RAP

RAP-À-TOILE N° 35 - ( AVRIL 2003 )

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Au sommaire de ce trente cinquième envoi

Tous les Numéros


0 - Introduction
1 - SEMAINE SANS TÉLÉ : programme des réjouissances.
2 - COLLUSION ENTRE PUBLICITAIRES ET POUVOIR AUX Etats-Unis.
3 - LE BOUT DU TUNNEL : compte rendu de conférence par Jean-Claude Oubbadia.
4 - INVASION PUBLICITAIRE DU QUARTIER PICPUS SUD : 57 panneaux par Marie-Noëlle Botte.
5 - BARBOUILLAGE AU GRAND JOUR D'AFFICHES PUBLICITAIRES : action no 14 par Yvan Gradis.
6 - COURRIER Á LA SNCF.
7 - MÉFAITS PUBLICITAIRES.


R.A.P. a pour vocation de faire connaître les diverses approches de la lutte antipublicitaire sans pour autant adhérer à toutes les opinions et idées d'actions formulées, dont elle laisse la responsabilité à leurs auteurs.

Introduction :

Bonjour à tous,

Une fois n'est pas coutume, R.A.P.-à-Toile est ce mois-ci en avance, et ceci pour une raison bien simple, vous présenter le programme de la Semaine sans télé. Vous constaterez dans le paragraphe 1 ci-dessous, que de nombreuses actions, expositions et débats sont organisés dans divers coins de France. Vous retrouverez également ce programme complété et mis à jour quotidiennement sur notre site. Quelques personnes se sont déjà proposées afin de tenir la permanence téléphonique des Téléphages anonymes, mais de nouvelles recrues seront les bienvenues. J'allais oublier de vous donner une petite information qui a son importance : le 1er avril au matin, la bâche publicitaire (dispositif illégal) du Petit Palais était démontée. La Mairie de Paris, apparemment aiguillonnée par la ministre de l'Écologie, aura finalement tenu ses engagements. Elle avait en effet promis de démonter ce dispositif en mars 2003, et les associations antipublicitaires étaient bien décidées à mettre en oeuvre tous les arguments juridiques à leur disposition en cas de non-respect de ses engagements.

Bonne lecture et surtout, bonne Semaine sans télé,

Nelly.


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1) SEMAINE SANS TÉLÉ : programme des réjouissances.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Du 21 au 27 avril 2003, c'est la semaine internationale sans télé.

Brisons nos chaînes, Résistance à l'agression publicitaire et Casseurs de pub proposent, à cette occasion de faire une pause et de mettre à profit les 3 h 30 que passe en moyenne chaque Français, quotidiennement, devant son écran pour sortir du conditionnement télévisuel et publicitaire.

Une semaine sans télévision, c'est le défi que nous vous proposons de relever.

Plusieurs actions, rencontres, expositions et débats seront organisés dans toute la France afin de sensibiliser les téléspectateurs à un autre mode de vie sans télévision. Des accords sont aussi passés avec les salles de cinéma d'art et d'essais ne diffusant pas de publicité, afin d'inciter les non-téléspectateurs occasionnels à découvrir leurs programmes. Mardi 22 avril 2003 R.A.P. et Brisons nos chaînes proposent une action-spectacle de rue mettant en scène les effets dévastateurs de l'abus de télévision. Rendez-vous à 18h30, à l'angle de la rue de Caumartin et du passage du Havre, 75009 Paris (M° Saint-Lazare ou Havre-Caumartin).

REFUSONS LA PASSIVITÉ : DÉBRANCHONS !

Pour plus d'information, vous pouvez consulter le site internet www.antipub.org. Le programme de la Semaine sans télé est disponible dans la partie consacrée à R.A.P.

D'ores et déjà, d'anciens téléspectateurs sevrés de leur dépendance au petit écran, ont décidé de créer une association, «Les téléphages anonymes», afin de venir en aide à leurs concitoyens victimes de ce fléau moderne. Ne doutons pas qu'ils sauront partager efficacement leur expérience. Pour bénéficier de leurs conseils, appelez Nelly : mardi 22, mercredi 23 et jeudi 24 de 10h à 18h au 01 43 28 39 21 Samuel : vendredi 25 de 10h à 18h au 01 58 88 20 19 Bruno : samedi 26 et dimanche 27 de 11h à 19h au 04 77 41 18 16

R.A.P. (Résistance à l'agression publicitaire) : 53, rue Jean-Moulin, 94300 Vincennes - Tél. 01 43 28 39 21 - Tcp. 01 58 64 02 93 - Courriel : rap at antipub.org Brisons nos chaînes : chez Publico, 145, rue Amelot, 75011 Paris - Tél. : 01 60 48 15 92 Casseurs de pub : 11, place Croix-Pâquet, 69001 Lyon - Tél. : 04 72 00 09 82 - Tcp. : 04 77 21 52 96 - Courriel : casseurs at antipub.org

Semaine sans télé : du 21 au 27 avril 2003 Programme général Des ajouts sont susceptibles d'êtres apportés à ce programme. Pour consulter sa dernière version, rendez-vous sur www.antipub.org/rap/

Lundi 21 avril 2003 - Si le temps le permet, pique-nique et promenade en journée, jeux de société ou cinéma en soirée.

