RAP

RAP-À-TOILE N° 72 - ( SEPTEMBRE 2007 )

R.A.P.-A-TOILE a pour vocation de faire connaître les diverses approches de la lutte antipublicitaire sans pour autant adhérer à toutes les opinions et idées d'actions formulées, dont elle laisse la responsabilité à leurs auteurs. Si vous souhaitez vous exprimer dans nos colonnes, vos articles devront nous être soumis avant le 05 octobre 2007. Si vous désirez recevoir ce bulletin en version pdf (meilleure lisibilité mais fichier plus lourd), en mentionnant « pdf » dans le titre. Les anciens numéros sont disponibles sur notre site

 

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Au sommaire de ce soixante douzième envoi

1 - RENTREE SANS MARQUES 2007 – par Casseurs de pub.
2 - RÈGLEMENT DE PUBLICITÉ PARISIEN : LETTRE DES ASSOCIATIONS À B. DELANOË – par R.A.P., Paysages de France, CLCV-Paris, Sauvegarde et Mise en Valeur du Paris historique, Plate-Forme des Comités Parisiens d'habitants et de participation à la Vie de la Cité.

3 - RASSEMBLEMENT CONTRE LES NOUVEAUX PANNEAUX DÉFILANTS ET LUMINEUX À PARIS – par R.A.P.

4 - TRAVAILLER PLUS POUR CONSOMMER PLUS – extrait d'un entretien avec Patrick Viveret.

5 - MCDO A MEILLEUR GOÛT – repris de Radio Canada.

6 - L'ASSOCIATION AU JOUR LE JOUR


Les rendez-vous de R.A.P. et de la lutte antipublicitaire :

JEUDI 20 septembre 2007 à 20h – MONTAUBAN : conférence de Vincent Cheynet sur l'idéologie publicitaire. A la Maison du Peuple de Montauban. Suivie de la projection du film "Montauban et les 400 panneaux".
MARDI 25 septembre à 19h – PARIS : rassemblement festif contre les nouveaux panneaux publicitaires défilants et lumineux. Au carrefour du Bd de Belleville et de la rue de Ménilmontant (M° Ménilmontant).
VENDREDI 28 septembre – PARIS : barbouillage du Collectif des déboulonneurs. www.deboulonneurs.org
SAMEDI 29 septembre à 11h – LILLE : barbouillage du Collectif des déboulonneurs. Devant les marches du théâtre Sébastopol.
SAMEDI 29 septembre à 10h – PARIS : assemblée générale de R.A.P. au CICP, 21ter rue Voltaire 75011 Paris. Réunion ouverte à tous.
SAMEDI 8 décembre à 14h – FRANCE : journée nationale de déversement de prospectus publicitaires.


1) RENTREE SANS MARQUES 2007 – par Casseurs de pub.

Pour la huitième année consécutive, le Mouvement pour une rentrée sans marques (avec Casseurs de pub, DiverCité...) appelle à boycotter les marques des multinationales pour la rentrée 2007. Quand les publicitaires ne cherchent pas à entrer dans les écoles malgré la loi, ils font la sortie des lycées pour rendre les jeunes accros à la conso. Il est temps de chasser ces dealers de pub qui veulent faire de l'éducation une marchandise.

Envoyez à votre député la lettre pour demander l'abrogation du « Code de bonne conduite des interventions des entreprises en milieu scolaire », qui permet à la publicité de s'insérer dans l'école :
http://www.antipub.org/actions/index.php?page=appel_manifes#a6
Téléchargez l'affiche de la Rentrée sans marques.
http://www.casseursdepub.org/

 

2) RÈGLEMENT DE PUBLICITÉ PARISIEN : LETTRE DES ASSOCIATIONS À B. DELANOË – par R.A.P., Paysages de France, CLCV-Paris, Sauvegarde et Mise en Valeur du Paris historique, Plate-Forme des Comités Parisiens d'habitants et de participation à la Vie de la Cité.

Paris, le 10 septembre 2007.

Comme l’avait annoncé Monsieur Jean-Pierre CAFFET, le 13 juillet 2007 lors de la réunion à laquelle il avait invité le collectif des associations faisant partie du groupe de travail du RLP Parisien, une version modifiée du projet de nouveau règlement de publicité nous a été transmise depuis. Il nous est maintenant demandé de faire nos remarques avant le 12 septembre.

Si quelques améliorations ont été apportées notamment concernant les véhicules publicitaires ou les dispositifs publicitaires à diodes électroluminescentes ou à écran plasma, force est de constater que les trois points les plus sensibles pour nos associations n’ont pas fait l’objet de la moindre avancée, au contraire, au point que nous nous retrouvons aujourd’hui en présence d’un projet que nous ne pouvons accepter.

