RAP

RAP-À-TOILE N° 65 - ( DÉCEMBRE 2006 )

R.A.P.-A-TOILE a pour vocation de faire connaître les diverses approches de la lutte antipublicitaire sans pour autant adhérer à toutes les opinions et idées d'actions formulées, dont elle laisse la responsabilité à leurs auteurs. Si vous souhaitez vous exprimer dans nos colonnes, vos articles devront nous être soumis avant le 14 décembre 2006. Si vous désirez recevoir ce bulletin en version pdf (meilleure lisibilité mais fichier plus lourd), en mentionnant « pdf » dans le titre.

 

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Au sommaire de ce soixante quatrième envoi

1 -9 DÉCEMBRE : 6EME JOURNEE NATIONALE DE DÉVERSEMENT DE PROSPECTUS PUBLICITAIRES – par R.A.P.
2 - L'ALLIANCE POUR LA PLANÈTE FAIT CAMPAGNE : « LA PUBLICITÉ PEUT NUIRE GRAVEMENT À L'ENVIRONNEMENT » - par L'Alliance pour la Planète.
3 - « L'INVASION DES ANTIPUBLICITAIRES AU SALON DE L'ÉDUCATION ! ». ACTION DE R.A.P. LE 18 NOVEMBRE - par Laure Nicolas.
4 - R.A.P. RECHERCHE... - par R.A.P.


Les prochains rendez-vous de R.A.P. et de la lutte antipublicitaire :

SAMEDI 9 DÉCEMBRE à 14h - Journée nationale de déversement de prospectus publicitaires. Lire ci -dessous.
VENDREDI 22 ou SAMEDI 23 DÉCEMBRE – Actions du Collectif des déboulonneurs à Paris, Lille, Rouen, Montpellier, La Rochelle...
VENDREDI 12 JANVIER 2007 à 9h - Sept membres du Collectif des déboulonneurs de Paris comparaissent devant le tribunal correctionnel de Paris pour dégradation volontaire de panneaux publicitaires. En soirée, bilan du procès, apéro, projection, débat et concert (lieu à définir).
MERCREDI 24 janvier à 19h – Assemblée générale extraordinaire de R.A.P. Salle André Costes, 47, avenue du Château, 94300 Vincennes.


1) 9 DÉCEMBRE : 6EME JOURNEE NATIONALE DE DÉVERSEMENT DE PROSPECTUS PUBLICITAIRES – par R.A.P.

Des déversements auront lieu ce 9 décembre à Bordeaux, Rennes, Nantes, Angers, Lille, Le Mans, Nancy, Montpellier, Nemours et Paris.

Cette action est soutenue par une trentaine d'associations écologistes dans le cadre de l'Alliance pour la Planète et s'inscrit dans une remise en question de l'impact de la publicité sur l'environnement (lire point 2).

Nous déverserons une nouvelle fois tous les prospectus que nous aurons gardés les mois précédents, afin de demander une loi garantissant l'efficacité des autocollants, comme c’est déjà le cas en Allemagne, en Belgique, au Portugal. Cette revendication, « Pas de publicité dans ma boîte aux lettres » fait l'objet depuis plusieurs années d'une pétition qui a depuis peu passé la barre des 10000 signatures. Cette pétition sera soumise à la ministre de l'Écologie. Parallèlement, nous demandons la prise en charge intégrale par les industriels du coût de traitement de ces prospectus. Enfin, il est indispensable que les prospectus soient intégrés dans un plan global de réduction des déchets à la source.

Pour connaître les lieux d'action : Cliquer ici

Rendez-vous le 9 décembre.

 

2) L'ALLIANCE POUR LA PLANÈTE FAIT CAMPAGNE : « LA PUBLICITÉ PEUT NUIRE GRAVEMENT À L'ENVIRONNEMENT » - par L'Alliance pour la Planète.

L’Alliance pour la planète, collectif de près de 80 mouvements, associations et ONG, milite pour une meilleure et réelle prise en compte de l’environnement en France. Elle engage cette semaine son action « Publicité et environnement » afin que soit limité et contrôlé l’impact de la publicité sur l’environnement et empêchée l’utilisation abusive de l’argument écologique:

- A travers le lancement d’un dossier complet sur le site Internet http://www.lalliance.fr
- en interpellant les pouvoirs publics et les acteurs professionnels.

Compte tenu de la situation d’urgence écologique actuelle et de la multiplication des risques graves pour la santé publique due à nos modes de production et de consommation, l’Alliance pour la Planète considère qu’elle est en droit d'exiger des entreprises et des annonceurs qu'ils respectent la loi et leur propre déontologie en matière d’environnement. Pour ce faire, un contrôle efficace des activités publicitaires est nécessaire.

Des pratiques de blanchiment écologique

De plus en plus de publicités utilisent abusivement l'argument écologique pour vanter comme "bon pour l'environnement" des activités et des produits en réalité polluants, ou dont le bilan écologique est négatif. Ces publicités peuvent être abusives voire mensongères, ne pas respecter la législation, ni même les propres recommandations écologiques et de développement durable du BVP (Bureau de vérification de la publicité), organisme interprofessionnel d’autodiscipline en la matière.