Mardi 22 avril 2003 - 18h30 : Action de rue R.A.P. et Brisons nos chaînes, angle de la rue de Caumartin et du passage du Havre (Paris) - 20h : Lecture-débat autour du livre de Bourdieu « Sur la télévision » à la librairie l'expressionniste, rue Camille Jordan 69001 Lyon (R.A.P.-Lyon)

Mercredi 23 avril 2003 -Soirée Débat : les "sources alternatives d'information" par un membre du CLIVH et un membre d'Attac suivi d'un débat libre sur la télévision - pour, contre, pourquoi... (CLIVH) - 20h : Soirée Conte, veillée place Sathonay, devant la mairie du 1er à Lyon (R.A.P.-Lyon)

Jeudi 24 avril 2003 - Soirée cinéma.

Vendredi 25 avril 2003 - 18h45 : Débat sur la publicité avec Samuel Landon de R.A.P., Yvan Gradis du Publiphobe, un représentant de Paysages de France, de la Meute et avec Jean-Christophe Mikhaïloff, élu du 11e arrondissement de Paris. - 20h45 : Danse hip-hop. Compagnies Phase T, Georges Momboye et Black, Blanc, Beur (Théâtre de Chelles)

Samedi 26 avril 2003 - Spectacle de théâtre de rue et présentation des groupes amateurs en théâtre de rue (Théâtre de Chelles) - Exposition des travaux plastiques réalisés avec des groupes de femmes de la CAF, de jeunes d'association chelloises, sous la direction d'artistes plasticiens. (Théâtre de Chelles) - Projection du court-métrage « Addict » de Julie sellier. (Théâtre de Chelles) Samedi 26 avril, la rue près de 104 et Miroiterie - 14h : « La rue est à nous ! » débat de rue sur « L'affichage publicitaire ». Zone de débat temporaire au croisement de la rue de la Mare et de la rue des Cascades (Paris XXe) avec Yvan Gradis (militant antipublicitaire) et Michel Blain (Paysages de France) - (Le FRAP). - 18h : Projection du film « Pas vu pas pris ! » de P.Carles suivi d'une discussion avec Alex Baret et Samuel Landon, membres de Résistance à l'Agression Publicitaire, 104, rue des Couronnes, 75020 Paris.(Le FRAP) - 20h précises : Spectacle de théâtre-forum : « Les messagers » Nous et... les journaux, la télé, la radio... Et nous. Spectacle gratuit, création par la Compagnie NAJE (Nous n'Abandonnerons Jamais l'Espoir). Réservation obligatoire : 01-60-08-55-00 (Théâtre de Chelles)

Mais encore :

Du 22 au 26 avril : Expositions - Photographies des actions des Semaines sans télé précédentes (Bioventure, 13790 Peynier) - Oeuvres de l'artiste plasticienne Laetitia Carton sur le thème des grandes marques et des multinationales associées (Théâtre de Chelles) -Sur la publicité par les Casseurs de pub (oeuvres plastiques grands formats à partir de critiques et de détournements de publicités, permettant de lancer le débat sur l'idéologie véhiculée par les marques).(Théâtre de Chelles) - Sur la télévision par Brisons nos Chaînes (Théâtre de Chelles) - Sur la télévision dans la salle du conseil de la mairie du 1er arrondissement de Lyon (R.A.P.-Lyon)

Participants :

- Bioventure, la grande Bastide, 13790 Peynier. Ouvert du mardi au samedi de 9h30 à 12h30 et le mardi uniquement de 17h à 19h. - Brisons nos chaînes, Chez Publico, 145, rue Amelot, 75011 Paris - Casseurs de Pub, 11, place Croix-Pâquet, 69001 Lyon - Tél. : 04 78 39 93 32 - www.antipub.org/cdp/ - CLIVH, Maison des associations, 108, bd de la Liberté, 47000 Agen - Le FRAP (Festival des résistances et des alternatives à Paris), du 25 avril au 11 mai. Programme complet sur http://lefrap.free.fr - R.A.P. (Résistance à l'agression publicitaire), 53, rue Jean-Moulin, 94300 Vincennes - Tél. 01 43 28 39 21 - www.antipub.org/rap/ - R.A.P.-Lyon, 11, place Croix-Pâquet, 69001 Lyon - Tél. : 04 78 39 93 32 - www.antipub.org/cdp/ - Théâtre de Chelles - place des Martyrs de Châteaubriant - Chelles (77 : Seine-et-Marne) - 01-60-08-55-00. Dans le cadre du Floréal Mouv'An III dont le thème de cette année est « L'emprise de la communication » : les médias (presse, télévision), l'information, la publicité.

