RAP

R.A.P.-A-TOILE n°43 (FEVRIER 2004)

si vous souhaitez recevoir les prochains numéros.

Tous les Numéros

Au sommaire de ce quarante-troisième envoi (le numéro 41 et 42 n'existe pas, c'est une erreur de notre part):

 

 

Au sommaire du présent envoi :

1 - L'afficheur "Défi France" (groupe Clear Channel) condamné en appel à verser 16 000 euros à Paysages de France
2 - Les Masters de l'économie : le CIC récidive. Halte à la marchandisation de l'école !
3 - Amendement " laïcité économique"
4 - Les barbouilleurs anti-publicitaires en justice : la RATP se trompe de cible !
5 - L'action non-violente contre le phénomène publicitaire
6 - 5 juin : journée nationale de déversement des prospectus publicitaires
7 - Lancement officiel de la campagne 2004 : La pub véhicule un message polluant
8 - Remise des Big Brother Awards.

Introduction :

Chers lecteurs,

Un vent médiatique favorable souffle actuellement sur les mouvements antipublicitaires. Nous permettra-t-il de prendre notre envol et de voir aboutir certains de nos dossiers ? Les sujets sont nombreux et urgents à traiter. La laïcité, tout le monde en parle, mais qu'en est-il des signes commerciaux à l'école ? C'est le sens de notre travail avec une proposition d'amendement à nos députés, ainsi qu'une implication dans la dénonciation d'un jeu à vocation « pédagogique » organisé par une banque dans les lycées. Autre point, nos amis de Paysages de France ont gagné en appel leur procès où ils étaient accusés de diffamation... les publicitaires sont donc démasqués publiquement : qui sont les menteurs ?

Face à l'attitude inacceptable de la RATP qui refuse d'ouvrir le débat quant à la place de la publicité sur son réseau et préfère attaquer en justice une soixantaine de lampistes, RAP a publié le 30 janvier un communiqué de presse, repris ci-dessous (point 4), et a décidé d'apporter un soutien logistique aux personnes mises en cause en justice pour l'organisation d'un appel à soutien financier qui pourra transiter par le compte de R.A.P. Il ne s'agit pas pour nous de cautionner des actions illégales - nous restons sur la ligne légaliste qui est la notre - mais de permettre que ceux qui porteront dans cette affaire la voix du ras-le-bol contre la publicité soient correctement organisés et défendus. Ce procès doit être l'occasion d'une prise de conscience générale, en France et pourquoi pas dans d'autres pays, des abus de la publicité qui, décidément, ne souffre aucune critique et participe à sa façon à la répression actuelle des mouvements militants. APPEL A SOUTIEN MORAL: pour renforcer nos demandes de limitation de la publicité dans le métro, nous vous invitons vivement à écrire à la RATP (lettre type sur la page "www.antipub.org/rap/resister/ratp.html") sans oublier de nous signaler que vous l'avez fait afin que nous connaissions l'impact de ces actions. Concernant le procès, nous vous remercions de faire circuler l'information et de mobiliser autour de vous : des informations sont disponibles sur "www.antipub.org/rap/resister/metrobus.htm". N'hésitez à consulter régulièrement ces deux pages : d'autres initiatives y seront ajoutées. APPEL A SOUTIEN FINANCIER : afin d'aider les assignés à faire face à leurs frais d'avocat, et en attendant qu'ils soient eux-même organisés en association indépendante, nous vous invitons à faire parvenir des dons à l'ordre de R.A.P. avec la mention "collectif des 62" au dos. L'intégralité des sommes versées ainsi fera l'objet d'une comptabilité à part et ira au financement du procès et aux dépenses afférentes. R.A.P. a aussi besoin de soutien pour son fonctionnement propre, particulièrement dans ce temps de mobilisation générale : vous pouvez nous aider en joignant un deuxième chèque ou en précisant au dos de votre chèque si une partie du don doit revenir à l'association.

Cette affaire est une occasion unique pour secouer le joug publicitaires : nous attendons un large mouvement de sympathie du public et des relais dans la presse qui sont d'ores et déjà nombreux. Encore faut-il que nous ayons les moyens de les solliciter. Votre aide dans ce contexte nous est précieuse !

Le bureau de R.A.P.

