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RAP-À-TOILE N° 49 - ( JANVIER 2004 )


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Au sommaire de ce quarante-huitième envoi

0 - Introduction
1 - PANNEAUX PUBLICITAIRES : DÉMONTEZ-LES ! - Pour obtenir le démontage de panneaux apposés sur l'Hôpital Saint-Louis de Paris.
2 - CONFÉRENCE DE PUBLICITAIRES PERTURBÉE - Action menée et racontée par « les publicidaires ».
3 - BILAN DE LA JOURNÉE NATIONALE DE DÉVERSEMENT DE PROSPECTUS PUBLICITAIRES DU 11 DÉCEMBRE 2004.
4 - PETITE PHRASE - Un brin de poésie offert par François J.
5 - NOUVELLE VICTOIRE DE PAYSAGES DE FRANCE -COMMUNIQUÉ DE PRESSE du 4 janvier 2004.
6 - AMENDE HONORABLE À LA RATP - Lettre joyeuse d'un usager payant une amende à la RATP - Par François J.
7 - EXEMPLE À SUIVRE - En savoir un peu plus sur les panneaux publicitaires implantés dans les collèges et lycées - Par Pierre Nicolas.
8 - EXERCICE DE STYLE - Jeux de mots, jeux de maux - Par François J.
9 - BIENFAITS ANTIPUBLICITAIRES (Pour changer un peu) - Un porte clé téléphobe - Par Nelly Ruscassié.


R.A.P. a pour vocation de faire connaître les diverses approches de la lutte antipublicitaire
sans pour autant adhérer à toutes les opinions et idées d'actions formulées, dont elle laisse la responsabilité à leurs auteurs.


Introduction :

Chers lecteurs,


C'est avec un petit pincement au coeur que je rédige cet édito qui sera mon dernier. Je quitte en effet mes fonctions à R.A.P. à la fin du mois. Après 5 ans passés dans cette structure, j'ai éprouvé le besoin de changer d'emploi, de me lancer de nouveaux défis, de découvrir d'autres horizons. Ce furent des années très riches en enseignement et durant lesquelles j'ai eu l'occasion de rencontrer des personnes de grande qualité et d'une profonde sincérité. Des personnes qui bénévolement s'investissent dans la durée pour éveiller nos consciences, rendre notre monde meilleur et plus beau. Des petits grains de sables, des emmerdeurs et des chipoteurs qui par leur obstination ont fait de la cause antipublicitaire un fait de société.
C'est ..., l'un de ces publiphobes avoués, qui va me succéder, et je lui souhaite d'être un permanent aussi heureux que j'aie pu l'être durant toutes ces années.
Je ne vous dit pas adieu, mais à très bientôt.

Bonne lecture à tous,

Nelly Ruscassié.

 

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1) PANNEAUX PUBLICITAIRES : DÉMONTEZ-LES ! - Pour obtenir le démontage de panneaux apposés sur l'Hôpital Saint-Louis de Paris.

Lettre ouverte à nous tous, et en particulier aux afficheurs, a la mairie de paris, aux différents ministres concernés, au président de la république... et à qui de droit.

Contact : 01 43 38 33 69, temoignage at no-log.org

Premiers signataires : François Vaillant, rédacteur en chef de la revue Alternatives non-violentes, Yvan Gradis pour l'association Le publiphobe, Catherine Bourgain pour Les verts, Philippe Dillmann pour le collectif La colle aboie, Jean-Christophe Mikhaïloff pour le Parti radical de gauche, Thomas Guéret pour l'association Résistance à l'agression publicitaire, Stephen Kerckhove pour l'association Agir pour l'environnement, l'association Chiche ! et de nombreux citoyens, riverains, passants, usagers des transports en commun, dont l'assemblée des déboulonneurs volontaires.

Dans le 10ème arrondissement de Paris, le carrefour situé à l'intersection de l'avenue Parmentier, de la rue Alibert et de l'avenue Claude Vellefaux présente une densité d'affichage publicitaire surdimensionné, animé, lumineux et répétitif, tendant au matraquage.

