Département commercial
RELATIONS DE SERVICE
François JEUNEHOMME
01 53 46 44 37
(à) Monsieur Thomas GUERET
Association R.A.P.
53, rue Jean Moulin
94300 VINCENNES
Paris, le 18 décembre 2003
Cher Monsieur,
Votre lettre en date du 04 décembre 2003 a retenu toute mon attention.
Vous m'y exposez votre indignation devant le contenu, les différents
supports et le nombre important de publicités présentes sur le
réseau RATP.
Je comprends votre opinion, très clairement exposée. C'est donc
avec plaisir que je tiens à vous donner les explications suivantes.
La publicité contribue à l'animation des espaces. De plus, de
nombreux artistes s'expriment sur ce support, des émissions télévisuelles
en font
leur sujet principal, et elle est enseignée dans de nombreuses grandes
écoles et universités. Il est alors indéniable qu'elle
est devenue une
forme de culture désormais incontournable.
Par ailleurs, la RATP est tout à fait sensible à la portée
morale de certaines campagnes publicitaires et elle veille, en toutes
circonstances, à proscrire des espaces dont elle est responsable les
affiches publicitaires véhiculant une atteinte à la morale ou
faisant
l'apologie de la violence.
La censure des affiches n'est toutefois pas laissée à l'arbitraire
du propriétaire ou de l'exploitant des emplacements où elles sont
apposées.
La RATP se conforme au principe de la liberté d'affichage, tel qu'il
est défini dans les dispositions légales en vigueur.
En outre, l'expérience a maintes fois prouvé qu'une censure pouvait
aller à l'encontre du but recherché, en raison de la réaction
qu'elle
provoque dans l'ensemble des médias et de la notoriété
accrue que ne manque pas d'en tirer l'affiche incriminée.
En conséquence, dès lors qu'une afficje publicitaire n'a pas
fais l'objet d'une mesure d'interdiction et ne transgresse pas les règles
définies par le nouveau Code Pénal, rien ni personne ne saurait
s'opposer à son affichage. En cas de refus, la RATP risquerait même
d'être assignée en justice pour refus de vente par les annonceurs
et condamnée à verser des dommages et intérêts.
De plus, les recettes de la publicité participent d'une manière
significative à la couverture des dépenses d'exploitation de la
RATP, et
contribuent au maintien à 40% de sa valeur réelle du coût
du transport acquitté par les voyageurs.
La publicité est moins importante que dans les années 1950/1960,
par exemple. A cette époque, elle apparaissait en permanence sur le nez
des
marches, au dos des sièges et strapontins, et même dans les tunnels
!
Aujourd'hui, des actions ponctuelles augmentent le nombre et la forme de la
publicité, mais la RATP les limite dans le temps et dans l'espace.
Je tiens à vous préciser que certaines opérations publicitaires
ont un caractère expérimental. En phase de retour d'expérience,
la RATP tiendra
évidemment compte des réactions de ses clients.
Je vous remercie de votre témoignage. Il constitue à enrichir
le débat très actuel auquel participent les "publivores",
adeptes de la publicité
et les "anti-pubs", soucieux de la limiter très fortement.
Je vous prie de croire, Cher Monsieur, à l'assurance de ma consedération
distinguée.