Ces publicités, qui ne font souvent que camoufler le peu d’efforts consentis par beaucoup d’entreprises au regard des enjeux écologiques actuels, montrent par ailleurs leur peu de volonté et d'empressement à adopter un comportement écologiquement responsable. En donnant une image « verte » à des entreprises, des services et des produits qui ne le sont pas, ce "blanchiment écologique" (greenwashing) des activités industrielles et commerciales minimise et banalise la nécessité impérative de changer nos comportements de consommation.

Ce blanchissement participe en outre directement à la désinformation des consommateurs et contrecarre les efforts importants de sensibilisation faits en ce sens par les associations, par les pouvoirs publics (ADEME par exemple) ; il dilue également la démarche de progrès déjà initiée par quelques entreprises courageuses.

L’impact environnemental des publicités ne s’arrête d’ailleurs pas au contenu de leur message :
de nombreuses publicités sont dommageables pour l’environnement par nature (prospectus, éclairages énergivores, paysages dégradés, etc.), voire enfreignent manifestement le code de l’environnement (affichages publicitaires illégaux, par exemple). Leurs moyens-mêmes de réalisation peuvent aussi être très polluants : voyages de repérages, déplacements en avion, prises de vues par hélicoptère…

Aujourd'hui, l'Alliance pour la planète dénonce le caractère irresponsable de ces publicités ainsi que l’immobilisme du BVP dans la régulation de ces activités.
Elle saisit les autorités publiques et demande une réglementation de l'usage de l'argument écologique, un renforcement radical du système de contrôle des publicités, la limitation des publicités pour les produits les plus polluants et les plus « énergivores » ainsi que la limitation de l’impact des activités publicitaires sur l’environnement.

Pour alerter les pouvoirs publics, l’opinion et le secteur publicitaire, l’Alliance présente sur son site internet (http://www.lalliance.fr) une sélection de publicités concernées et les commentaires qui démontrent l’abus de l’argument écologique au regard de la loi ou des recommandations du BVP.

Revoir la réglementation, une nécessité

L’Alliance pour la planète estime nécessaire la mise en place d’une réglementation de l'usage de l'argument écologique et d'une limitation des publicités pour les produits les plus polluants ou les plus énergivores. En effet, en dépit de son rôle affiché de régulateur, le BVP - une association des professionnels de la publicité - n'empêche pas de nombreuses publicités de véhiculer un discours trompeur construit sur l’argument écologique. Les recommandations faites par le BVP ne sont pas contraignantes pour l’annonceur. Leur violation n’implique aucune sanction.
L’Alliance pour la planète demande de ce fait que soit institué un organisme public indépendant doté de l’autorité et des moyens nécessaires pour sanctionner les dérives de la publicité en matière d’environnement.

Cette campagne « Publicité et environnement » est portée par 32 associations, membres de l’Alliance pour la Planète :

Action Consommation, Adéquations,ADOME, Agrisud, Alliance Terre et environnement, Amis de la Terre France, APREIS, Arutam, Blue Initiative, CNIID, Cœur de Forêt, Collect-IF, EcoForum, Ecolo Café, Ecologie sans frontière, Fondation Nicolas Hulot, France Nature Environnement, Good Planet, Greenpeace France, L'Age de Faire, Mains d'œuvre, MDRGF, Négawatt, Objectif Bio, Paroles de Nature, Réseau Action Climat (RAC), Réseau Cheminements, Résistance à l’agression publicitaire (R.A.P.) , Syndicat des simples, Tchendukua, WWF-France.


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3) « L'INVASION DES ANTIPUBLICITAIRES AU SALON DE L'ÉDUCATION ! ». ACTION DE R.A.P. LE 18 NOVEMBRE - par Laure Nicolas.

Il est une heure et quart, je suis en avance… Même s’il fait froid, il y a un grand soleil qui augure bien du reste de la journée. Il y a déjà beaucoup de passage. Surpassant ma « frousse du regard de l’autre », je me décide à délimiter le périmètre de l’action. J’accroche la fresque aux arbres. Les réflexions, les coups de gueule d’intellectuels, de particuliers, de psychologues sur la présence des publicitaires à l’école tanguent et volent au vent. Je me sens soutenue par leurs paroles. Intrigués, quelques visiteurs prennent le temps de lire ces messages.

Des discussions émergent, et, petit à petit, les renforts arrivent ! Nous serons finalement 7 militants à tracter. Ce n’est pas de trop car nous sommes encerclés par des distributeurs de publicités venus profiter aussi – avec des intentions moins désintéressées – de l'entrée du salon de l'éducation. Leurs prospectus finissent bientôt par s’amasser au sol (sic !). Agacés par cette pollution, nous les rassemblons pour faire un gros tas, une sorte de prémices de la journée nationale de déversement de prospectus publicitaires. On ne se démoralise pas, d’autant que le groupe « Hm hm », venu interpréter quelques chansons, nous porte et nous encourage. C’est agréable un peu de poésie dans un monde de publicité !