Du 21 au 27 avril :

Des accords ont été passés avec des cinémas d'art et d'essais. Une réduction sera accordée pendant toute la semaine, à toutes les séances à quiconque présentera le bon de réduction téléchargeable sur www.antipub.org/rap/ dans les cinémas participant à la Semaine sans télé :

Eden République, 18, rue du Faubourg du Temple, 75011 Paris - Prix d'entrée : 5 euros (au lieu de 6,5) Le Grand Pavois, 364, rue Lecourbe, 75015 Paris - Prix d'entrée : 5,5 euros (au lieu de 7) Utopia Saint-Siméon, 5, place Camille-Jullian, 33036 Bordeaux Cedex - Prix d'entrée : 3 euros Utopia, 24, rue Montardy, 31013 Toulouse Cedex - Prix d'entrée : 3 euros Utopia , Impasse du château , 31170 Tournefeuille - Prix d'entrée : 3 euros

 

2) COLLUSION ENTRE PUBLICITAIRES ET POUVOIR AUX Etats-Unis : le géant publicitaire Clear-Channel organisateur des manifestations proguerreaux Etats-Unis (d'après un article paru dans « The New York Times », le 25 mars 2003).

NDLR : R.A.P.-Belgique nous a fait parvenir cette information que nous avons cru bon de vous communiquer. Nous vous avions déjà parlé de la société Clear Channel dont il est largement question dans l'article ci-dessous. Défi, entreprise spécialisée dans les dispositifs publicitaires lumineux et qui a maille à partir avec l'association Paysages de France (cf. R.A.P.-à-Toile N°33), et sa maison mère Dauphin affichage, appartiennent en effet à la société Clear-Channel.

Comme vous le lirez encore ci-dessous, le géant publicitaire Clear Channel semble poursuivre des objectifs bien éloignés de la simple promotion de produits commerciaux. Le caractère totalitaire de l'idéologie publicitaire, que nous dénonçons depuis la naissance du mouvement, nous apparaît aujourd'hui encore plus clairement dans le contexte dramatique que nous connaissons. Ce qui est particulièrement préoccupant pour nous, en Belgique, est non seulement l'abandon au groupe Clear Channel de la gestion de la publicité au sein de notre service public de transport bruxellois (STIB), mais bien davantage encore la position de plus en plus dominante du groupe sur le marché de la culture ! Une visite sur le site http://www.cclive.be/ (Clear Channel intertainment) convaincra les plus sceptiques. On y lira notamment: "Par sa reprise de Make It Happen S.A., Minerva S.A., Saarman S.A., On The Rox S.A. et Sound & Vision s.p.r.l., Clear Channel Entertainment a à nouveau confirmé sa position dominante sur le marché belge de l'organisation de concerts."

Gasp ! Réveillez-vous citoyens !

(Paul Krugman, The New York Times, March 25, 2003) Traduit de l'anglais par myriam tonelotto

« Généralement parlant, les récentes manifestations proguerre sont loin d'avoir rassemblé autant de personnes que les défilés contre la guerre, mais elles ont certainement été véhémentes. Qui a organisé ces manifestations proguerre ? La réponse, semble-t-il, est qu'elles ont été encouragées par des personnages clés de l'industrie de la radio, étroitement liés à l'administration Bush. »

Canaux d'influence

D'un point de vue général, les récentes manifestations proguerre n'ont pas rassemblé autant de personnes que les défilés contre la guerre, mais elles ont certainement été véhémentes. L'une des plus frappantes s'est tenue après que la chanteuse Natalie Maines, chef de file du groupe Dixies Chicks, a critiqué le président Bush : une foule s'est rassemblée en Louisiane pour regarder un camion de 15 tonnes écraser une collection de disques lasers, cassettes et autres gadgets estampillés Dixies Chicks. Pour ceux qui ont en mémoire l'histoire du 20e siècle en Europe, tout cela avait des réminiscences de... Mais, comme l'a dit Sinclair Lewis, ça ne peut pas arriver ici, aux États-Unis !

Qui a organisé ces manifestations proguerre ? La réponse, semble-t-il, est qu'elles ont été encouragées par des personnages clés de l'industrie de la radio, étroitement liés à l'administration Bush.

Le rassemblement autour du pilonnage des disques est l'oeuvre de KRMD, filiale de Cumulus Media, une chaîne de radio qui a banni les Dixies Chicks de sa programmation musicale. La plupart des défilés en faveur de la guerre à travers le pays sont toutefois dus aux stations radios du groupe Clear Channel Communications, un colosse basé à San Antonio qui contrôle plus de 1200 stations et ne cesse d'étendre son hégémonie sur les ondes.

La compagnie assure que les manifestations qui se tiennent sous le nom de « Rally pour l'Amérique » ne relèvent que de l'initiative individuelle des différentes stations. Mais c'est invraisemblable : à en croire Eric Boehlert, auteur d'enquêtes sur Clear Channel dans la revue Salon, la compagnie serait notoirement et largement détestée pour le contrôle impitoyable qu'exerce la direction centrale sur ses stations satellites.

