RAP

RAP-À-TOILE N° 76 - ( AVRIL 2008 )

R.A.P.-A-TOILE a pour vocation de faire connaître les diverses approches de la lutte antipublicitaire sans pour autant adhérer à toutes les opinions et idées d'actions formulées, dont elle laisse la responsabilité à leurs auteurs. Si vous souhaitez vous exprimer dans nos colonnes, vos articles devront nous être soumis avant 25 mai 2008. Si vous désirez recevoir ce bulletin en version pdf (meilleure lisibilité mais fichier plus lourd), en mentionnant « pdf » dans le titre. Les anciens numéros sont disponibles sur notre site

 

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Au sommaire de ce soixante seizième envoi

1 – POUR DES VÉLOS LIBÉRÉS DE LA PUBLICITÉ – par R.A.P.
2 – VOITURES ET CO2 : 99 % DES PUBLICITÉS IMPRIMÉES SERAIENT ILLÉGALES par le Réseau Action Climat, Agir pour l'environnement, WWF, Action Consommation, Greenpeace, Les Amis de la Terre, la FNAUT et R.A.P.

3 – LE BVP FÊTE (À SA FAÇON) LA SEMAINE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE ! par Agir pour l'environnement, le CNIID, WWF et R.A.P.

4 – COMPTE RENDUS DES PROCÈS DES DÉBOULONNEURS : APPEL À PARIS, PROCES A AMIENS ET 2E PROCÈS PARISIEN par R.A.P.


Les rendez-vous de R.A.P. et de la lutte antipublicitaire :

LUNDI 21 avril – PARIS : à 18h30, accueil public mensuel au local de R.A.P. Venez nous
rencontrer en prévenant de votre venue au 01 43 28 39 21.
VENDREDI 25 avril – LILLE, PARIS, ROUEN, etc. : Actions des Collectifs de déboulonneurs.


1 – POUR DES VÉLOS LIBÉRÉS DE LA PUBLICITÉ – par R.A.P.

R.A.P. lance une campagne intitulée « Pour des vélos libérés de la publicité.» Notre objectif n’est pas de discuter l’utilité, ni le succès du système des vélos en libre service mais bien d’en dénoncer le mode de gestion et ses conséquences.
Nous souhaitons d’une part, informer les citoyens sur le fonctionnement et les contreparties de ces vélos en libre service (VLS) couplés à de la publicité et d’autre part, alerter les maires sur les dangers de lier le marché des VLS avec le marché publicitaire et les inciter à mettre en place un véritable service public de VLS.
Si vous souhaitez réagir ou agir :
- Signez et diffusez le « Manifeste pour des vélos libérés de la publicité » pour les associations, collectifs, organisations politiques ou la « pétition pour des vélos libérés de la publicité » pour les citoyens,
- Envoyez le dossier sur les dangers de lier le service de vélos en libre service au marché publicitaire à votre maire.

Ces documents sont disponibles sur le site de R.A.P. à la page : http://www.antipub.org/actions/index.php?page=vls

Manifeste pour des vélos libérés de la publicité :

A l’heure du réchauffement climatique, l’instrumentalisation d’un projet utile comme le système des vélos en libre service (VLS) par les publicitaires est particulièrement grave pour la société et l’environnement car avant d’être un projet de développement d’un mode de transport non polluant, le système des VLS est avant tout un marché publicitaire.
La contrepartie des VLS se traduit par une augmentation du nombre de publicités avec la généralisation du défilement des panneaux. Systèmes déroulants et le plus souvent lumineux qui décuplent leur impact sur les paysages, provoquant une gêne visuelle conséquente pour les habitants et un gaspillage énergétique inacceptable.
Alors que de plus en plus de villes et de citoyens souhaitent une diminution de la pression publicitaire, il est intolérable que les VLS servent à justifier une inflation de publicités.

En outre, contrairement aux idées reçues, les VLS ne sont pas gratuits et encore moins payés par la publicité. Avec ce système, les villes abandonnent une recette potentielle très importante : la redevance qu’elles toucheraient normalement avec les panneaux publicitaires. Parfois, cette redevance n’est pas jugée suffisante par les afficheurs, qui demandent des contreparties supplémentaires, comme l’argent de la location des vélos, etc.
Mais, c’est surtout le consommateur qui, par le biais de ses achats, paye le système de VLS. L’argent des publicitaires ne vient pas du ciel !