************************************************************************

Les prochains rendez-vous de R.A.P. et de la lutte antipublicitaire à noter tout de suite dans vos agendas pour ne pas oublier :

- 4 février : Orwel Party - 4 février 2003 - Remise des Big Brother Awards. Participation (libre) à l'entrée - bar sur place. La Clef, 21 rue de la Clef, 75005. Métro Censier Daubenton. A partir de 19h. (plus de détails ci-dessous info n° 9)

- Mercredi 11 février 2004 à 20 h : Réunion mensuelle et publique de R.A.P., mairie du 9ème, salle Emile Zola, 6, rue Drouot (Métro : Richelieu-Drouot).

-Mercredi 10 mars 2004 à 13h30 : Procès Métrobus/RATP contre 62 personnes, tribunal de grande instance. 4 boulevard du Palais, 1ère chambre, 1ère section. Paris.

- Mercredi 10 mars 2004 à 20 h : Réunion mensuelle et publique de R.A.P., mairie du 9ème, salle Emile Zola, 6, rue Drouot (Métro : Richelieu-Drouot).

-Jeudi 11 mars 2004 à Clermont-Ferrand : à 20 h, conférence sur "La manipulation mentale dans la publicité" par Bruno Clémentin, co-fondateur de Casseurs de pub. Un représentant de Paysages de France exposera brièvement le travail de cette structure. Au corum Saint-Jean, salle Comédia, 17 rue Gaultier-de-Biauzat. Conférence organisée par l'université populaire et citoyenne du Puy-de-Dôme. Pour tout contact, s'adresser à l'UPC 63, 3 rue Gaultier-de-Biauzat, 63000 Clermont-Ferrand ; tél. : 04 73 31 14 05 ; courriel : upc63 at wanadoo.fr

- Jeudi 18 mars 2004 : grande soirée antipublicitaire (en préparation). Plus d'infos sur notre site dans quelques jours.

 

 Haut de la page

1)L'afficheur "Défi France" (groupe Clear Channel) condamné en appel à verser 16 000 euros à Paysages de France [communiqué de Paysages de France - 11/01/2004]

La cour d'appel de Grenoble a confirmé, vendredi 9 janvier 2004, la condamnation de la société "Défi France", numéro 1 mondial de la publicité lumineuse, à verser des dommages et intérêts à l'association Paysages de France qu'elle poursuivait pour une prétendue diffamation, alors même que l'association n'avait fait que dénoncer des infractions commises par cette société (Voir dépêche AFP n° 6 du 9/1/2004).

Pour "Défi France" qui, en réclamant 100 000 euros à l'association au cour de l'été 2002, pensait sans doute avoir piégé l'association et donc la mettre à genoux, c'est la déroute !

Mais au-delà de "Défi France", cette victoire marque une étape décisive dans la lutte que conduit l'association contre l'affichage publicitaire illégal. C'est en effet un nouvel avertissement donné aux délinquants de l'environnement qui, partout en France, maintiennent en place des panneaux publicitaires et des enseignes en infraction par dizaines de milliers.

Il est temps aujourd'hui que les afficheurs et les entreprises de la grande distribution qui s'obstinent à violer la loi comprennent que les temps ont changé pour eux. Il faut qu'ils sachent que Paysages de France au moins ne cessera de les mettre en cause tant qu'ils ne respecteront pas les lois de ce pays, en l'occurrence le Code de l'environnement.

C'est aussi - après la condamnation de l'État, en janvier 2003 * - un avertissement à tous ceux de ses représentants qui, du fait de leur carence, se font les complices de cette délinquance. (* L'État a été condamné à verser 3 800 euros à l'association)

Il y a les voyous des mers ; il y a aussi les voyous du paysage !

Paysages de France lance donc un appel solennel au ministre de l'Intérieur - silencieux jusqu'ici bien que saisi à maintes reprises par l'association * - aux préfets ainsi qu'à tous les maires de France pour que cette délinquance qui agresse nos paysages soit enfin éradiquée.

* Le président de la République a dénoncé "la pollution visuelle due à ces publicités intempestives." Son ministre de l'Intérieur - qui au demeurant s'est donné pour mot d'ordre la "tolérance zéro" - a pleine autorité sur les préfets de France, lesquels ont l'obligation de prendre un arrêté de mise en demeure dès constatation d'une infraction (article L. 581-27 et L. 581-32 du Code de l'environnement). Ce même ministre a été saisi, à 5 reprises déjà depuis son arrivée au ministère, par l'association ; il l'a été également, à la demande de Paysages de France, par Nathalie Kosciusko-Morizet, députée de l'Essonne ; il a été enfin destinataire d'une copie du jugement condamnant l'État dans l'affaire de la "raquette Leclerc".

