Tout d'abord un peu de réclame : le 5ème dossier anti-publicitaire
de Casseurs de Pub est en kiosque ! Pour 4 euros... c'est le nirvana antipublicitaire
: à ne pas rater !
Pas de panique, nous ne vous avons pas rayé de la liste des heureux
destinataires de R.A.P.-à-Toile, nous avons juste pris du retard dans
son expédition. Nelly, notre valeureuse permanente est partie de manière
subite autant qu'anticipée et non prévue en congé maternité
pour cause de fatigue. Comme nous souhaitons tous qu'elle nous prépare
dans les meilleures conditions un(e) petit(e) humaniste - avec une pointe de
publiphobie ce serait parfait -, nous ne lui en tenons pas grief, bien au contraire
: tous nos voeux l'accompagnent pour ces derniers mois de grossesse et pour
l'accueil du bébé. C'est Samuel Landon, déjà administrateur
du site de l'association, qui reprend le flambeau en tant que permanent pour
les quatre prochains mois. A cette occasion, les permanences téléphoniques
sont modifiées : lundi, mardi, jeudi et vendredi de 10h à 13h.
Nous espérons que vous jubilerez à la lecture des articles édités
ci-dessous et qui témoignent d'une grande activité antipublicitaire
sur notre territoire. Du dernier succès de Paysages de france
(§5) aux actions d'envergures menées dans le métro parisien
par quelques centaines d'individus de tous horizons (§1 et 2) en passant
par la mobilisation de lycéens demandant le retrait de toute publicité
dans leur établissement (§4) et le lancement de la campagne «
La pub véhicule un message polluant » (§3), la réappropriation
de l'espace public par les différentes couches de la population semble
être plus que jamais à l'ordre du jour. R.A.P.
a été mise en cause par la régie publicitaire des transports
parisiens (dénommée "Métrobus") qui a déposé
une plainte contre X suite aux agissements sus-mentionnés et semble prête
à faire rapidement l'amalgame entre R.A.P. et les usagers
en colère. Du coup, nous lançons un appel au peuple antipublicitaire
: nous avons besoin de votre aide pour renforcer notre action et pour renflouer
les caisses en prévision d'un éventuel procès. Pour un
peu, on dirait presque que le "grand soir" antipublicitaire approche
: on aura en tout cas jamais autant parlé de nous dans les médias,
et la contestation prend chaque jour un peu plus d'ampleur. A nous de savoir
canaliser toutes les énergies pour faire enfin éclater au grand
jour le scandale des abus de la publicité. Nous comptons sur votre soutien.
Salutations antipublicitaires,
Thomas Guéret, Président de RAP (sur la base
d'un message initial de Nelly)
PS : Vous trouverez toutes les informations sur les modalités d'adhésion
ou de soutien en fin de message.
Le vendredi 17 octobre 2003, plusieurs centaines de barbouilleurs se sont retrouvés
dans le métro pour s'en prendre aux
affiches publicitaires. L'association R.A.P., qui décline toute responsabilité
quant à cet événement, va engager des
actions de mobilisation des citoyens contre l'agression publicitaire dans le
métro.
C'est un mouvement de grande ampleur, très organisé, parfaitement
non-violent, qui a eu lieu dans le métro vendredi 17 octobre au soir,
entre 19h et minuit. Selon le quotidien Libération(1), des personnes
de divers horizons, intermittents, profs, étudiants ou chômeurs
ont répondu à un appel par l'internet et se sont réunies
pour s'en prendre à la publicité, symbole de la « marchandisation
du monde ». Ils étaient plus de trois cent s'il on en croit le
site internet(2) d'où est parti le mot d'ordre. Répartis en groupes
de trente à quarante personnes, les barbouilleurs ont détourné,
recouvert, barbouillé, arraché des centaines d'affiches et le
résultat de leur défoulement antipublicitaire était encore
visible lundi 20 octobre sur une partie importante du réseau intra-muros
de la R.A.T.P.
