortilège, il me fallait prendre le volant, quitter mon magasin de quartier, rouler vers un hypermarché et attaquer l'angoisse en affrontant le réel. Autrement dit, m'organiser une confrontation salutaire avec la totalité du problème qui me mobilisait l'esprit. Objectif : comprendre !

A Auchan-Bagnolet, 15 000 m2, vertige sidéral des grands espaces commerciaux, les choses d'emblée se présentent mal. Le rayon Shampooings, s'intitule, selon l'angle d'arrivée, Soins capillaires ou Soins des cheveux, et il est comme il se doit, connexe à Laques et Après shampooings, catégories indémêlables ! Au passage -malchance- je subis l'attraction des « gels coiffants ». Une compulsion vocabulaire m'anime et je note quelques 28 fonctions, parmi beaucoup d'autres, imputables au gel coiffant. Un produit dont je l'avoue, à ma grande honte, n'avoir pas encore eu pleinement conscience. Commençons par le gel proprement dit : modelant, hérissant, extrême... l'aqua-gel : coiffant, structurant... les eaux : de coiffage flexible, coiffante anti-épis... les mousses : gonflantes, de coiffage effet gonflant, de coiffage effet structurant... les pâtes... les gommes... les cires... les laques... Est-ce utile de poursuivre ?

Si la polémique à son charme, l'information précise n'en est pas, pour autant, dépourvue. Mon enquête de ce jeudi 18 avril 2002, se résume à deux constats. D'abord, entre 17 et 19 h., j'ai compté 170 gels coiffants et 226 champouins(3), chacun paré de son aura de virtualité gratifiante. (Finies les bibliothèques, fini d'essayer de comprendre le monde pour y trouver sa place ! Aujourd'hui, nous en sommes aux « chosothèques » où la bienfaisante et proliférante matérialité vient à nous, assortie de sa promesse de bonheur garantie sur publicité.) Second constat, plus subjectif et sans aucun attrait : chaque client(e) est solitaire et son shampooing attitré est unique et irremplaçable ! Ils ou elles le recherchent avec âpreté, visages mornes et cheveux ternes, frappés d'autisme. Ils ou elles n'ont aucune conscience du théâtre d'illusion qui les entoure.

Epuisé par ce survol rapide et violent de l'artifice capillaire, je me sens réceptif. Je crains de mieux comprendre pourquoi tant de braves travailleurs(ses) se sacrifient et, depuis leur lointaine banlieue, prennent tous les matins le volant, puis le train, puis le métro, puis s'éreintent à faire tourner la société de consommation. Maintenant, je sais pourquoi ils ou elles se cramponnent. Laisser à ses enfants un choix de 226 champouins, ça peut soutenir une vie !

J. Jérisse.

(1) Vient de Châmpo, mot hindi signifiant « masser ». Depuis 1877, les anglais l'écrivent shampooing. Consulter, à ce sujet, « Le Petit Robert » ou, « En vrai français dans le texte », dictionnaire franglais-français, d'Alfred Gilder, Cherche midi éditeur. (23 E).

(2) Pour ceux qui ne seraient pas familier de la science-fiction ou du fantastique, il s'agit là des auteurs les plus connus de ces genres littéraires particulièrement imaginatifs.

(3) Le flux de la clientèle et la manipulations des produits peuvent entraîner un certain nombre d'erreurs. Mais le nombre réel des champouins sur le marché est forcément très supérieur à 226. En voici quelques raisons : - Des produits peuvent être absents chez Auchan-Bagnolet en raison d'une rupture de stock. - Des produits, qui font l'objet de plusieurs versions, par exemple : moyen, fort, extra-fort, peuvent être mal différenciés lors du comptage. - Les approvisionnements peuvent être différents selon la saison. - Et surtout, de nombreux produits échappent à cette très modeste enquête (certaines marques ne figurent pas chez Auchan-Bagnolet, d'autres sont réservées aux circuits de la parfumerie et de la pharmacie, etc.).


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3) Informations commerciales et alimentation infantile (Résumé du rapport de Nathalie Roques).

