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RAP-À-TOILE N° 34 - ( MARS 2003 )

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Au sommaire de ce trente quatrième envoi

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0 - Introduction
1 - MARRE DE LA PUB.
2 - BÂCHE DU PETIT PALAIS À PARIS .
3 - Les " Masters de l'économie ".
4 - SEMAINE DE LA PUBLICITÉ : IMPRESSIONS (Suite du R.A.P.-à-Toile n°33 §4).
5 - RETOUR À L'EXPÉDITEUR.
6 - MÉFAITS PUBLICITAIRES.


R.A.P. a pour vocation de faire connaître les diverses approches de la lutte antipublicitaire sans pour autant adhérer à toutes les opinions et idées d'actions formulées, dont elle laisse la responsabilité à leurs auteurs.

Introduction :

Bonjour à tous,

De tous les coins de France, des messages me parviennent m'annonçant des actions organisées à l'occasion de la semaine sans télé (du 21 au 27 avril 2003). Contes et promenades à Wimereux, débats, théâtre, cirque à Agen, exposition dans les Bouches du Rhône, débats et projections à Lyon, expositions, projections et débats à Chelles et action de rue, projection et peut-être débat à Paris. Les associations Brisons nos chaînes, Casseurs de pub et R.A.P. vous invitent à rejoindre les actions existantes ou à créer votre propre action lors de cette semaine. Tenez-nous informé de vos projets afin que nous puissions les annoncer dans le programme qui sera bientôt disponible sur notre site (www.antipub.org/rap/). Vous pouvez déjà commencer à télécharger l'affiche que les Casseurs de pub ont créée pour cette occasion (www.antipub.org/cdp/). Si nous avons assez de volontaires pour assurer la permanence téléphonique peut-être créerons-nous, à l'instar de ce que nous avions fait l'an passé, l'association des téléphages anonymes chargée d'apporter un soutien moral aux victimes de l'accoutumance télévisuelle. Appelez-nous au 01 43 28 39 21 si vous pensez pouvoir apporter réconfort et conseils utiles aux accros du petit écran !

Bonne lecture,

Nelly.


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1) MARRE DE LA PUB .

Parisiens usagers des transports publics, vous avez tous remarqué le 10 mars 2003, la présence massive d'autocollants blancs, formats A4 et A5, clamant en grosses lettres noires « MARRE DE LA PUB », apposés sur toutes les publicités présentes dans le métro parisien. Nous avons reçu plusieurs appels provenant de journalistes, d'adhérents et même d'étudiants en mal de sujets pour des dossiers scolaires nous demandant le pourquoi de cette action. Aussi étonnée qu'eux, je n'ai pu que leur répondre que je n'en savais strictement rien (je ne prends que le bus), et leur expliquer, encore et encore, que R.A.P. ne mène pas d'actions illégales. Et que bien que quelques-uns de nos adhérents peuvent, en leur nom, mener des actions illégales, d'autres y sont farouchement opposés. Résistance à l'agression publicitaire n'est pas forcément synonyme d'illégalité ou de clandestinité, que diable ! Après avoir mis les points sur les « i » à mes interlocuteurs, nous avons décidé, avec quelques amis de l'association, de mener notre enquête. Les quelques renseignements que nous avions pu recueillir nous laissèrent penser qu'il s'agissait d'un groupe de jeunes personnes qui pour la plupart, n'avaient aucun lien avec les réseaux antipublicitaires que nous connaissions. Ces maigres informations auraient pu nous laisser sur notre faim si, lors de notre réunion mensuelle du 11 mars, deux jeunes gens, se présentant comme les instigateurs de cette action, n'étaient venus nous rendre visite. Jetant notre ordre du jour aux oubliettes, la réunion s'est transformée en un exposé/débat passionnant sur les motivations de ces deux garçons. Ils ont constaté, il y a environ deux ans, que la publicité était le moteur de l'économie, et à ce titre, le meilleur moyen d'attaquer notre système actuel. Elle est partout autour de nous, et très facilement atteignable. Particulièrement omniprésente dans le métro parisien, ils ont imaginé une action destinée à parasiter l'ensemble des messages commerciaux reçus par les usagers du métro. Un mois et demi seulement leur a été nécessaire pour regrouper une centaine de personnes, produire près de 30 000 autocollants et organiser des groupes de 4 à 5 publiphobes chargés de coller, le 9 mars 2003, « MARRE DE LA PUB » sur toutes les affiches d'un tronçon de ligne. Quatre individus se sont fait interpeller par des agents de la R.A.T.P et ont reçu de petites amendes. C'est peu comparé aux cent participants, mais le comportement non-violent de celles-ci et le respect du matériel public n'est sans doute pas étranger à cette clémence. Nombreux sont ceux qui se sentent agressés par la publicité, nous ont-ils expliqué, mais peu franchissent le pas de rejoindre une association telle que R.A.P. La peur de se retrouver face à des extrémistes en rebute plus d'un, paraît-il. Leur message n'était pas signé, c'était un cri de révolte que chacun pouvait s'approprier et il semble que là ait été la raison principale du succès de cette action. Lors du débat qui a suivi cet exposé, ils ont pu se rendre compte de la diversité des points de vue des adhérents présents et de la liberté de parole accordée à chacun. J'ose croire que nous les avons convaincus que la liberté existe aussi à R.A.P., et dans les structures associatives en général.