Depuis 11 ans déjà, l'association R.A.P. dénonce
l'augmentation perpétuelle de la pression publicitaire dans notre société,
notamment dans le métro. L'abrutissement y atteint des limites insupportables.
Chaque station est l'occasion d'asséner des dizaines de messages ; les
couloirs, les portes, les tourniquets, et aujourd'hui les véhicules eux-mêmes,
les bouches de métro, les marches d'escaliers, les sols parfois, sont
utilisés pour chasser toujours plus loin l'attention et l'intimité
de l'usager. En 1998 déjà, l'association obtenait gain de cause
contre les autobus intégralement recouverts de publicité que la
R.A.T.P. avait tenté d'imposer à l'occasion de
la coupe du monde de foutue balle. Nous avions organisé à l'époque
des jonchées(3) dans ces autobus. Une carte pétition avait été
distribuée, à envoyer au ministre des transports. Des actions
similaires seront lancées dès cette semaine pour répondre
au ras-le-bol exprimé par les barbouilleurs.
R.A.P. dénonce l'augmentation perpétuelle de
la pression publicitaire dans le métro. R.A.P. demande
l'engagement immédiat de la R.A.T.P. et la S.N.C.F.
pour le « déminage » des réseaux métro, R.E.R.
et banlieue(4). Aux usagers en colère, R.A.P. apporte
son soutien moral, et propose des actions légales de protestation contre
la publicité(5).
(1) http://www.liberation.fr/page.php?Article=150892
et http://www.liberation.fr/page.php?Article=150893
(2) http://stopub.ouvaton.org (3) Jonchée
: action de résistance non-violente consistant à s'allonger par
terre pour marquer sa désaprobation. (4) POUR COMMENCER : division par
deux du nombre d'affiches en un an, doublement des stations "belles et
sans publicité", suppression de la publicité rétro
éclairée, de la publicité couvrant les vitres des véhicules,
des panneaux déroulants équipant les bouches du métro,
des écrans animés, de la diffusion de radios commerciales sur
les quais et dans les gares de banlieue. (5) Courrier type à envoyer
à la RATP, lien vers les responsables des lignes, vers les associations
d'usagers, relation des mouvements de résistance et de ras-le-bol.
Depuis cette action d'usagers en colère le 17 octobre, plusieurs autres
actions ont eu lieu, dont une nouvelle de très grande ampleur le 7 novembre.
Quelques jours auparavant, la régie publicitaire Métrobus
mettait en cause R.A.P. par voie d'huissier, lui intimant l'ordre
de cesser toute participation directe ou indirecte à l'appel à
recouvrement d'affiches, et de fournir les coordonnées des responsables
de cet appel. R.A.P. a répondu officiellement en expliquant
qu'elle n'était en rien liée à l'organisation de ces actions
et qu'elle n'avait pas connaissance de l'identité de ses organisateurs...
L'association a également publié un nouveau communiqué
de presse pour dénoncer la pression exercée par les publicitaires
qui préfèrent la recherche de boucs émissaires à
une remise en cause de leurs pratiques lobotomisantes. Affaire à suivre.
NDLR : Un nouvel appel à une action du genre de celle décrite
ci-dessus nous est parvenu il y a quelques jours.
Nous le reproduisons ci-dessous intégralement pour votre information.
Rappel : R.A.P. n'appelle pas ses membres et contacts à participer à
ces actions illégales. Il
n'est toutefois pas inutile de préciser qu'y assister en tant qu'observateur
n'est pas répréhensible en soi.