En outre, la rue Alibert et l'avenue Claude Vellefaux longent l'Hôpital Saint Louis, site classé aux monuments historiques, qui constitue avec la place des Vosges un exemple d'architecture unique du 17ème siècle à Paris.

A ce carrefour est également installé un panneau d'affichage associatif qui ne gène personne : non animé, non lumineux, il présente plusieurs affiches, la plus grande taille autorisée pour chaque affiche étant 50 cm x 70 cm. Pourquoi ne pas appliquer ces dispositions, avec des contraintes de densité d'implantation, à l'affichage commercial et à l'affichage culturel ?

Riverains, passants, usagers des transports en commun, nous revendiquons le droit à ne pas subir ce harcèlement publicitaire dans nos espaces publics, où nul ne peut y échapper. Nous revendiquons la liberté de choix, le droit de regard: si la taille des affiches est limitée, si les dispositifs ne sont ni lumineux ni animés, ils s'imposeront moins à nos regards, et en particulier à ceux de nos plus jeunes enfants, qui assimilent directement la violence des images de la plupart des campagnes publicitaires.

Pour mémoire, voici les dispositifs qui occupent notre champ de vision depuis ce carrefour :

- devant l'entrée de l'école maternelle et primaire Parmentier : un dispositif sur pilier JCDecaux, déroulant, lumineux, à deux faces de 8 m2, visible depuis les fenêtres de l'établissement scolaire, sur lequel figurent régulièrement des publicités pour des alcools forts, explicitement mis en scène ;

- deux aubettes publicitaires JCDecaux (couramment désignées aujourd'hui par le terme "abribus") comportant chacune deux faces de 2 m2, sur lesquelles figurent régulièrement des publicités utilisant l'image des femmes, des hommes ou des enfants, à des fins marchandes. Nous en sommes souvent choqués, en particulier quand le produit ou la marque vantée n'a aucun rapport direct avec cette image, ce qui est très fréquent ;

- devant le Pavillon Gabrielle de l'Hôpital Saint Louis - bâtiment inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques - au débouché et dans la perspective de l'avenue Parmentier, viennent d'être installés deux dispositifs Avenir de 8 m2 chacun, déroulants, lumineux, l'ensemble du mur d'enceinte ayant été recouvert d'une tôle ondulée grise utilisée pour les chantiers.

Dans l'immédiat, c'est ce dernier dispositif nouvellement installé le 10 décembre 2004 dont nous demandons le démontage- où est le chantier ? Il n'y en a pas ! Le mur d'enceinte qui porte ce dispositif est absolument intact... De plus la commission "Hôpital Saint Louis" du conseil de quartier du 10ème arrondissement, animée par un architecte DPLG, propose depuis des années de solides projets de mise en valeur du site : devons-nous considérer que la réponse à ce travail professionnel, sérieux, concerté et documenté, tient en deux panneaux publicitaires ? Qui aujourd'hui, à part les afficheurs, a, ou prend le droit de s'implanter sans contrôle dans l'espace public ? Personne !

Nous ne subirons pas cette nouvelle atteinte à l'intégrité physique et historique, visuelle et psychologique de nos espaces publics sans réagir. La présence de ces panneaux n'est plus négociable pour nous. Notre action est et restera non-violente. Notre position est juste : nous la tiendrons résolument, et barbouillerons ces panneaux par des moyens non dégradants, au grand jour, en assumant notre geste, jusqu'à ce qu'ils soient démontés.

Nous n'attendrons pas encore trois ans que le nouveau Règlement Local de Publicité de Paris entre en vigueur. D'ailleurs, dans le cadre de l'élaboration du RLP, à laquelle nous devons tous prendre part, pensez-y : à terme, c'est une réduction drastique de la surface des affiches et un respect de notre cadre de vie commun que nous demandons. Les dispositions applicables à l'affichage associatif aujourd'hui à Paris nous semblent le bon objectif à atteindre pour tous les types d'affichage, et dans tous les espaces publics : au plus 50 cm x 70 cm par affiche, dispositifs ni lumineux ni animés. D'après l'association Agir Pour l'Environnement « chaque panneau déroulant et lumineux engloutit chaque année entre 5000 et 9000 kWh, soit la consommation électrique de deux à trois familles de quatre personnes ».