Quelques repères :

- Août 2002 : "Défi France" demande 100 000 euros à Paysages de France au prétexte que l'association avait dénoncé les agissements de cette société (infractions au Code de l'environnement dont plusieurs constatées par des agents assermentés de l'État.)

- 6 janvier 2003 : c'est l'arroseur arrosé ! Le tribunal correctionnel de Grenoble condamne "Défi France" à verser 16 000 euros à Paysages de France... Mais "Défi France" fait immédiatement appel.

- 30 octobre 2003, nouvelle défaite pour "Défi France" contrainte de démonter une publicité géante installée au pont de Saint-Cloud à Boulogne-Billancourt !

- 5 novembre 2003 : le juge des référés de Dinan (Côtes-d'Armor) enjoint à la société Clear Channel / Dauphin (actionnaire majoritaire de "Défi France") de démonter ses panneaux illégalement installés dans le site inscrit de la Rance. Le juge confirme la caractère délictuel des infractions.

- Décembre 2003 : suite aux interventions de Paysages de France, le préfet des Hauts-de-Seine demande au maire de Montrouge d'engager, conformément aux dispositions de l'article L. 581-31 du Code de l'environnement, la procédure d'exécution d'office en vue de faire démonter une bâche publicitaire géante installée illégalement par "Défi France".

- 15 décembre 2003 : "Défi France" s'obstinant à maintenir en place la bâche publicitaire de Montrouge, Paysages de France dépose plainte auprès du Procureur de Nanterre. n

Paysages de France

Association agréée au plan national au titre du Code de l'environnement Tél. & tcp. : 04 76 03 23 75 paysagesdefrance at free.fr - http://paysagesdefrance.free.fr
CONTACT PRESSE 06 72 98 94 89 Le paysage, ça nous regarde

********************************************************************************

Haut de la page

2)Les Masters de l'économie : le CIC récidive. Halte à la marchandisation de l'école ! COMMUNIQUE DE PRESSE - 07.01.2004 (liste des signataires en bas de message)

Le Crédit industriel et commercial (CIC) vient de relancer son jeu-concours, " Les Masters de l'économie ", en direction des jeunes et des établissements scolaires. Ce " jeu " qui fait l'apologie de la spéculation boursière en occultant les désastres sociaux et environnementaux qu"elle entraîne, aura lieu du 19 janvier au 19 mars 2004 .

Que, malgré les mobilisations déjà engagées et les démarches effectuées, le CIC puisse continuer à organiser son " jeu " à caractère publicitaire, idéologique et commercial constitue une véritable provocation !

A l'heure de grands débats sur l'avenir de l'Ecole et le respect de la laïcité, la neutralité scolaire et les principes de l'Ecole de la République sont ouvertement bafoués sous couvert de fournir de prétendus " outils pédagogiques " tels ce jeu-concours et bien d'autres dispositifs.

Ainsi, les entreprises entrent de plus en plus souvent et facilement dans les établissements scolaires, grâce à un " Code de bonne conduite " (circulaire du 28 mars 2001, publiée au BOEN du 5 avril 2001) qui ouvre le champ à toutes sortes de démarches publicitaires et idéologiques au sein même de l'Ecole.

Nous attirons l'attention des citoyens, tout particulièrement celle des élus, sur l'impératif de la neutralité de l'Ecole et de son indépendance à l'égard des intérêts commerciaux. Nous appelons chacun à se mobiliser pour :

- dénoncer les " Masters de l'économie " et tous autres " jeux " du même acabit, ainsi que toutes les pressions idéologiques et économiques auxquelles sont soumis les enfants, les élèves et notre système éducatif. - demander des dispositions réglementaires pour interdire ces pratiques

Nous demandons en particulier aux personnels de l'éducation nationale et aux parents d'élèves de refuser le jeu-concours " Les Masters de l'économie ", d'intervenir auprès des conseils d'administration des établissements, d'écrire aux rectorats et inspections académiques pour demander son interdiction .

Signons et faisons signer la pétition qui sera adressée au Ministre de l'Education nationale !

Les organisations signataires : Action Consommation - Agir pour l'environnement - APED (Appel pour une école démocratique) - Artisans du Monde - ATTAC - Biocoop - Casseurs de pub - Confédération paysanne - CSF (Confédération syndicale des familles) - DEIF (Défense des enfants International France) - ICEM Pédagogie Freinet - Le Publiphobe - Ligue de l'enseignement - Minga - Nature & Progrès - OCCE (Office Central de la Coopération à l'École) - Politis - RAP (Résistance à l'agression publicitaire) - RECIT (Réseau des écoles de citoyens) - RESOL (Réseau d'expertise solidaire) - SNES (Syndicat national des enseignements de second degré) - Transversales Science Culture - UFAL (Union des Familles Laïques) - Union syndicale G10 solidaires

Les documents de la campagne - pétition, tract et affiche - sont disponibles auprès des organisations signataires et téléchargeables aux adresses suivantes : http://www.attac.org et http://www.actionconsommation.org.