Prochaine action : vendredi 28 novembre 2003 à 19h00
Rendez-vous :
St LAZARE : Cour du havre
REPUBLIQUE : Sortie métro terre-plein central
Pl. ITALIE : Face ciné Grand Ecran
BASTILLE : Terre-plein Bd Richard-Lenoir
MONTPARNASSE : Sortie gare, à côté du manège
NATION : Face au café "Le canon de la Nation"
GARE DE L'EST : Devant le couvent des Récollets
APPEL AU RECOUVREMENT D'ESPACES PUBLICITAIRES
"NOUS,
enseignant(e)s, chômeurs(ses), chercheurs(es), intermittent(e)s, personnel
de santé, archéologues, précaires,
fonctionnaires, étudiant(e)s, architectes, urbanistes, informaticiens,
etc. lançons solennellement un appel à un acte de
légitime défense.
En France, la dégradation généralisée de la protection
sociale, la décentralisation annoncée à l'Éducation
Nationale, la réforme des retraites, les réformes à venir
de la Sécurité sociale, les suppressions d'emplois dans les Ministères
font partie de ce dépeçage systématique de nos «
biens communs ». L'école sera livrée aux marchands, la médecine
deviendra « à plusieurs vitesses », le vivant propriété
intellectuelle des multinationales, la culture calibrée pour un public
formaté,... Les principes qui fondent notre société, égalité,
droits sociaux, vont disparaître progressivement parce qu'ils sont considérés
par l'OMC comme des obstacles au commerce.
Face à cette main-mise annoncée sur nos services publics, nous
déclarons publiquement que nous allons attaquer le
carburant de cette marchandisation : la publicité. Elle envahit nos espaces
publics, la rue, les métros, la télévision.
Elle est partout, sur nos vêtements, sur nos murs, sur notre petit écran.
Résistons avec des moyens créatifs, pacifiques
et légitimes. Nous nous proposons de recouvrir systématiquement
les panneaux publicitaires de nos villes et de nos
campagnes, sans endommager l'environnement, mais au contraire en les réinvestissant
de sens, en créant la
surprise.
Retrouvons-nous en petits groupes de dix à vingt personnes, en plusieurs
endroits des villes et des villages ;
rencontrons nous pour nous réapproprier l'espace public par un geste
collectif et joyeux de protestation face à la
privatisation du monde.
Nous appelons toutes et tous à venir nous rejoindre dans ce combat contre
la marchandisation des esprits, de la culture
et du monde."
CONSIGNES :
Action non violente et joyeuse !!
Nous n'agissons pas dans la clandestinité, mais EN ASSUMANT NOTRE DEMARCHE.
Ayons le rapport le plus convivial possible
avec les usagers du métro et les forces de l'ordre, en expliquant la
légitimité, en dialoguant pour dissiper les peurs,
non-compréhensions, ou hostilité des passants.
Ne nous attaquons qu'aux publicités, MAIS SURTOUT PAS AUX SUPPORTS,
ENCADREMENTS, ET MOBILIERS. Attention aux
passants, aux risques de dégoulinades, ne nous exposons pas à
des poursuites pour DEGRADATIONS.
Restons toujours calmes ! Ne nous séparons JAMAIS. Evitons les initiatives
solitaires et improvisations.
En cas de dérapage (éléments incontrôlés
violents...), ne cautionnons pas, ne suivons pas. Rassemblons nous autour du
problème, restons courtois, tentons la médiation. Chacun est responsable
de lui-même et sait qu'il encourt des risques
(bien que modérés), mais n'est pas là pour raisonner des
personnes extérieures qui se greffent à l'action (perte de
temps et conflit qui dégénère).
Ecrivez votre NOM et prénom sur des petits papiers (à garder
sur vous) pour les lâcher en cas d'arrestation, afin que
l'on puisse vous retrouver rapidement avec des renforts juridiques et organiser
rapidement une défense et une solidarité
!
Lancement de la campagne « La pub véhicule un message polluant.!
» http://www.anti4x4.net
Publicité pour la climatisation et les 4x4 : ça suffit ! ! !