Plus de 800 tracts seront donnés et la plupart gardés. Nous avons inspectés le sol minutieusement à la fin et rien à l’horizon ! Ce tract disait en substance que l’école n’était pas un terrain de chasse et les enfants en aucune façon des cibles. Ils proposaient aussi et surtout des moyens d’action individuels pour contrecarrer cette intrusion. La pétition « Publicitaires et marchands, hors de l’école ! » a été signée par une cinquantaine de personnes sur place. Elle est téléchargeable ici sur le site de R.A.P. ou disponible en version papier (envoi par courrier).

Ce n’était pas facile et je tiens à remercier tous ceux qui sont venus soutenir R.A.P. dans cette action. Communiquer avec les gens à l’entrée d’un salon est une chose difficile. Les visiteurs n’ont qu’un seul but : rentrer à l’intérieur. Il est rare de pouvoir les détourner de cet objectif, même pour quelques minutes. Vous êtes à ce moment là un ennemi potentiel d’autant plus qu'ils se sont souvent déjà faits alpaguer par plusieurs publicitaires. Alors, ils croient que vous voulez encore leur vendre je ne sais quel produit ! Heureusement, il y a des parents conscients et responsables, mais aussi des enseignants, des élèves… Finalement, nous avons eu peut-être peu d’échange mais ceux qui ont eu lieu étaient intéressants.

Un jeune lycéen me confie la difficulté d’échapper à ce règne de la publicité. L’école n’a pas suffisamment d’argent pour payer leur voyage de fin d’année. On leur propose de faire une demande au secteur privé pour trouver les fonds nécessaires. Mais, ce service a une contrepartie… il faut leur faire de la publicité ! Il faudrait que les élèves soient plus imaginatifs. Où est-il, le temps des kermesses, des ventes de pains au chocolat à la récréation pour trouver l’argent nécessaire à l’organisation d’un voyage ? Une vie sans publicité, c’est aussi une vie où on doit chercher des solutions imaginatives et constructives !

Une journaliste, venue visiter le salon, vient regarder notre action. Emballée, elle fera une émission qui repassera plusieurs fois sur France Info. Que demander de plus ! On peut dire que c’est une action réussie. Nous avons informé le public quant à l’entrée par la petite porte de la publicité au sein de l’école. Nous avons essayé de le sensibiliser au danger que représente la publicité et aux risques de voir cette intrusion se développer. Nous lui avons procuré des moyens d’actions pour lutter et dénoncer ce scandale. Maintenant, les cartes sont dans ses mains, nous repartons tous vers 17 h le sourire aux lèvres.

Laure Nicolas


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4)R.A.P. RECHERCHE... - par R.A.P.

Pour encore travailler plus efficacement (!), la permanence de R.A.P. recherche un photocopieur...en parfait état de marche. Ainsi qu'une imprimante qui ferait aussi, tant qu'à faire, office de télécopieur (fax). Si vous avez vent de bonnes occasions, merci de nous tenir au courant !

 


INFORMATIONS DIVERSES

Toutes les informations que vous venez de lire sont publiques, nous vous invitons à les transmettre à toute personne susceptible d'être intéressée : faites circuler !
Pour tout renseignement (envoi d'un exemplaire de R.A.P.-Échos, notre publication papier, adhésion, etc.) merci de prendre contact avec :

R.A.P. (Résistance à l'agression publicitaire)
53, rue Jean-Moulin, 94300 Vincennes
tél. : 01 43 28 39 21 (tcp. : 01 58 64 02 93)

Adhésion : 20 euros
Adhésion petit budget : 10 euros
Abonnement à R.A.P.-Échos : 7 euros.

Notre permanent assure la permanence téléphonique lundi, mardi et jeudi de 10 h à 13 h (on pourra également nous joindre en dehors de ces horaires, sans certitude de présence toutefois).
Réunions mensuelles : calendrier au début de ce message, renseignements supplémentaires au 01 43 28 39 21 ou à contact[at]antipub.org (remplacer [at] par @)

Coordonnées utiles :

- Casseurs de pub
11, place Croix-Pâquet 69001 Lyon
Tél. 04 72 00 09 82 - Tcp. 04 77 41 18 16
http://www.casseursdepub.net

- Paysages de France
(association qui lutte notamment contre l'affichage publicitaire envahissant)
MNEI 5, place Bir-Hakeim, 38000 Grenoble
Tél. & tcp. 04 76 03 23 75
http://paysagesdefrance.free.fr

- Le Publiphobe, association concurrente de R.A.P.
(diffusion d'une feuille sporadique par abonnement)
B.P. 20012, 94211 La Varenne-Saint-Hilaire Cedex; Tél. 01 41 81 69 17; Tcp. 01 42 83 45 01
http://www.indesens.org/publiphobe/le_publiphobe.htm

- R.A.P. Belgique
96, rue Le Lorrain, 1080 Bruxelles; Tél. 02 / 426 91 91;
rap(at)antipub.be
http://www.antipub.be

- Brisons nos chaînes
Chez Publico 145, rue Amelot, 75011 PARIS.

- La Brigade AntiPub; http://www.bap.propagande.org

 

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