Contacts presse : Attac : 06 14 71 62 34 - attac at attac.org
Action Consommation
: 01 34 13 38 13 - presseinfo at actionconsommation.org

********************************************************************************

Haut de la page

3) Amendement " laïcité économique" antipub

Concernant l'application de la loi dans le établissements scolaires, le Premier ministre a rappelé que "l'école est un lieu de neutralité républicaine, elle doit le demeurer parce que c'est le lieu par excellence de la formation des esprits, de la transmission du savoir et de l'apprentissage de la vie de citoyen d'enfants mineurs, autant de notions qui sont incompatibles avec le prosélytisme" (http://www.premier-ministre.gouv.fr/fr/p.cfm?ref=42078).

Nous saluons cette déclaration du Premier ministre (une fois n'est pas coutume !) qui devrait d'après nous être appliquée aussi, et peut-être surtout, au prosélytisme commercial qui s'immisce dans les écoles.

La proposition de loi peut être consultée à l'adresse : http://www.assemblee-nationale.fr/12/projets/pl1378.asp

Des membres de R.A.P. et de Casseurs de pub se sont penchés sur la rédaction d'un amendement étendant l'interdiction des signes religieux ostensibles prévue par le gouvernement aux signes commerciaux, ainsi qu'aux opérations publicitaires dans les établissements. Nous vous en livrons l'état de la réflexion, encore en cours.

Laïcité économique.

Proposition d'amendement pour le Projet de Loi relatif aux signes.

Entre la loi de 1905 et aujourd'hui, le contexte de séparation entre l'Église et l'État a beaucoup changé, mais, en ce qui concerne l'École de la République, l'État est toujours le garant de la neutralité idéologique, religieuse ou politique des contenus de l'enseignement.

Neutralité parfaitement redéfinie le 15 mai 1937, dans la circulaire de Jean ZAY, à l'époque Ministre de l'Éducation nationale qui souligne " la nécessité de maintenir l'enseignement public à l'abri des propagandes politiques et confessionnelles, aucune forme de prosélytisme ne saurait être admise".

Par ailleurs et depuis :

a.. La France signataire en novembre 1989 de la Convention Internationale des Droits de l'Enfant, fait sienne l'exigence d'éducation (Droits de l'Enfant à la sécurité, à l'expression et aux informations, entre autres articles de la CIDE ) avec pour corollaires des obligations de respect des droits de l'homme de l'enfant par les adultes contribuant aux missions d'éducation, d'enseignement et de formation.

b.. Les Collectivités territoriales et les acteurs associatifs conduisent depuis plusieurs années, en pleine responsabilité éthique des campagnes pour faire connaître et privilégier les produits et les services dont les conditions sociales de production sont respectueux de la dignité de la personne (producteur, citoyen, consommateur). Cela va de la dénonciation des conditions inacceptables de production d'accessoires sportifs ou de vêtements de mode à la promotion des produits biologiques au sein de l'école. D'une façon générale ces actions d'information, de sensibilisation, d'éducation critique, constituent la démonstration d'une intelligence possible entre les responsabilités des entreprises et celle du Service Public d'Education et d'Enseignement.

Une réciprocité est nécessaire, un concours à la mission d'intérêt supérieur et non pas une emprise contraire, à l'apprentissage de la liberté, à la fraternité, comme à l'égalité des chances.

Attendu que la publicité, sous toutes ses formes, peut être assimilée à un prosélytisme mercantile au service d'un "credo" ayant force, forme et influence d'une "nouvelle religion", à savoir celle d'une consommation inconsidérée aux mépris de soi et d'autrui ;

Attendu que face à cette prolifération de la publicité pour des marques commerciales au sein même de l'école, les enfants se trouvent, de fait, dans une situation inégalitaire, et de plus, soumis à une influence prosélyte qui contredit les principes de l'École républicaine, autant que les engagements locaux, nationaux et internationaux, pour une économie au service de l'être humain, ici et ailleurs ;

Il est demandé, par le présent amendement, (dit de laïcité économique) que soit réaffirmé le principe républicain de laïcité au sein de l'école primaire, des collèges, des lycées et des universités, en étendant, sans aucune dérogation possible, ce principe de neutralité à la publicité commerciale.