Paris, le 04 novembre 2003 : À l'occasion du lancement de la campagne
« La publicité véhicule un message polluant. ! »,
Agir pour l'Environnement en partenariat avec Attac, Greenpeace, le
R.A.C., Paysages de France, R.A.P., la Fnaut, les Amis de la Terre, Casseurs
de pub, la Ligue de l'enseignement, Action Consommation. a interpellé
les ministres des Transports, de l'Écologie et le secrétaire d'état
à la Consommation afin qu'ils s'attachent à rapidement interdire
les publicités au contenu délibérément anti-écologique.
Alors que le dérèglement climatique fait déjà ressentir
ses effets catastrophiques partout sur la planète, la publicité
prolonge cette spirale infernale en vantant les mérites de 4x4 à
usage urbain, surpuissants et climatisés, dont la
consommation croît aussi vite que le nombre de panneaux publicitaires
affectés à leur promotion.
Afin de lutter efficacement contre le dérèglement climatique,
une information claire relative aux consommations et aux
émissions de C0² et fluides frigorigènes hydrofluorocarbones
par le biais d'un étiquetage précis (de A à G) doit être
apposée sur tous les véhicules et publicités afférentes.
Ces informations doivent intégrer les consommations moyennes en
milieu urbain, climatisation en fonctionnement, de façon à ne
pas minorer l'impact de telle ou telle option
énergétivore. À partir de cet étiquetage, une taxe
dissuasive proportionnelle aux émissions de gaz à effet de serre,
type vignette, devra frapper les véhicules classés dans les catégories
D, E, F et G.
L'ensemble des véhicules à quatre roues motrices doivent immédiatement
être surtaxés et interdits des centres urbains.
Les dix 4x4 les plus vendus en France émettent en moyenne 350g de CO²
par kilomètre. En fin de vie, les 75.000 véhicules
à quatre roues motrices vendus en 2003 auront rejeté plus de 5
millions de tonnes de CO² dans notre atmosphère !
La climatisation, qui équipe d'ores et déjà 3 véhicules
sur 4, risque d'induire une augmentation supplémentaire de 35%
de la consommation en zone urbaine. Le laisser-faire actuel du Gouvernement
est inconséquent et reflète un véritable
double langage que les associations dénoncent ! Quand la maison brûle,
il est irresponsable de jeter de l'essence sur
les flammes en espérant éteindre l'incendie.
Les partenaires de la campagne « La pub véhicule un message polluant.
! » réclament la publication immédiate du décret
(prévu à l'article L.224-1 du Code de l'Environnement) prévoyant
" les conditions de limitation de la publicité ou des
campagnes d'informations commerciales relatives à l'énergie ou
à des biens consommateurs d'énergie lorsqu'elles
sont de nature à favoriser la consommation d'énergie". Ce
décret devrait être publié depuis plus de 8 ans ! ! !
Cette campagne est constituée d'un quatre pages et de cartes postales
à envoyer aux Ministres des Transports, de
l'Écologie et au Secrétaire d'État à la Consommation.
Elle est éditée à 60.000 exemplaires qui seront diffusés
dans les
réseaux associatifs d'ici la fin de l'année.
Agir pour l'Environnement en partenariat avec Attac, Greenpeace, le
RAC, Paysages de France, RAP, la Fnaut, les Amis de la Terre, Casseurs de pub,
la Ligue de l'enseignement, Action Consommation, Mountain Wilderness, ARSMB,
À l'écoute de la nature, Le Publiphobe, EKWO
Le 11 février 2002, le conseil d'administration du lycée vote
à dix voix contre deux, avec neuf abstentions, l'autorisation d'implantation
de six panneaux qui, comme s'y est engagée Mme Jardin,
devaient seulement permettre l'« affichage d'expositions et/ou de manifestations
culturelles ». Il est visible que ces panneaux n'ont pas de but informatif.