Jusqu'ici, les plaintes contre Clear Channel visaient ses pratiques commerciales. D'après les critiques, le groupe utilise sa puissance pour éjecter des ondes labels musicaux et artistes au profit d'une fadeur musicale galopante. Mais à présent la compagnie apparaît comme usant de son poids pour appuyer l'une des parties dans un conflit qui divise largement le pays. (ndlt : relire l'article « Silencieuse idéologie des radios musicales » in Manières de voir n°63)

Pourquoi un groupe de medias essaye-t-il ainsi de s'insérer dans le débat politique ? Ce pourrait être, bien sûr, une question de convictions personnelles au cours d'une partie de la direction. Mais Clear Channel - qui n'a accédé au statut de géant que depuis quelques années, suite au Telecommunications Act de 1996 et à la levée des principaux obstacles à la concentration des médias - a de bonnes raisons de courtiser le parti républicain au pouvoir. En effet, d'un côté Clear Channel commence à sentir le roussi : la compagnie est poursuivie en justice, des artistes refusant de participer aux tournées de concerts organisées par la radio s'étant plaints d'avoir été menacés en retour de ne plus être programmés par les stations du groupe. Or plus d'un homme politique serait disposé à remettre en cause la loi de dérégulation qui a permis l'expansion de la compagnie.

D'un autre côté, la Commission Fédérale des Communications examine, elle, en ce moment même l'opportunité d'une dérégulation supplémentaire, qui autoriserait Clear Channel à s'étendre encore, en mettant notamment un pied dans la télévision.

Peut-être le renvoi d'ascenseur est-il plus caractérisé encore. Des « bushologistes » expérimentés ont lâché un "tiens, tiens!" intéressé lorsque Clear Channel s'est avéré se trouver derrière les rallies proguerre, la direction de la compagnie partageant une histoire avec George W.Bush.

Le vice-président de Clear Channel est en effet Tom Hicks, son nom est peut-être familier aux lecteurs de ces lignes. En effet, du temps où Monsieur Bush était gouverneur du Texas, Monsieur Hicks dirigeait lui l'université de la Texas Investment Management Company, autrement connue sous le nom de Utimco, le président de Clear Channel, Lowry Mays, apparaissant lui aussi sur l'organigramme. Sous la gestion de Monsieur Hicks, l'Utimco plaça une large part de la fondation de l'université sous la houlette d'entreprises étroitement liées au parti républicain et à la famille Bush. Mieux. En 1998, Monsieur Hicks s'est porté acquéreur de la célèbre équipe de football américain, les Texas Rangers, alors propriété de Bush junior. Le marché fit de George W.Bush un multimillionnaire.

Il y a donc anguille sous roche. Impossible de dire encore de quoi il retourne exactement, mais il y a fort à parier que ce à quoi nous assistons n'est autre que la prochaine étape de l'apparition d'une nouvelle oligarchie aux États-Unis. Ainsi que Jonathan Chait l'a écrit dans The New Republic, au sein de l'administration Bush, « gouvernement et business ont fusionné en un grand "nous" ». Dans quasiment tous les domaines de la politique intérieure américaine, le business taille ses lois : « Des bataillons d'élus de second rang veillent désormais aux entreprises pour lesquelles ils travaillaient auparavant ».

Nous aurions dû nous apercevoir qu'il s'agit d'une voie à double sens : si les politiciens passent leur temps à rendre service aux entreprises qui les ont soutenus, pourquoi nous étonner de voir ces mêmes entreprises leur faire des fleurs en retour ? En organisant, par exemple, des manifestations « populaires » pour leur compte ?

Ce qui rend tout cela possible, bien entendu, c'est l'absence de garde-fous. Du temps des Clinton, le moindre soupçon d'inconvenance se muait aussitôt en énorme scandale ; aujourd'hui, les marchands de scandales s'empressent plutôt de pourchasser les journalistes qui lèvent des affaires. Et puis, de toute façon, on est en guerre, non ?


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3) LE BOUT DU TUNNEL : compte rendu de conférence par Jean-Claude Oubbadia.

A l'occasion du 4e Forum de l'association Oiseau Lyre qui s'est déroulé le 25 janvier 2003, Jean-Claude Oubbadia, administrateur de R.A.P., a pris la parole pour brosser un rapide tableau des idées antipublicitaires en pleine expansion. Nous reproduisons intégralement, le texte de cette intervention car il peut être utilisé pour diffuser nos idées, et les contacts utiles pour qui veut entrer dans le réseau.

L'association R.A.P. (Résistance à l'agression publicitaire) a fêté son 10e anniversaire en juin 2002 mais ce n'est que depuis deux ans que nous sommes véritablement pris en considération par l'opinion publique. Cette attitude nouvelle semble correspondre à la montée des interrogations et des refus devant le néolibéralisme qui détruit de plus en plus ouvertement les structures, les usages et la morale de notre société.