Nelly Ruscassié

 

2) BÂCHE DU PETIT PALAIS À PARIS.

Yvan Gradis, qui s'est fait interpeller fin juin 2002 pour avoir tenté de lancer un oeuf (de poule) contre cette bâche de près de 1000 m², rappelle que la Mairie de Paris (notamment le Maire adjoint aux finances) a reconnu publiquement que ce dispositif publicitaire était illégal et affirmé dans la presse qu'il serait retiré en mars 2003. Comment chaque parisien réagira-t-il en son for intérieur si la bâche est toujours en place le 1er avril au matin ?


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3) Les " Masters de l'économie ".

Cette année encore, le "Crédit industriel et commercial" relance son jeu concours "Les Masters de l'économie" en direction des jeunes dans les établissements scolaires.

Comment peut-on parler de liberté, d'égalité, de fraternité et faire entrer dans nos écoles publiques l'idéologie illusoire du profit et de l'argent facile? Les valeurs de solidarité, de travail, de respect ont-elles encore leur place dans les établissements où le CIC présente son jeu et le modèle de société qui lui correspond ?

La neutralité scolaire et les principes de l'École de la République sont ouvertement bafoués par ce prétendu outil pédagogique.

Nous appelons chacun et chacune, en tant que consommateur, parent d'élève, enseignant ou simple citoyen, à se mobiliser contre le jeu " les Masters de l'économie " pour marquer notre refus de ce qui se pratique aujourd'hui dans nos écoles et de ce qui se prépare pour la société de demain :

- en écrivant à l'agence bancaire du groupe CIC dans votre ville ou quartier - en faisant signer massivement la pétition qui sera adressée au Ministère de l'Éducation Nationale.

Action Consommation http://www.actionconsommation.org


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4) SEMAINE DE LA PUBLICITÉ : IMPRESSIONS (Suite du R.A.P.-à-Toile n°33 §4).

La deuxième conférence était intitulée : « marque, client, comment aller plus loin dans l'intimité ? ».