Concernant le premier point, c’est seulement le 13 juillet dernier, au cours de la réunion précitée, que les associations ont appris à leur grande surprise que l’une des mesures les plus significatives annoncée le 7 novembre 2005 au groupe de travail par la mairie en matière de publicité sur mobilier urbain était remise en cause.

En effet, alors que le 7 novembre 2005, il était question de ramener le nombre de MUPI à 200 (chiffre encore considérable), le 13 juillet, les associations apprenaient que le projet en prévoyait désormais 350 !

Tout cela, alors même que, ce 7 novembre 2005, les raisons de la diminution de ce genre de dispositifs avaient fait l’objet d’un développement spécifique lors de la « présentation des propositions de la Ville de Paris concernant le mobilier urbain publicitaire » dont voici un extrait : « Cette réduction plus importante – en pourcentage - pour les modèles de 8 m² s’expliquerait par le fait qu’ils posent davantage de problèmes en terme d’insertion paysagère et sont actuellement majoritairement disposés à la périphérie de la capitale, où l’effort de dédensification est le plus nécessaire. »

Cette décision, prise non seulement en l’absence de toute concertation avec les associations, mais durant la très longue période (18 mois) pendant laquelle l’instance chargée précisément d’élaborer ce projet n’a plus été réunie, ne peut être perçue que comme un contre-exemple de ce qu’il convient de prescrire aujourd’hui en matière de qualité du cadre de vie et du paysage urbain, mais aussi en matière de sécurité.

Ensuite, et c’est le deuxième point, la quasi-généralisation du défilement des publicités, grandes ou moins grandes, sur mobilier urbain constitue un autre recul très important par rapport à la situation qui prévalait. Outre le fait qu’une telle mesure ne peut être perçue que comme un contre-exemple de ce qu’il convient de prescrire au regard des impératifs écologiques et, en l’occurrence, en matière d’économie d’énergie, le défilement associé à l’éclairage crée une perturbation supplémentaire majeure dans la perception du paysage puisque de tels dispositifs ont tendance plus encore à focaliser l’attention.

Le 13 juillet 2007, lorsque nous avions évoqué le contrat signé avec l’afficheur Decaux, qui lie désormais les parties, Monsieur Caffet nous avait répondu que si les associations se retrouvaient devant le fait accompli, notamment concernant le nombre de publicités de grand format sur le domaine public, ce n’était assurément pas de la responsabilité de son cabinet.

Pour finir et c’est le troisième point, le format de 12 m2, préconisé dans le futur RLP, est désormais obsolète. Devenu le symbole d’une agression publicitaire de plus en plus mal supportée par nos concitoyens ainsi que par nos hôtes étrangers, un nombre croissant de villes françaises l’ont abandonné (Marseille, Montpellier, Villeurbanne, etc.). Paris, qui se devrait d’être exemplaire, ne peut à l’évidence se tenir à l’écart d’une évolution dont même les afficheurs admettent qu’elle est inéluctable.

Il convient de rappeler que la création de zones de publicités restreintes à Paris a pour principal effet d’autoriser la publicité là où le Code de l’environnement l’interdit. Une telle décision n’est pas anodine puisqu’elle revient à installer sciemment cette forme de pollution dans des quartiers qui, sinon, en seraient totalement préservés. Il est d’ailleurs regrettable que les conseils de quartiers n’aient pas été consultés.

Vous comprendrez que dans ces conditions nos associations estiment indispensable que soient proposées, plusieurs jours avant la prochaine réunion du groupe de travail prévue le 27 septembre 2007, des solutions acceptables concernant notamment le défilement des publicités sur mobilier urbain, le nombre de publicités de grand format sur le domaine public (8m2) ainsi que les panneaux publicitaires de 12 m2.

Dans cette attente, nous vous prions de bien vouloir agréer, Monsieur le Maire, l’expression de notre considération la plus distinguée.



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3) RASSEMBLEMENT CONTRE LES NOUVEAUX PANNEAUX DÉFILANTS ET LUMINEUX À PARIS – par R.A.P.

Rassemblement festif mardi 25 septembre 2007 à 19 heures sur le terre-plein central au carrefour du bd de Belleville et de la rue Ménilmontant (20e).
Métro : station Ménilmontant (ligne 2).

Venez nombreux dénoncer le scandale de l'affichage publicitaire défilant et lumineux.