Protéger l'allaitement maternel L'allaitement au sein permet un développement et un état de santé optimaux des jeunes enfants. Donner à ces derniers des substituts du lait maternel ou utiliser des biberons peut avoir des conséquences néfastes pour leur santé. Le gouvernement français préconise le renforcement des directives européennes pour limiter la promotion des substituts du lait maternel1.

Les informations commerciales vers le grand public Les informations commerciales sont une part des informations reçues par les familles. Gratuites, elles peuvent constituer la majorité voire la totalité de ces informations, surtout dans les milieux socio-économiques défavorisés où la prévalence de l'allaitement est la plus faible2.

Etude quantitative Dans chaque publication grand-public spécialisée en puériculture, les lecteurs verront en moyenne : 2,5 publicités pour lait « deuxième âge » 2 publicités pour des laits de croissance 2 publicités pour des biberons Les entreprises concernées, Danone et Nestlé en tête, publient 22% des publicités ce qui représente 8% de l'ensemble des pages.

Etude qualitative L'interdiction de la publicité pour lait premier âge dans les publications grand-public est respectée. Les publicités pour lait deuxième âge contiennent des allégations sur leurs prétendus bénéfices pour la santé, et ne font aucune référence au lait maternel. Les brochures traitant de l'alimentation des nourrissons évoquent parfois l'allaitement maternel et certains de ses bienfaits, mais ne respectent jamais entièrement le décret d'application du 30 juillet 1998 qui fixe les informations devant figurer obligatoirement dans ce type de document.

Les informations commerciales vers les professionnels de santé Les informations commerciales sont une part des informations reçues par les professionnels de santé qui reçoivent par ailleurs peu d'informations sur l'allaitement maternel. Les publicités pour lait premier âge autorisées dans leurs publications ne respectent pas la législation française : elles ne se limitent pas à des énoncés de nature scientifique et factuelle ; elles ne suivent jamais entièrement les dispositions du décret de 1998. Ces publicités influencent le contenu des articles sur l'alimentation des nourrissons en interdisant que des constatations néfastes aux produits industriels soient exprimées.

Les lacunes de la réglementation Le décret du 30 juillet 1998 traitant de l'alimentation des nourrissons de 0 à 4 mois n'est jamais respecté dans sa totalité. La Direction Générale de la Concurrence de la Consommation et de la Répression des Fraudes n'est pas habilitée à exiger le respect de ce texte. Le champ de la réglementation française se réduit aux préparations pour nourrissons et aux documents sur l'alimentation des nourrissons de moins de 5 mois. Les biberons, les tétines, les laits deuxième âge et les laits de croissance échappent à cette réglementation.

Nos propositions Faire respecter immédiatement et totalement la législation. Créer une commission spécialisée qui devrait : préciser les dispositions et recommandations réglementaires en matière d'alimentation infantile diffuser ces recommandations auprès des entreprises concernées et auprès de tous les auteurs/diffuseurs d'informations sur cette question (presse, édition, professionnels de santé) examiner les informations diffusées sur l'alimentation des jeunes enfants autoriser ou interdire la publication des informations commerciales.

Ce rapport est reproduit dans son intégralité sur le site de l'IPA : http://assoc.wanadoo.fr/ipa/agir/infocomm2001.htm


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4) L'IMAGINATION DES ANNONCEURS N'A PAS DE LIMITES.