Ce sont les affiches de films que l'on voit partout ailleurs que l'on retrouve
dans Hélène Boucher. Aucun lycéen n'ignore
la sortie de Matrix, cependant les murs du réfectoire la lui rappellent
tous les jours de la semaine. Quel est donc le sens de ces panneaux ? Un tel
matraquage ne diffère en rien des affiches publicitaires des stations
de métro. Car il ne s'agit plus, malgré l'engagement pris par
Mme le proviseur, d'annonce d'expos ou de manifestation culturelles.
L'administration se plairait peut-être à jouer sur l'ambiguïté
du terme « culture ». Mais la couverture de la revue Première,
quelle que soit sa valeur par ailleurs, fait d'abord partie du domaine commercial.
Si une exposition présente des oeuvres d'art, un magazine ne présente
que de l'information, et cette information représente le capital d'une
entreprise, à but lucratif avoué. C'est donc exclusivement à
la publicité que sont réservés ces panneaux. Cette publicité
rapporte, c'est pourquoi elle est dangereuse. Ceux qui soutiennent qu'elle représente
un bienfait financier pour l'établissement font une erreur grossière.
A court terme, chaque panneau rapporte 150 euros par an au lycée. Mais
à long terme, soit le lycée rapporte, soit il n'existe plus. Il
est évident que ces publicités doivent inciter à la consommation,
sinon il ne se trouverait pas d'entreprise pour les financer. Mais si le lycée
utilise l'argent que rapporte ces panneaux, il en devient dépendant.
On sait jusqu'où peut aller la dépendance d'une éducation
nationale à des entreprises commerciales : aux État-Unis, les
enfants apprennent à lire dans des manuels offerts par Nike
ou Coca-cola, qui par cette « aide » financière
peuvent se permettre de les éduquer à la consommation de leurs
produits. Quand tous les lycéens porteront-ils de magnifiques uniformes
publicitaires, mais gratuits, pour Gap ou Adidas ? Ce n'est qu'une étape
suivante, qui relève du même principe que d'accepter l'affichage
de publicités pour améliorer les comptes de notre lycée.
Si le lycée Hélène Boucher a l'ambition
de former une élite, se targue d'excellents résultats au bac et
se fixe pour objectif de préparer aussi ses élèves à
l'enseignement supérieur, comment accepter d'en faire des consommateurs
dociles ? Pourquoi étudier la Révolution française en histoire,
pourquoi parler de la démocratie en ECJS, pourquoi analyser la rhétorique
de l'image en philo, pourquoi enfin parler encore et toujours d'esprit critique
? A peine sortons-nous de ces cours qu'apparaît sur notre passage l'affiche
pédagogique de Bruce tout-puissant. Est-ce l'avis de nos profs, que Spiderman,
American Pie 2, Riders, Sex Academy participent à la formation qu'ils
nous donnent ? Qui ne dit mot consent... Mais sont-ils au courant ? Sur les
six panneaux d'affichages que compte notre lycée, un seul est en permanence
occupé par des publicités pour des expositions et des musées.
Ce panneau est - comme par hasard - situé dans le couloir de l'intendance,
bien en vue de tous les professeurs. A quelle occasion un prof pourrait-il remarquer
le panneau que tout lycéen voit plusieurs fois par jour ? Il se trouve
justement au bas de l'escalier, au niveau de la cour, là où ils
n'ont théoriquement jamais besoin de passer. Comment les profs peuvent-ils
deviner qu'à chaque repas pris à la cantine, tout élève
ne peut manquer de croiser une affiche, puisqu'il y en a devant et derrière
lui ? La société qui pose ces affiches ne laisse pas leur emplacement
au hasard, mais fait une publicité ciblée : les films à
(très) grand public pour les élèves et les expositions
pour les professeurs. Pourtant il serait possible d'informer les élèves
de manifestations culturelles peu connues, mais ce n'est semble-t-il pas la
visée de ces panneaux. Cette publicité a fortement intérêt
à ne pas se présenter comme telle, parce qu'elle n'a aucune légitimité
dans notre lycée. Il nous a été systématiquement
refusé l'accès aux comptes-rendus des conseils d'administrations
ainsi qu'au contrat avec l'afficheur, alors que légalement*i, ces documents
doivent être accessibles à tous. Cette publicité ne doit
manifestement pas être contestée, précisément parce
qu'elle est contestable. Personne ne nous a informé de l'affichage de
cette publicité, parce qu'on ne tient pas à demander notre avis
et qu'on compte sur notre passivité. C'est pourquoi une pétition
adressée à Mme le proviseur a été lancée,
avant que l'Éducation nationale soit soumise à l'économie
de marché. Nous remercions par avance tous ceux qui en seront signataires.