**********************************************************************

Haut de la page

4 -Les barbouilleurs anti-publicitaires en justice : la RATP se trompe de cible ! COMMUNIQUÉ DE PRESSE (disponible en pdf sur antipub.org/rap/resister/metrobus.htm) 30 janvier 2004

LES BARBOUILLEURS D'AFFICHES EN JUSTICE : LA RATP SE TROMPE DE CIBLE !

Après les actions antipublicitaires dans le métro fin 2003, Métrobus poursuit ses attaques et entraîne la RATP dans une action en justice contestable.

La RATP ne s'éloigne-t-elle pas de sa mission de service public en refusant de se poser la question de la place de la publicité dans son réseau ? Ne devrait-elle pas faire preuve de plus de transparence quant au bénéfice réel qu'elle tire de la publicité ?

La société Métrobus, filiale de Publicis et concessionnaire de l'exploitation des dispositifs publicitaires dans les transports parisiens, après avoir soupçonné R.A.P.(1) d'être à l'origine de l'appel au recouvrement des affiches publicitaires dans le métro, faute de pouvoir identifier clairement un responsable, a fini par se lancer, associée à la RATP, dans un recours au civil contre une soixantaine de personnes ayant participé aux actions de la fin 2003 à l'appel du collectif « stopub » (http://www.stopub.tk). Les deux sociétés réclament au total 980 000 ?, soit la totalité des pertes occasionnées, selon leur estimation, lors de ces quatre actions, pourtant perpétrées chaque fois par plusieurs centaines de personnes.

Il est décevant que la RATP ne réponde pas au malaise des usagers en limitant la place de la publicité ou en interdisant les messages dégradants, mais par une action juridique qui semble mal ciblée et élude le fond du problème. Pourtant, les nombreux échos de ces actions dans la presse ont mis en lumière une large sympathie du public à l'égard des barbouilleurs, preuve d'une exaspération croissante contre l'agression publicitaire, notamment parmi les usagers des transports publics. Pourtant, R.A.P., association qui oeuvre depuis douze ans contre les abus de la publicité et compte plus de 800 adhérents, avait mis en garde la présidente de la RATP, dès le 2 décembre 2003, en expliquant les raisons de la colère des usagers et l'engageant à aborder le sujet de leurs conditions de transport (2).

Rien n'y a fait. Pour toute réponse, la régie publique n'a produit qu'une sorte de lettre type, pleine d'arguments discutables sur les supposés bienfaits de la publicité, et remerciant R.A.P. pour son « témoignage ». Elle n'a notamment pas répondu aux questions de l'association quant à la contribution mineure (probablement de l'ordre de 2% seulement) de la publicité au financement des transports publics parisiens. Et elle a choisi de suivre Métrobus sur le chemin de la guerre judiciaire, alors même que ce sont les pratiques publicitaires de cette société - un véritable matraquage ! - qui sont, selon nous, à la base du problème (3).

R.A.P. poursuit par des moyens légaux (4) son objectif de dénonciation de l'envahissement publicitaire et de l'emprise de la publicité sur la société et sur les esprits. Elle comprend la colère des usagers contre ces publicités, et ne peut que témoigner de l'impuissance des citoyens face aux méfaits de l'affichage publicitaire.

Aux usagers en colère, R.A.P. apporte son soutien moral, tout en proposant des actions légales de protestation contre la publicité.

Les abus publicitaires se multiplient et suscitent une exaspération toujours plus profonde. Actuellement mise en cause par de nombreux mouvements (5), et même par des députés, la publicité, et particulièrement l'affichage publicitaire, sont sur la sellette : - pollution visuelle massive, dégradation paysagère, abrutissement collectif, médiocrité ; - sexisme et exploitation méthodique des pulsions sexuelles ; - effets néfastes sur la santé publique (agravation de l'obésité, l'anorexie, l'alcoolisme) ; - manipulation mentale, incitation au surendettement et publicité mensongère ; - incitation à des comportements inciviques et violents (4x4 urbains, vitesse?) ; - prise de contrôle sur les médias, la culture, l'éducation, les services publics? ; - idéal de vie fondé uniquement sur l'avoir, l'individualisme, au détriment du développement personnel, de l'harmonie sociale et de la conscience politique.