Nous avons ainsi constaté, en riposte, non seulement le développement de l'activité antipublicitaire dans l'ensemble du secteur associatif, mais un durcissement de l'engagement dans les associations qui nous sont proches. Je dois d'ailleurs vous avouer, pour la petite histoire, que nos principes de non-violence et notre volonté de respect de la réglementation ont failli nous tenir à l'écart de cette nouvelle dynamique. Si nous bénéficions aujourd'hui d'un regain de notoriété et d'un juste retour de nos longs efforts (1), nous le devons, paradoxalement, à quelques-uns de nos militants qui se sont laissés aller à des actions dissidentes, énergiques et peu respectueuses, mais somme toute salutaires.

Je pense notamment aux actions (aux exactions, devrais-je dire) d'Yvan Gradis, animateur des barbouillages exercés à l'encontre d'affichages parmi les plus agressifs. Effectuées au vu et au su d'un nombreux public, ces actions (dites «Au grand jour », c'est aussi leur nom) nous valent plus de renommée que les sages revendications que nous présentions inlassablement aux annonceurs comme aux pouvoirs publics.

Mais si la politique de RAP est de rester dans la stricte légalité, rien ne nous interdit de bénéficier des retombées médiatiques dues à des engagements individuels ou sauvages. Or, ces retombées sont considérables. À en croire le copieux dossier de presse (2) établi pour en rendre compte, l'opération «Au Grand Jour » aurait été mentionnée, voire relatée dans 10 émissions de télévision et 11 émissions de radio. Pas moins de 39 titres de presse l'auraient évoquée avec gourmandise et souvent avec sympathie. Tout cela pratiquement pour la seule année 2001. Même Le Monde, sous la plume de Florence Amalou (3), a bien voulu reconnaître l'existence de la cause antipublicitaire et des fameux barbouillages. Avec un total de 60 mentions en une quinzaine de mois, c'est la gloire, mais, je l'avoue, c'est une gloire un peu inattendue, un peu mélancolique pour les légalistes que nous sommes.

et notre mode de fonctionnement :

Activité relationnelle : interassociative et publique (participation ou organisation de réunions, débats, etc.)
Présence sur le terrain : dans la rue, dans les transports publics et dans les manifestations (Nuit des publivores, Actions « Père Noël », Actions-cinéma, Journée sans achat, Semaine sans télé, Rentrée sans marque, etc.).
Activité éditoriale sous notre responsabilité : R.A.P-Échos (bimestriel de 4 pages). Rap-à-Toile (mensuel de 10 pages, sur la Toile).
Activité éditoriale en collaboration avec des associations amies : Casseurs de pub (dossier annuel de 68 pages et trimestriel de 4 pages). Le Publiphobe (feuille R°v° sporadique). Action-paysage (publication de Paysages de France). Brisons nos chaînes ! (revue du Réseau pour l'abolition de la télévision).
Contrôle de la légalité des activités publicitaires : en vue de l'enlèvement des panneaux illégaux, des enseignes géantes, des installations hors gabarit, etc. Également, en vue du retrait des thématiques agressives ou provocatrices.
Relations avec les instances de l'État : en vue de faire respecter ou préciser la législation existante contre l'engorgement publicitaire des boîtes aux lettres, de l'internet et de la télécopie.

 

1°) François Brune a d'abord éclairé, accompagné et encouragé notre démarche avec deux ouvrages : « LE BONHEUR CONFORME », éditions Gallimard Essais, et « LES MEDIAS PENSENT COMME MOI ! », éditions L'Harmattan. Deux autres ouvrages ont participé au développement de la vague antipublicitaire : « NO LOGO » de Naomi Klein, éditions Actes Sud, et « 99 FRANCS » de Frédéric Beigbeder, éditions Grasset.

2) Dossier de presse « AU GRAND JOUR » sur les huit barbouillages de l'année 2001, à commander au Publiphobe, 56 bis, rue Escudier, 92100 Boulogne, pour 10,44 euros. (NDLR : Le dossier de presse 2002 est disponible à la même adresse au prix de 9,13 euros, port compris)

3) Florence Amalou s'est également faite le relais de notre lutte dans : « LE LIVRE NOIR DE LA PUB. Quand la communication va trop loin », éditions Stock 2001.


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4) INVASION PUBLICITAIRE DU QUARTIER PICPUS SUD : 57 panneaux par Marie-Noëlle Botte.

NDLR : Marie-Noëlle BOTTE, adhérente de l'association, a proposé ce texte, dénonçant l'affichage publicitaire dans le 12e arrondissement de Paris, au groupe de riverains auquel elle appartient, en vue d'alimenter les travaux de la Mairie de Paris menés actuellement dans le cadre de l'élaboration du PLU (Plan local d'urbanisme).

Il arrive un moment où la publicité prend trop de place dans la ville : quand les limites du quantitativement raisonnable sont largement dépassées et que la qualité de la vie en pâtit. L'agression et la prolifération de la publicité est devenue telle qu'elle en devient une nuisance essentielle, au même titre que les nuisances sonores ou la pollution.