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Une première action de barbouillage par des moyens non dégradants s'est déroulée le 14 décembre 2004, devant une trentaine de personnes. Une lettre recommandée avec accusé de réception a été envoyée au Maire de Paris, au directeur de l'hôpital Saint-Louis et à l'afficheur, propriétaire des affiches incriminées, afin de les inviter au deuxième barbouillage du 7 janvier. Aucune de ces personnes n'était présente mais un rendez-vous a été pris avec le directeur de l'hôpital Saint-Louis le 2 février dans l'après-midi, jour de la prochaine action de barbouillage non-dégradant.



2) CONFÉRENCE DE PUBLICITAIRES PERTURBÉE - Action menée et racontée par « les publicidaires ».

Hier soir jeudi 2 décembre 2004, une dizaine de personnes se sont invitées à une conférence organisée par une association de jeunes cadres dynamiques nommée « Génération entreprise » sur le thème : « Publicité : la dose fait le poison ? ». Parmi les conférenciers, le PDG de TBWA France, importante agence de pub et Nicolas Riou, auteur du livre « Peur sur la pub » qui traite «des menaces et critiques qui sont faites à la publicité, avant d'ouvrir sur les perspectives d'évolution du métier » (www.generationentreprise.org )
En scandant "Publicité, Consommation, Aliénation", les perturbateurs se sont dirigés résolument vers l'estrade, ont pris le micro et ont lu et distribué le tract disponible ci-dessous. Ensuite, elles sont reparties comme elles étaient venues sous les remarques ironiques des conférenciers qui n'avaient jamais vu d'antipub d'aussi près... Ils pourront ainsi affiner leur "analyse" pour mieux nous récupérer.


Tract : « la publicité est un poison, même à petite dose »

Impossible aujourd'hui d'éviter la pub qui envahit les espaces publics tout autant que privés : couleurs criardes, slogans agressifs et images retouchées par logiciel sont là pour nous rappeler qu'un bon citoyen est un consommateur, et qu'il faut acheter pour exister et être heureux. Les publicitaires déploient des trésors d'imagination pour attirer l'attention des hommes et des femmes abrutis devant leur télévision ou ballottés dans les wagons de métro.
Ce matraquage, qui se traduit par des publicités toujours plus grandes, plus bruyantes, plus tapageuses, a un but bien précis : renforcer le règne sans partage de la marchandise sur nos vies. Les industriels et les publicitaires, en nous incitant à consommer toujours plus et en nous offrant à voir l'image d'un bonheur artificiel et formaté, remplissent un rôle politique : ils aliènent les individus et les fondent dans la masse des consommateurs, s'imposant ainsi comme seul lien social dans une société soumise à la dictature des multinationales.

La publicité est un poison que la société capitaliste injecte quotidiennement aux masses des travailleurs-consommateurs passifs, afin de les rendre dépendants de l'acte d'achat, et de les enfermer ainsi dans cet "ordre des choses" absurde qui voudrait que l'on produise pour consommer et que l'on consomme pour produire. Mais notre mode de vie n'est pas sans conséquence : le système publicitaire, et l'idéologie productiviste et consumériste qui se cache derrière lui, ont des conséquences désastreuses sur la société présente et à venir :

Ils empoisonnent nos corps, qu'ils enserrent dans des carcans de beauté aliénants.
Ils empoisonnent nos consciences, qu'ils formatent agressivement en colonisant notre imaginaire et en manipulant nos désirs.
Ils empoisonnent la nature, dont les terres, les forêts, les eaux, sont ravagées par l'industrie.