Face à l'attitude jusqu'ici décevante de la RATP, qui nie implicitement le droit des usagers à un environnement de transport moins agressif, et face aux réactions de Métrobus qui multiplie par ailleurs les pratiques discutables malgré sa contribution archiminoritaire au financement des transports, R.A.P. dénonce un procès de « criminalisation » de la protestation et demande à l'opérateur public de prendre davantage en considération l'agacement des citoyens qu'il est supposé représenter. L'association voudrait que ce procès regrettable soit malgré tout l'occasion d'un échange approfondi sur la place de la publicité et le niveau de nuisance à ne pas dépasser. Le réseau de transport est aussi un lieu de vie et d'échange social et culturel : il devrait être un lieu de confort psychologique autant que physique. Le contrôle des citoyens et des politiques sur les organismes publics ne doit pas rester un vain mot.

TROP DE PUBLICITÉ, TROP DE PUBLICITÉS VONT TROP LOIN, TROP DE PUBLICITÉ DANS LE MÉTRO. DES USAGERS EN COLÈRE S'EN PRENNENT AUX PANNEAUX : IL FAUDRAIT OUVRIR LE PROCÈS DE LA PUBLICITÉ, PAS CELUI DES CITOYENS QUI SE RÉVOLTENT.

(1)Voir nos communiqués de presse du 20 octobre et du 6 novembre 2003. (2) Disponible, ainsi que la réponse de la RATP, http://antipub.org/reflexion/index.php?page=ratp (3 )À titre d'exemple, apparition des publicités sonores, couverture actuelle de rames entières de métro. (4) Voir notre site internet, et notamment, au sujet du métro, la page http://antipub.org/reflexion/index.php?page=ratp (5) « Casseurs de pub », dont le dossier annuel sort en kiosque ce mois-ci, « Attac », dont la branche éducation dénonce les intrusions publicitaires à l'école, « Paysages de France », qui accumule les victoires en justice contre des afficheurs (Défi-France et Dauphin, filiales de Clear Channel) et obtient la dépose de milliers de panneaux illégaux, « la Meute » contre la publicité sexiste, « Agir pour l'environnement » qui coordonne la campagne « la pub véhicule un message polluant » (avec Greenpeace, Mountain Wilderness, la Ligue de l'enseignement, les Amis de la Terre?), etc.

********************************************************************

Haut de la page

5 - L'action non-violente contre le phénomène publicitaire

Réunion à Paris, le samedi 7 février 2004, de 15 heures précises à 22 heures (repas tiré du sac) Quelque part dans le 6e arrondissement

1° Problématique

Quel objectif précis, limité et atteignable pourrions-nous dégager pour une ou plusieurs actions non-violentes capables de susciter un mouvement dans l'opinion publique ? Cette élaboration stratégique tiendra compte d'actions déjà faites (barbouillages, actions dans le métro...). 2° Démarche pédagogique

- Dynamique de groupe structurante - Grille d'analyse - Théâtre-forum

3° Critères pour participer à la réunion

- Être publiphobe. - Accepter d'approfondir la stratégie de l'action non-violente mise au point par Gandhi puis M. L. King. - Accepter de veiller aux principes de l'écoute active et de la prise de décision. - Être présent de 15 heures précises à 22 heures (il ne s'agit pas d'une après-midi « porte ouverte »).

4° L'animation de la réunion est confiée à François Vaillant (rédacteur en chef de la revue Alternatives non-violentes)

5° Inscription nécessaire (par courrier ou télécopie)

Pour cela, se faire connaître auprès d'Yvan Gradis (tph. 01 46 03 59 92 ; tcp. 01 47 12 17 71), dès que possible, en retournant le coupon-réponse. Le lieu de la réunion sera ensuite communiqué aux personnes inscrites (pour des raisons d'efficacité dans la dynamique de groupe, cette rencontre est limitée à 20 personnes). Une salle est déjà réservée dans le 6e arrondissement.

--------------------------------------------------------------------------------- Inscription pour la réunion du 7 février 2004 (action non-violente contre le phénomène publicitaire)

Nom : Prénom : Signature :

Adresse :

Tph. : Tcp. : Courriel :

Remarque(s) : --------------------------------------------------------------------------------

**********************************************************

Haut de la page

6 - 5 juin : journée nationale de déversement des prospectus publicitaires

La date est arrêtée : le 5 juin nous ferons apparaître au grand jour cette pollution scandaleuse. R.A.P. avec tous les autres mouvements antipublicitaires et écologistes qui souhaitent se joindre à cette action, encourage le citoyen à conserver jusqu'au 5 juin tous les prospectus reçus dans les boîtes aux lettres. Le samedi là, le citoyen, de manière collective ou indépendante, viendra déverser devant l'Hôtel de ville de sa commune l'ensemble de sa collecte afin d'alerter les pouvoirs publics.