Le projet de règlement local de publicité, régissant la place de la publicité à Paris, doit être adopté le 27 septembre. Il présente d’importants reculs dus à la signature sans concertation du contrat "Vélib" avec la mairie de Paris et Decaux. En effet, ce contrat fait dépendre l’installation des vélib d’un surcroît de publicité. Les associations dénoncent notamment le projet de généraliser le défilement des panneaux et l’augmentation résultante du nombre de publicités.

Parce que nous refusons :
- Le gaspillage énergétique : Un petit panneau de ce type consomme en moyenne plus d'électricité qu'un ménage français pour ses usages domestiques
- La pollution visuelle : Le défilement associé à l’éclairage crée une perturbation supplémentaire majeure dans la perception du paysage puisque de tels dispositifs ont tendance plus encore à focaliser l’attention.
- Le matraquage publicitaire : La diminution du nombre de panneaux publicitaires (-20 %) annoncée par la mairie de Paris s’accompagne en réalité d’une véritable explosion du nombre de publicités (+220%), du fait du recours à des systèmes défilants.

Nous demandons à la mairie de Paris :
L’interdiction des panneaux défilants et lumineux
Le respect de ces engagements en ramenant le nombre d’obstacles urbains de 8 m² à 200
La séparation des marchés publicitaires et des vélos en libre-service


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4) TRAVAILLER PLUS POUR CONSOMMER PLUS – extrait d'un entretien avec Patrick Viveret.

Le 20 juin 2007, l'association Journalistes-écrivains pour la nature et l'écologie (JNE) a reçu Patrick Viveret, philosophe, conseiller à la Cour des comptes et auteur de deux ouvrages : le rapport Reconsidérer la richesse - réalisé en 2000 à la demande de Guy Hascoët, alors secrétaire d'état chargé de l'économie solidaire - et le livre Pourquoi cela ne va pas plus mal , paru chez Fayard en 2005.
Le site de l'association : http://www.jne-asso.org

JNE : En tout état de cause, « travailler plus pour gagner plus », n'entraîne-t-il pas « consommer plus »?

P.V. : consommer plus est un problème pour ceux qui vivent déjà dans l'excès, mais pour 3 milliards de personnes, c'est l'inverse ! En outre il y a un lien direct entre la surconsommation, constatée d'un côté, et la sous-consommation, subie de l'autre, comme l'a fort bien montré le Rapport mondial sur le développement humain, réalisé dans le cadre du programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), en 1998.

Les auteurs de ce document avaient évalué qu'à l'époque, on pouvait éradiquer la faim dans le monde et permettre à tous les humains d'avoir accès à l'eau potable comme aux soins de base de façon accessible : il aurait suffi d'ajouter 40 milliards de dollars annuels aux financements publics investis à l'échelon international pour l'aide au développement, au titre de l'aide publique. Ces spécialistes relevaient également qu'au même moment, les dépenses mondiales de publicité s'élevaient à 400 milliards de dollars annuels (montant passé à 700 milliards, en 2007 !).

Loin d'être « de circonstances », le rapprochement des deux chiffres est tout à fait pertinent, car les désirs fondamentaux sont du côté de l'être, et la publicité les dérive du côté de l'avoir. Que fait-elle, en effet, sinon associer la possession d'un produit à de la beauté, de la sérénité, de la paix, du bonheur, bref toujours à des états positifs, dans le registre de l'essentiel ?

Par ce transfert de ce qui est de l'ordre de l'être dans l'ordre de l'avoir, on crée de la rivalité, et ceux qui sont victimes de ce leurre combattent leur angoisse de mort par la recherche de plus en plus de richesses, dans une sorte de cercle vicieux. Après une brève satisfaction, ils retombent dans leur mal-être, et entrent fatalement dans un processus d'addiction.


5) MCDO A MEILLEUR GOÛT – repris de Radio Canada

Tout ce qui porte la marque McDonald’s a meilleur goût. C’est ce qu’affirment des enfants d’âge préscolaire dans une étude menée à l’Université Stanford, en Californie. L’auteur de la recherche, Tom Robinson, a déclaré que la perception du goût par les enfants était « physiquement altérée par la marque ». Selon lui, il est remarquable de constater à quel point les jeunes enfants sont déjà influencés par la publicité.