Les publicitaires voudraient nous faire croire qu'ils sont à l'écoute, et qu'ils ont entendu le message des antipubs : "vous avez raison", nous disent-ils en substance, "nos campagnes se doivent d'être plus créatives, plus belles, plus novatrices". Ce discours moralisant n'est qu'un nouvel exemple de la capacité du système capitaliste à intégrer la contestation en son sein et à la vider de sons sens.

Ne nous trompons pas : nous ne contestons pas les excès de la publicité, mais le système publicitaire lui-même. Ces excès ne sont que l'illustration du totalitarisme de la propagande consumériste.

La soumission au matraquage publicitaire et à l'ordre marchand est un suicide quotidien

Détruisons le système publicitaire avant qu'il ne nous détruise

publicidaires at no-log.org

 



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3) BILAN DE LA JOURNÉE NATIONALE DE DÉVERSEMENT DE PROSPECTUS PUBLICITAIRES DU 11 DÉCEMBRE 2004.

Paris, le 12/01/2005 - À l'appel de Brigade antipub, Résistance à l'agression publicitaire, Chiche! et le Centre nationale d'information indépendante sur les déchets, une action légale et non-violente de déversement publicitaire a eu lieu le 11 décembre dernier dans 23 villes françaises (1).

Dans un esprit convivial et bon enfant, des centaines de participants sont venus déverser devant les mairies des tonnes de prospectus. Ces montagnes de publicité ont permis de rendre visible le gaspillage, la pollution et l'agression mentale quotidienne provoqués par ce déferlement publicitaire. L'action a été bien accueillie par la population, qui est de plus en plus réceptive à cette problématique. Un récent sondage commandé par une agence montre en effet que 78 % de la population estime subir une trop forte pression publicitaire dans leur vie quotidienne (2).

Nous demandons donc au ministère de prendre des mesures législatives afin de faire respecter la volonté des citoyens qui ne veulent pas recevoir de courriers non adressés dans leur boîte aux lettres. De nombreux pays européens, comme la Belgique et le Portugal, sanctionnent le non-respect de l'autocollant. Certains vont même plus loin en mettant en place des plans de réduction à la source de ce flux de déchets publicitaires (3). Si de telles mesures de sensibilisation et de prévention étaient adoptées en France, la collectivité économiserait de considérables sommes d'argent, puisque c'est 110 millions d'euros qui sont dépensés chaque année pour la collecte et le traitement de ces prospectus.

Le ministère doit tenir compte de l'importance que prend ce mouvement de citoyens. C'est pourquoi nous allons prochainement demander qu'une délégation soit reçue par M. Lepeltier, Ministre de l'Ecologie et initiateur de la diffusion de l'autocollant Stop pub. Nous sommes plus que jamais déterminés dans notre volonté de faire reculer le harcèlement publicitaire et la pollution qu'il engendre.


Contact : Laure Nicolas, 01 55 78 28 67 ou 06 64 81 39 22 ou info at cniid.org; Nelly Ruscassié, 01 43 28 39 21 ou contact at antipub.org; David Sterboul, 01 40 37 10 12 ou david at chicheweb.org


(1) Des photos de l'action de l'action de Paris : http://www.1d-photo.org rubrique Environnement
Des comptes-rendus sont accessibles sur le site de la brigade ante pub et de Résistance à l'agression publicitaire : http:/www.bap.propagande.org et http:/www.antipub.org/rap/actions
(2) Sondage IPSOS pour l'agence indépendante Australie réalisé en septembre 2004 auprès de 1500 personnes.
(3) Ordonnance du 22 avril 1999 relative à la prévention et à la gestion des déchets des produits en papier et/ou carton (M.B. 14/10/1999) pour la région de Bruxelles.

 

4) PETITE PHRASE - Un brin de poésie offert par François J.