Plus d'informations prochainement (voir aussi le site des brigades antipub : http://www.bap.propagande.org)

Bonne collecte.

****************************************************************

Haut de la page

7 - Lancement officiel de la campagne 2004 : La pub véhicule un message polluant. Article de Charlie Hebdo : Charlie Hebdo n°607 - 07 janvier 2004 : 2004, année anti-pub

Quinze associations de protection de la nature s'associent jusqu'au 31 décembre 2004 pour une action de lobbying intitulée : « La pub véhicule un message polluant. ». Dans sa plaquette de présentation, Agir pour l'Environnement, le coordinateur de cet événement, livre les raisons d'une telle campagne : « Visuelle, auditive et bientôt olfactive, la publicité s'immisce dans les moindres replis de notre vie privée comme dans les moindres recoins de l'espace public. Culte de la vitesse, réification du corps humain, obsolescence prématurée, gâchis et surconsommation font courir à notre planète, aux générations futures ainsi qu'aux pays du Sud des risques démesurés. »

Pour participer, il suffit d'envoyer à trois ministres leur carte postale personnalisée. La carte pour le ministre des Transports et de l'Equipement lui demande de taxer les 4x4 et les interdire des centres urbains. La carte pour Roselyne Bachelot dénonce les paysages défigurés par les panneaux publicitaires et exige l'interdiction des véhicules motorisés (camionnettes, aéronefs) comme supports publicitaires. La carte pour le secrétaire d'Etat à la Consommation critique l'inaction du BVP (Bureau de vérification de la publicité) et réclame la promulgation d'un décret limitant la publicité en faveur d'un usage irrationnel de l'énergie.

Emmanuelle Veil

Pour obtenir les cartes postales, s'adresser à : Agir pour l'Environnement, 97 rue Pelleport, 75020 Paris Tél. 0140310299 - Fax. 0140310239 - E-mail : skerckhove at agirpourlenvironnement.org- Site : http://www.agirpourlenvironnement.org
Partenaires de la campagne : Greenpeace, les Amis de la Terre, Réseau Action Climat, Action Conso, Casseurs de pub, Association pour le respect du site du Mont Blanc, Paysages de France, Le Publiphobe, Ecoute nature, Moutain Wilderness, FNAUT, Ligue de l'enseignement, Attac, Résistance à l'agression publicitaire.

********************************************

Haut de la page

8 - Remise des prix Big Brother

Orwell Party le 4 février 2004, Paris Communiqué public des Big Brother Awards France

(Ndlr : Orwell, écrivain anglais auteur du roman "1984" ; "party", mot anglais signifiant "fête" ; "awards" signifie "récompenses" ou "prix")

La remise des Big Brother Awards aura lieu le mercredi 4 février 2004 au Centre culturel La Clef, 21 rue de la Clef 75005 Paris, à partir de 19h.

Les prix Orwell seront remis comme d'habitude dans 4 catégories, avec en prime un prix spécial du jury "Ensemble de son oeuvre". Cette année les jurés seront de plus invités à remettre un autre prix spécial pour sanctionner des projets intrusifs d'envergure européenne (Orwell Europe).

Rappelons que le comité de sélection comme le jury n'ont ni à instruire ni à enquêter sur des éléments rapportés dans une candidature. Bref, dénoncer son prestataire technique, son patron ou son conseiller général sur la base de faits aléatoires n'aboutira pas. Pour faciliter la sélection, nous vous conseillons de respecter ces quelques principes: chaque nomination devra se justifier par des faits avérés et/ou présomptions solides, issus d'une ou plusieurs des sources officielles (écrits, discours, etc.), comme d'informations vérifiables (articles de presse recoupés, documents identifiables, etc.).

Dans une quinzaine de jours la sélection complète de cette édition 2003 sera rendue publique, ainsi que la liste des membres du jury qui vont délibérer.

Orwell Party - 4 février 2004 La soirée de remise des prix - Orwell Party - est encadrée par l'équipe bénévole des BBA France et de ses partenaires: Samizdat.net et Heberge.info pour la logistique internet, TéléPlaisance pour la couverture et l'animation audiovisuelle, aidé cette année par les moyens techniques et l'équipe Hors les murs de la Gaité de Paris, et le Centre culturel la Clef

pour les locaux. La video de la remise des prix sera ensuite consultable sur le site http://www.teleplaisance.org. Pour nous aider à couvrir une partie des frais de la soirée, une participation (libre) vous sera proposée à l'entrée - et il y aura un bar sur place. - La Clef, 21 rue de la Clef, 75005. Métro Censier Daubenton. - A partir de 19h.