Pour les besoins de son étude, M. Robinson a présenté à chaque enfant deux échantillons de six aliments ou boissons sur un plateau : hamburgers, pépites de poulet, frites, carottes, lait, jus de pomme.
Dans un cas, chaque aliment ou boisson était présenté dans un emballage McDonald’s et, dans l’autre, dans un emballage neutre. Le chercheur a ensuite demandé aux enfants de lui dire si le goût était le même ou si l’un des échantillons avait meilleur goût. Les échantillons dans l’emballage McDonald’s ont été les grands favoris. Les frites ont obtenu le meilleur score : presque 77 % des enfants ont dit que les frites « McDonald’s » avaient meilleur goût tandis que seulement 13 % ont préféré les autres. Pour les carottes, 54 % des enfants ont préféré celles présentées dans l’emballage McDo contre 23 % qui ont aimé celles dans l’emballage neutre.

Réactions :
Le docteur Victor Strasburger, l’auteur de la politique de l’American Academy of Pediatrics pour limiter le marketing destiné aux enfants, dénonce l’inertie des autorités.
« Les publicitaires ont essayé de faire exactement ce que cette étude démontre : marquer les enfants de plus en plus jeunes, instiller en eux un désir presque obsessif pour un produit d’une marque particulière ». — le docteur Victor Strasburger

Précisions sur l’étude :
63 enfants âgés de 3 à 5 ans, provenant de familles à faible revenu du comté San Mateo, ont participé à l’étude. M. Robinson croit que les résultats seraient identiques si les enfants avaient appartenu à des familles mieux nanties. Seuls deux enfants ont déclaré qu’ils n’avaient jamais mangé chez McDonald’s. Environ un tiers d’entre eux y mangeaient au moins une fois par semaine. La plupart ont reconnu le logo de McDonald’s.
La recherche est publiée dans le numéro d’août des Archives of Pediatrics & Adolescent Medicine. Les résultats sont publiés moins d’un mois après que 11 compagnies d’aliments et boissons, incluant McDonald’s, eurent annoncé de nouvelles restrictions sur la publicité adressée aux enfants de moins de 12 ans.

http://www.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2007/08/07/004-test-Mcdo.shtml?ref=rss
http://www.betapolitique.fr/Ce-qui-porte-la-marque-McDonald-s-01412.html


6) L'ASSOCIATION AU JOUR LE JOUR

14 août : intervention de Laure Nicolas à France3-Idf sur le contrat de mobilier urbain-Vélib à Paris.
28 août : critique de la télévision par Thomas Guéret dans l'émission « ça vous dérange » sur France Inter.
1 & 2 septembre : table de presse au festival Cabaret Vert (Charleville-Mézières).
14 septembre : intervention de Thomas Guéret à l'université d'été du WWF à Paris.


INFORMATIONS DIVERSES

Toutes les informations que vous venez de lire sont publiques, nous vous invitons à les transmettre à toute personne susceptible d'être intéressée : faites circuler ! Pour tout renseignement (envoi d'un exemplaire de R.A.P.-Échos, notre publication papier, adhésion, etc.) merci de prendre contact avec :

R.A.P. (Résistance à l'agression publicitaire) 53, rue Jean-Moulin, 94300 Vincennes tél. : 01 43 28 39 21 (tcp. : 01 58 64 02 93) Adhésion : 20 euros Adhésion petit budget : 10 euros Abonnement à R.A.P.-Échos : 7 euros.

Notre permanent assure la permanence téléphonique lundi, mardi et jeudi de 10 h à 13 h (on pourra également nous joindre en dehors de ces horaires, sans certitude de présence toutefois). Réunions mensuelles : calendrier au début de ce message, renseignements supplémentaires au 01 43 28 39 21 ou à contact[at]antipub.org (remplacer [at] par @)

Coordonnées utiles :

- Casseurs de pub 11, place Croix-Pâquet 69001 Lyon Tél. 04 72 00 09 82 - Tcp. 04 77 41 18 16 http://www.casseursdepub.net

- Paysages de France (association qui lutte notamment contre l'affichage publicitaire envahissant) MNEI 5, place Bir-Hakeim, 38000 Grenoble Tél. & tcp. 04 76 03 23 75 http://paysagesdefrance.free.fr

- Le Publiphobe, association concurrente de R.A.P. (diffusion d'une feuille sporadique par abonnement) B.P. 20012, 94211 La Varenne-Saint-Hilaire Cedex; Tél. 01 41 81 69 17; Tcp. 01 42 83 45 01 http://www.indesens.org/publiphobe/le_publiphobe.htm

- R.A.P. Belgique 96, rue Le Lorrain, 1080 Bruxelles; Tél. 02 / 426 91 91; rap(at)antipub.be http://www.antipub.be

- Brisons nos chaînes Chez Publico 145, rue Amelot, 75011 PARIS.

- La Brigade AntiPub; http://www.bap.propagande.org

 

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