Note générale pour ceux qui critiquent le "manque de radicalisé" et "l'impossibilité d'aller plus loin ultérieurement sans se contredire" dans les cycles d'actions non-violentes :

Ne oublier la force de la musicalité. Une intro pianissimo, les voix de l'orchestre qui se font entendre les une après les autres, qui se répondent, qui brodent sur un premier motif... puis crescendo, accelerando. des pauses, des retours. le final du troisième mouvement se composera de lui-même, et si de nombreux musiciens qu'il ne faut pas effrayer par un style trop "pompier" rejoignent l'orchestre sur de petites notes, on ne sait jamais quel presto fortissimo subito pourra surgir... tu pourras toujours rajouter des cymbales et des cuivres à gogo d'ici là.
L'essentiel n'est-il pas de toujours emmener tout l'orchestre dans ses variations ?

François J.

 

 



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5) NOUVELLE VICTOIRE DE PAYSAGES DE FRANCE -COMMUNIQUÉ DE PRESSE du 4 janvier 2004.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE
(4 janvier 2004)


Paysages de France obtient, dans diverses régions de France, le démontage de dispositifs illégalement installés par Avenir (groupe Decaux), Cora (groupe Casino), Clear Channel (au profit d'Auchan et de Carrefour), Courtepaille, Campanile et Première Classe (groupe Envergure), Mac Donald's.
L'État a été une nouvelle fois condamné (Tribunal administratif de Dijon)


1 - Le totem Mac Donald's installé sur le toit de l'hypermarché Carrefour de Meylan (Isère) a été démonté le 17 décembre 2004 à 4 heures 30 du matin.

Le 26 août 2004, l'association Paysages de France avait demandé au maire de Meylan de lui faire parvenir une copie du dossier de demande d'autorisation censé avoir été déposé par cette société en vertu des dispositions du Code de l'environnement (article L. 581-9 du Code de l'environnement et article 216 du décret n° 80-923 du 21 novembre 1980). Cette seule démarche aura suffit à faire démonter le dispositif, ce que n'avait pas encore demandé l'association !

2 - Le tribunal administratif de Dijon a condamné l'État à verser des frais de procès à Paysages de France.

Une nouvelle fois, un préfet avait opposé un refus implicite à des demandes de Paysages de France concernant des panneaux publicitaires installés en violation du Code de l'environnement, en bordure de l'autoroute A6.
Il aura donc fallu que Paysages de France saisisse la justice administrative pour que le préfet de l'Yonne prenne les arrêtés mettant en demeure les contrevenants (groupe Cora, groupe Casino, groupe Envergure-Campanile, Première Classe etc. - et la société Courte paille) de démonter leurs panneaux.


3 - L'afficheur Clear Channel démonte des panneaux installés dans le site inscrit de Leucate (Aude).
Suite à l'intervention de Paysages de France, des panneaux publicitaires implantés depuis des années dans le site inscrit de Leucate (Aude) ont été déposés fin novembre par l'afficheur Clear Channel. Ces panneaux faisaient la publicité des sociétés Auchan et Carrefour.
Rappelons qu'il avait fallu que Paysages de France saisisse le juge des référés en octobre 2003 pour que 23
panneaux implantés dans le site inscrit de la Rance (Côtes-d'Armor) finissent par être démontés, près d'un an après la demande de l'association.
L'afficheur Clear Channel avait interjeté appel. La cour d'appel de Rennes a confirmé depuis la décision du juge des référés (arrêt du 20 octobre 2004).

4 - L'afficheur Avenir (groupe Decaux) mis en demeure par le maire d'une commune du Parc Naturel Régional de Chartreuse (Isère) Les demandes amiables de Paysages de France auprès de l'afficheur Avenir (groupe Decaux) n'ayant pas abouti, le maire de la commune de Saint-Étienne-de Crossey a dû prendre, le 4 octobre 2004, un arrêté de mise en demeure pour obtenir le démontage d'un panneau de 12 m2 installé en violation du Code de l'environnement.

5 - PNR du Livradois-Forez (Puy de-Dôme) : Paysages de France a dû intervenir auprès de Jean-Charles Decaux, P.-D.G. d'Avenir, pour obtenir le démontage d'un panneau illégalement installé à Courpière, dans le PNR du Livradois-Forez. L'afficheur était pourtant mieux placé que quiconque pour savoir que son panneau était illégal puisque l'association l'avait déjà contraint à démonter des panneaux irrégulièrement installés par ce même afficheur dans cette même commune.