De plus, la collusion du marché des VLS avec la publicité limite le choix des opérateurs aux spécialistes de la publicité, excluant des appels d’offre les professionnels du vélo qui ne proposent pas de gérer de l’affichage publicitaire. Or, une politique crédible en la matière mériterait qu’on y associe les professionnels de la question. N’y a-t-il pas contradiction totale à financer un projet de promotion de vélos par un secteur qui fait l’apologie de la voiture ?

Il n’est donc pas question de discuter l’utilité de ce projet de vélos en libre service mais bien d’en dénoncer le mode de gestion. Aucune raison fonctionnelle ne justifie de lier vélos et panneaux publicitaires. Au contraire, les collectivités gagneraient davantage notamment en termes de transparence des coûts, de souplesse de fonctionnement et de respect de la concurrence, à dissocier le marché publicitaire du marché des vélos en libre-service.

Plusieurs villes ont envisagé la mise à disposition de vélos en libre service comme un véritable service public. Ainsi, la communauté d’agglomérations du Val de Loire a offert des VLS au même coût que les entreprises d’affichage, mais sans couplage avec un marché publicitaire. Véritable autorité organisatrice de la promotion de ce service, la ville ne se trouve pas pieds et poings liés au marché publicitaire.

En conséquence, nous demandons que la mise à disposition de vélos en libre service ne soit jamais liée au marché publicitaire mais soit au contraire envisagée comme un véritable
service public de promotion du vélo au service de la population et non comme un outil de promotion au service des publicitaires.
Au même titre que le bus ou le tramway, la collectivité doit être l’autorité organisatrice de ce service public au lieu d’en confier la responsabilité à des publicitaires privilégiant le choix du court terme par facilité ou par souci électoral.

Signé par : Résistance à l’agression publicitaire, Agir pour l’Environnement, Action consommation, La Vélorution, Fac Verte, Les Déboulonneurs, Casseurs de pub, La Décroissance, Les Verts, Chiche !

 

2 – VOITURES ET CO2 : 99 % DES PUBLICITÉS IMPRIMÉES SERAIENT ILLÉGALES par le Réseau Action Climat, Agir pour l'environnement, WWF, Action Consommation, Greenpeace, Les Amis de la Terre, la FNAUT et R.A.P.

Voitures et CO2 : 99 % des publicités automobiles imprimées seraient illégales !

Montreuil, le 26 mars 2008

La quasi totalité des publicités pour les voitures diffusées en France et qui utilisent un support imprimé (magazines, journaux, panneaux d’affichage) ne respecteraient pas la transposition en droit français (1) d’une directive européenne (2) sur les informations relatives à la consommation de carburant et aux émissions de CO2.

Le coup est parti de Belgique. Pierre Ozer, chercheur au Département des sciences et  gestion de l’environnement à l’Université de Liège, a lancé un pavé dans la mare : la directive européenne qui oblige les publicités automobiles à informer les consommateurs sur la consommation de carburant et les émissions de CO2 n’est pas respectée. En effet, celle-ci demande aux Etats membres de veiller à ce que les informations répondent à deux exigences : elles doivent être « facilement lisibles et au moins aussi visibles que la partie principale des informations figurant dans la documentation promotionnelle ».

« Ce qui est sur, c’est que cette double obligation inscrite dans la loi française n’est absolument pas respectée par les constructeurs automobiles et que les pouvoirs publics qui sont censés agir  n’interviennent pas. Faites un essai et trouvez une publicité automobile sur une affiche ou dans un journal : non seulement c’est un véritable casse tête pour trouver les mentions de consommations de carburant et d’émissions de CO2 mais en plus, il faut sortir la loupe tellement les caractères sont petits ! » constate Olivier Louchard, coordinateur du Réseau Action Climat qui relaie en France cette campagne européenne intitulée « Affichez le CO2 ! ».

Devant un tel scandale et pour faire face à l’ampleur de la tâche, puisque 99% des publicités automobiles seraient concernées, les ONG ont décidé de mobiliser les citoyens : ceux-ci ont la possibilité d’exprimer eux même leur désaccord en envoyant, au Bureau de Vérification de la Publicité (BVP) et aux instances censées faire respecter la loi (DGCCRF), les publicités qu’ils jugent illégales grâce à un site Internet mis à leur disposition : http://www.affichezleco2.fr (ouverture du site le mercredi 26 mars).