Dans notre quartier périphérique, moins « prestigieux » que le centre de Paris, puisque dépourvu de monuments et donc de tourisme, la protection du paysage urbain semble très laxiste. En effet, aux abords des grandes voies de circulation où le passage est très important, les afficheurs ont trouvé de grands espaces « vierges » idéals pour des emplacements visibles et percutants. Le carrefour Bd Poniatowski / rue de Charenton est l'exemple type d'une entrée de Paris défigurée par une concentration impressionnante d'affiches.

L'invasion est omniprésente : dans le métro, les rues, sur les places, sur les boulevards extérieurs, sur des pignons de facades, sur les trottoirs, aubettes, et finalement, au moindre espace non occupé, des supports de différents types (déroulants, illuminés, en drapeau, autoportants, etc.) viennent s'imposer. Cette prolifération nous interpelle : comment peut-on laisser pratiquer de pareils abus ?

Passages piétons, poussettes enfants, fauteuils handicapés, non-voyants Les affiches publicitaires empiètent de plus en plus sur l'espace - déjà restreint -de la rue, bouchent les perspectives, s'approprient le moindre espace, captent notre regard là où l'on pourrait juste apprécier l'architecture, gênent le passage des piétons , poussettes, fauteuils d'handicapés, non-voyants...

Sécurité de conduite automobile Les affiches publicitaires captent notre regard et distraient l'attention des conducteurs. La prolifération de ces visuels fait qu'ils se confondent avec des informations à usage public (plan, infos voirie) et noient ou cachent les panneaux de signalisation routière, ou autres informations nécessaires à l'orientation (nom des rues par exemple)

Paysage urbain, patrimoine architectural Quand on parle de l'histoire de notre quartier, de patrimoine architectural, du charme pittoresque d'anciennes rues, comment ne pas réagir à l'affichage publicitaire ? Quelques exemples : la perspective visuelle de la magnifique rue de Wattignie bouchée aux deux extrêmes par de grands placards alignés le croisement et la place Montgallet saturés de panneaux de toutes sortes, les abords du bois de Vincennes (porte de Charenton) réduits à une galerie commerciale, cachant (illégalement d'ailleurs) le petit cimetière de Valmy

Contenu même de ces affiches : matraquage et agression visuelle L'espace destiné physiquement à l'affiche dépasse en réalité un espace plus grand que l'on peut définir de « visuel » largement supérieur à celui initialement contracté. L'achat d'une surface n'induit aucunement la propriété d'un périmètre entier que s'approprie l'afficheur par la force des choses. Non, une ville où l'on se sent bien, ce n'est certainement pas cet ensemble de visuels qui vous matraque de soutient gorges Trucmuche, d'épargne de « La Poste », ou de la dernière voiture Tartempion.? Nous tenons à exprimer notre indignation de voir notre ville maltraitée ainsi, et notre colère de n'être considérés, nous citadins, qu'en simples acheteurs / consommateurs.

Propositions : - Limiter de façon importante, voire supprimer ces publicités . - réserver certains de ces emplacements par de "l'affichage participatif " des habitants du quartier, peut-être canalisé par des associations de quartier. réserver plus d'espaces à l'expression artistique (fresques, mosaïques, photos, dessins d'enfants,etc.)

De nombreuses expériences de ce type (Grenoble, Evry, Saint-Denis,etc.) ont démontré le bénéfice de l'affichage d'expression participative des habitants d'un quartier : réappropriation des lieux (respect, valorisation), renforcement de son identité.

"ndlr : Marie Noëlle conclut sa contribution par l'énumération de tous les emplacements d'affiches publicitaires de taille supérieure ou égale à celle d'une sucette. Elle n'en dénombre pas moins de 57 dans son quartier ! Si vous souhaitez en connaître le détail, nous vous le ferons parvenir sur demande. Du discours à la réalité, nous sommes tous très curieux de connaître les résultats de l'action municipale sur le même décompte à réaliser à nouveau dans quelques années."

Marie-Noëlle Botte

 

 

5) BARBOUILLAGE AU GRAND JOUR D'AFFICHES PUBLICITAIRES : action no 14 par Yvan Gradis .