En août 2003, Paysages de France était intervenue auprès de l'afficheur Avenir pour qu'il dépose des panneaux publicitaires illégalement installés dans la commune de Courpières (PNR du Livradois-Forez). L'afficheur s'était alors exécuté. L'association avait saisi, quelques semaines plus tard, le tribunal administratif de Clermont-Ferrand, ce qui avait permis d'obtenir le démontage d'autres panneaux exploités par les sociétés Clear Channel, Viacom Outdoor et De Visu.
Pourtant, l'association allait bientôt découvrir un nouveau panneau Avenir dans la ville de Courpière ! Ce panneau ne disparaîtra finalement qu'après l'intervention, le 6 septembre 2004, de Paysages de France auprès de Jean-Charles Decaux, P.-D.G. d'Avenir. Encore reste-t-il aujourd'hui à remettre en état le mur support, comme l'impose la loi.


Paysages de France

Association agréée au plan national au titre du Code de l¹environnement
Tél. & tcp. : 04 76 03 23 75
paysagesdefrance at free.fr - http://paysagesdefrance.free.fr
CONTACT PRESSE 06 72 98 94 89
Le paysage, ça nous regarde



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6) AMENDE HONORABLE À LA RATP - Lettre joyeuse d'un usager payant une amende à la RATP - Par François J.

RATP
Centre de recouvrement des infractions
Et Mme Anne-Marie IDRAC, présidente

Dossier PV : 4313325097

Madame, Monsieur,

Le 8 novembre 2004, la RATP me demande 67,00 Euros pour défaut de ticket. Je suis en effet un non-payeur épisodique, considérant que c'est un bon compromis entre le fait de devoir payer pour un service de transport public et le fait de devoir offrir sans indemnité compensatoire son temps de cerveau disponible au matraqueur publicitaire Métrobus SA, qui bénéficie en concession pour ses activités lucratives de la totalité du domaine public géré par la RATP, matériel roulant compris.

Avec joie, je donne à la RATP 70,00 Euros, et je continuerai à me passer de ticket quand bon me semblera, aussi longtemps que la RATP refusera d'ouvrir le dialogue concernant la place de la publicité dans les espaces publics qu'elle gère.

Pourquoi cette somme ? Les recettes de la publicité versées par Métrobus SA représentent au plus 2 % du chiffre d'affaire de la RATP : si cette recette disparaissait complètement et était compensée par la billetterie, les tarifs augmenteraient de moins de 5 %.

En payant aujourd'hui 70,00 Euros au lieu de 67,00 Euros, je profite de l'occasion pour vous montrer que je suis prêt à financer pour ma part la disparition de la publicité dans le métro parisien - une autre solution étant bien sûr de réduire les surfaces publicitaires et d'augmenter proportionnellement les tarifs d'affichage ? « parce que nous (les usagers) le valons bien ».

Alors, ayez l'amabilité de répondre à mes questions, sans me servir s'il vous plaît votre lettre type me remerciant de mon témoignage, et déclarant que la publicité est une animation vivante et colorée plébiscitée par les usagers - un récent sondage publié dans Le Monde indique qu'environ 80 % des français trouvent qu'il y a trop de publicité et qu'elle est agressive :

(1) quand comptez-vous diminuer la pression publicitaire que VOUS faites subir aux usagers via Métrobus SA, et ouvrir l'espace public à d'autres types d'expression (associations, art non marchand, information municipale et des conseils de quartier, information commerciale de quartier non publicitaire...) comme d'ailleurs le demande un récent voeu du conseil de Paris que vous semblez ignorer royalement ;

(2) dans le cadre de la décentralisation, l'état va progressivement transférer ses compétences au sein du STIF aux collectivités locales. Par ailleurs, la Ville de Paris est en train de réviser son Règlement local de publicité : envisagez-vous à terme de soumettre le domaine public que vous gérez pour nous à un règlement
de la publicité - loi prescrivant sanctions et non « code de bonne conduite » ?