Cette révélation sur les obligations juridiques des constructeurs automobiles en matière d’affichage publicitaire tombe à point nommé puisqu’une rude bataille se joue actuellement à Bruxelles sur une réglementation concernant le niveau d’émission moyen de CO2 des véhicules particuliers neufs. « Les constructeurs ne pourront plus s’appuyer sur les soit disant préférences des consommateurs pour des véhicules lourds et puissants pour refuser toute contrainte. En effet, s’ils doivent afficher de manière visible l’impact carburant et CO2 des véhicules sur leurs publicités, ils seront probablement amenés à faire la promotion de voitures moins énergivores pour convaincre les consommateurs d’acheter leur produit, soit une inversion de la tendance »analyse Stéphen Kerckhove d’Agir pour l’environnement.

Contact presse :

Olivier Louchard – Réseau Action Climat : 01.48.58.00.32 / 06.26.40.07.74
Stéphen Kerckhove – Agir pour l’environnement : 06.06.88.52.66

http://www.affichezleco2.fr

(1)  Le décret n°2002-1508 du 23 décembre 2002 et l’arrêté du 10 avril 2003.
(2) La directive européenne 1999/94/CE du 13 décembre 1999 concernant la disponibilité d’informations sur la consommation de carburant et les émissions de CO2 à l’intention des consommateurs lors de la commercialisation des voitures particulières neuve


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3 – LE BVP FÊTE (À SA FAÇON) LA SEMAINE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE ! par Agir pour l'environnement, le CNIID, WWF et R.A.P.

Paris, le 03 avril 2008 : En pleine Semaine du Développement durable, un syndicat de gestion des déchets des Côtes d’Armor peine à faire afficher sa campagne de prévention des déchets suite aux avis défavorables du Bureau de Vérification de la Publicité. Pour les associations, l’avis défavorable du BVP sur des campagnes de prévention des déchets met en lumière l’absence totale d’indépendance et de lucidité de cet organe d’autorégulation.

Alors que le SMICTOM des Châtelets (Côtes d’Armor) a souhaité mettre en place une campagne d’information sur la prévention des déchets dans le cadre de la Semaine du Développement durable, soutenue par l’ADEME et le Conseil général et répondant aux orientations du Grenelle de l’environnement, le BVP a estimé que les visuels créés peuvent « porter gravement préjudice à des secteurs économiques». En donnant des avis défavorables sur cette campagne pourtant positive et à la démarche soutenue par les pouvoirs publics, le BVP montre une nouvelle fois son incapacité à répondre de façon indépendante aux enjeux environnementaux et de consommation. Les associations constatent que le BVP, laxiste dans son analyse des publicités anti-écologiques, est au contraire très sourcilleux dès que les intérêts bien compris de certains pollueurs sont
mis en cause !

Au lendemain d’une rencontre entre le BVP et le ministère de l’écologie afin de signer une charte permettant au BVP d’évoluer vers une autorégulation « concertée », les associations s’inquiètent de l’ambivalence d’un organisme d’autocontrôle qui permet des campagnes pour des produits polluants tout en refusant des campagnes de prévention des déchets, et demandent donc aux pouvoirs publics la mise en place d’une instance de contrôle de la publicité vraiment indépendante des pouvoirs économiques.

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4 – COMPTE RENDUS DES PROCÈS DES DÉBOULONNEURS : APPEL À PARIS, PROCES A AMIENS ET 2E PROCÈS PARISIEN par R.A.P.


a) Condamnation symbolique en appel pour 7 barbouilleurs parisiens

La cour d’appel de Paris a confirmé le 5 mars 2008 la peine symbolique de 1 € pour sept barbouilleurs du collectif. Nous nous félicitons de cette décision. C’est une condamnation symbolique et légère pour une dégradation symbolique et légère. Nous pensons que le message envoyé par la justice est très clair et doit être entendu par les pouvoirs politiques.
Les actions mensuelles de désobéissance civile non-violente lors desquelles nous barbouillons en public et à visage découvert des panneaux publicitaires ont pour but d’interpeller nos élus sur la place de l’affichage publicitaire dans notre pays. Nous souhaitons l’ouverture d’un débat national et une refonte de la loi de 1979 qui le régit.