Elle était présentée « à l'américaine » : clignotement de lumières et musique synthétique fonctionnelle. Deux personnes « de très haute qualité » allaient représenter respectivement « Nokia » et une compagnie d'assurance. Le présentateur appelle le premier intervenant ; petite anicroche : celui-ci est au téléphone et arrivera dès que possible ; ça y est, le voici. Il se présente en disant qu'il était au téléphone mais que ça ne l'empêche pas d'être ici avec nous, tout comme chacun d'entre nous peut ne pas se séparer de ses amis, rester en intimité avec eux tout en étant dans la salle. Ça y est, il a posé le thème de la « conférence », laquelle sera aussi pataude tout du long. Les maîtres-mots en seront : affinité, empathie, complicité, générationnel et bien sur intimité. Les têtes de chapitres apparaissent écrites sur l'écran du fond de scène : « qu'est-ce que l'intimité ? » « Un concept qui a changé, avant c'était danser un slow, de nos jours c'est le portable » « intimité de masse ». « l'intimité est secrète, même quand elle est publique ». On arrive au « totallyboard », événement artistico-sportif monté et financé par la société Nokia « nous, véhicule de cette intimité ». L'événement s'est déroulé à Marseille. Pourquoi Marseille ? demande l'orateur comme si toute l'assemblée mourait d'envie de connaître la réponse. « Parce que j'aime cette ville ! ». Il se lance dans une tirade emphatique sur Marseille « Où d'autre qu'à Marseille ». Il argumente le choix du « snowboard » en tant que sport pacifique par opposition au ski normal qui est dangereux. Il passe un extrait de la « musique » et abonde dans l'adresse qu'il fait « aux jeunes » : « vous les jeunes ! vous l'avez inventé ! vos mots etc. » Puis à propos de l'argumentation publicitaire: « il ne faut pas que vous ayez l'impression que c'est nous qui créons la complicité » Il dévoile la stratégie en même temps qu'il tâche d'en rendre les gens dupes ; cela fait vraiment un drôle d'effet. Vient le terme de « complicité générationnelle » ! Puis arrive encore une question censée requérir une attention extrême : « Pourquoi a-t-on fait ça ? » La réponse suspendue tombe enfin : « pour présenter nos produits » ( personne ne rit ). Il insiste sur le fait que le produit n'est pas encore en vente et qu'ils n'ont « écrit aucun nom, fiché personne ». L'assemblée est composée visiblement en grande majorité d'étudiants des arts déco (dont l'adresse est donnée comme celle du musée de la publicité par le fascicule de l'Association des Agences Conseils en Communication, organisatrice), ou plutôt d'étudiantes ; la prépondérance des filles est flagrante. Presque tout le monde prend des notes. J'en ai pris moi aussi quelques-unes (qui m'ont permis de faire ce petit compte rendu) et enregistré 40 min environ de chacune de ces deux interventions, naturellement à disposition de qui veut. Salutations,

Sylvie Kahane

 

 

5) RETOUR À L'EXPÉDITEUR.

Quand vous recevez de la publicité avec votre facture d'électricité ou de téléphone, joignez la avec votre paiement. Laissez à la compagnie le soin de s'en débarrasser.

Quand vous recevez dans votre courrier ces lettres de pré-approbation pour des cartes de crédit, prêts automobiles ou autres offres du même genre, la plupart sont accompagnés d'enveloppes de retour pré-affranchies, pas vrai ? Donc pourquoi ne pas en profiter pour vous débarrasser d'autres courriers inutiles en les mettant dans ces jolies petites enveloppes et ensuite à la Poste ! Vous pouvez ainsi envoyer l'annonce reçue de votre dépanneur local à American Express. Ou vos coupons rabais de pizza à SFR. Ou les exceptionnelles de Franprix à qui vous voudrez... Si vous n'avez rien reçu d'autre cette journée-là, vous pouvez toujours retourner le formulaire vierge dans l'enveloppe pré-affranchie ! Si vous voulez demeurer anonyme, pensez juste à vous assurer que votre nom n'est pas écrit sur l'un ou l'autre des documents que vous retournez. Vous pouvez aussi renvoyer l'enveloppe vide juste pour laisser la société se demander si elle a perdu un client potentiel.

Au bout d'un moment, et si nous nous y mettons tous, les banques, compagnies de crédit et autres marchands de pizzas vont commencer à recevoir toutes les cochonneries qu'ils ont envoyées. Laissons-les donc apprécier ce que c'est que de recevoir toutes ces inanités... Le meilleur dans tout ça c'est qu'elles paieront elles-mêmes pour l'enveloppe et le timbre ! (Et ceci deux fois : l'envoi et le retour) Pas beau, ça ?

Aidons à garder notre service postal occupé puisqu'il prétend que le courrier électronique leur pique des clients, et pour cette raison il devra prochainement augmenter le prix des timbres !