Vous remerciant par avance de votre réponse circonstanciée et développée, un citoyen usager (et non un client) vous prie d'agréer l'expression de ses plus respectueuses salutations, impatiemment démocratiques.


Fait à Paris, le 5 janvier 2005

François J.

Réaction d'un adhérent à ce courrier :

De même qu'il ne peut y avoir, à proprement parler, de "générosité" de l'État mais seulement gestion de l'argent des citoyens (en l'occurrence les contribuables), il ne peut pas non plus, y avoir de "recettes publicitaires" mais seulement gestion, par les entreprises, de l'argent versé par les consommateurs.

Pour mieux dire les choses : l'État se consacre à la gestion de la France avec l'argent des citoyens et les entreprises s'attachent à produire et distribuer avec l'argent des consommateurs. La différence entre la gestion de l'État et celle des entreprises, c'est que les citoyens ont un vague regard sur le fonctionnement de l'État par la voie des procédures démocratiques alors que ce sont, à l'inverse, les entreprises qui ont un vague pouvoir sur les consommateurs du fait du système publicitaire.

Pourquoi recourir constamment au mythe de la publicité "qui rapporte" avec son corollaire délirant : pour en finir avec la publicité, il suffirait de payer à peine plus cher ? La vérité comptable est beaucoup plus simple : en payant moins cher les produits, il ne pourrait plus y avoir de publicité.

Jean-Claude Oubbadia




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7) EXEMPLE À SUIVRE - En savoir un peu plus sur les panneaux publicitaires implantés dans les collèges et lycées - Par Pierre Nicolas.

NDLR : Pierre Nicolas, relais de R.A.P. dans la Drôme, propose de mener une action contre les panneaux publicitaires implantés dans les collèges et lycées. Afin de quantifier l'étendue du désastre, nous proposons à chacun d'envoyer un courrier similaire à son Président du Conseil Général.


Pierre NICOLAS

Résistant à l'agression Publicitaire 5 mai 04




à Monsieur le Président du Conseil Général de la Drôme


Des contrats signés par Des conseils régionaux pour faire installer des panneaux publicitaires dans certains établissements (cf. Lycée professionnel public Jean Guéhenno à Vannes) sont les prémisses d'un phénomène ayant pour but de faire dépendre une partie du fonctionnement des établissements , de certains financements privés... et donc de créer un lien de soumission qui n'a pas lieu d'exister dans le service public.

Je vous serai reconnaissant de me préciser au plus vite , si cette dérive publicitaire , risque de toucher, sous votre autorité, des établissements scolaires de la Drôme
.

Avec mes salutations et l'espoir de votre réponse

Pierre NICOLAS



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8) EXERCICE DE STYLE - Jeux de mots, jeux de maux - Par François J.

"Frapper sans heurter" Une éthique pour la publicité (Jean Pierre TEYSSIER, président du BVP)

Une recherche dans un dictionnaire des synonymes (http://elsap1.unicaen.fr) est toujours éclairant:

(1) frapper : abattre, administrer, affecter, affliger, alourdir, appesantir, appliquer, assassiner, assener, assommer, assujettir, attacher, attaquer, atteindre, attirer, attraper, attrister, battre, blesser, bouleverser, bourrader, briller, brutaliser, captiver, casser les bras, charger, châtier, choquer, cingler, claquer, cogner, commotionner, condamner, copter, corriger, crépiter, cribler, dauber, donner, éblouir, embrocher, émouvoir, empoigner, empreindre, épousseter, éprouver, étonner, fesser, foudroyer, fouetter, frigorifier, frotter, fustiger, geler, glacer, gratifier, grever, heurter, houssiner, imposer, impressionner, imprimer, lyncher, malmener, maltraiter, marquer, marteler, meurtrir, molester, parler, percuter, pianoter, pilonner, poignarder, poinçonner, porter, produire, punir, refroidir, remuer, retenir, retentir, retourner, révolutionner, rosser, rudoyer, s'abattre, saisir, secouer, sévir, sonner, surprendre, tambouriner, tamponner, taper, tapoter, testonner, tomber sur, toquer, toucher, transpercer, troubler, venger.