(1) Le 13 mars 2003, à Bruxelles (Belgique), à l'angle de la rue Belliard et de la chaussée d'Etterbeek (à côté du parc Léopold), a eu lieu l'action « Au grand jour » n° 14. (2) Vers 13 h 30, près d'un arrêt de bus de la place Jourdan, se retrouvent une poignée d'antipublicitaires ainsi qu'une petite dizaine de journalistes, dotés, pour certains, de micros ou de caméras. L'un des militants arbore un grand écriteau indiquant que l'action va se dérouler non loin de là. Ce rendez-vous préalable n'est, en effet, qu'une ruse... Pendant ce temps, le coordinateur de l'action (Philippe Mazy) est déjà sur place, deux cents mètres plus loin, pour récupérer deux grandes échelles en bois fabriquées pour l'occasion et entreposées depuis la veille dans un terrain vague attenant. (3) À 14 heures, tout le monde se rend donc, sous un soleil radieux, à un carrefour du centre-ville, entre le parc du Cinquantenaire et une forteresse de verre flambant neuf, dédiée aux ambitions européennes de la capitale belge. Sur la partie supérieure d'un bardage recouvrant un très haut mur d'immeuble, soit à une dizaine de mètres de hauteur, s'impose la gigantesque effigie parfaitement réaliste d'un ancien président de la Commission européenne (Jacques Delors), assortie d'une citation : « Bruxelles cultive l'art sans pareil d'un accueil simple et chaleureux, grâce à l'atmosphère que seuls savent créer les Bruxellois. » Juste en dessous du portrait de l'homme d'État, donc à mi-hauteur du même mur, un panneau publicitaire (de l'afficheur More O'Ferral), de 10 m de long sur 2 m de haut, et à lamelles pivotantes assurant l'alternance de trois images différentes. (4) En quelques minutes, les échelles sont dressées afin que puissent accéder à la plate-forme métallique qui se trouve à la base du panneau les quatre activistes (Yvan Gradis - arrivé de Paris le matin même pour un colloque -, Marc Léotard, Philippe Mazy et Frédéric Péters). Ceux-ci se retrouvent donc à 3,50 m au-dessus du sol, tandis qu'un cinquième militant est resté en bas pour man½uvrer, au moyen d'une simple clé à tube de 9 mm, le boîtier de commande des lamelles pivotantes. Les échelles sont hissées pour couper tout lien avec la terre ferme et que les barbouilleurs puissent officier en toute tranquillité. (5) Chacune des trois images étant bloquée en alternance par l'activiste resté au sol, ceux d'en haut prennent tout leur temps pour tracer à la bombe de peinture (rouge et verte) les inscriptions suivantes : « Légitime réponse... Assez !... Agression... Matraquage... Pollution visuelle... Propagande !... Trop de pub abrutit... Nique la pub !... Résistez... Non à la pub sexiste !... Fille à vendre ?... Nuit à la santé mentale... » Tout cela suivi d'en bas par une quarantaine de personnes - disons vingt sympathisants, dix passants et autant de journalistes. Un cadreur de la télévision parviendra même à se faire inviter sur la plate-forme pour filmer à bout portant. Et n'oublions pas les automobilistes, très nombreux à ce carrefour. (6) Il est à peu près 14 h 30. Les barbouilleurs, applaudis, saluent le public en se tenant la main comme des comédiens, puis redescendent répondre aux questions des journalistes. L'ambiance est festive, le temps toujours sublime, et pas de police à l'horizon. Les échelles sont donc dressées de nouveau contre un autre panneau qui se trouve là, plus petit, mais de 6 m de long sur 1,50 m de haut tout de même ! Le coordinateur, décidément inspiré, gravit une fois encore les frêles échelons pour aller inscrire : « Cauchemar-pub ». Un jeune sympathisant lui prête main-forte en dessinant, pour sa part, des cornes et une queue de diable sur l'image arrogante d'une automobile de luxe. (7) Vers 14 h 50, deux ou trois voitures de police arrivent. Un agent, contemplant les dégâts, déclare : « Eh bien, on peut dire que vous n'avez pas perdu votre journée ! » Ne sont arrêtés que les deux derniers barbouilleurs à avoir été vus la bombe à la main. Le Parisien exige néanmoins de faire partie du lot. (Deux autres Bruxellois iront ensuite se livrer au bureau central de la police... en vain ! On ne voudra pas d'eux !) Les trois activistes interpellés sont donc emmenés, dans deux voitures, à l'antenne de police d'Etterbeek pour l'interrogatoire d'usage. Le Français, qui en est à son quatorzième barbouillage et à sa huitième interpellation en un peu plus de deux ans, a donc l'occasion de comparer les réactions des policiers bruxellois avec celles de leurs collègues parisiens : pas de différence. Les dépositions se passent dans la plus grande courtoisie, et un brin d'humour permet d'atténuer la perplexité des fonctionnaires devant ces militants qui assument leurs actes et n'hésitent pas à leur remettre des tracts. Les barbouilleurs recouvrent la liberté une heure plus tard. (8) Le soir même, au moins deux radios relatent l'opération, laquelle fait même l'ouverture du journal télévisé de 18 h sur la chaîne AB3 ; elle se voit également consacrer un reportage de deux minutes au journal de 19 h 30 sur la chaîne publique RTBF, et un autre sur Télé-Bruxelles. Le lendemain (14 mars), le barbouillage est mentionné, par une brève, à la une du quotidien Le Soir, puis relaté par le menu, dans les pages intérieures, grande photo à l'appui, sous un très gros titre : « Les antipub réclament ». Un autre quotidien, néerlandophone celui-là, Het Laatste Nieuws, publie, lui aussi, une photo de l'action avec un commentaire très objectif. Quant aux inscriptions sur les affiches, elles étaient toujours en place à 19 heures, mais n'y étaient plus à 22 heures. N.B. - Concernant les treize précédentes actions « Au grand jour », qui se sont toutes déroulées à Paris, en 2001 et 2002, leur instigateur vient d'apprendre, du procureur de la République, que quatre des sept interpellations auxquelles ces actions ont donné lieu ont fait l'objet d'un classement sans suite. Pour les trois autres, le suspens continue !