Dans la série "l'imagination des annonceurs n'a pas de limites", le gang des envahisseurs d'espaces jusque là protégés de la pub a encore frappé. N'étant pas femme d'affaires (visiblement la cible privilégiée par la technique décrite ci-dessous) je n'avais encore jamais eu affaire à cette forme là de décérébrage. Je ne sais donc pas si elle est récente ou si c'est par un pur hasard que j'ai pu, jusqu'à présent, y échapper. Toujours est-il que, devant animer une journée de formation à Dijon, j'ai pris un train un peu tôt le matin. Sur tous les sièges, un petit livret coloré attendait ses futures victimes encore bien sagement engourdies par le sommeil. Naïvement, un morceau vaguement réveillé de mon cerveau a dû se dire "tiens un livre d'image". Je m'en suis donc emparée pour découvrir un recueil publicitaire constitué de cartes détachables à renvoyer "pour une information plus précise". L'introduction est édifiante et je ne résiste pas au plaisir de vous la citer intégralement : "Madame, Monsieur, Vous voici confortablement installé pour ce voyage. Nous sommes heureux de vous accueillir avec ce carnet original et moderne, réalisé pour vous. Avant d'arriver à votre destination - à l'heure, SNCF oblige -, vous pourrez agrémenter votre confort et votre détente par la lecture de ces cartes sélectionnées à votre intention. [Nom de l'entreprise responsable de ce méfait], l'information disponible pour vous moment où vous êtes disponible pour elle. Nous vous souhaitons un excellent voyage". C'est drôle, moi ça me fait plutôt l'effet d'un voyage qui commence mal. Mais nous ne devons pas avoir la même conception de l'information et de la détente... Se donner tant de mal juste pour mes beaux yeux, non décidément monsieur de la SNCf, je ne vous en demandais pas tant. La suite n'est pas mal non plus. Dans le "mode d'emploi", on nous explique que nous trouverons "un large choix et sans doute ce que vous cherchez depuis longtemps" tant il est vrai que le nirvana est sûrement à portée de main. Quand à la liste des produits proposés, elle dessine le paysage mental de la modernité béate : entreprises de placement boursier, logiciels de gestion et autres gadgets informatiques ou bureautiques, magazines, vacances, produits attrapes-gogos (mais à l'efficacité "scientifiquement prouvée"), cadeaux "artistiques" et, cerise sur le gâteau : "la touche finale de votre décoration : des radiateurs électriques en marbre coordonnées à votre intérieur. Un décor hors norme qui seul aujourd'hui saura vous satisfaire pleinement" (je vous jure que je n'invente pas !) Ah qu'il est bon de voyager sur notre merveilleuse compagnie nationale !

Françoise HATCHUEL

 

 

5) IL FAUT Y CROIRE .

Selon le baromètre IPSOS réalisé pour le syndicat de la publicité télévisée, 39% des Européens se déclarent publiphobes, soit 6% de plus qu'il y a deux ans. En France, le taux atteint 41%. (Libération,3 mars 2002). Le magazine Silence qui cite ces chiffres se demande dans quelle mesure il ne faudra pas supprimer la publicité dès que le seuil de 50% aura été dépassé.

Gérald Bourbon

 

6) MÉFAITS PUBLICITAIRES .

À la rentrée de septembre, Bruxelle pourrait autoriser la publicité pour les médicaments vendus avec ordonnance. Plusieurs médecins se sont déjà élevés contre ce projet. Seront-ils également perçus comme des opposants à la liberté des entreprises de communiquer ? Que pensez-vous de ce nouvel élargissement du domaine publicitaire ? Que pouvons-nous envisager face à ce problème ?


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INFORMATIONS DIVERSES

Toutes les informations que vous venez de lire sont publiques, nous vous invitons à les transmettre à toute personne susceptible d'être intéressée : faites circuler !.

Pour tout renseignement (envoi d'un exemplaire de R.A.P.-Échos, notre publication papier, adhésion, etc.) merci de prendre contact avec : R.A.P. (Résistance à l'agression publicitaire) 53, rue Jean-Moulin, 94300 Vincennes tél. : 01 43 28 39 21 (tcp. : 01 58 64 02 93) Adhésion : 15 euros Adhésion petit budget : 7,50 euros Abonnement à R.A.P.-Échos : 5 euros.

Notre permanente assure la permanence téléphonique lundi, mardi et jeudi de 10 h à 13 h (on pourra également nous joindre en dehors de ces horaires, sans certitude de présence toutefois). Réunions mensuelles : calendrier au début de ce message, renseignements supplémentaires au 01 43 28 39 21 ou à contact at antipub.org.

Coordonnées utiles :

Casseurs de pub 11, place Croix-Pâquet 69001 Lyon Tél. 04 72 00 09 82 - Tcp. 04 77 41 18 16 http://www.antipub.org/

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Le Publiphobe, association concurrente de R.A.P. (diffusion d'une feuille sporadique par abonnement) B.P. 20012, 94211 La Varenne-Saint-Hilaire Cedex Tél. 01 41 81 69 17 Tcp. 01 42 83 45 01

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