Jules Hugot, Agnès Perrais, Vidya Sethupathy
*Ce que dit la loi :
Une loi interdisant formellement toute forme de publicité dans les établissements
scolaires était en vigueur depuis 1936, elle avait été
réaffirmée en 1952 et en 1976. Puis Jack Lang,
socialiste, a été nommé ministre de l'Éducation
nationale. C'est à lui que l'on doit le « Code de bonne
conduite des entreprises en milieu scolaire » - porte ouverte
à toutes les dérives - et les différentes interprétations
que l'on peut faire en ce qui concerne le droit de faire rentrer la publicité
dans les établissements scolaires. Nous sommes aujourd'hui privés
de texte catégorique. Cependant, voici les textes en vigueur qui peuvent
être interprétés comme des interdictions de la publicité
dans les établissements scolaires : Chapitre III, 4 du Code de bonne
conduite des entreprises en milieu scolaire : « Tout partenariat entre
un établissement scolaire et une entreprise [?] poursuit nécessairement
une finalité pédagogique » Étant donné la
présence de classes préparatoires au sein de la cité scolaire,
l'article L141-6 du Code de l'éducation est applicable : « Le service
public de l'enseignement supérieur est laïque et indépendant
de toute entreprise [?] économique [?] ; il tend à l'objectivité
du savoir ».
Voici le texte de la pétition adressée à Mme
Jardin :
Madame le Proviseur du Lycée-Collège Hélène
Boucher,
Alors que notre environnement est en permanence agressé par la présence
toujours plus importante de publicités, notre
conception de l'école nous laisse espérer que demain celle-ci
restera un terrain vierge de tout démarchage commercial et
bien un lieu de formation de l'esprit critique des futurs citoyens que sont
les élèves, ce qui est sa vocation première.
La présence de publicités au sein de la cité scolaire
Hélène Boucher constitue une grave atteinte à la neutralité
du
service public. Quels arguments peuvent bien justifier l'affichage de publicités
pour des films comme Spiderman, Bruce
tout puissant ou encore American Pie 2 dans un établissement scolaire
? Il n'en existe aucun de valable à nos yeux. De
plus nous tenons à vous rappeler votre engagement lors du Conseil d'Administration
du 18 juin 2002 à dénoncer le contrat
avec la société gestionnaire des panneaux: « si l'on ne
[pouvait] obtenir le seul affichage des seules expositions et/ou
manifestations culturelles ». Vous aviez alors assuré que cette
mesure serait mise en application au plus vite.
Nous considérons que le non-respect de cette décision constitue
une atteinte à la démocratie au sein de l'établissement.
C'est pourquoi nous, élèves, parents d'élèves,
professeurs et personnels de la cité-scolaire Hélène Boucher,
vous
demandons de faire en sorte que seules les affiches de musées, d'expositions
ou de films d'art et d'essai soient
présentes dans l'enceinte de l'établissement ; et le cas échéant
de faire retirer l'ensemble des panneaux d'affichages
publicitaires dans les plus brefs délais.
Veuillez agréer, madame, l'expression de nos salutations distinguées.