(2) heurter : accrocher, achopper, affronter, attaquer, atteindre, attraper, battre, bigorner, blesser, bouleverser, bousculer, buter, caramboler, chiffonner, chopper, choquer, cogner, combattre, contrarier, contrecarrer, cosser, coudoyer, déplaire, donner, donner contre, donner dans, échouer, écorcher, emboutir, entrecouper, étonner, faire de la peine, frapper, friser, froisser, hacher, mécontenter, offenser, offusquer, percuter, porter, pousser, rencontrer, s'affronter, s'élever, s'opposer, scandaliser, se télescoper, tamponner, taper, télescoper, toquer, toucher, vexer.

(3) éthique : morale, philosophie

(4) publicité : affichage, affiche, annonce, battage, boniment, boom, bourrage, bruit, campagne, diffusion, lancement, lumière, matraquage, notoriété, propagande, prospectus, pub, réclame, renommée, retentissement, slogan, tam-tam.

Il s'agit donc de trouver une (3) pour que le-la (4) puisse nous (1) sans nous (2)...

Je vous laisse vous amuser un peu.

François J.

 

9) BIENFAITS ANTIPUBLICITAIRES (Pour changer un peu) - Un porte clé téléphobe - Par Nelly Ruscassié.

Un porte clé électronique un peu spécial vient d'être mis au point aux États-Unis. Sa particularité : sa capacité à éteindre presque tous les modèles de télévision à la manière d'une télécommande.
Je vous laisse le soin de rêver à l'utilisation que vous pourriez en faire !

Plus d'informations sur http://www.wired.com/news/culture/0,1284,65392,00.html

Nelly Ruscassié


INFORMATIONS DIVERSES

Toutes les informations que vous venez de lire sont publiques, nous vous invitons à les transmettre à toute personne susceptible d'être intéressée : faites circuler !

Si vous souhaitez vous exprimer dans nos colonnes, vos articles devront nous être soumis avant le 14 février 2005.

Pour tout renseignement (envoi d'un exemplaire de R.A.P.-Échos, notre publication papier, adhésion, etc.) merci de prendre contact avec :
R.A.P. (Résistance à l'agression publicitaire)
53, rue Jean-Moulin, 94300 Vincennes
tél. : 01 43 28 39 21 (tcp. : 01 58 64 02 93)
Adhésion : 15 euros
Adhésion petit budget : 7,50 euros
Abonnement à R.A.P.-Échos : 5 euros.

Notre permanente assure la permanence téléphonique lundi, mardi et jeudi de 10 h à 13 h (on pourra également nous joindre en dehors de ces horaires, sans certitude de présence toutefois).
Réunions mensuelles : calendrier au début de ce message, renseignements supplémentaires au 01 43 28 39 21 ou à contact at antipub.org.

Coordonnées utiles :

Casseurs de pub
11, place Croix-Pâquet 69001 Lyon
Tél. 04 72 00 09 82 - Tcp. 04 77 41 18 16
http://www.antipub.org/

Paysages de France
(association qui lutte notamment contre l'affichage publicitaire envahissant)
MNEI
5, place Bir-Hakeim, 38000 Grenoble
Tél. & tcp. 04 76 03 23 75
http://paysagesdefrance.free.fr

Le Publiphobe, association concurrente de R.A.P.
(diffusion d'une feuille sporadique par abonnement)
B.P. 20012, 94211 La Varenne-Saint-Hilaire Cedex
Tél. 01 41 81 69 17
Tcp. 01 42 83 45 01

R.A.P. Belgique
96, rue Le Lorrain, 1080 Bruxelles
Tél. 02 / 426 91 91
http://www.antipub.be

Brisons nos chaînes
Chez Publico
145, rue Amelot, 75011 PARIS.

 

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