A plusieurs reprises les élus se sont exprimés et ont reconnu la nécessité d’agir. Ainsi, l’an dernier nous rencontrions l’ensemble des partis politiques au moment des campagnes présidentielle et législative. Tous faisaient le constat qu’un changement est nécessaire face à la "pollution visuelle et mentale" et à "l’agression" liées à l’affichage publicitaire. Ils souhaitaient l’ouverture d’un grand débat national sur le sujet.

Nous indiquions il y a un an suite au procès en première instance : "ces déclarations doivent maintenant être suivies par des actes et les responsables politiques ont l’obligation morale de mettre en place la structure nécessaire à ce débat".

Nous avions notamment en tête les déclarations de la députée Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire nationale à l’environnement de l’UMP, qui nous indiquait que "l’affichage publicitaire est une agression, que les gens ne savent pas quoi faire pour s’y soustraire ou pour le contester. Il faudrait des mécanismes plus simples". Elle souhaitait la mise en place d’un lieu de débat national sur ces questions. Cela permettrait en plus de faire en sorte que les gens s’intéressent au problème si la structure de débat existe. Elle pensait en plus qu’il pourrait facilement y avoir un consensus national sur ces questions. Elle se prononçait pour une refonte complète de toutes les lois sur le paysage.

Depuis, Nathalie Kosciusko-Morizet est secrétaire d’état à l’écologie, le Grenelle de l’environnement a eu lieu et toutes les questions relatives au paysage en ont été les grandes absentes.
Combien faudra-t-il encore de barbouillages, combien de condamnations symboliques pour que ce débat tant attendu trouve enfin sa place ?

b) Le 20 mars 2008, 2 barbouilleurs du Collectif des déboulonneurs d'Amiens sont passés devant le tribunal correctionnel pour avoir  dégradé une affiche publicitaire le 27 octobre 2007. Le procureur a requis contre eux 3 mois de prison avec sursis. Le verdict sera rendu par la juge le 29 avril.

Ce procès a été l’occasion d’un débat sur l’invasion publicitaire de l’espace public avec des témoins tels que Thomas Guéret, président de R.A.P., Claude Got, Professeur émérite en médecine, spécialiste des toxicomanies et autres dépendances et membre du Comité d'experts auprès du Conseil National de Sécurité Routière, ainsi qu’une représentante du Collectif contre le publisexisme.

c) 21 mars : 2e procès parisien – le procès a été reporté au 5 septembre 2008


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INFORMATIONS DIVERSES

Toutes les informations que vous venez de lire sont publiques, nous vous invitons à les transmettre à toute personne susceptible d'être intéressée : faites circuler ! Pour tout renseignement (envoi d'un exemplaire de R.A.P.-Échos, notre publication papier, adhésion, etc.) merci de prendre contact avec :

R.A.P. (Résistance à l'agression publicitaire) 53, rue Jean-Moulin, 94300 Vincennes tél. : 01 43 28 39 21 (tcp. : 01 58 64 02 93) Adhésion : 20 euros Adhésion petit budget : 10 euros Abonnement à R.A.P.-Échos : 7 euros.

Notre permanent assure la permanence téléphonique lundi, mardi et jeudi de 10 h à 13 h (on pourra également nous joindre en dehors de ces horaires, sans certitude de présence toutefois). Réunions mensuelles : calendrier au début de ce message, renseignements supplémentaires au 01 43 28 39 21 ou à contact[at]antipub.org (remplacer [at] par @)

Coordonnées utiles :

- Casseurs de pub 11, place Croix-Pâquet 69001 Lyon Tél. 04 72 00 09 82 - Tcp. 04 77 41 18 16 http://www.casseursdepub.net

- Paysages de France (association qui lutte notamment contre l'affichage publicitaire envahissant) MNEI 5, place Bir-Hakeim, 38000 Grenoble Tél. & tcp. 04 76 03 23 75 http://paysagesdefrance.free.fr

- Le Publiphobe, association concurrente de R.A.P. (diffusion d'une feuille sporadique par abonnement) B.P. 20012, 94211 La Varenne-Saint-Hilaire Cedex; Tél. 01 41 81 69 17; Tcp. 01 42 83 45 01 http://www.indesens.org/publiphobe/le_publiphobe.htm

- R.A.P. Belgique 96, rue Le Lorrain, 1080 Bruxelles; Tél. 02 / 426 91 91; rap(at)antipub.be http://www.antipub.be

- Brisons nos chaînes Chez Publico 145, rue Amelot, 75011 PARIS.

- La Brigade AntiPub; http://www.bap.propagande.org

 

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