5 - LA PUBLICITÉ GÉANTE DU PONT DE SAINT-CLOUD ENFIN DÉMANTELÉE
COMMUNIQUÉ DE PRESSE (3/11/2003)
La société "Défi France" (n°
1 mondial de la publicité lumineuse, groupe Clear Channel / Dauphin)
contre laquelle un arrêté de mise en demeure avait été
pris, le 2 avril 2003, par J.-P. FOURCADE, maire de Boulogne-Billancourt et
ancien ministre des Finances, suite aux multiples démarches de l'association
Paysages de France, a fini par céder.
Commencé lundi 27 octobre 2003, le démontage était achevé
jeudi 30 octobre, juste avant la Toussaint...
- En août 2002, "Défi France" avait
demandé 100 000 euros à Paysages de France au
prétexte que l'association avait dénoncé les agissements
de cette société (infractions au Code de l'environnement dont
plusieurs avaient été constatées par des agents assermentés
de l'État.)
- Le 6 janvier 2003, le tribunal correctionnel de Grenoble condamnait "Défi
France" à verser 17 000 euros à Paysages
de France... "Défi France" devait
immédiatement faire appel.
- Le 17 octobre 2003, soit dix jours avant le démontage de la publicité
de Boulogne, le P.D.G. de "Défi France" expliquait
au président de la cour d'appel de Grenoble... qu'il avait déjeuné
avec le maire de Moscou, accompagné le président de la République
à Pékin et... que la publicité précitée avait
été démontée !
- À Montrouge, Défi France fait également l'objet d'un
arrêté de mise en demeure de la part du maire depuis le 30
septembre 2003. Le P.D.G. de Défi France ayant laissé entendre
dans Le Parisien du lundi 17 octobre qu'il
n'obtempérerait pas, Paysages de France vient de demander à Michel
DELPUECH, préfet des Hauts-de-Seine, de faire
exécuter d'office les travaux de démontage conformément
aux dispositions de l'article L. 581-31 du Code de
l'environnement..
"Il y a des propositions hystériques faites par des
députés, et nous serons très vigilants pour éviter
tout projet de loi supplémentaire" M. Devarrieux,
président du jury du Grand Prix de l'affichage, qui s'est tenu du 16
au 19 octobre à Fès, au Maroc. Le Monde, 20/10/03
Tiens, "hystérique", cela ne vous rappelle rien ?
"C'est le propre des régimes totalitaires que de chercher à
psychiatriser leurs dissidents. Après la révolution de 1917 en
Russie, Lénine utilisa largement cette pratique (qu'il n'a pas inventée),
en commençant à interner ses opposants dans les asiles. Maria
Spiridonova fut la première victime de la répression
psychiatrique bolchevique. En 1919, un tribunal décréta son état
« maladif et hystérique ». Maria Spiridonova
dénonçait en fait le caractère tyrannique de la politique
de Lénine et l'extermination des koulaks, paysans propriétaires...
La publicité raffole de ce fonctionnement. Elle a ainsi inventé
le terme « publiphobe », mot désignant les personnes qui
ne l'aiment pas. Sachant qu'une « phobie » est une pathologie mentale,
l'opposant à l'« idéologie publicitaire » (lequel
ne célèbre pas la consommation) est systématiquement décrit
comme un névrosé."*
* Extrait de Ubunaesque ! De Vincent Cheynet, Éditions
de la Mése, 3 euros
Si votre boîte aux lettres déborde de publicité, si pour
retrouver votre courrier vous êtes obligé de feuilleter et de triller
des liasses de publicités, parlez-en d'abord à votre facteur...
En effet, nos braves facteurs, outre la distribution de la moindre carte postale
jusque dans les coins les plus reculés de France, se sont vu confier
au fil des ans une autre mission de la plus haute importance : distribuer la
publicité ! Et la publicité, ça pèse lourd : lourd
dans la sacoche du facteur (voir sur notre site : dans le thème Agir/
lien resister/ sous-rubrique boîte aux lettres), lourd dans votre boîte
aux lettres, lourd dans votre bac à papier si comme tant d'autres vous
participez au tri sélectif. Lourd sur votre feuille d'impôt car
vous financez l'élimination des déchets. Lourd surtout en terme
d'investissements et d'intérêts financiers en jeu. Et là,
c'est d'intérêts privés qu'il s'agit. La Poste, en effet,
service public (en théorie), a créé en 1987 une filiale
(privée) appelée "Médiaposte".