Yvan Gradis

 

 

6) COURRIER Á LA SNCF : réaction d'une sympathisante face à l'implantation croissante de dispositifs publicitaires sur le réseau SNCF par Charlotte Marchalant.

Madame, Monsieur,

En temps qu'utilisatrice quotidienne de la SNCF, j'aimerais vous adresser quelques remarques que j'espère vous prendrez le temps de lire.

Je suis bien heureuse de constater que la SNCF a quelques arguments convaincants pour démontrer son avancée technologique. Le nouveau tapis roulant exposé à Montparnasse est à faire pâlir de jalousie la foire du Trône, tellement rapide qu'il est nécessaire de mettre des écrans et des bandes sonores pour avertir ses usagers des risques qu'ils courent. Je ne peux m'empêcher de penser au "Meilleur des monde" en passant devant (j'allais dire en l'empruntant mais c'est oublier qu'il ne fonctionne jamais). La répétition successive de: 'Tenez la rampe", "Ne levez pas les pieds" rappelle les meilleurs films futuristes version scénario catastrophe, et j'en ris beaucoup.

Moins comique par contre est le spectacle de tous ces écrans qui apparaissent dans la même gare. Je dois dire que je ne comprends pas exactement le bien-fondé de tels investissements. Un écran qui bombarde tous les passants de pubs et autres bandes-annonces pour films m'apparaît assez inutile. Surtout sans le son, et dans des endroits où les gens ne font que passer à la vitesse de l'éclair. Je pense tout particulièrement à celui placé judicieusement au-dessus du long tapis roulant : à moins de courir à reculons, il est impossible de regarder ce que l'écran diffuse. Mais peut-être est-ce le voeu des publicitaires après tout. Les bandes annonces fonctionnent à la manière de messages subliminaux qui, même si furtivement entrevus, se gravent dans nos cerveaux.

Il en va de même pour toutes ces affiches publicitaires qui polluent les gares et leurs quais. Je comprends que ces espaces vous appartiennent, et qu'en raison du fort passage les publicitaires aimeraient pouvoir exploiter de tels lieux. Cependant, aussi alléchantes que soient leurs offres, j'aimerais que la SNCF ne donne pas son accord pour m'exposer à des affiches de plus en plus choquantes. Je n'ai pas forcément envie de tomber nez à nez avec les couvertures immondes de magazines divers en sortant du train. Je me souviens de la fois où je ne sais quel magazine affichait en gros: "sodomie, échangisme, etc., les dernières tendances sexe". J'ai 20 ans et ne pense pas être facilement choquée mais je me suis sentie non seulement agressée, mais heureuse de ne pas avoir d'enfants.

L'idée de payer la SNCF pour un tel abus de pouvoir (je ne suis pas une cible potentielle à qui on peut voler deux minutes de lavage de cerveau) me dérange beaucoup. Surtout à la vue de la qualité du service rendu. Tellement de trains en retard ou tout simplement annulés !

Sur ce, bonne grève

Charlotte Marchalant

 


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7) MÉFAITS PUBLICITAIRES .

Avez vous remarqué ces petits présentoirs disposés un peu partout en ville, aux arrêts d'autobus, aux grilles de métro, aux entrées des galeries commerçantes, devant les stations de RER, etc. Bref, partout où des piétons circulent. Ces petits présentoirs en métal laqué jaune ou blanc sont même parfois fixés avec une chaîne et un cadenas (pour éviter que des antipub les volent (!). Il s'agit incontestablement d'une nouvelle forme de publicité sauvage en ce sens qu'une fois de plus on se sert sans vergogne de l'espace public pour faire son petit commerce. Le commerce en question qui ne se contente pas de ses vitrines est représenté par les agences immobilières et leurs organismes. J'en ai identifié au moins trois (il suffit de se servir dans le présentoir) : a.. Magazine "Horizon immobilier" édité par MDHM communication (5bis, rue de Montlhéry 91400 ORSAY) diffuse les annonces des grandes chaînes d'agence (WURTZ, ORPI, Century 21) b.. Magazine "Le Régional" édité par EDIT'COM ( 2, passage Fourens 75017 PARIS) se présente comme l'organe de la FNAIM qui se veut le regroupement officiel des agences "sérieuses". c.. Magazine "Logic-IMMO" édité par "Concept Multi Média" (CCM/Logic-immo 444, rue Paradis 13008 MARSEILLE). (NDLR : On peut écrire à ces sociétés pour protester). Cette liste non limitative correspond à ce que j'ai observé en Essonne mais il s'agit manifestement d'une nouvelle forme de communication appelée à se développer avec les chevalets qui nous font trébucher sur les trottoirs.

Michel BLAIN


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