Partagez ce message avec un, deux, trois et pourquoi pas cinquante amis, et surtout, amusez-vous bien !

T. Cadoux

 

 

6) MÉFAITS PUBLICITAIRES .

Dans son édition du 3 novembre 2002 le Sunday Express a fait état de l'utilisation des chiens comme support publicitaire. L'article signé Mark Christy représente un labrador sur lequel est inscrit 'Red Faction II on sale 15th November', une publicité pour la nouvelle Playstation de Sony. Il s'agit, selon cet article, de la première publicité canine. Le chien en question a donc été promené dans le park de Roundwood au nord-ouest de Londres. On indique, bien entendu, qu'il s'agit d'un chien qui a été sauvé de justesse de l'euthanasie, que son succès est total, que de nombreux promeneurs s'arrêtent pour le caresser et prendre de ses nouvelles. Bien entendu aussi, la teinture utilisée est végétale et se lave sans la moindre difficulté. Le directeur en marketing indique d'autre part que tous les chiens ne peuvent pas être retenus pour ce genre de campagne. Les chiens doivent avoir le poil ras et clair, être en bonne santé et être promenés au moins deux fois par jour. La société n'a pas manqué de faire un don à un refuge pour chien. Elle estime que ce type de support est appelé à toucher principalement les 16-24 ans qui aiment venir se détendre dans les parcs anglais.

Cette logique déplorable ne manquera pas de s'étendre à d'autres supports : les vaches auront du mal à y résister. Si rien n'est fait, compte tenu des difficultés budgétaires de certaines institutions et de la privatisation rampante qui les guettent, nous ne sommes pas à l'abri de la transformation des personnes âgées en support publicitaire, puis des enfants, et de nous tous. On s'étonne d'ailleurs que les forces de police et de gendarmerie et de lutte contre l'incendie ne soient pas déjà sponsorisées par des marques. Les pompiers seraient sponsorisés par des marques d'eau minérale. Les gendarmes et la police par des marques de lessive.

Gérald Bourbon


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INFORMATIONS DIVERSES

Toutes les informations que vous venez de lire sont publiques, nous vous invitons à les transmettre à toute personne susceptible d'être intéressée : faites circuler !.

Pour tout renseignement (envoi d'un exemplaire de R.A.P.-Échos, notre publication papier, adhésion, etc.) merci de prendre contact avec : R.A.P. (Résistance à l'agression publicitaire) 53, rue Jean-Moulin, 94300 Vincennes tél. : 01 43 28 39 21 (tcp. : 01 58 64 02 93) Adhésion : 15 euros Adhésion petit budget : 7,50 euros Abonnement à R.A.P.-Échos : 5 euros.

Notre permanente assure la permanence téléphonique lundi, mardi et jeudi de 10 h à 13 h (on pourra également nous joindre en dehors de ces horaires, sans certitude de présence toutefois). Réunions mensuelles : calendrier au début de ce message, renseignements supplémentaires au 01 43 28 39 21 ou à contact at antipub.org.

Coordonnées utiles :

Casseurs de pub 11, place Croix-Pâquet 69001 Lyon Tél. 04 72 00 09 82 - Tcp. 04 77 41 18 16 http://www.antipub.org/

Paysages de France (association qui lutte notamment contre l'affichage publicitaire envahissant) MNEI 5, place Bir-Hakeim, 38000 Grenoble Tél. & tcp. 04 76 03 23 75 http://paysagesdefrance.free.fr

Le Publiphobe, association concurrente de R.A.P. (diffusion d'une feuille sporadique par abonnement) B.P. 20012, 94211 La Varenne-Saint-Hilaire Cedex Tél. 01 41 81 69 17 Tcp. 01 42 83 45 01

R.A.P. Belgique 96, rue Le Lorrain, 1080 Bruxelles Tél. 02 / 426 91 91 http://www.antipub.be

Brisons nos chaînes Chez Publico 145, rue Amelot, 75011 PARIS.

http://www.bap.propagande.org/

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