Cette filiale de droit privé, spécialiste du "géomarketing"
(si vous habitez en Lozère, on ne vous fera pas de publicité pour
des voiliers ! ), se présente aujourd'hui comme le chef de file en matière
de publicité non adressée, avec 37 % de part de marché.
Elle est fière de ses "performances" : 7 milliards d'imprimés
distribués chaque année et 800 millions de publicités "ciblées"
par an ! Pour se donner les moyens de sa politique de "communication"
(vous ne le saviez pas ? les publicitaires sont des "communicants"
! ), elle a investi dans un immense centre d'exploitation à Bonneuil-sur-Marne
en banlieue parisienne. Et, au bout de la chaîne, qui garnit votre boîte
aux lettres
? Gagné ! Le facteur ! Soyons honnête, il n'est pas le seul, d'autres
sociétés, bien privées cette fois, exploitant des travailleurs
(leur statut mériterait d'être examiné) qu'elles font arpenter
les rues sac au dos. Il paraît même (mais personne n'a jamais vu
ça, à part, évidemment, quelques hallucinés! ) que
certaines de ces sociétés donneraient à leurs employés
des passes permettant à ces derniers de s'introduire illégalement
dans les immeubles (non, vraiment, ça ne s'est jamais vu!). Pour en revenir
à la Poste, force est de constater que la frontière entre service
public et mercantilisme est de plus en plus ténue. Des faits : * Le réseau
de télécommunication édifié durant des décennies
avec l'effort de la nation (il y avait même un ministère attaché
à cette tâche) a été rétrocédé,
au nom de la libre concurrence, au privé (France Télécom),
pour le plus grand bonheur des actionnaires. * La décoration intérieure
des bureaux de poste les fait de plus en plus ressembler à des supermarchés
(ces grosses machines à vous "gogo-iser"). Dès le seuil
franchi, le regard subit une flopée d'affiches racoleuses, de bandes
dessinées, de mobiles, de guirlandes... Tout un attirail aussi agressif
qu'infantilisant. On y trouve même de la publicité pour des produits
concurrents de la Poste (SFR, Bouygues). Jusqu'aux
timbres eux-mêmes qui sont mis à contribution: le service "communication"
de la Poste (on y revient) a trouvé intelligent l'année dernière
d'en faire imprimer une série spéciale consacrée à...
Halloween ! Si ça continue, Loana (ndlr : avant-dernière starlette
à la mode) viendra signer ses autographes dans les bureaux de poste.
Les magasins Leclerc organisaient le mois dernier une opération promotionnelle
sous couvert d'écologie, baptisée "Nettoyons la nature".
Pourquoi ne pas y participer l'année prochaine en poussant le concept
un peu plus loin, et par exemple nettoyer les panneaux publicitaires envahissants,
les affiches de pub en plastique que Leclerc met maintenant
sur tous ses charriots, et même sur les réglettes "client
suivant", sans compter la pollution sonore... Qu'en pensez-vous?
Patrick Godeau
NDLR : Paysages de France, association-soeur de RAP
en matière de lutte contre l'affichage publicitaire, est investie de
longue date dans la lutte contre cette campagne pseudo-écologiste.
Toutes les informations que vous venez de lire sont publiques, nous vous invitons
à les transmettre à toute personne susceptible d'être intéressée
: faites circuler !.
Pour tout renseignement (envoi d'un exemplaire de R.A.P.-Échos, notre
publication papier, adhésion, etc.) merci de prendre contact avec : R.A.P.
(Résistance à l'agression publicitaire) 53, rue Jean-Moulin,
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