Cordialement, L'équipe des BBA France Rappels: - Procédure de sélection:http://www.bigbrotherawards.eu.org/2003/procedure.html - Formulaire de candidature: http://candidats.bigbrotherawards.eu.org + Contact: infobbafr at bigbrotherawards.eu.org

-------------------------------------- A propos des Big Brother Awards International + Lancée par Privacy International en octobre 1998 à Londres, cette cérémonie vise à stigmatiser les menaces à la vie privée en montrant du doigt les personnes, institutions et sociétés privées les plus actives dans la promotion ou la conception de technologies de surveillance des individus. En 2002 les BBA ont été organisés dans une quinzaine de pays d'Europe, d'Asie et d'Amérique du Nord (derniers en date en 2003: Japon et Australie). L'esprit s'inspire du roman "1984" de George Orwell, et a obtenu le soutien moral de Richard Blair, fils du célèbre évrivain, de son vrai nom Eric Blair. + Site fédérateur (anglais):http://www.bigbrotherawards.org + Site BBA-F (français): http://www.bigbrotherawards.eu.org

A propos de Privacy International + PI est une ONG créée à Londres en 1990 pour éveiller l'opinion sur l'érosion de la vie privée et pour lutter contre les nouvelles technologies de surveillance des individus. Depuis, PI a été à l'origine d'une trentaine de conférences, participant en tant qu'ONG à des dizaines de réunions internationales, à des milliers d'interventions ou d'interviews dans les médias, organisant des campagnes de sensibilisation, témoignant auprès d'instances gouvernementales ou parlementaires, comme la Chambre des Lords, le Parlement canadien, l'OCDE, l'UNESCO, le Parlement européen et l'Assemblée du Conseil de l'Europe. Enregistrée au Royaume-Uni en tant qu'association à but non lucratif (Non-profit Limited Company n° 4354366). + Infos et contacts: http://www.privacyinternational.org

Haut de la page

INFORMATIONS DIVERSES

Toutes les informations que vous venez de lire sont publiques, nous vous invitons à les transmettre à toute personne susceptible d'être intéressée : faites circuler !.

Pour tout renseignement (envoi d'un exemplaire de R.A.P.-Échos, notre publication papier, adhésion, etc.) merci de prendre contact avec : R.A.P. (Résistance à l'agression publicitaire) 53, rue Jean-Moulin, 94300 Vincennes tél. : 01 43 28 39 21 (tcp. : 01 58 64 02 93) Adhésion : 15 euros Adhésion petit budget : 7,50 euros Abonnement à R.A.P.-Échos : 5 euros.

Notre permanente assure la permanence téléphonique lundi, mardi et jeudi de 10 h à 13 h (on pourra également nous joindre en dehors de ces horaires, sans certitude de présence toutefois). Réunions mensuelles : calendrier au début de ce message, renseignements supplémentaires au 01 43 28 39 21 ou à contact at antipub.org.

Coordonnées utiles :

Casseurs de pub 11, place Croix-Pâquet 69001 Lyon Tél. 04 72 00 09 82 - Tcp. 04 77 41 18 16 http://www.antipub.org/

Paysages de France (association qui lutte notamment contre l'affichage publicitaire envahissant) MNEI 5, place Bir-Hakeim, 38000 Grenoble Tél. & tcp. 04 76 03 23 75 http://paysagesdefrance.free.fr

Le Publiphobe, association concurrente de R.A.P. (diffusion d'une feuille sporadique par abonnement) B.P. 20012, 94211 La Varenne-Saint-Hilaire Cedex Tél. 01 41 81 69 17 Tcp. 01 42 83 45 01

R.A.P. Belgique 96, rue Le Lorrain, 1080 Bruxelles Tél. 02 / 426 91 91 http://www.antipub.be

Brisons nos chaînes Chez Publico 145, rue Amelot, 75011 PARIS.

http://www.bap.propagande.org/

- Pour recevoir notre publication mensuelle et gratuite par internet, envoyez un message à contact at antipub.org en précisant dans l'objet : "recevoir Rap-à-toile". - Pour s'abonner à notre liste de diffusion, préciser dans l'objet : "Rapinfo".

Haut de la page